Parler Franc  
Michel Lévy 22 mars 2005

(Article non finalisé)

 
 

    

        

 

          Le débat sur la légitimité de la présence de l'autre peuple anime les discussions.  Le muphti de Jérusalem est allé jusqu'à nier l'existence du temple de Jérusalem, et des scènes symboliques navrantes ont eu lieu pendant l' intifada  au tombeau de Joseph. 
        
  Le tombeau de Joseph, au beau milieu de Naplouse, Shrem pour les israéliens, Sichem dans les traductions françaises de la Bible. Des croyants, voir des militants nationalistes, voir les deux à la fois s'y rendent pour prier, en montrant par là leur attachement à leurs racines, à leur terre et à leur foi. Dans le contexte de l'intifada, ces visites sont perçues comme une revendication d'appartenance. Pour les palestiniens, ces pèlerins  sont donc mal vus par la population locale qui voit en eux une menace sur leur propre souveraineté sur la ville. D'ailleurs, les arabes ont proclamé, que ce n'était pas Joseph qui était enterré ici, mais un saint musulman, et que le lieu devrait être une mosquée. 
        
   Afin de  protéger tombeau et ses visiteurs, le gouvernement israélien a dépêché quelques soldats. Or des soldats israéliens au milieu d'une ville théoriquement autonome n'a pu que provoquer des émeutes, au cours de l'une d'elles, les malheureux soldats ont été lynchés par la foule, et le monument détruit. Face à l'indignation provoquée par la destruction d'un lieu  saint, les arabes ont décidé de le reconstruire, ils ont effectivement rebâti un bâtiment qu'ils ont peint en vert, couleur de l'islam pour bien prouver qu'il s'agissait d'un lieu saint musulman. Ceci est un exemple montrant la volonté de la partie la plus fanatique de la population arabe d' éradiquer toute trace juive dans les zones sous leur contrôle. 

    Parallèlement, on constate chez les habitants juifs des territoires une volonté symétrique de délégitimer la présence arabe. Il est établi que pendant les périodes de calme, l'immigration juive en Palestine, bien avant la création de l'état d'Israël avait attiré des travailleurs immigrés à la recherche d'un emploi. La population palestinienne de 1948 n'est pas toute originaire de Palestine, pour certains israéliens, les arabes des territoires sont tous des immigrés récents n'ayant aucun droit sur ce pays. 

  Une rumeur cours très vite, beaucoup de villages seraient quasiment vides, leur population ayant préféré émigrer mais on maintiendrait artificiellement la fiction d'une population nombreuse. (En ayant longé de nuit quelques uns de ces villages, je n'ai pas eu cette impression.) 

    La population arabe entre la mer et le Jourdain aurait été sensiblement gonflée artificiellement. En vérité ils seraient un million de moins qu'ils ne l'affirment. Les statistiques auraient compté deux fois par exemple les habitants de Jérusalem, une fois comme israéliens, une fois comme arabe. La majorité juive sur tout le pays étant assurée, certains prolongent et affirment qu'il ne serait plus nécessaire d'évacuer Gaza pour assurer une majorité juive pendant longtemps. 

    

      Le gouvernement d'Israël a joué les autruches, il a interdit, puis laissé faire. Au bout d'un certain temps, il a facilité l'arrivée de bonne route, de réseaux divers, puis tout a été légalisé.

     Tout à fait récemment, Ariel Sharon a fait semblant de découvrir un rapport accablant : « Comment, dit-il des administrations ont osé financer des implantations que nous avions interdit s'est-il étouffé ! ! » sa mauvaise foi est équivalente de celle d'Arafat qui dénonçait les terroristes qui agissaient «contre ses ordre».

      Ce qu'il y a de nouveau dans ce rapport, c'est ce qu'il y a de nouveau du côté Palestinien, c'est enfin le désir apparent de dire vrai. Oui, il y a des gens qui ont fait le contraire de ce qui avait été décidé par les gouvernants, oui, les gouvernants ont encouragé, financé les soit-disant rebelles. Et aujourd'hui, les rebelles sont solides, très solides, si bien qu'ils font peur au gouvernement. Des immenses manifestations de soutien aux habitants juifs de la bande de Gaza ont eu lieu, alors que ceux qui pensent le contraire n'ont pas réussi à mobiliser. Plus grave ces manifestants sont «typés». Ils sont pour la plupart religieux, habitent Jérusalem et pas Haïfa etc... on se rapproche d'une situation à la Libanaise, et la volonté d'unité nationale est mise à rude épreuve.

      La droite accuse Sharon de diviser le peuple, en effet il ne divisait pas alors qu'il laissait faire certains. Celui qui veut rétabir l'ordre républicain en Corse ne divise-t-il pas les insulaires ?

    Les nationalistes arabes ont répondu de la pire manière possible à cette situation. Par la terreur qu'ils ont cherché à imposer aux résidents des implantations, ils ont creusé le fossé et justifié le point de vue qu'une coexistence n'était pas possible. Comment pensez vous que fut ressenti l'assassinat d'un «colon» venant chercher sa voiture en réparation chez un garagiste arabe ? contrairement aux espoirs des partisans de la violence, il n'y a pas eu d' écoeurement des juifs, ni d'indice de désir de fuir, mais une radicalisation de leur point de vue, et l'assurance que toute concession serait vue comme un signe de faiblesse, et encouragerait de nouveaux attentats.