Mivy décoiffe, car il est fait par un chauve

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Premier procès gagné par France2

dimanche 7 octobre 2017

 Le juge considére que les accusations portées contre France2 ont une source unique, qu'elles reposent sur l'expertise d'un homme dont il met en doute la compétence. Il remarque qu'on ne peut pas soutenir à la fois   la thèse d'une erreur de tir palestinienne, et d'un simulacre. Il trouve de nombreuses allégations non prouvées. Il estime qu'on diffame publiquement France2 en affirmant que le film est une mise en scène. Il donne entièrement raison à France2. Media Rating fait appel.

Rappel des faits : en 2000 au début de l'intifada, France2 a diffusé un reportage où l'on voit un enfant mourir dans les bras de son père, après un échange de coups de feu à Gaza. Ces images choc vont servir de drapeau à la seconde intifada, elles seront reprises dans le monde entier, et seront l'arme fatale qui tuera le processus de paix et permettra le triomphe des islamistes à Gaza.

 L'agence Media Rating a lancé un défi à France 2, France2 l'a relevé en portant plainte pour diffamation contre Media Rating. Le tribunal a donné raison à France2.

    Média Rating a bien voulu m'envoyer une copie du jugement, dont je vous extrait certains points :

«Il sera rappelé que pour produire l’effet absolutoire prévu par l’article 35 de la loi du 29 juillet 1881, la preuve de la vérité des faits diffamatoires doit être parfaite, complète et corrélative aux imputations diffamatoires dans leur matérialité et toute leur portée.
        Il sera relevé à cet égard que les deux pièces de l’offre de preuve sur support védéo sont contradictoires, les thèses qu’elles défendent étant incompatibles entre elles, le film de la Mena soutenant que la scène de la mort du petit Mohamed est jouée, inventée de toute pièce, l’enfant étant encore vivant et son père n’ayant jamais été blessé, tandis que que le documentaire d’Esther Shapira qui ne conteste à aucun moment la réalité de la mort de l’enfant ni l’authenticié des images diffuées par France2, s’applique à mettre en cause l’affirmation selon laquelle les tirs mortels auraient été le fait des forces armées israéliennes.»

En clair, le juge dit : Pour la Mena le film est du cinéma, pour Esther Shapira les balles sont palestiniennes. Ces documents sont incompatibles,  il fallait défendre une thèse ou l'autre, mais pas deux thèses contraires en même temps !

 Le film montre le réalisateur palestinien affirmer que les tirs ont été continu pendant 40 minutes, et on ne voit que cinq marques d'impact sur le mur. N'est-ce pas le preuve que le seul témoin, celui qui a filmé la scène ment ? s'il ment n'est-ce pas un indice que son oeuvre est un montage et non un témoignage ?    

Ensuite, le juge déclare que les personnes qui ont été troublées par les preuves montrées par la MENA les ont jugées possibles ou probables, et n'ont pas été vraiment affirmatives.

Le juge signal plusieurs affirmations non vérifiées, par exemple, des doutes sur la parternité entre Jamal et Mohamed Al Dura, sur l'ancienneté des blessures de Jamal ou bien que Nahum Sharaf affirme : «Je tiens à votre disposition un document filmé sur lequel on voit très clairement que l’impact d’une balle qui aurait atteint le jeune homme, est en fait un morceau d’ étoffe rouge censé figuer du sang et qui tombe de la chemise du jeune homme pendant la prise de vue » L’existence et l’origine du document filmé dont il est fait mention ne suscitant aucune question de la part de la MENA alors qu’il est acquis aux débats que seul le cameraman de France2 a filmé la scène en cause.

En clair, des documents que prétend posséder Nahum Sharaf n'ont été vu par personne, ses affirmations ne sont pas prouvées par des éléments matériels.

Mivy remarque : Le film d'Esther Shapira montre que les Palestiniens avaient refusé tout contact avec les israéliens : pas de collaboration à l'enquête, refus de laisser examiner les victimes,  refus de transmettre les balles, cachant ainsi des éléments de preuve importants. Le juge ignore ceci mais indique que le Général Samia a fait détruire les lieux du drame, rendant toute reconstution impossible. Les destructions de preuve viennent donc des deux parties. (En 2006, après la suite du drame de Beith Anoun, où un obus israélien est tombé sur une maison paisible, les blessés ont été soignés en Israël, dans ce cas personne n'avait rien à cacher).

Le juge continue : « Ce dossier complété par les commentaires anonymes d’un « journaliste réalisateur d’images » n’apporte aucun élément probant qui le distinguerait de la source unique de la thèse de la mise en scène, laquelle n’est au termes des pièces produites, soutenue que par une agence de presse israélien sur la base quasiment exclusive du seul témoignage du dénommé Shahaf, et n’est reprise par aucune autorité officielle en dépit de la constance mise par ses partisans à la décliner depuis quatre ans par divers biais – plusieurs dépêches de la même agence, un film, un ouvrage écrit – lesquels se font écho l’un à l’autre, mais s’alimentant à la même source ne sauraient trouver dans la seule répétition l’autorité qui leur fait intrinsèquement défaut pour valoir preuve de la vérité du fait diffamatoire »

Mivy remarque : Le procureur avait demandé la relaxe de Phillipe Karsenty et n'a donc pas été écouté. Si la thèse du "cinéma" est effectivement de source unique, c'est du aussi à l'obstruction de France2 qui a refusé de communiquer les rushes qui auraient peut-être permis de conforter cette thèse. Surtout nous avons un crime, qui est jugé alors qu'il n'y a pas eu d'enquête, ni par la police, ni par la justice.

Voici donc en gros les raisons qui justifient la position du juge, elle est approuvée par certains, et désaprouvée par d'autres. Media Rating a fait appel.

    Je vous transmets l'article de Marianne, qui a toujours soutenu Charles Enderlin, et l'honneteté de France2, et l'article de la Mena qui prétend que les juges sont malhonnêtes, et je vous laisse vous faire une opinion :

Le Virus des rumeurs

Jack Dion     Marianne  n° 497

Depuis plusieurs années, Charles Enderlin, correspondant de France2 à Jérusalem, est dans la ligne de mire des organisations juives d'extrême droite. Entre autres accusations, l'agence Media-Ratings l'avait accusé d'avoir mis en scène la mort du petit Mohammed, cet enfant palestinien tué dans la bande de Gazaz en septembre 2000.

Charles Enderlin et France2 ont été lavés de ces accusations par le tribunal corectionnel de Paris. Mais l'invraisemblable est que cette rumeur ait pu circuler aussi longtemps, alors que rien n'a jamais pu étayer une telle version des faits, aussi crédible que les thèses de Thierry Meyssan concernant es attentas de New York.

Ni l'armée ni la justice israélienne n'ont jamais avancé l'hypothèse d'une «pure fiction» version avancée par l'agence Média Ratings dont les fins limiers prétendaient avoir retrouvés des traces du jeune Mohammed, alors que celui ci est enterré depuis septembre 2000. Tel est le sort de bien des désinformations : même démenties, elles continuent de circuler.     Jack Dion     Marianne  n° 497

Remarque de Mivy : Metula News Agency à l'origine de l'enquête dont media rating s'est inspirée ne peut en aucune manière être qualifiée d'extrême droite. Elle se compose de journalistes israéliens, français, libanais, jordaniens et palestiniens de toutes opinions, un journalistes est admirateur du président Bush, un autre militant de la paix maintenant etc... 

 

 

  Il faut sauver le soldat Enderlin !

Par Stéphane Juffa © Metula News Agency

Une justice anti-justice, une tentative de hold-up

L’objectivité consiste à ne considérer que les objets présents dans une situation ; en matière de justice, à ne considérer que les faits et à faire abstraction des sujets, des individus impliqués, de leur identité, de leur influence et de leurs intérêts.

En instrumentalisant le procès Karsenty comme cela a été fait, en y autorisant l’intrusion du pouvoir exécutif et de ses intérêts, et en admettant que le tribunal y accuse notre agence, sans qu’elle n’ait été assignée ni représentée, le pouvoir chiraquien espère pouvoir annoncer l’authentification publique de la plus grande imposture de l’histoire de l’audiovisuel en faisant l’économie du vrai débat.
     Semblable tentative n’est envisageable que dans un Etat dans lequel les instances exécutives jouissent d’un pouvoir exagéré et échappant à tout contrôle. Entendez maintenant, en un instant, l’inimaginable :

 Le soupçon de mise en scène de l’assassinat de Mohamed A-Dura, de la part d’Abou-Rahma et d’Enderlin, vient d’être écarté par la justice française sans qu’aucun des 200 indices et des plus de 20 preuves de l’imposture, figurant dans les quelque 11'000 pages et 280 heures d’enregistrements audio et vidéo des enquêtes de l’armée israélienne et de notre Metula News Agency n’ait été examiné ni débattu par ladite "justice". J’écris bien : au-cun !

Aucun expert n’a été appelé à la barre, aucune de nos accusations n’a été discutée selon les règles en usage dans un prétoire, aucune de nos images n’a été contestée, aucun témoignage sonore ou écrit pris en compte, aucun soldat israélien interrogé, aucun reporter-cameraman questionné. Les deux documents filmiques que les parties civiles assurent posséder, et qui établiraient la preuve indiscutable de l’authenticité du reportage et, partant, de notre fourvoiement, Les 27 minutes de rushes figurant dans la déposition légalisée d’Abou-Rahma et les Images de l’agonie de l’enfant, que Charles Enderlin prétend posséder, n’ont pas été soumis aux juges.

Pourquoi donc ? Pourquoi les parties civiles se priveraient-elles de montrer ces deux documents qui, en l’espace de quelques minutes – bien mieux que le certificat de bonne vie et mœurs accordé par Chirac à Enderlin – établiraient, une fois pour toutes, que le reportage de France 2 est authentique et que nous sommes effectivement des agités ou des agitateurs, indignes en tous cas d’exercer cette profession ? De plus, les parties civiles pourraient ensuite, selon leur bon vouloir, faire condamner, presque automatiquement, tous les supports médiatiques qui ont reproduit des éléments de notre enquête. Ceci, c’est encore sans mentionner l’économie que le service public ferait faire, en frais de justice, au contribuable français et sa participation au désengorgement des cours de justice.

     La raison est évidente, elle se trouve dans la question : les images de l’agonie de Mohamed n’existent pas, car le "Mohamed" de FR2 n’est pas mort. Quant aux 27 minutes de rushes, elles ont été vues par suffisamment de paires d’yeux respectables pour que l’on n’ait pas à avancer des conjectures : elles ne contiennent aucune prise de vue de l’"assassinat" qui n’ait déjà été présentée aux téléspectateurs de la planète le 30 septembre 2000, et certainement pas 27 minutes sur l’infanticide, comme Talal Abou-Rahma l’a déclaré sous serment à Me Raji Surani, trois jours plus tard.

    Le seul fait de chercher à obtenir le blanchiment de la chaîne publique par la justice sans présenter ces deux documents filmiques, et en s’abstenant de répondre aux preuves amassées, par cartons entiers, par les deux entités ayant enquêté sur l’Affaire, procède d’une tentative dolosive d’instrumentaliser la justice afin qu’elle homologue un crime. C’est ce que je nomme "une tentative de hold-up".

Un crime, vraiment ?

Beaucoup ont contesté la comparaison qui se fait de plus en plus entendre entre l’Affaire A-Dura et l’Affaire, raccourci par lequel on fait généralement allusion à la condamnation du capitaine Alfred Dreyfus à la dégradation publique et au bagne à perpétuité. D’aucuns la jugent exagérée, moi, je la trouve avantageuse pour le service public, les faussaires et ceux qui instrumentalisent la justice de leur pays pour les sauver de l’opprobre et des condamnations qu’ils méritent.

Qu’y a-t-il de commun et qu’y a-t-il d’incomparable dans ces deux affaires ? Il est temps qu’on le définisse ! Les points communs, d’abord : elles partent toutes deux d’une accusation mensongère, d’une mise en scène, visant à stigmatiser l’ensemble de la nation juive par référence au comportement prétendument indigne de certains de ses représentants en uniforme. Elles impliquent toutes deux un caractère atavique traditionnellement appliqué aux Israélites par leurs pires contempteurs : la trahison de sa "patrie d’adoption" pour Dreyfus, et le plaisir à humilier les non-Juifs, la propension à la lâcheté, particulièrement à s’en prendre à plus faibles qu’eux, et, encore plus particulièrement, aux enfants non-Juifs. Elles impliquent toutes deux l’ingérence du pouvoir exécutif français aux côtés des faussaires. Leurs tenants ont, dans les deux cas, essayé de faire avaliser leur crime par une justice partiellement consentante.

Qu’en est-il des différences, maintenant ? A l’époque de l’Affaire, la presse était partagée entre les journaux dreyfusards et les antidreyfusards ; aujourd’hui, tous les media généralistes français font écran devant Charles Enderlin afin de lui épargner l’épreuve de la vérité. Pas un seul Zola non plus, un Français connu, qui ait le courage de s’opposer à cette imposture. C’est la peur, au contraire, qui prédomine la profession entière et les intellectuels, qui font ce qu’ils peuvent pour prendre leurs distances avec le vrai débat. Pas un confrère de l’Hexagone, dans cette dynamique, pas un philosophe, qui ait demandé à l’armée ou à notre agence de consulter les conclusions de nos enquêtes, pas un seul qui ait réfuté, en connaissance de cause, la moindre de nos hypothèses.

     Les différences les plus significatives entre les deux cas, c’est, premièrement, que, dans l’Affaire A-Dura, les Juifs ont poussé – selon la déposition de l’unique témoin, Talal Abou Rahma – leur "perversité atavique" jusqu’à viser l’enfant durant 45 minutes sans interruption et finir par le tuer, alors qu’Alfred Dreyfus s’était "contenté de trahir". L’autre différence consiste en ce qu’à notre connaissance, l’Affaire n’a pas entraîné mort d’homme, et que sa victime principale, après avoir été déshonorée, a purgé une peine de bagne à l’Ile du Diable qu’il ne méritait pas. La Controverse de Nétzarim, quant à elle, a fait de nombreuses victimes, à commencer par les 13 morts des émeutes d’octobre.
Ce n’est pas la Ména qui établit cette relation de cause à effet mais la commission d’enquête Or, qui considère que la diffusion en boucle du reportage de Rahma et Enderlin a constitué l’un des facteurs les plus importants à avoir poussé les Arabes israéliens à la violence. Il y eut ensuite les deux malheureux réservistes israéliens, littéralement déchiquetés par la foule de cannibales dans le poste de police de Ramallah, aux cris de "vengeance pour Mohamed A-Dura". Il y eut Daniel Pearl, décapité devant le portrait du soi-disant enfant-martyr. Puis tous les morts de l’Intifada, à un degré ou un autre, que personne ne pourra jamais établir, mais dont l’antagonisme a, assurément, été chauffé à blanc par la mise en scène de France 2.

   Voilà les raisons qui m’amènent à penser que cette affaire est plus grave que l’Affaire. Voilà ce qui m’amène à penser que la société française et son système de gouvernement n’ont pas évolué sur le dossier de l’antisémitisme et de l’ingérence de l’exécutif dans tous les rouages de l’Etat. Et que s’ils ont évolué, c’est probablement à reculons.

Impunité et désastre

     Certes, au plan de la communication intérieure, l’ingérence du président de la République dans le débat judiciaire a – très provisoirement – sauvé le service public du désaveu. Mais à quel prix !

    Cela faisait plusieurs années déjà qu’à Métula, nous pressentions la griffe de Jacques Chirac derrière les moult décisions arbitraires qui ont protégé Enderlin et son employeur de la lumière aveuglante de la vérité. Comment expliquer autrement, aussi, que Mademoiselle Chabot ait délaissé, durant plus d’une semaine, toutes ses obligations de responsable de l’info à FR2 pour se répandre sur les media tricolores en diabolisations de la "petite" Ména ? Ceci éclaire également le vocabulaire outrancier et inapproprié qu’elle a utilisé à notre encontre (mais en se gardant de jamais nous mentionner nommément), allant jusqu’à prétendre que nous sommes des "négationnistes" et des "révisionnistes" (sic).

Faute d’être munie d’ordres clairs venant de très haut, assortis de l’assurance qu’elle ne serait jamais abandonnée seule sur le champ de bataille, Arlette Chabot n’aurait en aucun cas entrepris cette croisade. De même, la sémantique dont elle a usé, ne vient pas naturellement à l’idée d’un responsable de l’information de la plus grande chaîne de télévision publique de France.

      Puis il y eut la farce de conférence de presse que Chabot organisa dans les locaux de France Télévisions, et les vigiles armés qu’elle disposa tout autour, dans le seul but d’empêcher nos journalistes de venir y poser les questions auxquelles FR2 ne peut pas répondre. C’est peut-être l’endroit de signaler à ceux qui nous lisent qu’en six ans d’existence – y compris la phase de rodage – la Metula News Agency, ni aucun de ses collaborateurs, n’ont jamais été accusés de quoi que ce soit par aucune police ou aucune justice. Surtout pas en France, où une semblable accusation nous permettrait de déverser, aux pieds du tribunal, les kilos de preuves et de témoins à charge, pour Rahma, Enderlin et FR2, qui encombrent notre jardin.

     Certes, le jugement – sans juger – contre Karsenty et les dénis de justice ultra-petita contre la Ména ont permis de repousser l’échéance. Mais pas d’arrêter l’élan de la vérité en marche. Et le prix de cette victoire à la Pyrrhus est lourd à gérer pour la société française. Que d’institutions corrompues pour obtenir ce succès transitoire et si fragile… De FR2, qu’on oblige à fouler aux pieds les provisions de la Charte des journalistes de France Télévisions, au CSA, qui s’est fait porter pâle, en décidant de ne rien décider quant aux nombreuses et grossières infractions à ses règles, contenues dans les actes et les zigzags de la grande chaîne publique. Et le Conseil d’Etat, saisi par des citoyens en colère, après la démission de l’organe dirigé par Dominique Baudis, qui a pris, sur cette affaire, l’une des décisions les moins pertinentes depuis sa création. A deux doigts de la cote "ridicule absolu".

    Et maintenant l’infraction de Jacques Chirac, faisant l’éloge d’un faussaire, fauteur de guerre, dans une lettre adressée à un tribunal français…    Que de bonne terre corrompue et empoisonnée pour rien, faute de trouver le courage de reconnaître ses fautes. Mais reconnaître ses fautes n’est décidément pas français. Plus le pouvoir corrompt d’autres piliers de la démocratie, plus il transforme un minable bidonnage mal fait de grande surface, et plus il enfonce le pays dans la contrevérité et ses insupportables contraintes. Et plus le jus du scandale, lorsqu’il éclatera - et il éclatera ! -, éclaboussera d’institutions et de têtes, et forcera à faire le ménage. Ca va être gai !

     Soit, le tribunal qui nous a diffamé et le président de l’Etat, qui a mélangé les pouvoirs et les devoirs, sont protégés par l’impunité et nous sommes dans l’incapacité regrettable de les assigner en justice. Mais tôt ou tard, un subalterne ira à la faute et nous permettra d’allumer la lumière au milieu de ce long tunnel, tant, sur la tête des voleurs, il y a toujours un chapeau qui brûle.

Terroriser les petits media

Dernier volet de cette petite mise au point. Il concerne l’effet détestable – que personne d’autre n’a relevé – de la stratégie de défense juridique des antidreyfusards : épargner à tout prix le vecteur des preuves, la Ména, et ses correspondants, mais s’en prendre, avec la rage des escrocs, aux media corpusculaires
     Histoire d’y semer la terreur ! Les gaullistes et les post-gaullistes se sont toujours occupés à noyauter la presse, lors, les web, blogs et autres journaux du Net les emm… au point de leur faire perdre le sommeil.

Quelques milliers d’euros d’amende et de dommages infligés à Karsenty ont déjà suffi à faire rentrer les libres-penseurs dans le rang. Les sites qui, il y a peu, se battaient pour publier un article de la Ména, les media juifs français, RCJ, Radio J, etc. nous fuient comme si nous avions la gale. Exactement comme les media généralistes. Ils s’affirment ici comme des miauleurs sans envergure, des organes surtout concernés par leur petit statut sans intérêt et incapables de discernement et de réaction, lorsque leur pays et leur communauté traversent un réel danger. Idem au sujet des institutions juives, elles me rappellent… bon, on parlera d’elles à une autre occasion.

Chirac n’aura donc pas tout perdu, ceci dit sans la moindre trace de sarcasme. Karsenty, condamné pour avoir repris des textes de la Ména accusant une TV publique de bidonnage. Lurçat, prévenu pour avoir appelé à manifester contre FR2, la Voix de son maître. Et Gouz, pour exactement le contraire : pour avoir repris un communiqué de notre agence qui rappelait, en gros, qu’en démocratie, ce n’est pas la rue qui doit juger les journalistes et leur remettre des "Prix de la désinformation". Ce à quoi il faut maintenant ajouter que ce n’est pas non plus le rôle de l’Elysée !

C’est désormais le règne de la terreur. On ne peut plus, en France, défendre Israël contre les crimes rituels dont la télévision d’Etat l’accuse, sans risquer la correctionnelle. Alors on lève vite les deux mains le plus haut possible, et on tourne la tête dans le sens inverse, pour ne rien voir. Ce ne sont pas des porte-parole de ce calibre qui auraient empêché qu’on envoie Dreyfus à l’Ile du Diable. N’est pas Zola qui se rend sans combattre…
     Quelqu’un peut-il sérieusement affirmer que, face à d’aussi éclatants résultats, ce régime n’en fera pas taire d’autres ?

Ce que Jacques Chirac n’a pas saisi, c’est que, en dépit de ce repli assez piteux, la planète bat réellement au rythme du village global. Il fait que la France se recroqueville, qu’elle recule. Il lance une "CNN à la française", sans se rendre compte que ce qui rend la vraie CNN intéressante, c’est son indépendance absolue vis-à-vis du gouvernement. Tout comme c’est le cas des autres grands "Networks" américains, qui possèdent chacun son identité et ses orientations politiques

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