Le Diwan occidental oriental

(Mise à jour 13-déc-06 )

Une nouvelle association de psychanaliste judéo-arabe vient de naître, j'ai le plaisir de vous envoyer leur faire part de naissance !

Pour naviguer , cliquez
sur le nez

 

“Celui qui se connaît lui-même et les autres
Reconnaîtra aussi ceci :
L’Orient et l’Occident
Ne peuvent plus être séparés.”
Göthe, le Divan occidental-oriental, 1819. "

L’initiative de créer le Diwan occidental-oriental trouve son envoi dans le désir de contribuer à la transmission de la psychanalyse dans le monde arabe. Elle intervient au moment où cette transmission commence à devenir effective à travers la constitution de sociétés et la formation de groupes dans plusieurs pays de cette région, en dépit de la crise très grave qu’elle vit. En tant que psychanalystes vivant et travaillant en France, il nous a semblé que cette émergence nous concernait à plus d’un titre, et qu’elle ouvrait un horizon qui appelle notre responsabilité sur le plan politique, éthique et psychanalytique.
     La réunion du 29 avril 2006 a tenté d’examiner de quelle manière il était envisageable de répondre de cet appel et d’interroger les conditions de possibilités d’une mise en ¦uvre qui tienne compte du contexte actuel et des surdéterminations historiques et idéologiques qui marquent les rapports entre l’Europe et l’Orient.

 

Si la création en France d’un lieu de travail et de soutien autour de la question de la transmission de la psychanalyse dans le monde arabe représente un enjeu certain, les débats ont montré qu’une telle perspective ne saurait se réduire à une rencontre juxtaposant « la chose arabe » et « la cause psychanalytique » sous le mode de l’exportation néocoloniale, mais qu’elle nous place au c¦ur des problèmes les plus cruciaux qui marquent la civilisation contemporaine, auxquels la psychanalyse est appelée à se porter d’une manière qui concerne son propre avenir.
En effet, le franchissement d’une nouvelle frontière géoculturelle, pour la psychanalyse, ne peut se complaire dans la mission d’apporter la bonne nouvelle, ni se laisser confondre avec le mouvement d’occidentalisation du monde et de standardisation du semblable, dans l’exacte mesure où les discours et les actes hégémoniques qui soutiennent de telles visées sont les mêmes qui rétrécissent l’espace de la psychanalyse dans les lieux de son implantation historique.

Dès lors, notre initiative ne va pas sans affirmer ces exigences :

è Celle de l’exposition à l’altérité, où le discours psychanalytique refuse les modes d’objectivation et de transparence de l’autre, destiné à le convertir à la Weltanschauung de l’époque. Il récuse la conception industrielle de la culture et soutient un rapport d’éclairement de la civilisation à travers la diversité de ses lieux-dits et l’universalité du crédit fait à la parole. Il ne saurait donc prendre parti dans le conflit radical sur la légitimité et la vérité qui opposent les références ancestrales déguisées. La méconnaissance de la dette des cultures, les unes vis-à-vis des autres, est le pourvoyeur du « choc des civilisations », qui n’est que le choc des ignorances. À ce compte, les repères de l’expérience, de la méthode et de la théorie psychanalytiques acceptent l’épreuve des langues et des différents montages symboliques. La théorie structurale de l’Autre ne va pas sans l’exploration de la diversité de ses figures historiques et anthropologiques, seul accès possible aux significations sociales inconscientes.

è Celle du caractère subversif de l’inconscient, dans la mesure où il remet en question des notions comme l’autorité, la croyance, l’idéalisation, l’identification, la place de la religion dans l’existence humaine, et que cette vertu subversive est valide partout, aussi bien en Occident qu’en Orient. Aussi, la démarche psychanalytique se doit-elle de chercher des convergences avec ce qui au présent et au passé des cultures maintient vivant le désir d’émancipation autour de la dimension de l’insu et du noyau humain qui ne se laisse pas circonvenir par les savoirs et les pouvoirs de la conscience, par la maîtrise cognitive.

è Celle de l’extension de la psychanalyse qui n’est pas dissociable d’une relance de la psychanalyse en extension, aux fronts les plus brûlants du remaniement actuel de la relation d’identité/altérité. Il y a longtemps que l’Occident et l’Orient ne sont plus des notions géographiques. Ce qu’on appelle “mondialisation” aujourd’hui n’est que la dernière phase accélérée d’un processus fort ancien qui, en transposant la modernité sur l’ensemble de la planète, a fait naître des modernités bouleversant les systèmes généalogiques, les logiques de la représentation et de l’image et, par conséquent, a disloqué les fictions qui gouvernaient les rapports à l’espèce, aux genres, aux sexes, aux confessions. La diffusion du concept d’État et de ses appareils a produit une homogénéisation du politique sans pareil, en concordance avec les découpages technoscientifiques et économiques de l’organisation humaine. C’est sur les ruines du futur que se déclarent partout les passions et les guerres de l’identité sous toutes ses formes. Le marché de la souffrance spirituelle est à ce titre globalisé.

è Celle d’une démarche qui met en devenir les questions cruciales pour la psychanalyse, sur le plan de la formation, de la pratique et de l’élaboration théorique plurielle.

La création d’un lieu de pensée en référence à l’¦uvre de G¦the, qui se fit poétiquement Andalou pour éprouver, à la fois, le décentrement et la solidarité des cultures, nous paraît désigner symboliquement une tâche pour la psychanalyse, dont la transmission ne peut se limiter à celle d’un héritage, mais ouvrir à l’accompagnement d’un retournement du monde, dans ses effets incalculables sur le sujet de l’inconscient.

Paris, le 30 septembre 2006.


Le Diwan occidental-oriental     Une association psychanalytique

Le Diwan occidental-oriental est une association 1901 (en cours de déclaration), créée par l’assemblée constituante du 30 septembre 2006, pour une période de deux ans renouvelable si ses membres le décident, à l’issue de cette période.

è Son siège est au 49, rue du Faubourg Poissonnière, 75009 Paris.

è L’article 2 de ses statuts définit son but ainsi : « Le but du Diwan occidental-oriental est de participer à la transmission de la psychanalyse dans le monde arabe à travers son hétérogénéité, de stimuler la recherche psychanalytique sur les problèmes relatifs à la civilisation contemporaine, et du sujet de l’inconscient dans ses rapports au politique et à l’histoire, dans le contexte de la mondialisation. »

è Le conseil d’administration est composé de : Fethi Benslama, Patrick Chemla, Alice Cherki, Fafia Djardem, Djohar Ghersi, Amal Hachet, Mohamed Ham, Anne-Marie Hamad, Nazir Hamad, Salem Hamza, Karima Lazali, Kathy Saada, Rajaa Stitou, Osama el-Ganouni, Gérard Khoury, Christian Hoffmann, Alain Vanier, Georges Zimra.

è Le bureau est composé de Fethi Benslama (président), Alice Cherki (vice-présidente), Georges Zimra (vice-président), Nazir Hamad (secrétaire général), Anne-Marie Hamad (secrétaire générale adjointe), Djohar Ghersi (secrétaire générale adjointe), Karima Lazali (secrétaire générale adjointe), Kathy Saada (trésorière).

è Adhésion : peut devenir membre de l’association, toute personne qui désire adhérer et qui s’engage à concourir au but de l’association. Elle doit rencontre un membre du Conseil d’Administration, lequel rapporte sa candidature au bureau. C’est cette instance qui décide de l’acceptation ou non.

è Activités : pour le moment sont engagés :
- La mise en place d’un séminaire de l’association dont le thème sera :
« Pourquoi la guerre ? » Ce séminaire aura lieu à Paris, ainsi que dans d’autres villes en France, là où les membres de Diwan souhaitent l’organiser. Ont été proposés des séminaires à Nice-Avignon (Mohamed Ham) et à Montpellier (Rajaa Stitou).
- Un colloque viendra ponctuer le travail du séminaire dans deux ans.
- La mise en place des disputationes du Diwan : ce sont des rencontres de travail avec des auteurs, à partir de la lecture d’un texte, d’un article ou d’un livre.
- Tous les membres de l’association peuvent proposer des groupes de travail, pour autant que leur objet corresponde au but de l’association, en informant préalablement le bureau.
€ Contacts

Le Diwan Occidental Oriental, 49, rue du Faubourg-Poissonnière, Paris 75009.
Mails des membres du bureau : benslama@paris7.jussieu.fr € cherki.a@wanadoo.fr € zimra.georges@noos.fr € nazir.hamad@noos.fr € Ann.hamad@noos.fr € douedar.djouher@neuf.f € karima.lazali@libertysurf.fr € kasa@freesurf.fr

Le Diwan occidental oriental  Séminaire “Pourquoi la guerre ?”

En reprenant le titre sous lequel a été publié, en 1932, l’échange de lettres entre Einstein et Freud, le Diwan occidental oriental souhaite, pour son premier séminaire, relancer le projet d’une psychanalyse en extension, en se portant vers ce qui constitue, dans les actes et dans les discours, les violences actuelles entre groupes, peuples, religions, civilisations.

Si certaines violences sont héritières d’une longue généalogie, les remaniements contemporains dans la relation d’identité/altérité, dans les processus économiques, dans les procédés techniques, nous obligent à tenir une interrogation aussi bien sur leurs résurgences que sur leurs émergences, afin d’ouvrir de nouvelles pistes de réflexion. Par exemple, ne faudrait-il pas différencier les guerres que l’État-nation engendre de celles que l’affaiblissement de l’État entraîne du fait de la nouvelle phase de mondialisation, à travers la circulation universelle de l’objet marchand qui ne connaît ni frontières ni limites ? La visée d’une homogénéisation des objets pour homogénéiser les hommes n’implique-t-elle pas de nouvelles formes de destructivité ? Ainsi, dans l’état actuel de déstabilisation du monde, des idées, des valeurs, des fonctionnements établis ou reçus, l’une des tâches de la psychanalyse est de contribuer au travail nécessaire d’éclairement de la culture.

è Mardi 19 décembre 2006 : Georges Zimra
La horde, la foule, l’Etat, la guerre.

è Mardi 16 janvier 2007 : Fethi Benslama
Guerre et identité.

è Mardi 13 février 2007 : Nazir Hamad
La guerre comme une non-reconnaissance de la dette symbolique.

è Mardi 20 mars 2007 : Alice Cherki
Guerres sans nom.

è Mardi 15 mai 2007 : Oliver Douville
Enfants dans la guerre.

è Mardi 19 juin 2007 : Ghislaine Glasson Deschaumes
À partir du film « Les femmes des douze frontières », de Claudine Boris (co-produit par ARTE, Transeuropéenne, Les films d’ici).

Le séminaire est ouvert. Il a lieu à La Maison de L’Europe,
35, rue des Francs-Bourgeois, 75004 Paris
(de 20 h 45 à 23 h précises).