Les filles Lévy défraient la chronique
8/10/2003

    Caprice d'adolescente,  manipulation, foi militante et ostentatoire, deux demoiselles veulent forcer la république à accepter des tenues religieuses dans l'école publique . Leur céder  au nom de la liberté, serait importer en France l'inégalité des sexes qui prévaut dans les sociétés islamiques. 

L' EXCLUSION DE L'ÉCOLE, LA PIRE DES SOLUTIONS




      
Lila et Alma, 16 et 18 ans, deux élèves voilées du Lycée Henri Wallon
à Aubervilliers sont exclues depuis le 24 septembre à titre temporaire
en attendant la décision définitive du conseil de discipline le 10
octobre.

      
Le Mrap tient à déplorer le passage en conseil de discipline, voulu
par l'inspection académique, qui est déjà un échec du dialogue, et il
attend que le Conseil réintègre Lila et Alma.

       
A cette occasion, le Mrap, qui n'est pas favorable au port des signes
religieux à l'école, y compris le foulard, réaffirme son profond
attachement à la laïcité, base du vivre ensemble, notamment à l'école.

    
Le Mrap estime que l'exclusion de ces deux jeunes filles, qui ne refusent aucun enseignement, risque d'être définitive, ce qui représenterait un déni du droit à l'éducation, une défaite du dialogue et la porte ouverte au développement d'écoles confessionnelles.

     
Seule l'éducation dans une école sans discrimination ni ghetto peut permettre toutes les émancipations pour les filles et les garçons.

     
Le MRAP, conscient des graves difficultés auxquelles se trouvent confrontés les enseignant(e)s, pense que seules une formation sur ces questions et la mise en place de nombreuses cellules de médiation
peuvent mener à des solutions raisonnables et acceptables.

     
Nul doute qu'une exclusion serait vécue par les élèves et l'ensemble de la population de confession musulmane déjà discriminée comme une stigmatisation supplémentaire.

    
Le MRAP, dans un souci de recherche d'un compromis, pense que le dialogue et la médiation doivent continuer afin que la raison l'emporte sur l'exclusion.

Paris, le 8 octobre 2003


Réagir à l'opinion du MRAP ou à la mienne 

  Une affaire paradoxale

     Lila et Alma sont deux adolescentes filles d'un couple divorcé, le père se sent juif et athée, même si sa judaïté n'est pas reconnue par le consistoire israélite. La mère qui ne s'exprime généralement pas est d'origine kabyle et n'est pas de tradition islamiste.

    Le père, maître Laurent Lévy est avocat du MRAP a élevé ses filles avec du jambon blanc dans leur assiette. La conversion des adolescentes à l'islam rigoriste s'est faite au contact de parents éloignés qui eux mêmes n'étaient pas des "ultra". Pourtant lorsque ses filles demandent à porter le voile, le père n'a pas voulu les empêcher, "Je n'ai pas envie de les précipiter dans les bras d'intégristes".  

      Laurent Lévy dit : "Je trouve inconcevable qu'on interdise le port d'une kippa ou d'un foulard".    Que penserait-il si certains indonésiens exigeaient d'assister aux cours en tenue conforme à leur religion ?

         Laurent Lévy craint qu'en brusquant ses filles on les pousse vers l'intégrisme, mais où sont-elles actuellement ? Elles s'habillent comme des nones, autorise-t-on les habits ecclésiastiques dans les écoles laïques ? 
        
En forçant une brèche dans la volonté républicaine de masquer les différences entre les français et d'assurer une égalité entre les sexes,  on ne peut s'empêcher de poser le problème de la liberté pour les ennemis de la liberté.

         N'y a t-il pas derrière l'attitude de ces demoiselles une crise d'adolescence, habillement exploitée ?

          Comment la république peut-elle se défendre, si l'école ne peut pas obliger les femmes soumises à se libérer ?  La liberté des femmes est-elle une "option", ou est elle inhérente aux valeurs de la république ?

          Sur ce dernier point on rejoint certaines considérations du rapport du MRAP sur le racisme anti-arabe. En défendant la liberté des femmes, parfois contre des adolescentes,  certains nous considèrent comme des racistes.

                      Michel Lévy

     Faut-il rendre l'école publique islamique dans les banlieues à forte minorité musulmane ? le MRAP semble penser que oui, car si élèves l'exigent, ils peuvent pratiquer une sorte de chantage, vous faites l'école qui me convient, si non je change de crémerie ! 

      Deux points de vue différents : je vous laisse réfléchir ! Plus bas celui de la Ligue des droits de l'homme très proche du MRAP, visiblement le péril islamiste est totalement ignoré.