Notes sur l'Arche de Zoe

jeudi, 15/11/07

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Vous trouverez ici une selection de liens et d'articles qui m'ont servi de base.
   
Tchad
Les rebelles ont quitté Abéché 26-11-2006

Le gouvernement tchadien qui reproche depuis le début des offensives, le 29 octobre dernier, au Soudan d’alimenter la rébellion, accuse également et aujourd'hui pour la première fois l’Arabie Saoudite et se dit victime «d’une guerre pour la promotion d’un islamisme militant».

Dans la nuit de samedi à dimanche, les rebelles tchadiens de l’Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD) se sont évanouis dans les faubourgs d’Abéché qu’ils auraient occupée pendant à peu près 24 heures. Selon leur chef militaire, le général Mahamat Nouri : «Ce n’est pas une défaite, notre but n’est pas de nous installer dans les villes pour les garder», mais de harceler les forces gouvernementales, en leur rendant, provisoirement le contrôle de la ville d’Abéché. De leur côté, les troupes des deux jumeaux Erdimi en rupture de ban avec le pouvoir Deby, le Rassemblement des forces démocratiques (RAFD) paraissent avoir également engagé un mouvement de repli lundi après leur avancée dimanche dans la région de Batha, au centre du pays.

«Qu'on arrête de salir l'Arche de Zoé» http://www.liberation.fr/actualite/societe/289030.FR.php

 

Relation avec le DArfour Sauver le darfour (courrier reçu) 11/2/07

Info Médias : DARFOUR
Dominique Sopo
Président de SOS Racisme et Membre dirigeant du Collectif Urgence Darfour
répondra à Roni Brauman
à l'émission de Paul Amar, "Revu et corrigé"
ce samedi 3 novembre à 19:00 sur France 5 (câble, satellite et TNT), rediffusion le dimanche à 13:15 (hertzien et TNT).
Empêcheur de génocider en rond, le Collectif Urgence Darfour est l'objet, avec Bernard Kouchner et Bernard-Henri Lévy, des attaques virulentes de Brauman.
Une polémique très politique.

Chers amis,

Depuis une semaine la polémique agite les medias et les décideurs politiques sur l’opération Arche de Zoe.
En tout état de cause, il convient de garder à l’esprit que cette association a fait en 2005 et 2006 un gros travail humanitaire en Indonésie à la suite du Tsunami.

Au-delà de la rigueur absolue qui se devait d’entourer l’opération pour s’assurer de la nécessité « vitale » de chaque évacuation, le principe qui consistait à mettre à l’abri, le temps du conflit, des orphelins du Darfour en danger de mort est défendable. Qui n’aurait pas voulu sauver des juifs durant la seconde guerre mondiale, des cambodgiens sous la terreur de Pol Pot ou des Tutsis au Rwanda ?

Aujourd’hui, nous ne pouvons qu’être consternés par la tournure que prend cette affaire.

Nous devons également rappeler le principe de présomption d’innocence et laisser la justice éclaircir les faits.
Au final, les vraies questions posées sont : s’agit-il d’orphelins en danger de mort ? S’agit-ils de Darfouris ? Dans quelle condition a été organisée l’action de L’arche de Zoe tant en France qu’au Tchad ?

Pour Sauver Le Darfour, la priorité demeure de relancer le processus diplomatique pour trouver une issue à la crise du Darfour. Il convient également de poursuivre le travail de sensibilisation et de mobilisation.

Le Bureau National
de Sauver Le Darfour

Rama Yade

Plu 27 %
Déplu 40 %
Ni l'un, ni l'autre 23 %
Sans opinion 7 %
Non réponse 3 %

Question 15 : Changeons de sujet. A vos yeux, les membres de l'association "L'Arche de Zoé" arrêtés au Tchad sont-ils...

… des coupables 46 %
… des victimes 10 %
Ni les uns, ni les autres 28 %
Sans opinion 16 %
Non réponse 1 %

Question 16 : Pour vous, les membres de l'association "L'Arche de Zoé" arrêtés au Tchad ont-ils agi de façon…

… malhonnête 18 %
… irresponsable 51 %
… maladroite 19 %
… ou courageuse 2 %
Sans opinion 9 %
Non réponse 1 %

Question 17 : Sur ce dossier, avez-vous le sentiment que les autorités françaises…

… connaissaient l'action de l'Arche de Zoé 48 %
… ou se sont laissé abuser par l'Arche de Zoé 36 %
Sans opinion 15 %
Non réponse 1 %

Question 18 : Les critiques des pouvoirs publics contre l'opération de l'Arche de Zoé vous paraissent-elles…

… normales : l'Arche de Zoé s'est mise en infraction 55 %
… ou excessives, s'agissant de ressortissants français 32 %
Sans opinion 12 %
Non réponse 1 %

Question 19 : Nicolas Sarkozy a condamné l'opération des membres de l'Arche de Zoé, qualifiée "d'illégale et d'inacceptable". Estimez-vous qu'il a eu raison ou tort de faire cette déclaration ?

Raison 51 %
Tort 34 %
Sans opinion 13 %
Non réponse 1 %

Question 20 : A propos de cette affaire, le président tchadien a parlé de "trafic pur et simple", de "prélèvements d'organes" et de "réseau pédophile". Ces propos vous paraissent-ils…

… justes 3 %
… compréhensibles 11 %
… excessifs 42 %
… ou faux 39 %
Sans opinion 5 %
Non réponse 1 %

Question 21 : Aujourd'hui, avez-vous le sentiment que les pouvoirs publics français ont surtout à cœur…

… de récupérer les membres de l'Arche de Zoé emprisonnés au Tchad pour les faire juger en France 8 %

… de sauver le projet de force européenne sous commandement français à la frontière du Tchad et du Darfour 44 %

… de maintenir les relations de la France avec le Tchad 40 %
Sans opinion 7 %

Non réponse 1 %

Question 22 : Et quelle devrait être, selon vous, la priorité des pouvoirs publics français ?

Récupérer les membres de l'Arche de Zoé emprisonnés au Tchad pour les faire juger en France 42 %
Sauver le projet de force européenne sous commandement français à la frontière du Tchad et du Darfour 23 %
Maintenir les relations de la France avec le Tchad 23 %
Sans opinion 11 %
Non réponse 1 %

Question 23 : Faites-vous confiance ou pas confiance à la Justice tchadienne pour que le procès des membres de l'Arche de Zoé se déroule de façon équitable ?
Confiance 15 %

Arche de Zoé : Qui sont les véritables responsables de l'opération ?

http://www.republique-des-lettres.fr/10151-arche-de-zoe.php

Du président de la République Nicolas Sarkozy à la secrétaire d'Etat aux droits de l'homme Rama Yade en passant par le premier ministre François Fillon et le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner, tous les membres de l'équipe au pouvoir condamnent comme "illégale et inacceptable" l'action insensée de l'ONG humanitaire française L'Arche de Zoé, dont les membres sont aujourd'hui accusés par le Tchad d'enlèvements d'enfants. Tous également -- sauf peut-être Bernard Kouchner, aussi absent de ce dossier qu'il l'était déjà de celui de la libération des infirmières bulgares détenues en Lybie -- s'affairent à gérer diplomatiquement et médiatiquement la crise, celle-ci consistant avant tout pour eux à tenter d'esquiver les questions qui se posent sur leur propre responsabilité. Mais, au même titre que celle des organisateurs de l'opération, tous portent dans ce fiasco d'une ampleur inédite une lourde responsabilité, sinon juridique, au moins morale et politique.
Côté responsabilité directement engagée, de grandes zones d'ombre subsistent sur ce que savait exactement le gouvernement français. Rama Yade était au courant depuis juillet dernier de cette pure et simple opération d'enlèvement de 103 enfants soudanais et tchadiens -- dont on sait maintenant que la plupart d'entre eux ne sont pas orphelins et qu'ils ne viennent pas du Darfour (Soudan) mais du Tchad -- destinés à être vendus quelques milliers d'euros à des couples français en mal d'adoption. L'Arche de Zoé, qu'elle a reçu elle-même au Quai d'Orsay, n'a jamais caché ses intentions, son but avoué et claironné dans tous les documents qu'elle diffusait étant même de "rapatrier" à titre "humanitaire" 10.000 enfants du Darfour vers l'Europe et les Etats-Unis, dont un millier en France. Hormis quelques réserves verbales de Rama Yade, aujourd'hui mises en avant dans les médias avec tant de vigueur qu'elles finissent par ressembler à une dénégation, rien n'a été tenté concrètement pour empêcher l'ONG d'agir, même si celle-ci a utilisé sur place un autre nom, Children Rescue -- ce que les services français concernés ne pouvaient cependant pas ignorer, d'autant plus que le responsable de l'Arche de Zoé, Éric Breteau, était lui clairement identifiable. Au contraire, des moyens logistiques ont été mis à disposition de l'Arche de Zoé par l'ambassade de France à N'Djamena et par l'armée française qui les a transporté, eux et le matériel dont ils avait besoin, comme par exemple les bandages et pansements dont le commando a recouvert les enfants pour faire croire qu'il s'agissait d'une "évacuation sanitaire". Le Quai d'Orsay n'a rien fait pour arrêter cette opération de kidnapping d'enfants à grande échelle. Celle-ci n'a été bloquée qu'en dernière minute par les autorités tchadiennes, juste avant que l'avion ne décolle de l'aéroport d'Abéché. Il serait souhaitable qu'une enquête indépendante soit menée afin de déterminer exactement qui, dans les hautes sphères de l'Etat français, savait exactement quoi sur cette affaire dont on a peine à croire qu'elle n'était pas officieusement autorisée.
Mais à défaut d'être mis en cause sur le plan juridique, c'est sur le plan moral et politique que la responsabilité de Nicolas Sarkozy et de Bernard Kouchner est engagée. Les deux hommes ont fait du conflit du Darfour une cause sarkozyste prioritaire, comme tout dossier international où il est possible de guerroyer contre des islamistes sous couvert de politique humanitaire et de droits de l'Homme, alors que les véritables enjeux sont eux généralement beaucoup plus bassement politiques et économiques. Sur ce dossier (comme d'ailleurs sur tous les autres), Nicolas Sarkozy s'est étroitement aligné sur le discours tenu par Israël et les Etats-Unis -- qui ont de nombreuses raisons géopolitiques de faire passer ce conflit pour un génocide, notamment pour contrer les tentatives de prises de contrôle tant chinoises qu'islamistes de la région. Il s'est impliqué directement bien plus que nécessaire au niveau diplomatique pour inciter la communauté internationale à déployer au Soudan une force mixte ONU-Union Européenne -- composée du coup d'un fort contigent de soldats français -- afin de soi-disant protéger les victimes civiles de cette guerre. Quant au "French Doctor" Bernard Kouchner, qui s'est fait une renommée mondiale avec son concept de devoir d'ingérence et ses actions humanitaires d'éclat menées en violation du droit des Etats souverains, il est tout autant responsable de ce genre d'affaires. Son ami et co-fondateur de Médecins Sans Frontières, Rony Brauman, n'a d'ailleurs pas hésité à le mettre en cause, ainsi que d'autres personnalités comme le philosophe Bernard-Henri Lévy et le président de l'association Urgence Darfour, Jacky Mamou. Pour lui, ces "justiciers" qui veulent par tous les moyens intervenir dans certains conflits sous couvert d'aide humanitaire diffusent des idées stéréotypées et dangereuses. Ils suscitent des vocations de héros humanitaires chez des personnes naïves qui, loin de la réalité, et en dehors des cadres légaux, agissent en amateurs, le plus souvent sous le simple coup de l'émotion, au risque d'être instrumentalisés ou de générer de nouveaux problèmes dans des dossiers dont ils ne maîtrisent pas la complexité. Pour Rony Brauman, les membres de l'Arche de Zoé "croyaient sincèrement qu'ils allaient sauver des enfants menacés par une guerre génocidaire", or, contrairement à ce que tentent de faire croire les George W. Bush, Nicolas Sarkozy, Bernard Kouchner, Bernard-Henry Lévy et autres Urgence Darfour en dépit de l'avis de la quasi totalité des observateurs sérieux et des organisations humanitaires oeuvrant sur le terrain, "il n'y a pas de guerre génocidaire au Darfour". "Quand on se complait à dramatiser à l'excès une situation qui est déjà, de fait, dramatique. Quand on raconte que le sauvetage impérieux, le sauvetage immédiat est une nécessité impérieuse... Eh bien il faut pas s'étonner que l'on soit écouté", fustige Rony Brauman.
Les pieds nickelés de l'Arche de Zoé n'ont finalement fait que mettre en pratique les vertueux concepts d'ingérence humanitaire prônés par Bernard Kouchner et soutenus, ou plutôt instrumentalisés, par Nicolas Sarkozy, avec le résultat que l'on connaît. Le président de la République, qui ne cesse de se renvendiquer responsable de tout, serait ici bien avisé d'assumer sa responsabilité dans cette affaire qui provoque des dégâts incalculables pour les enfants kidnappés, pour les services d'adoption, pour les relations internationales (notamment entre la France, l'Europe et le chef de l'Etat tchadien Idriss Déby, incontournable pour trouver une solution au problème du Darfour), pour l'image de la France et pour l'action humanitaire.
La République des Lettres, jeudi 1 novembre 2007

Communiqué :

Le Collectif Urgence Darfour n’a rien à voir avec l’opération menée au Tchad, par l’Arche de Zoé.

Cette malheureuse initiative, apparemment menée sans la rigueur éthique nécessaire, est avant tout un symptôme de la situation humanitaire dramatique et des difficultés d’accès aux populations du Darfour.
Elle est surtout emblématique des carences de la communauté internationale à protéger efficacement les populations du Darfour, notamment les femmes et les enfants.

Quelque soit les griefs du gouvernement tchadien, toutes les personnes arrêtées ont droit à un traitement conforme au droit, et ne doivent en aucune façon être maltraitées.

Rappelons que les autorités tchadiennes ont plus de 200 000 déplacés nationaux qui survivent dans des conditions catastrophiques, dans l’est du pays : elles sont particulièrement malvenues de s’ériger en donneuses de leçons sur le champ de la protection humanitaire.

L’AVENIR INCERTAIN DES ENFANTS DU DARFOUR

http://www.urgencedarfour.info/index.php?module=
Pagesetter&func=viewpub&tid=10002&pid=87

Par Diagne Chanel présidente du Comité Soudan, Simone Dumoulin présidente de Vigilance Soudan, Jacky Mamou président du Collectif Urgence Darfour et Dominique Sopo président de SOS Racisme., le mercredi 31 octobre 2007.
QUOTIDIEN : mardi 30 octobre 2007

L’opération Arche de Zoé (AZ), avec ses aspects éthiques très contestables, représente un symptôme des difficultés de l’humanitaire au Darfour : «Les violations des droits de l’homme se poursuivent de la même manière et pratiquement à la même échelle… Les civils qui se sont réfugiés dans des camps restent la cible d’exactions, notamment les femmes, victimes d’agressions sexuelles», a déclaré le 17 septembre Louise Arbour, la haut-commissaire aux Droits de l’homme de l’ONU.

L’indignation du président tchadien, lors de l’arrestation des membres de l’AZ, serait plus crédible s’il avait montré moins d’indifférence à secourir ses 200 000 déplacés nationaux, dont 80 % de femmes et enfants, qui ont fui les violences dans l’est du pays et qui survivent dans des conditions dramatiques. L’armée tchadienne et ses alliés paramilitaires ont été accusés d’enrôler des enfants, certains âgés de 8 ans. Quant au gouvernement soudanais, outre les massacres à grande échelle, il a permis la mise en esclavage d’enfants pendant la guerre civile avec le Sud. Le Conseil de sécurité, qui a autorisé une mission de l’ONU et d’une force européenne au Tchad et en République centrafricaine, apporte la seule bonne nouvelle pour la région. Cependant, les obstacles mis par le gouvernement de Khartoum à l’application de la résolution 1 769, autorisant le déploiement d’une force hybride ONU-Union africaine au Darfour, se multiplient. Le rapport de Human Rights Watch «Darfour : un chaos intentionnel» souligne la responsabilité de Khartoum dans les attaques aériennes et terrestres menées aveuglément, et sa complicité dans les violences perpétrées par les jenjawids contre les civils. La multiplication des intervenants armés sur le terrain fait aussi partie intégrante de la stratégie soudanaise, achetant des chefs locaux, laissant se développer le banditisme, divisant les opposants. Le but est d’organiser un chaos tel qu’il rende difficile toute intervention internationale.

La Cour pénale internationale a émis un mandat d’arrêt pour crimes contre l’humanité à l’encontre d’Ahmed Haroun, accusé d’avoir organisé les milices janjawids. Celui-ci, devenu… ministre des Affaires humanitaires, exerce son autorité sur les camps où s’entassent de 2,2 millions de personnes et contrôle l’acheminement de l’aide. Mais l’Occident donne des gages à la Chine, principal soutien politique et militaire du Soudan et partenaire économique de celui-ci.

Les chefs d’État, au lieu de cultiver l’ambiguïté sur l’arme des Jeux olympiques de Pékin de 2008, promettent d’emblée que tout boycott est écarté. La promesse, en échange d’un cessez-le-feu dès que les négociations commenceront, est une illusion tant la clique dirigeante de Khartoum à l’habitude de mentir effrontément. Les «pourparlers de paix» de Syrte sont un échec annoncé de longue date. La Libye n’est pas un terrain neutre. Les diplomates ignorent-ils son rôle dans l’armement des milices arabes du Darfour pendant des décennies, son action de déstabilisation sur le Tchad voisin ?

Kadhafi, parlant du Darfour, vient de déclarer qu’il s’agissait «d’une bagarre autour d’un chameau», niant par là les crimes contre l’humanité, ajoutant que les déplacés restaient dans les camps pour y être nourris gratis, proclamant ainsi qu’ils ne se feraient pas massacrer en rentrant chez eux.

Difficile, pour les leaders du Darfour, d’accepter de négocier alors que les crimes contre l’humanité continuent. Pourquoi permettre que les camps de déplacés soient attaqués, comme à Nyala récemment ? Pourquoi ne pas broncher quand les Soudanais peignent leurs avions en blanc pour simuler les couleurs de l’ONU ? Pourquoi ne rien dire aux Chinois et aux Russes, qui violent l’embargo sur les armes pour le Darfour ? A-t-on pris la peine de consulter les Darfouris avant de les désigner ? Comment afficher un tel mépris pour des gens qui ont tant souffert et ont tant été trahis par la communauté internationale ?

Au lieu d’exercer des pressions grandissantes contre Khartoum, les chancelleries occidentales menacent les chefs darfouris de sanctions s’ils ne participent pas aux «négociations». L’Union africaine a connu un échec retentissant avec sa première intervention au Darfour, depuis 2005. Elle n’a pu protéger les civils ni empêcher le déplacement forcé de centaines de milliers de villageois, elle a été incapable de sécuriser l’aide humanitaire. Des tribus «arabes» s’affrontent même pour se partager le butin de guerre des cultivateurs «noirs africains». Sur les terres abandonnées des Darfouris s’implantent maintenant des étrangers tchadiens, nigériens… tous arabes. Ce bilan désastreux n’empêche pas Konaré, président de la commission de l’Union africaine, de fanfaronner. Il prétend faire de la résolution 1769 du Conseil de sécurité, qui demande une intervention internationale, une opération des seules troupes africaines, alors qu’elles n’ont de moyens ni logistiques ni technologiques pour agir.

Cette attitude irresponsable fait le jeu de Khartoum, qui, fort de l’appui des pays de la Ligue arabe présents dans l’Union africaine, a les mains libres pour continuer ses exactions au Darfour. Le Sud a retiré ses ministres du gouvernement soudanais d’unité nationale, né de la paix de 2005, jusqu’à ce que soit résolue la crise avec le parti du président Béchir. Cette crise vient de son non-respect du traité de paix.

Les États garants de la paix, au premier chef les États-Unis, s’en sont peu préoccupés. Quelle crédibilité donner alors à un nouvel accord régional sans un mécanisme international drastique de sanctions ?

La détresse des populations continue, la ferme volonté internationale manque d’arriver à un accord équitable. C’est dire l’utilité de la mobilisation internationale pour sauver ce qu’il reste des populations du Darfour.
http://www.liberation.fr/rebonds/288153.FR.php
© Libération

Qu'on arrête de salir l'Arche de Zoé»
A Marseille, une centaine de personnes a défilé pour défendre l'association. Parmi elles, des familles qui souhaitaient adopter ou des proches des membres de l'ONG.
Source AFP
LIBERATION.FR : samedi 3 novembre 2007
27 réactions
Une centaine de personnes a manifesté samedi matin dans les rues de Marseille pour exprimer son «soutien aux ressortissants européens détenus au Tchad» dans le cadre de l'affaire de l'Arche de Zoé.
Silencieusement, des familles qui avaient projeté d'accueillir des enfants en provenance du Darfour par le biais de l'association, ou des proches de personnes détenues au Tchad, ont défilé sur la Canebière et jusqu'à la mairie de Marseille, située sur le Vieux Port.
Avec, à la main, des pancartes sur lesquelles on pouvait notamment lire: «Qui sauve une vie sauve l'humanité tout entière», les manifestants ont distribué des tracts aux passants, demandant le «rapatriement de l'équipe» de l'association.
«Derrière ces ressortissants français qui sont présents au Tchad, vous comprendrez bien qu'il y a beaucoup de douleur et beaucoup d'angoisse», a lancé à l'adresse des nombreux journalistes présents, Souad, la soeur d'une des infirmières détenues au Tchad, qui a préféré taire son nom de famille.
Il s'agit «d'essayer de mobiliser l'opinion publique en faveur des ressortissants français et européens détenus au Tchad et d'expliquer que ces personnes ont été, nous le pensons tous, intègres, depuis le début», a affirmé Michel Deydier, l'un des organisateurs du rassemblement.
«Le but de notre démarche, c'était de sauver un enfant, on a deux enfants, on est peut-être sensible et on avait l'envie de bouger, de faire quelque chose», a expliqué une mère de famille qui avait prévu de recueillir un enfant.
«Quand on les a rencontrés (ndlr: les membres de l'Arche de Zoé) et qu'après coup, on a regardé qui ils étaient, on s'est renseignés et on a foncé. Là, aujourd'hui, on est à 200% pour eux et on n'a aucun doute: il faut vraiment leur rendre leur intégrité. Ce sont des humanitaires, des gens qui sont partis bénévolement au péril de leur vie, la preuve. Qu'on arrête de les salir comme ça parce qu'on nous salit nous aussi maintenant», a-t-elle déclaré.

«Six Blancs sont venus...» http://www.liberation.fr//actualite/monde/289023.FR.php?utk=0005e5ea
Tchad. Premières demandes de restitution des enfants enlevés par l’Arche de Zoé.
Envoyée spéciale à Abéché SONIA ROLLEY
QUOTIDIEN : samedi 3 novembre 2007
29 réactions

«Je veux qu’on me rende mes enfants.» Un chèche autour de la tête, un vieil homme patiente devant le palais de justice de N’Djamena. Rhamis Adoum Aroun est persuadé que sept enfants de sa famille se trouvent dans l’orphelinat d’Abéché, parmi les 103 enfants de l’Arche de Zoé. «Dans mon village, il n’y a pas d’école, à cause de l’insécurité. On nous a dit qu’à Adré, il y a une ONG qui s’était installée. Et que là-bas, nos enfants pourraient apprendre le Coran et suivre l’école française», explique le vieil homme.

Doutes.

Cette ONG, c’est Children Rescue, nom de l’opération de l’Arche de Zoé au Tchad, qui avait effectivement installé officiellement un poste médical avancé à Adré. Mais personne n’avait expliqué à Rhamis que ses enfants partiraient en France, il pensait qu’ils étudiaient à Adré. Lui-même n’a jamais été en contact avec les membres de l’association l’Arche de Zoé. «Ils ne sont pas venus directement. C’est le chef d’un village voisin qui est venu nous sensibiliser sur l’intérêt d’envoyer les enfants à Adré avec l’ONG», précise-t-il. Ce n’est que lorsque le convoi d’enfants a été interpellé sur la route de l’aéroport, le 25 novembre, qu’il a commencé à avoir des doutes. «Quand j’ai appris la nouvelle, je suis allé à Adré et les enfants n’étaient plus là. Et c’est par les médias qu’on a appris qu’ils étaient à Abéché.»

Une trentaine de présumés parents ont fait la route jusqu’à Abéché dans l’espoir de retrouver leurs enfants. La police tchadienne a enregistré leur déclaration et des informations de base : nom, prénom, village d’origine, nom des enfants. Le reste du travail est fait par l’action sociale tchadienne.

Assis sur les bancs du centre social d’Abéché, les femmes d’un côté, les hommes de l’autre, les présumés parents attendent. «Au départ, on a observé les enfants. Puis on les a interrogés. Ça nous a permis de récolter des informations sur le nom et leurs villages d’origine, explique Honoré About, directeur du centre social. Maintenant, je voudrais vérifier que ce sont bien leurs parents, en croisant les informations, avant de demander au procureur de les mettre en contact avec les enfants.»Dans la salle, on retrouve deux groupes géographiques : les parents originaires de la région d’Adré et ceux venant de celle de Tiné. Ce qui correspond aux informations récoltées par le Haut-Commissariat pour les réfugiés, le Comité international de la Croix-Rouge et l’Unicef : 85 des 103 enfants viendraient de la zone frontalière avec le Soudan, entre Adré et Tiné. Et 91 d’entre eux font référence à l’existence d’un parent proche.

«Complicité». Allimi est une jeune veuve, originaire de Tiné.

Elle avait confié trois de ses enfants à l’association. «Six Blancs, des Français, sont venus. Ils ont dit qu’ils voulaient des orphelins pour pouvoir leur donner une bonne éducation à Abéché», raconte-t-elle. Les membres de l’Arche de Zoé ont toujours affirmé avoir recherché des orphelins du Darfour, victimes de conflit. Effectivement, au Tchad comme au Soudan, on est considéré orphelin lorsque le père, la mère ou les deux parents sont morts.

Allimi évoque aussi la présence d’un intermédiaire : «C’est parce qu’ils avaient quelqu’un de Tiné, un Tchadien, avec eux, qu’on leur a fait confiance.» Le sous-préfet et l’un des chefs de quartier de Tiné ont été inculpés, ainsi que deux autres Tchadiens. «Nous savions depuis le début qu’ils avaient besoin d’intermédiaires locaux pour entrer en contact avec les familles qui parlent l’arabe ou le zaghawa [dialecte tchadien, ndlr], dit un officier de police. Nous cherchons à déterminer leur degré de complicité.»Allimi affirme avoir hésité une nuit avant de confier ses enfants à l’ONG. «Je ne pouvais pas subvenir à leurs besoins, ils ont dit qu’ils prendraient mes orphelins en charge. J’ai réfléchi puis j’ai fini par dire oui», justifie-t-elle.

 

 

Arche de Zoé: la procédure reprend son cours après la visite de Sarkozy
05/11/2007 19h58
Le pilote espagnol Agustin Rey (c) est conduit au palais de justice de N'Djamena, le 05 novembre 2007
©AFP - Issouf Sanogo

N'DJAMENA (AFP) - La procédure a repris un cours normal lundi pour les inculpés incarcérés au Tchad dans l'affaire de l'Arche de Zoé, après l'effervescence liée au rapatriement spectaculaire en Europe, par le président français Nicolas Sarkozy, des journalistes français et des hôtesses espagnoles.

Pour les dix Européens et quatre Tchadiens restés à N'Djamena, le parcours judiciaire devrait à présent s'inscrire dans la durée, surtout pour les six bénévoles français de l'association Arche de Zoé à l'origine de la tentative controversée de transport en France de 103 enfants depuis l'est du Tchad.

Leurs avocats français étaient attendus mardi à N'Djamena.

Selon des sources judiciaires, une libération pourrait intervenir dans les prochains jours pour le steward espagnol de l'avion qui devait transporter les enfants le 25 octobre, et pour le pilote belge qui en a acheminé une partie depuis la frontière tchado-soudanaise à Abéché, dans l'est du Tchad.

D'ailleurs, le pilote, le copilote et le stewart espagnols de l'avion sont sortis détendus et souriants lundi à l'issue de leur audition chez le juge à N'Djamena.

Visiblement contents, les trois inculpés ont levé les pouces en l'air, à leur sortie du palais de justice, signifiant que tout allait bien.
Quatre membres de l'Arche de Zoé et un steward espagnol attendent au palais de justice de N'Djamena, le 05 novembre 2007
©AFP - Issouf Sanogo

Quant au Belge Jacques Wilmart, 75 ans, le président tchadien Idriss Deby Itno a jugéson cas "préoccupant" et a demandé à la justice de l'examiner pour ne pas avoir "entre les mains un cas de conscience". Il a d'ailleurs été transféré lundi dans un hôpital de N'Djamena, selon une source officielle.

Le juge d'instruction a entamé lundi, par les trois Espagnols puis une responsable de l'Arche de Zoé, Emilie Lelouch, une nouvelle série d'auditions. Il a entendu pendant plus de deux heures chacun d'entre eux, alors que les auditions des journalistes et des hôtesses de l'air avaient été menées samedi au pas de charge.

Les autres bénévoles de l'association, à l'exception de son président Eric Breteau entendu samedi, ont également été acheminés au palais de justice de N'Djamena, où les journalistes étrangers étaient moins nombreux que ces derniers jours.

La police a néanmoins dû disperser une petite foule de badauds qui s'était formée devant le palais.
Arche de Zoé : chronologie
©AFP/infographie - Patrice Deré

Les six membres de l'association, ainsi que les trois journalistes rapatriés en France, sont inculpés d'"enlèvement de mineurs" et "escroquerie". Les sept Espagnols, le Belge et les quatre Tchadiens sont poursuivis pour "complicité".

Les 21 inculpés encourent au Tchad cinq à vingt ans de travaux forcés.

Libéré et rentré en France, le journaliste de l'agence Capa Marc Garmirian a affirmé lundi que si les responsables de l'association était "convaincus de faire le bien", ils ont "menti à tout leur staff", ainsi qu'aux "gens qui leur ont confié les enfants" et aux "enfants eux-mêmes" sur leur "objectif final".

L'Arche de Zoé dit avoir voulu sauver des "orphelins" du Darfour, région soudanaise en guerre civile limitrophe du Tchad, ce que contredit une enquête des organisations humanitaires internationales.

Après s'être désolidarisé de l'opération, le président Sarkozy a toutefois "souhaité" dimanche à N'Djamena que les ressortissants français puissent être jugés en France.

"Il n'y pas encore de demande officielle d'extradition", a expliqué lundi le ministre tchadien de la Justice Albert Pahimi Padacké, "la justice tchadienne continue à travailler en vue d'un éventuel procès au Tchad".
Nicolas Sarkozy (c) arrive à Villacoublay avec Rama Yade (2ed) et les trois journalistes qui étaient retenus au Tchad, le 04 novembe 2007
©AFP - Thomas Coex

Les accords de coopération signés entre les deux pays en 1976 ouvrent la voie à une extradition. Encore faut-il que les Français soient poursuivis en France, ce qui n'est pas encore le cas, même si une information judiciaire visant les activités de l'Arche de Zoé a été ouverte le 24 octobre.

"Sur le plan politique, nous ne sommes pas hostiles a priori à un procès en France", a reconnu un haut responsable tchadien.

"Mais cela ne peut pas se passer uniquement entre les deux présidents", a-t-il souligné, alors que les échanges d'amabilités affichés dimanche par Nicolas Sarkozy et Idriss Deby ont agacé nombre de magistrats tchadiens.

Ceux-ci ont dénoncé des "pressions politiques" afin que la libération des journalistes et des hôtesses coïncide avec la visite éclair du chef de l'Etat françai

 

Publié le 05 novembre 2007 : 21h52 Libération

Un des trois journalistes libérés dimanche s’est dit frappé par la «détermination» des organisateurs de l’opération à cacher aux 100 personnes qui travaillent pour eux l'objectif final du transfert des enfants.

Menteurs, déterminés et idéalistes. C’est en substance l’opinion de Marc Garmirian sur les responsables de l'association française l'Arche de Zoé. Pour le journaliste de l’agence de télévision Capa, détenu pendant onze jours au Tchad et libéré dimanche, ils ont « menti à tout leur staff » sur leur objectif. Ils avaient tenté d’évacuer 103 enfants du Tchad vers la France.

« Ils avaient plus de 100 personnes travaillant pour eux. Jamais ils n'ont affiché l'objectif final de leur opération, ni à leur personnel, ni aux gens qui leur ont confié les enfants, ni aux enfants eux-mêmes », raconte celui qui se dit « frappé » par « la conviction, la détermination et l'état d'esprit » des membres de l’ONG qui restent détenus à N'Djamena. « Ils sont convaincus de faire le bien et d'avoir une mission à effectuer. »

Une journaliste auditionnée mardi
« Ce n'est pas une secte du tout », a-t-il toutefois nuancé sur RTL. Mais « sur les modalités de l'opération, ils ont fait preuve d'un amateurisme qui a eu des conséquences probablement dramatiques sur la vie de certains enfants », a-t-il complété sur France-Inter.

De son côté, la journaliste de France 3 Marie-Agnès Peleran a fait part de son « malaise » et de ses « questions » quant à l'opération. Partie avec l'association sous « deux casquettes » - celle d'une candidate à l'accueil d'un enfant et celle de journaliste - elle a précisé qu'elle n'était pas membre de l'association, dans une interview lundi à son employeur France 3 Méditerranée. Mais elle se dit "prête à rendre des comptes" sur son activité. Elle sera d'ailleurs auditionnée mardi par une brigade des mineurs.
Une fois sur place, raconte-t-elle encore, « mon malaise a été grandissant par rapport à différentes questions qui se posaient et que j'ai posées aussi aux responsables de l'organisation. En même temps, reconnaît-elle, j'avais aussi envie de suivre l'aventure jusqu'au bout ». Elle a également fait part de son « inquiétude » pour les membres de l'association demeurés au Tchad et a assuré qu'ils avaient « beaucoup de remords » sur cette affaire.

 
Les auditions continuent à N’Djamena S.P. (lefigaro.fr), avec AFP.

Les membres de "l'Arche de Zoé" ont menti aux Tchadiens
05.11.07 | 21h36


http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-33101909@7-37,0.html
http://www.liberation.fr/actualite/monde/289149.FR.php

PARIS (Reuters) - Les responsables de "l'Arche de Zoé" ont menti à tous les Tchadiens mais restent convaincus de la légitimité de leur tentative pour envoyer des enfants en France, selon Marc Garmirian, l'un des trois journalistes libérés dimanche au Tchad.

"Ils ont menti a tous les Tchadiens, mais ça ils me l'ont dit. C'était selon eux une condition sine qua non de la réussite de l'opération", a-t-il expliqué lundi à Reuters télévision.

Marc Garmirian a souligné que les membres de l'association avaient travaillé un mois et demi avec une centaine de personnes, comptables, nounous, cuisinières ou chauffeurs.

"A toutes ces personnes là, leur message a été 'on ouvre un orphelinat à Abéché, on va prendre en charge les enfants orphelins du Darfour et il y aura une école, il y aura du sport, il y aura du dessin, il y aura tout ce qu'on veut", a-t-il dit.

"Mais a aucun moment ils leur ont dit qu'ils allaient les envoyer en France."

Marc Garmirian, journaliste de Capa libéré hier après onze jours de captivité au Tchad, affirme que les responsables de l’association n’ont jamais «affiché l'objectif final de leur opération, ni à leur personnel, ni aux gens qui leur ont confié les enfants, ni aux enfants eux-mêmes

"Jusqu'au moment où je suis sorti de la prison, ils restaient convaincus que leur mission était légitime", avait auparavant précisé Marc Garmirian sur Europe 1, à propos, notamment, du chef de l'opération Eric Breteau et de son amie Emilie Lelouch.

"Ils comprennent ce qui leur arrive mais ils considèrent toujours qu'au nom de la Convention de Genève de 1951, ils étaient dans une action légitime", a-t-il ajouté.

Quatorze personnes, dont six Français, restent emprisonnées au Tchad après le rapatriement par Nicolas Sarkozy de trois journalistes et de quatre hôtesses de l'air espagnoles.

Au total, 21 personnes sont poursuivies par la justice tchadienne et encourent entre cinq et vingt ans de travaux forcés.

Jean-Bernard Padaré, avocat des détenus espagnols, a déclaré à Reuters Television qu'il déposerait mardi une demande de mise en liberté provisoire dans l'attente du procès, faisant valoir qu'il n'y avait pas de raison de maintenir ses clients en détention.

"DES EXALTES"

Marc Garmirian a estimé que le terme de "Pieds-Nickelés" pouvait s'appliquer aux membres de "l'Arche de Zoé." "On peut considérer que c'est des illuminés, des exaltés", a-t-il dit.

Hervé Chabalier, le "patron" de l'agence Capa pour laquelle travaille le journaliste, a souligné pour sa part "un point" sur lequel les membres de l'opération ont, selon lui, commis "une véritable faute."

"Quand ils ont demandé des enfants aux différents chefs de village qui se trouvent de l'autre côté de la frontière, ils ont dit que c'était pour ramener ces enfants à l'orphelinat d'Abéché", a-t-il expliqué.

"Ils n'ont pas dit à ce moment là que c'était une étape pour les ramener en France."

"Le principal problème était de savoir si ces enfants étaient soudanais ou tchadiens et orphelins ou pas de père et de mère", a souligné Marc Garmirian.

"La manière dont ils ont travaillé sur cette question là pose un certain nombre de problèmes. Il y a une perte d'information entre ce qu'ils ont expliqué aux Tchadiens et ce que les messagers qu'ils ont envoyé dans les villages ont expliqué aux enfants", a-t-il dit.

Interrogé sur les conditions de détention au Tchad des membres de l'association, journalistes et hôtesses espagnoles, le journaliste a précisé qu'elles étaient "au-dessus des normes locales" mais difficiles, en particulier après leur transfert à la prison de N'Djamena.

"On s'est retrouvés là en prison, vraiment, derrière des barreaux et ça a fait un choc pour les hôtesses. La prison prenait une réalité à ce moment-là", a-t-il expliqué.

"Même si les portes des cellules sont restées ouvertes, même si on a eu des conditions bien au-dessus des normes locales, ça a été quand même un peu difficile", a-t-il ajouté.

ON SE MOQUE de nous ! »Le Parisien


http://www.leparisien.fr/home/info/faitjour/article.htm?articleid=291351532

Dans le minibus qui emmène les journalistes des salons de la présidence à l'aéroport, Augustin Zusanné, reporter à « N'Djamena Bihebdo », fulmine. C'est peu dire que, comme bon nombre de ses confrères, il n'a guère apprécié les propos de Nicolas Sarkozy. La volonté de la France et de son président de juger les inculpés de l'Arche de Zoé dans l'Hexagone, comme les accords de coopération judiciaire entre les deux pays le permettent, ne passe absolument pas.

« Rien que le fait de le demander, c'est mépriser le Tchad et ses institutions », enrage-t-il. Surtout gêné que les prisonniers aient bénéficié d'une procédure accélérée dans cette affaire, son confrère Abderamane Bara estime pour sa part que l'évocation de la possibilité d'un jugement en France est un geste « maladroit ». « De toute manière, le président Déby ne pourra jamais prendre une telle décision, qui irait à l'encontre des souhaits de tout son peuple », juge le directeur de la publication du « Progrès », le principal quotidien tchadien. Selon lui, Nicolas Sarkozy a, sur cet aspect-là, sans doute « subi des pressions en France ».

.....Si elle s'est conjuguée avec le mot liberté pour sept détenus, la journée d'hier n'aura pas fait que des gagnants. La situation des six bénévoles de l'Arche de Zoé, toujours emprisonnés, ne s'est guère améliorée. Même s'il a qualifié l'opération de l'ONG « d'équipée lamentable », Nicolas Sarkozy a rappelé que ses membres devaient bénéficier de la « présomption d'innocence ». Il a surtout souhaité qu'ils « soient jugés en France ». Peine perdue : l'amitié entre Nicolas et son « cher Idriss » ne devrait pas être suffisante pour obtenir cette décision qu'aucun Tchadien n'accepterait. « Ce sont la justice tchadienne et les lois tchadiennes qui vont les juger », a certifié Idriss Déby, même si le président français n'a sans doute pas abandonné la partie.

En marge de cette affaire, la rencontre d'hier aura aussi permis aux deux hommes de réaffirmer qu'elle n'aurait aucune conséquence sur le déploiement des militaires européens de l'Eurofor à l'est du Tchad, une initiative largement soutenue par Paris. « Les relations entre le Tchad et la France sont au beau fixe », soutient sans sourciller Nicolas Sarkozy. La preuve ? Le président a promis de revenir en visite officielle en février. Cette fois, il restera sans doute plus que deux heures.

 
http://www.cofod.fr/telechargement/communique-26102007.pdf

Le Collectif des Familles pour les Orphelins du Darfour (COFOD)

Lors de notre entretien avec Madame la Secrétaire d’Etat aux droits de l’Homme Rama Yade vendredi 26 octobre 2007 à 18h30, cette dernière a entendu et compris que le projet n’a jamais été un projet d’adoption mais d’accueil bénévole d’enfants orphelins en danger de mort et que le soutien financier de chaque famille participant au projet d’évacuation ne doit en aucun cas être assimilé à un achat d’enfant. Il s’agit de dons permettant le financement des médicaments, de la nourriture, des soins apportés aux enfants ainsi que de la logistique nécessaire pour la mise en place et la réalisation du projet d’évacuation. Chaque famille, selon ses moyens, a participé volontairement au projet (également financé par d’autres dons privés émanant de personnes soutenant le projet et n’étant pas familles accueillantes).

Nous confirmons notre solidarité avec les neuf personnes retenues qui ont toujours œuvré dans l’objectif de sauver des enfants sans aucune intention de malveillance et encore moins de profit ou d’intérêt personnel.

Nous réitérons notre demande auprès de l’Etat Français de faire le nécessaire pour permettre le rapatriement de l’équipe constituée de trois pompiers dont un médecin urgentiste et une ambulancière, un enseignant, trois journalistes et deux pilotes.

Le Collectif des Familles pour les Orphelins du Darfour et l’Arche de Zoé n’ont à aucun moment eu l’intention d’offenser les autorités tchadiennes et le peuple tchadien.

Nous pensons également aux 103 enfants qui avaient été pris en charge et libérés des conflits du Darfour par l’équipe terrain et faisons confiance aux autorités tchadiennes pour en prendre le plus grand soin.

Signature :
Le Collectif des Familles pour les Orphelins du Darfour (COFOD)

Vatry, le 26 octobre 2007

UNE CONFÉRENCE DE PRESSE AURA LIEU SUR LE SITE

AÉROPORT VATRY LE VENDREDI 26 OCTOBRE A 10 HEURES.

Le scandale est la guerre au Darfour et la non-assistance de la communauté internationale ! Le scandale n’est pas cette opération humanitaire qui vise à sauver des enfants orphelins d’une mort certaine!

Depuis plusieurs mois, une trentaine de bénévoles français (sapeurs-pompiers, médecins…) ont été mobilisés au Darfour pour porter secours aux enfants orphelins en danger de mort.

103 enfants, orphelins de père, de mère et de famille, ont été confiés sur le territoire du Darfour par des chefs de village à l’Association Arche de Zoé/CHILDREN RESCUE. Les enfants ont ensuite été rapatriés sur le territoire tchadien avec l’autorisation du gouvernement tchadien. Des soins et de l’aide médicale a été porté aux enfants dans des camps spécialement aménagés, toujours avec l’accord du gouvernement tchadien. Cette action humanitaire a été financée pour partie par des dons matériels de l’armée française et du HCR !Des familles bénévoles ont aussi effectué spontanément à l’Arche de Zoé des dons aléatoires dont le montant n’a jamais été imposé.

Le financement de cette opération a été validé en Assemblée Générale Extraordinaire le 8 septembre 2007 ou était présent l’ensemble de familles.

Ces dons visaient exclusivement à supporter les coûts liés à une telle opération (soins médicaux, tentes, vaccins,

transports, …). Le terme de « trafic d’enfants » dénature totalement la nature de l’association et celui de « mercenaires » porte

atteinte aux responsables bénévoles dont on peut dire tout au plus qu’ils ont fait preuve d’une « désobéissance civile ».

L’attachement à la cause des victimes de Darfour rappelée par M. le Président de la République française lors de l'assemblée Générale des Nations Unies il y a encore moins d’un mois, a effectivement permis à l’Arche de Zoé de penser qu’un sauvetage d’urgence des enfants du Darfour était possible.

Aussi nous demandons l’appui des autorités françaises pour permettre la libération et le retour en France de l’équipe de l’Arche de Zoé et de la journaliste de France3, tous retenus à l’heure actuelle par les autorités tchadiennes sur des fondements juridiques pervertis.

Le sujet en réalité est l’omission par l’association de recueillir l’autorisation du gouvernement tchadien d’évacuer ces enfants à qui ils reconnaissent un statut d’enfant en danger et orphelins mais pour lesquels ils ne reconnaissent pas d’urgence à l’évacuation.

La guerre, le taux de mortalité infantile dénoncé par les agents de l’ONU, le massacre des populations civiles, la malnutrition… n’ont pas l’air d’être des arguments suffisants pour appliquer le droit international.

Aucune procédure d’adoption n’était prévu ni par l’Association ni par les familles potentiellement accueillantes qui auraient sous contrôle de l’Etat français été désignées administrateur ad’hoc provisoire en vue de solliciter le droit d’asile.

Il est tout de même primordial que ces enfants confiés à l’Arche de Zoé par les chefs de village Darfouri puissent obtenir le droit d’asile en France !

Le Représentant en France des familles d’accueil et de l’Arche de Zoe / CHILDREN RESCUE

 
Idriss Deby et l’Arche de Zoé : le président tchadien, nouveau chantre des droits des enfants ??

mardi, octobre 30, 2007

Alors que les « pieds nickelés » de l’Arche de Zoé, sont désormais détenus et inculpés pour enlèvement d’enfants, on découvre un président Tchadien paré de vertu, défenseur acharné de la protection infantile et véritable chantre des droits des enfants.

Non seulement ces faux «orphelins du Darfour», auraient été sauvés in extremis d’un vaste réseau s’adonnant à pédophilie et aux trafics d’organes, mais encore ces « blancs », ces « occidentaux chrétiens » se seraient rendus coupables d’avoir tenté de condamner à l’apostasie ces petits musulmans !!

Voilà une rhétorique qui a de quoi faire sursauter lorsqu’on sait que l’organisation Human Rights Watch (ici) affirmait dans un récent rapport, que « les enfants soldats tchadiens constituent la chair à canon dans l’armée de Idriss Déby ».

Le président tchadien faisant face à une contestation rebelle a trouvé dans cette sombre et triste affaire, un levier inespéré, pour peser sur la France et l’Union européenne, et s’engager dans un chantage diplomatique, lui qui justement ne veut, pas d’humanitaire, pas de forces d’intervention qui pourraient devenir des témoins gênants de ce qui se passe chez lui.
Une occasion unique de discréditer les efforts français et le plan Kouchner dans la région .

N’assiste t’on pas ici à une nouvelle manipulation politique où un pouvoir autoritaire et contesté instrumentalise la haine de l’étranger pour mieux asseoir l’arbitraire ? Cela pourrait devenir une nouvelle affaire similaire à celles des infirmières bulgares retenues en Libye, à ceci près que les humanitaires illuminés de l’ Arche de Zoé ont, eux, quelque chose à se reprocher : leur incroyable et dangereux amateurisme !

Publié par A.L.G.Y à l'adresse 12:02

Libellés : Afrique, France, Tchad

http://hrw.org/french/docs/2007/07/13/chad16397.htm
http://cosmauxpolis.blogspot.com/2007/10/idriss-deby-et-larche-de-zo-le-prsident.html#c2925702467637087706

Le fils du président tchadien Idriss Deby a été étouffé
L’enquête privilégie la thèse criminelle

http://www.afrik.com/article12047.html

L’autopsie pratiquée lundi a révélé que Brahim Deby, le fils du président tchadien, est mort par asphyxie, probablement lors d’un guet-apens. Redouté pour son comportement violent, le jeune homme condamné en France en 2006, était pour le moins controversé.

mardi 3 juillet 2007, par Julien Clémençot

Le fils aîné du président tchadien, Brahim Deby, a été retrouvé mort lundi matin dans le parking de son immeuble de Courbevoie (Hauts-de-Seine). Le jeune homme aurait été victime d’"un guet-apens", a révélé ce matin une source proche de l’enquête. Plusieurs hommes cagoulés le pourchassant ont été filmés par les caméras de surveillance, mais leur identification sera très difficile précise l’AFP. C’est le gardien de sa résidence qui a découvert le corps vers 7h00. L’enquête avait été confiée dès lundi à la brigade criminelle. La mort par étouffement aurait été provoquée par de la poudre provenant d’un extincteur trouvé à côté du corps. "La plaie à la tête constatée par les policiers serait sans lien avec son décès", a précisé le parquet de Nanterre.

Condamné en 2006

Brahim Deby était déjà connu de la justice française. En 2006, il avait été condamné à six mois de prison avec sursis pour port d’arme prohibé et détention de stupéfiants. L’enquête se concentre donc sur l’entourage et les connaissances du fils Debby, en privilégiant une "affaire de droit commun" liée "aux activités sans doute délictueuses" de la victime, annonce l’AFP. Son écart de conduite avait été peu apprécié par son père qui l’avait alors relevé de son titre officiel de "conseiller technique à l’aménagement du territoire, à l’urbanisme et à l’habitat". La présidence tchadienne n’a pour le moment fait aucun commentaire sur cette affaire. A Paris, les services de l’ambassade se sont bornés à exclure à priori toute dimension politique dans ce décès. Présenté comme le successeur du président Idriss Deby, le jeune homme de 27 ans était redouté pour ses réactions violentes. A plusieurs reprises, il avait giflé des ministres et bafoué de hautes autorités.

A l’origine du ressentiment et de la révolte

Interrogé lundi par Reuters à Dakar, Makaila Nguebla, porte-parole de l’Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD), force armée rebelle opposée au pouvoir tchadien, a déclaré que Brahim Deby était à l’origine du ressentiment et de la révolte contre son père, au pouvoir depuis 17 ans. "Ils ont choisi l’option militaire au lieu d’être humiliés au Tchad", a-t-il précisé. "S’il y avait un remplacement de Deby ça ne pouvait être que lui. [Sa mort] va affecter le moral de son papa. L’année dernière son neveu, qui était chef d’état-major, a été tué et maintenant lui", a-t-il ajouté.

Photo : le président tchadien Idriss Deby

http://maxpages.com/tchad/nature_du_pouvoir_tchadien

RECIT D'UN POUVOIR CORROMPU, CLANIQUE, AUTORITAIRE, RESPONSABLE DE LA MORT DE 25000 PERSONNES EN TREIZE ANS DE REGNE

 
Arche de Zoé : le jeu douteux du Tchad Publié le 01 novembre 2007
http://www.lefigaro.fr/debats/
20071101.FIG000000030_arche_de_zoe_le_jeu_douteux_du_tchad.html

Par Mahamat Abo Sileck, Président de l'Alliance nationale pour la résistance tchadienne, et Antoine Beauquier, avocat à la cour d'appel de Paris.

Le président de la République française et sa secrétaire d'État aux Affaires étrangères, Rama Yade, ont pris le parti de mettre l'association L'Arche de Zoé au pilori.
L'ambassadeur de France semble accepter le principe que ses ressortissants soient jugés à N'Djamena. Les membres de l'association humanitaire sont présentés comme des illuminés ayant agi au mépris du droit local. Nous ne pouvons pas adhérer à une telle présentation de la situation au Tchad alors que les humanitaires, les journalistes et l'équipage de l'avion chargé de conduire les enfants en France sont en réalité les otages d'Idriss Déby. En effet, L'Arche de Zoé est tombée dans un piège grossier organisé par l'Agence nationale pour la sécurité, en d'autres termes, la police politique du dictateur tchadien.

Pour garantir le succès de leur stratégie, les hommes de Déby ont assuré eux-mêmes le transport des enfants jusqu'à l'aéroport d'Abéché, puis, après les avoir confiés à l'association, sont allés dénoncer les faits d'enlèvement à leurs collègues. Curieusement, ces enfants, dont certains ne sont pas orphelins, appartiennent en grande majorité à l'ethnie Zaghawas, dont Déby est issu. La stratégie de Déby est en passe de réussir.

Alors que Paris ne soutient plus son régime que du bout des lèvres, il place la France dans la position d'accusée et contraint sa diplomatie à tempérer les critiques à l'encontre de sa politique ethnique.

Il détourne enfin l'attention de la communauté internationale sur l'événement qu'il vient de créer afin que sa responsabilité dans le drame du Darfour ne soit plus au centre des préoccupations européennes. Pourtant, c'est le dictateur tchadien qui a armé la rébellion Zaghawa du Darfour. C'est lui qui a créé la milice Sébédyé qui pille et assassine l'ethnie Tama dans la région. L'Armée nationale tchadienne n'est pas dupe. Elle est divisée et peu combative face à une opposition armée, de mieux en mieux organisée, et légitimée par les exactions du pouvoir.

La France, qui est encore en mesure d'oeuvrer efficacement pour la paix dans un pays en pleine guerre civile, se voit bâillonnée, ses ressortissants étant utilisés comme des boucliers humains face à la diplomatie parisienne. Pourtant, les humanitaires, comme les journalistes ou le personnel de la compagnie aérienne espagnole, ne sont pas plus coupables que les infirmières bulgares.

Dès les premiers jours : par la télévision Suisse Romande

Critiques tous azimuts
Les critiques contre cette opération tombent de toutes parts. A Genève, l'UNICEF a condamné vendredi l'activité de l'Arche de Zoé, qu'elle juge "illégale, irresponsable" et qui viole selon elle les conventions internationales. Une équipe de l'UNICEF s'est rendue sur les lieux, a indiqué la porte-parole de l'agence de l'ONU, Véronique Taveau. Les enfants "n'ont aucun document d'identité, seulement un bracelet avec un numéro", s'est-elle insurgée.

La secrétaire d'Etat française aux affaires étrangères et aux droits de l'homme Rama Yade a de son côté affirmé que les responsables de l'association devraient "rendre des comptes". Le ministère français des affaires étrangères a indiqué qu'une "enquête pénale" était "en cours" à Paris. Selon une source judiciaire, cette procédure a été ouverte "dans le contexte d'une dénonciation laissant penser qu'une association allait se livrer à une activité d'intermédiaire dans le domaine de l'adoption sans autorisation".

Quelque 300 familles, principalement françaises, ont versé entre 2800 et 6000 euros pour recevoir un enfant du Darfour dans le cadre de cette opération, a affirmé une source diplomatique à Paris. "Il s'agit d'une action humanitaire d'urgence, et non de trafic d'enfants", a de son côté plaidé l'un des responsables de l'Arché de Zoé, Christophe Letien, dénonçant un "revirement des autorités tchadiennes".
Le Boeing qui devait emmener les 103 enfants vers la France avait été loué à une compagnie luxembourgeoise pour 145 000 euros et devait décoller au lever du jour.
L'ONG se défend

L'ONG dit avoir monté l'opération afin de "sauver de la mort" des orphelins affectés par la guerre civile au Darfour, et les faire "accueillir" par des familles en France et en Belgique. Elle affirme que le gouvernement français avait été informé et que l'opération avait obtenu le soutien de l'armée française, qui dispose d'un dispositif militaire au Tchad.

"Il ne s'agissait ni d'achat ni d'adoption. Les enfants devaient avoir en toute légalité une carte de réfugié politique pour avoir le droit d'asile en France et des familles étaient bénévoles pour accueillir les enfants chez elles", a dit Agathe Deregnancourt, du Collectif des familles pour les orphelins du Darfour.

Le président tchadien Idriss Deby accuse les dirigeants de l’association «  Arche de Zoé » de vol et d’enlèvement d’enfants dans le but d'alimenter des réseaux pédophiles. (http://www.diatala.org/article-13399715.html)

Arche de Zoé : le sort des 9 Français décidé lundi

Il accuse l'association Arche de Zoé d'avoir voulu "voler les enfants" pour les vendre ensuite "aux organisations pédophiles en Europe".
http://tf1.lci.fr/infos/monde/0,,3602391,00-arche-zoe-sort-francais-decide-lundi-.html

http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/international/afrique/
20071027.OBS1745/cest_un_enlevement_pur
_et_simple_selon_idriss_deby.html

NOUVELOBS.COM | 29.10.2007 | 17:27

C'est "un enlèvement pur et simple", selon Idriss Déby

Le président tchadien, Idriss Déby, a déclaré, vendredi 26 octobre, que les neuf Français arrêtés pour avoir tenté d'amener à des familles d'accueil en Europe une centaine d'enfants africains seraient sanctionnés pour cet "acte horrible". "C'est un enlèvement pur et simple des enfants (...) par des ONG dites humanitaires qui sont installées dans notre pays et qui ont trompé la vigilance du Tchad", a déclaré le chef de l'Etat. "Est-ce que c'est pour les vendre ou les tuer et enlever leurs organes?", s'est-il encore interrogé.
La police tchadienne a arrêté jeudi sur l'aéroport d'Abéché, près de la frontière avec le Soudan, ces personnes parmi lesquelles figurait Eric Breteau, président de l'ONG "Arche de Zoé", à l'origine de l'opération.

"Crime"

Le groupe s'apprêtait à quitter le Tchad par avion en compagnie des enfants, qui semblent être originaires de la province soudanaise en guerre du Darfour.
"C'est un acte horrible que je qualifie de crime. Je le condamne fermement", a déclaré Idriss Déby lors d'une visite dans un centre social d'Abéché où les enfants ont été pris en charge.
"Toutes les dispositions administratives et juridiques seront prises pour que ces gens et leurs complices répondent de leurs actes. Les autorités tchadiennes et soudanaises doivent désormais mettre en œuvre des systèmes de contrôle pour que cela ne se reproduise plus."

L'Elysée condamne

Après le Quai d'Orsay jeudi, le porte-parole de l'Elysée, David Martinon, a condamné l'opération.
Ahmat Mahamat Bachir, ministre de l'Intérieur tchadien, a expliqué à Reuters que l'association n'avait aucune autorisation officielle.
L'Arche de Zoé répond que les 103 enfants, "orphelins de père, de mère et de famille", lui ont été confiés sur le territoire du Darfour par des chefs de village et qu'elle les a conduits au Tchad avec l'autorisation du gouvernement de N'Djamena.
Le parquet de Paris, qui avait été saisi, selon David Martinon, dès juillet par le Quai d'Orsay des préparatifs de cette opération, repérés par une surveillance d'internet, a ouvert une information judiciaire mercredi pour "exercice illégal de l'activité d'intermédiaire en vue de l'adoption", a-t-on appris au bureau du procureur Jean-Claude Marin.

L'Unicef prend les enfants en charge

L'Unicef (Fonds des Nations unies pour l'enfance) a pris en charge les enfants et tente d'en savoir plus sur leur identité.
"Quand les enfants sont sortis de l'avion, beaucoup avaient des bandages sur les jambes, les bras ou la tête, mais plus tard quand on les a enlevés, il n'y avait rien (pas de blessures) dessous", a déclaré à Reuters Jean-François Basse, responsable de l'Unicef au Tchad.
"La législation tchadienne est très claire et n'a pas été respectée. Ce qu'ils ont fait était complètement illégal. C'était du travail d'amateur", a-t-il ajouté.

"Ni achat, ni adoption"

Les familles d'accueil de France et de Belgique, qui ont acquitté de fortes sommes, ont attendu en vain toute la nuit sur l'aéroport de Vatry, dans la Marne. Les représentants de l'Arche de Zoé ont nié toute intention frauduleuse et assuré que Paris était au courant de toute l'opération.
"Tout était en règle avec l'accord du gouvernement français, qui était au courant de l'opération depuis avril", a dit sur BFM TV Agathe Deregnancourt, du Collectif des familles pour les orphelins du Darfour.
"Il ne s'agissait pas ni d'achat ni d'adoption. (Les enfants) devaient avoir en toute légalité une carte de réfugié politique pour avoir le droit d'asile en France et des familles étaient bénévoles pour accueillir les enfants chez elles."

Financement

La justice devra éclaircir l'aspect financier de l'affaire. Selon le Quai d'Orsay, les familles d'accueil ont payé entre 2.800 et 6.000 euros. Le total des sommes collectées s'élèverait donc à environ un million d'euros. L'Arche de Zoé explique que ces dons visaient exclusivement à financer l'opération.
L'ambassade française au Tchad va par ailleurs travailler avec le Tchad et l'Onu pour assurer la protection des 103 enfants concernés, qui semblent être majoritairement soudanais et ont entre trois et cinq ans, a dit David Martinon. (avec Reuters)

Tchad
Rivalités zaghawa
Les déserteurs zaghawa se sont retranchés dans l'est tchadien, frontalier du Darfour soudanais
.(Cartographie: SB/RFI)
http://www.rfi.fr/actufr/articles/070/article_39329.asp
(Cartographie: SB/RFI)

Après la mutinerie de mai 2004, c’est un mouvement de désertion qui lézarde la communauté zaghawa d’où sont issus le président Idriss Deby et sa hiérarchie militaire. Le 14 octobre dernier, le pouvoir a admis une quarantaine de désertion et évoqué une simple grogne militaire tandis que, de l’Est frontalier du Darfour, s’élevaient des revendications politiques formulées par un certain Yaya Dillo Djerou. Ce dernier se présente comme un ingénieur civil en rupture de ban avec le Mouvement patriotique du Salut (MPS), le parti du président Deby. Il se réclame de 640 déserteurs répondant à sa férule de «président du collège révolutionnaire» et organisés dans un nouveau mouvement politico-militaire au sigle évocateur de Scud (Socle pour le changement, l’unité nationale et la démocratie). Scud ou Socle, la contestation ébranle les fondements du pouvoir Deby, qui vient de dépêcher des émissaires sur place.

Dans la nuit du 16 au 17 mai 2004, un premier coup de semonce avait secoué les allées du pouvoir et tout particulièrement le carré zaghawa de l’armée. Mutinerie ou tentative de coup d’Etat, l’équipée nocturne rassemblait en tout cas plusieurs dizaines de mécontents, parmi lesquels des officiers de la Garde rapprochée d’Idriss Deby, des éléments de la Garde républicaine ou même de la Garde nomade et nationale. Bref, des piliers du pouvoir. A l’époque, N’Djamena avait prêté aux insurgés des motivations «liées à des besoins sociaux» et s’était bien gardé de faire savoir ce qu’il était advenu d’eux. Des signes avant-coureurs avaient toutefois permis d’identifier le Darfour comme pomme de discorde avérée dans la communauté zaghawa. Les désertions d’aujourd’hui donnent une autre portée aux critiques venues hier de l’intérieur du clan Déby, contre sa politique dans le conflit soudanais.

La communauté zaghawa est ancrée dans l’Est tchadien et le Darfour soudanais. Avantage stratégique au temps où Idriss Deby se battait pour arracher le pouvoir à Hissène Habré, cette implantation reculée constitue aujourd’hui un atout aux mains de ceux qui lui conteste le pouvoir. La grogne de la hiérarchie zaghawa de l’armée tchadienne a commencé l’année dernière par des récriminations sur les choix diplomatiques du chef de l’Etat vis-à-vis du conflit du Darfour où des villageois zaghawa du Soudan sont en proie aux milices gouvernementales Djanjawid. Dans cette guerre civile, lancée en février 2003, sur fond de partage du pactole pétrolier soudanais entre le Nord et le Sud, les militaires zaghawa du Tchad auraient préféré voir Idriss Deby prendre fait et cause pour la rébellion du Darfour, plutôt que d’endosser les habits de médiateur et de rappeler à l’ordre ceux qui fournissaient un appui en sous-main.

Les déserteurs demandent le départ de Déby

Aux dernières nouvelles, données par Yaya Dillo Djerou, les ralliements au Scud se poursuivraient, avec, tout récemment, celui de quatre commandants arrivés avec leurs unités d’Adré, à la frontière soudanaise, à quelque 800 kilomètres au nord-est de N’Djamena. L’objectif déclaré du Scud est «de faire tomber la dictature et de mettre en place un régime démocratique sur la base d'un consensus national». Pour ce faire, le Scud prévoit même une porte de sortie pour Deby et promet de garantir «sa sécurité vers la destination de son choix», s’engageant même «à ce qu'il n'y ait pas de poursuites». A défaut, menace-t-il, «nous allons nous battre».

Pour sa part, Idriss Déby tient visiblement très fort à garder la main à N’Djamena, voire à entrer dans le cénacle africain des présidents à vie. Le 6 juin dernier, un référendum constitutionnel lui a d’ailleurs ouvert la possibilité d’un troisième mandat. Tout en minimisant la situation trouble des garnisons de l’est tchadien, N’Djamena a toutefois dépêché une délégation à Abéché, à une centaine de kilomètres de la région où les déserteurs se sont retranchés, pour entamer des pourparlers. Composée d'officiers supérieurs, d'ex-responsables militaires, de cadres politiques et de chefs traditionnels zaghawa, cette délégation risque de ne pas avoir la représentativité politique réclamée haut et fort par le Scud qui accuse N’Djamena de vouloir seulement «gagner du temps». «Il ne s’agit pas de revendications personnelles ou salariales comme l'a dit le gouvernement», assure Yaya Dillo Djerou, affirmant que «l'armée a en grande partie déserté».

Si le mouvement des déserteurs n’est pas aussi massif que s’en targue le Scud, il est suffisant en tout cas pour inquiéter les humanitaires qui ont décidé mardi dernier de réduire de moitié leurs personnels basés à Hadjar Hadid, une localité dans l’est du Tchad où s’entassent des dizaines de milliers de réfugiés soudanais. Selon la porte-parole du Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies, Ginette Le Breton, les «voitures doivent circuler en convoi» pour parcourir les quelque soixante-dix kilomètres qui séparent Forchana d’Adré, le camp retranché du Scud. «La situation dans l'est du Tchad est calme et sous contrôle total de l'armée nationale tchadienne», assure au contraire N’Djamena. Il n’en est pas moins évident que le cancer du Darfour a déjà produit ses premières métastases de l’autre côté de la frontière. Et cela, dans le vif du pouvoir tchadien.

Tandis que dans l’Est, des populations misérables voient l’aide internationale cibler les seuls réfugiés soudanais, tandis que dans ces mêmes confins désolés, des militaires issus du clan au pouvoir tentent de jouer les francs-tireurs – à l’instar peut-être de leurs cousins rebelles soudanais et sur le modèle qui réussit jadis à Idriss Déby –, les tensions montent aussi à N’Djaména avec l’ère pétrolière ouverte en 2003. Les premiers barils d’or noir extraits au sud du pays n’ont pas du tout amélioré l’ordinaire des citoyens tchadiens. Dans son classement 2004 des pays les plus corrompus, Transparency International donne le bonnet d’âne au Tchad. Mais c’est sans doute le cadet des soucis des déserteurs zaghawa. Le «Scud» qu’ils se proposent de lancer menace en tout cas de sonner le glas d’une affaire de famille.

Economie - Afrique Centrale - Tchad - Hydrocarbures

Tchad : Idriss Déby somme Chevron et Petronas de quitter son pays
Le Président tchadien pourrait vouloir faire de la place à la Chine

http://www.afrik.com/article10315.html

Le Président Idriss Déby Itno a invité samedi les sociétés pétrolières Chevron et Petronas à quitter son pays, pour non respect de leurs engagements, tout en demandant à son gouvernement de renégocier les termes de leur convention. Des associations tchadiennes avaient mis en garde le gouvernement contre l’accord désavantageux signé avec les compagnies étrangères, en 2003, mais en vain. Aujourd’hui, derrière le prétexte du défaut de paiement, N’Djamena pourrait chercher à faire de la place à la Chine, son nouveau partenaire.

lundi 28 août 2006, par Saïd Aït-Hatrit

« Dès demain (dimanche), les représentants de Chevron et Petronas doivent quitter le Tchad et fermer leur bureau pour non respect de leur engagement conformément aux clauses relatives au paiement des impôts sur les sociétés », a ordonné samedi le président Idriss Déby Itno. « Le Tchad, avec Exxon, géreront le pétrole tchadien en attendant de trouver une solution avec les deux autres partenaires », a-t-il ajouté devant son gouvernement, le bureau de l’Assemblée nationale et les responsables de partis politiques. Ce n’est pas la première fois que le chef de l’Etat dénonce le non respect de la « convention de 1998 » - ainsi que la convention elle-même - signée en 2003 entre l’Etat et le consortium Chevron-Exxon-Petronas pour l’exploitation de l’oléoduc Doba-Kribi.

En octobre 2004, alors qu’elle négociait l’application de la convention de 1998, la présidence a fustigé les « intentions clairement affichées du consortium à saigner à blanc l’économie du Tchad ». Mardi, le chef de l’Etat a justement demandé à son gouvernement « de négocier la convention avec le consortium pour lui permettre d’entrer dans la production [et] mieux en profiter ». Cela tombe bien, la société des hydrocarbures du Tchad (SHT) est née en juillet dernier avec pour mission « la prise en main du secteur pétrolier et l’augmentation de la part de la rente qui revient à l’Etat tchadien en s’associant à l’exploitant ».

Déby avait été mis en garde

« Le président Déby a raison de dire que les accords sont désavantageux. Mais c’est trop tard, explique Nenodji Mbaïteur, chargée de programme à l’Observatoire de la gestion des revenus pétroliers (OGRP, Tchad). Au moment des négociations (2003), la société civile (Commissions permanentes pétrole Tchad, Groupe de recherches alternatives, Monitoring projet Tchad-Cameroun) a dit au président que le gouvernement n’était pas prêt, qu’il n’avait pas l’expertise, pas l’expérience nécessaire pour négocier. Mais à cette époque, son seul but était que le pétrole soit rapidement exploité afin de dégager de l’argent. Nous lui avons même proposé un moratoire de deux ans afin de se préparer techniquement, humainement et financièrement, mais il a refusé. »

Deux ans, c’est finalement un peu plus du temps qu’il a fallu au Président nouvellement réélu pour revenir sur la convention de 1998. Sa dernière colère, en octobre 2004, était restée lettre morte. Entre temps, il a créé une nouvelle polémique en révisant la Loi 001 de 1999, qui devait assurer la transparence de la gestion des pétrodollars et permettre d’en faire profiter les populations locales. Un accord avec la Banque mondiale, qui avait bloqué ses avoirs au début de l’année, a finalement été trouvé en juillet dernier. Sur la justesse des accusations formulées samedi par le chef de l’Etat, Mme Nenodji Mbaïteur avoue que l’Observatoire n’a « pas encore mené d’investigation pour pouvoir donner une réponse exacte ». Chevron a d’ailleurs indiqué être en règle avec ses engagements et ne pas avoir reçu de notification écrite l’invitant à quitter le pays. « Mais défaut de paiement ou non, ce qui est certain est que sa décision a des dessous politiques, » ajoute-t-elle.

Outre la création récente de la SHT, la chargée de programme fait allusion au récent rapprochement entre le Tchad et la Chine, second consommateur de pétrole au monde, chasseur de pétrole en Afrique et notamment au Soudan voisin. N’Djamena était l’une des six dernières capitales africaine à reconnaître Taiwan, mais le 6 août dernier, elle a lâché l’île pour la République populaire. Les analyses tendent donc à confirmer qu’il n’y a pas de défaut de paiement et qu’il s’agit de « faire place à la Chine », estime « personnellement » Nenodji Mbaïteur.

Selon Idriss Déby, le Tchad, qui produit de 160 à 170 000 barils par jours sur le champ pétrolifère de Doba, n’a touché depuis 2003 « qu’une broutille de 588 millions de dollars ». Dans le même temps, le consortium aurait généré un chiffre d’affaires de cinq milliards de dollars pour deux milliards d’investissement.

Scandale
Arche de Zoé : que faisaient Nicolas, Cécilia et François dans cette galère ?
par Thierry Meyssan*

Des citoyens français intoxiqués par la propagande atlantiste ont été convaincus qu’un génocide se déroulait au Darfour et qu’ils pouvaient sauver des enfants d’une mort certaine. Ils ont financé l’équipée de « l’Arche de Zoé » qui a tenté d’enlever des enfants au Tchad. Étrangement, lorsque la presse s’est emparée de cette affaire, le président Sarközy n’est pas venu au secours des enfants victimes, ni des familles d’accueil abusées, mais des voleurs d’enfants. Pour protéger qui ?

6 novembre 2007

Outils

La presse française ne manque pas un éditorial pour brocarder le président tchadien Idriss Déby qui a accusé sans retenue l’association humanitaire l’Arche de Zoé d’avoir tenté d’enlever des enfants pour satisfaire des pédophiles et se livrer à un trafic d’organes. Simultanément, elle loue le président français Nicolas Sarközy, qui s’est immédiatement déplacé au Tchad pour faire baisser la tension et rapatrier plusieurs prévenus.
L’ombre de Cécilia

Le Figaro s’est fait l’écho de la colère de la nièce d’un des bénévoles de l’Arche de Zoé incarcéré au Tchad : ce sapeur-pompier aurait été abusé par les dirigeants de l’association qui lui aurait fait croire que l’opération de sauvetage des enfants était patronnée par Cécilia Sarközy [1].

Mais le quotidien n’indique pas de quelle manière les dirigeants de l’Arche de Zoé avaient pu convaincre les bénévoles d’un tel patronage s’il n’existait pas.

Et si ce patronage était imaginaire, pourquoi le président Sarközy s’est-il cru obligé de monter immédiatement en première ligne ? [2]
Un Sarközy peut en cacher un autre

L’objet social de l’association l’Arche de Zoé est d’« intervenir en faveur des enfants victimes du tsunami du 26 décembre 2004, à Banda Aceh (Sumatra, Indonésie) pour leur permettre de retrouver des conditions de vie décentes par des programmes sanitaires, sociaux et éducatifs ; développer, mettre en œuvre et coordonner des programmes de réhabilitation de l’environnement familial et social de ces enfants ; développer tout programme en adéquation avec les besoins des enfants et de leur environnement de manière à favoriser le retour à l’autonomie, de façon plus générale ; mettre en œuvre toute action permettant de venir en aide aux enfants en difficulté, en détresse ou victimes de catastrophes naturelles ». Comme ne le laisse pas deviner cet énoncé humanitaire, l’association est une initiative d’un organisme semi-public français, Paris Biotech Santé. Celui-ci a été fondé conjointement par l’Université Paris-V Descartes, l’INSERM, l’École centrale de Paris, et l’ESSEC, et dispose de tous les agréments officiels nécessaires. Son objet est de soutenir des projets de création d’entreprises dans le domaine du médicament, des dispositifs médicaux et des services aux malades [3]. Paris Biotech Santé gère un immeuble de 3 200 m², dont 2 500 m² de laboratoires, à l’hôpital Cochin. Ces installations ont été inaugurées en grande pompe, il y a trois semaines par le maire de Paris, Bertrand Delanoë, le président de la région Île-de-France, Jean-Paul Huchon, et le président de l’université Paris-V Descartes, Jean-François Dhainaut [4].

Il résulte de ce montage que la finalité ultime de l’Arche de Zoé est de tester des programmes sanitaires sur des enfants en difficulté dans le tiers-monde en vue de leur développement commercial.

Les liens organiques de l’Arche de Zoé et de Paris Biotech Santé sont attestés par l’avis de création de l’association publiée au Journal officiel de la République française du 2 juillet 2005. Il précise : « Siège social : 23, rue Hallé, 75014 Paris. Courriel : lefebvre.s@parisbiotech.org ».
Au demeurant, Stéphanie Dhainaut-Lefèbvre, contact légal de l’Arche de Zoé est aussi la directrice adjointe de Paris Biotech Santé et l’épouse du président de l’université.
En outre, l’Arche de Zoé est la déclinaison française de la Zoe’s Ark Foundation Inc. (154 A’Becket Street, Melbourne 3000, Victoria, Australie). Malgré le communiqué de la Fondation assurant n’avoir aucun lien avec l’association homonyme française, tous les responsables français sont membres de l’organisation-mère australienne, y compris Paris Biotech Santé qui figure parmi la liste fiscale en notre possession.

Contacté par téléphone, Paris Biotech Santé indique que seul son directeur, le professeur Olivier Amedée-Manesme, est habilité à répondre à la presse et que celui-ci n’est pas joignable. C’est dommage car il aurait été en mesure d’indiquer quel avis le Comité d’évaluation de Paris Biotech Santé a émis sur le programme Arche de Zoé ; un Comité d’évaluation où siège le docteur François Sarközy, médecin pédiatre. Contacté à son tour par téléphone, le secrétariat de François Sarközy nous assure qu’il transmet notre question et nous rappelera.

François Sarközy est politiquement proche de son frère aîné, le président Nicolas Sarközy, au point que celui-ci, lorsqu’il était maire de Neuilly et ministre de l’Intérieur, l’avait fait nommer médiateur dans le conflit social de l’hôpital américain de Neuilly [5].

Le Figaro le présentait au lendemain de l’élection présidentielle comme l’une des 100 personnalités qui compteraient désormais « au coeur de la future équipe de France » [6]. Le média sarközyste (excusez le pléonasme) précisait : « Ce pédiatre de 48 ans, vice-président du Conseil de surveillance d’une société de biopharmaceutique, s’est beaucoup rapproché de son grand frère Nicolas lors de la campagne, notamment à l’occasion de séjours brefs mais studieux dans la maison de François, en Provence. » De son côté, Le Nouvel Observateur indique : « Autant Nicolas Sarkozy entretient des relations orageuses avec son frère aîné Guillaume, un temps vice-président du Medef, autant il se sent proche de François, un pédiatre devenu manager. C’est chez lui que Sarkozy a reçu ses amis, le soir de son discours “fondateur” du 14 janvier, et c’est dans sa maison du Midi qu’il s’est parfois réfugié pendant la campagne » [7]. Le Monde note : « Le frère cadet de M. Sarkozy a été beaucoup vu au cours de la campagne. C’est chez lui, dans sa maison des Alpilles, que l’ex-ministre a passé de nombreux week-ends ces derniers mois. En l’absence de Mme Sarkozy - qui n’a été officiellement présente au côté de son mari que le 14 janvier et le 22 avril, et enfin dimanche 6 mai sur le podium dressé place de la Concorde, à Paris, au soir de la victoire -, il a symbolisé une présence familiale autour du candidat. Interrogé un jour sur le sens de sa présence, François Sarkozy, soucieux de lever toute ambiguïté, avait précisé : “Je ne le soutiens pas, je l’accompagne”. » [8]

François Sarközy est aussi une personnalité influente des médias. Ainsi Libération lui a attribué un rôle dans l’éviction de Robert Namias de la direction de TF1 au lendemain de l’élection présidentielle [9].

À la rubrique « François SARKÖZY de NAGY-BOCSA », le Who’s Who in France indique : « Interne des Hôpitaux de Paris en pédiatrie (1983-85 et 1987-89), Assistant au laboratoire de physiologie respiratoire de l’hôpital Trousseau à Paris (1989-90) ; aux laboratoires Roussel-Uclaf : Chef de projet international pour les antibiotiques (1990-93), Directeur du développement clinique international (1994-95), Responsable du développement international (1995) ; au groupe Hoechst Marion Roussel : Vice-président, Directeur de la gestion du portefeuille et des projets en développement international à Bridgewater (États-Unis) (1996-98), Directeur médical et pharmaceutique pour la France (1998-99) ; Président-directeur général du Centre international de toxicologie (1998-99) ; Directeur médical pour la France à Aventis (1999-2000), Associé du Cabinet de conseil en stratégie et en organisation devenu AEC Partners (depuis 2001), Président d’AEC Partners Inc. (depuis 2006) ; Vice-président, Membre du conseil de surveillance de BioAlliance Pharma (depuis 2005) »

Bio Alliance Pharma termine ses expérimentations humaines pour le lancement de médicaments luttant contre des maladies opportunistes du cancer et du HIV, Loramyc, Lauriad et Transdrug [10].

Le monde étant petit, en 2006, le principal client de François Sarközy à AEC Partners est le syndicat français de l’industrie pharmaceutique (LEEM), lequel emploie aussi Stéphanie Lefebvre de Paris Biotech Santé et de l’Arche de Zoé, via LEEM-Recherche.

Le président Idriss Déby ne s’est certainement pas exprimé à la légère. Le rapatriement des journalistes et des hôtesses de l’air impliqués dans cette opération a dû être chèrement négocié. Au demeurant, le Tchad, en traduisant en justice les responsables de l’Arche de Zoé, conserve un moyen de pression non-négligeable sur le président français.
Thierry Meyssan
Journaliste et écrivain, président du Réseau Voltaire.
Les articles de cet auteur

Une procédure d'adoption sur deux échoue

Une étude montre que la longueur des procédures d'adoption conduit de nombreux adoptants à abandonner leur projet.
Pour l'attribution d'enfants, sont privilégiés : les couples, les milieux favorisés et les trentenaires.

agences - le 26/09/2007 - 17h42
Chaque année, entre 4000 et 5000 couples ou personnes seules adoptent un enfant en France, dont 3000 à 4000 sont nés à l'étranger. "Le chemin parcouru entre le désir d'adoption et l'annonce qu'un enfant vous attend est long, les abandons ou refus sont nombreux, et finalement, un candidat sur deux réalise son projet", selon une enquête de l'Institut national des études démographies publiée dans sa revue Populations.

L'enquête, menée dans dix départements et portant sur les démarches achevées en 2001 et 2002, a été difficile à mener, souligne son auteur, Catherine Villeneuve-Gokalp, les statistiques étant rares, concernant notamment les abandons en cours de démarche, qui s'avèrent assez nombreux.

Très redouté des postulants, l'agrément est pourtant accordé à trois candidats sur quatre. Et si le candidat n'a pas l'agrément, c'est plus souvent pour cause d'abandon (16% des cas) que de refus (8%). Les candidats abandonnent pour cause de grossesse ou de séparation du couple, mais plus souvent par découragement ou remise en question de leur désir d'enfant, après les entretiens avec le psychologue.

Au moins trois ans d'attente

La durée de la procédure d'agrément varie entre 6 et 11 mois selon les départements. Les raisons des refus sont souvent peu explicites. 55% des refus sont justifiés par "une perception insuffisante de la spécificité de l'enfant adopté". Sinon, sont évoqués un projet "prématuré", une différence d'appréciation entre les parents, ou le deuil de l'enfant biologique non réalisé. Le célibat ou l'âge ne peuvent être légalement des raisons de refus.

Une fois l'agrément obtenu, le délai est en moyenne de 24 mois avant l'accueil de l'enfant, mais un tiers des personnes ayant reçu l'agrément ne voit pas son projet aboutir. Certains, à ce stade encore, abandonnent, découragés par les longues démarches, les déplacements obligatoires et coûteux. Pour une adoption à l'étranger, de nombreux pays en effet exigent que les parents viennent eux-mêmes chercher l'enfant, et la durée du séjour peut atteindre plusieurs semaines. Entre 8 et 15% d'entre eux voient expirer le délai de 5 ans de la validité de leur agrément, sans qu'ait abouti la démarche.

Si la moitié des premières demandes se termine pas une adoption, les chances sont accrues pour les demandes suivantes (trois quarts de réussites dans ces cas-là), en particulier parce que les parents adoptants, mieux informés, plus sûrs d'eux, abandonnent moins souvent les démarches.

Couples sans enfant les mieux placés

Ce sont les couples sans enfant biologique qui ont le plus de chances de réaliser leur projet. Peu nombreuses à entreprendre les démarches (une demande d'adoption sur dix est présentée par une femme seule), les personnes ne vivant pas en couple ont une chance sur trois d'adopter, la différence avec le couple jouant pour l'obtention de l'agrément, mais pas ensuite.

L'âge joue aussi, comme les catégories socio-professionnelles (les personnes les plus favorisées ayant plus de chance d'adopter) ou le département de résidence. Malgré les obstacles et les inégalités face à l'adoption, le nombre de postulants augmente constamment. Quelque 25000 personnes attendent un enfant et chaque année, quelque 8000 nouveaux agréments sont délivrés.

http://aliceadsl.lci.fr/infos/france/societe/0,,3555646-VU5WX0lEIDUzNg==,00-procedure-adoption-sur-deux-echoue-.html

Adopter en France http://www.adoptionefa.org/page.php?page=20


Dès lors que vous êtes titulaires d'un agrément, vous pouvez procéder aux démarches pour trouver l'enfant que vous allez adopter.

A-t-il des enfants à adopter en France ?

Contrairement à l'idée reçue, il y a des enfants adoptables en France et dans le département où vous résidez.
En 1985, on comptait plus de dix mille "pupilles" en France, c’est-à-dire des enfants juridiquement adoptables. Aujourd’hui, ils sont encore un peu plus de trois mille, dont un peu plus d’un tiers sont effectivement adoptés.

En 2003, 2 882 pupilles ont été admis comme pupilles, dont :
– Filiation inconnue : 33,4 % (pour 53 % en 1999)
– Confié par leurs parents : 13,2 % (pour 11 % en 1999)
– Confiés par un de leurs parents : 4,1 % (pour 3 % en 1999)
– Orphelins : 7,7 % (pour 5 % en 1999)
– Retrait total de l’autorité parentale : 11,3 % (pour 7 % en 1999)
– Déclaration judiciaire d’abandon : 26,5 % (pour 18 % en 1999)
– Pupilles admis à titre provisoire : 3,8 % (pour 3 % en 1999).

En 2003, 1 009 pupilles (sur 2 882 pupilles au total) ont été placés en vue d’adoption (pour 1 150 en 2001) :
– 707 enfants de moins de deux ans, sur 851 pupilles au total
– 134 enfants de 2 à 6 ans, sur les 258 pupilles au total
– 132 enfants de plus de 6 ans, sur 1 170 pupilles au total.

Les autres, c'est-à-dire le plus grand nombre, trouvent difficilement une famille en raison de problèmes de santé, de handicap, ou parce qu’ils sont plus grands ou en fratrie : autant d’éléments que des parents potentiels ne peuvent pas toujours assumer. Pour eux, l'absence de projet d'adoption s'explique par :
– la bonne insertion dans la famille d’accueil : 392
– le maintien des liens familiaux : 160
– pupilles à titre provisoire : 90
– l'état de santé ou la présence d'un handicap : 607
– l'âge : 170
– l'existence d'une fratrie : 219
– projet différé : 66
– recherche large de famille d’adoption : 104
– échec d’adoption : 57.

Il ne s’agit pas là de juger des limites que chacun se fixe. Il importe au contraire de savoir, avec authenticité, définir l’enfant que l’on se sent prêt à accueillir. Mais il faut aussi comprendre les raisons pour lesquelles il y a si peu d’adoptions d’enfants nés en France.

Quels enfants sont adoptables en France ?

Les seuls enfants adoptables en France sont ceux que les pères et mères de naissance, ou le Conseil de famille ou un juge, ont déclaré adoptables, à savoir :
– une majorité d’enfants remis à la naissance après accouchement secret, ou avec demande de secret si la filiation était connue, et plus rarement avec une filiation connue et un consentement nominatif ;
– quelques enfants plus âgés, dont les parents ont tardivement consenti à l’adoption ;
– quelques enfants déclarés abandonnés par décision judiciaire (ceux dont les parents de naissance se sont vu retirer tous les droits d’autorité parentale), généralement âgés de plus de cinq ans, souvent adoptés par leurs familles d’accueil ;
– très peu d’orphelins, ceux-ci étant généralement pris en charge par le reste de leur famille (mais bien des mères isolées et atteintes de pathologies graves risquent, à l’avenir, de laisser des orphelins).

Ces enfants adoptables sont placés sous la tutelle de l'État, suivis par le Conseil de famille mais accompagnés et placés provisoirement en foyers ou en familles d'accueil par l'Aide sociale à l'enfance.

 
Arche de Zoé : A Abéché, l'enquête se poursuit pour identifier les enfants
TCHAD - 15 novembre 2007 - AFP
Parallèlement à l'enquête judiciaire en cours à N'Djamena dans l'affaire de L'Arche de Zoé, l'enquête sociale se poursuit à Abéché (est) pour déterminer l'identité de chacun des 103 enfants que l'association française a tenté d'emmener du Tchad en France.

"Une trentaine de parents se sont présentés pour récupérer leurs enfants", a indiqué à l'AFP le procureur d'Abéché (700 km à l'est de N'Djamena) Hamad Daoud Chari, qui a diligenté cette enquête sociale.

L'identification des enfants est longue et les moyens limités.

"Il y a beaucoup d'enfants de moins de cinq ans", explique Honoré About, responsable du Centre social d'Abéché et chargé par le procureur de cette fastidieuse enquête.

De plus dans cette région, certains enfants sont connus et appelés par des surnoms et ne connaissent pas leurs noms officiels, ajoute-t-il.

Quant aux parents, "ce sont des villageois, ils n'ont ni pièce d'identité, ni acte de naissance", explique Hamad Daoud Chari. Pratiquer des tests ADN? "Le Tchad n'en a pas les moyens", lance le procureur avec le sourire.

Tout est donc affaire d'observation. Dès le premier jour, Honoré About a remarqué une "grappe" de 13 enfants inséparables et a supposé un lien entre eux. L'identification a permis de montrer qu'ils venaient tous de Tiné, localité de la frontière tchado-soudanaise.

Il a ensuite observé les "groupes d'affinités" qui se créaient entre les enfants.

Côté parents, "quand une personne se dit père ou mère d'un enfant (...) on l'amène à l'orphelinat, on le met dans un coin et on fait entrer les enfants. Si un enfant se jette vers cette personne, ça veut dire beaucoup de choses", explique le procureur.

D'ores et déjà "65 enfants ont été identifiés et leur identité vérifiée", explique Honoré About. C'est-à-dire que sont désormais connues avec certitude l'identité de ces enfants et celles de leurs parents. Plusieurs enfants sont issues d'une même fratrie.

L'identité de 18 autres est connue, mais pas encore celle de leurs parents, ajoute-t-il, tandis que cinq enfants ont été reconnus par des villageois qui disent les connaître mais n'ont pas été capables de les identifier précisément.

Selon lui, ces 88 enfants sont Tchadiens et une majorité d'entre eux est originaire de la région d'Adré, frontalière du Darfour (ouest du Soudan).

L'Arche de Zoé, dont six membres sont inculpés d'enlèvement de mineurs et incarcérés à N'Djamena, présentait les enfants comme des orphelins du Darfour nécessitant une évacuation sanitaire.

Seuls quinze enfants restent à ce jour non réclamés par un parent. "Peut-être sont-ils Soudanais", se demande le procureur d'Abéché. Ont-ils été récupérés par l'association au Soudan, ou dans l'un des camps où s'entassent 200.000 réfugiés soudanais du Darfour dans l'est du Tchad, mais aussi des déplacés tchadiens de la zone frontalière?

Plusieurs plaintes ont été déposées côté soudanais, selon le procureur. Une délégation soudanaise se trouvait ces derniers jours à Abéché où elle a visité l'orphelinat pour essayer d'identifier des enfants soudanais.

"La restitution des enfants à leurs parents demandera encore du temps", estime le procureur. "Il faut d'abord en finir avec l'enquête sociale. Les enquêteurs doivent descendre dans les villages", pour d'ultimes vérifications.

"C'est le juge d'instruction de N'Djamena qui décidera" du moment d'une éventuelle restitution des enfants à leurs parents et le comité de crise mis en place à N'Djamena sous l'autorité du Premier ministre aura son mot à dire, selon le procureur.

En attendant, les enfants continuent de jouer dans l'enceinte de l'orphelinat d'Abéché, loin de chez eux.

 

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