Communiqué de l'Armée Libanaise : L’Indépendance… bien protégée et chérie par ses fils Pour naviguer, cliquez sur le nez

 

Ci-dessous le communiqué publié par l'Armée Libanaise à l'occasion de la commémoration de la fête de l’indépendance du Liban le 22 novembre 2008 :

• Introduction

En célébrant la fête de l’indépendance, nous nous rappelons de la phase glorieuse marquant l’histoire de la nation, quand les Libanais, unis, ont fait face au mandat étranger, en défiant l’assujettissement et la tyrannie, et en offrant le sang dans les places de la liberté et de la dignité. Devant l’esprit du sacrifice, de la ténacité et de solidité enraciné dans leurs âmes jour après jour, il était impératif au mandataires de se plier au but sacré des Libanais en leur accordant l’indépendance complète qui a tant constitué le rêve des fils de la patrie et l’espoir des générations tout le long des siècles.

Apres que ce rêve est devenu réalité, le trajet de la préservation de l’indépendance a commencé, et qui a, à son tour envisagé des épreuves dures menaçant l’entité et son destin. Mais l’indépendance a été bien protégée par une armée qui a foi en son message, consciente de ses responsabilité, et dévouée dans sa performance jusqu’au martyre.

Les Libanais célèbrent cette année la fête de l’indépendance, fiers avec le début d’un nouveau règne, celui de son Excellence le Président de la République le Général Michel Sleiman, qui est venu de l’institution militaire pour éveiller l’espoir des citoyens et réaliser dans une durée très courte des accomplissements rayonnants pour sauver le Liban et l’emporter vers la délivrance.

 

La fête se concorde aussi avec le nouveau élan de l’institution militaire qui a assumé les responsabilité de son commandement le Général Jean Kahwagi, le commandant qui jouit d’une longue expérience à endurer les difficultés et les dangers, et à expérimenter le sens du sacrifice. Il connaît les détails les plus importants concernant les capacités et les besoins de l’armée. Le Général Kahwagi représente le commandant dont l’institution a besoin pour l’emporter vers un futur prometteur.

1- L’aube de la présidence

Après près de six mois de vide dans la Présidence, suite aux tiraillements politiques sévères, l’aube de la Présidence a apparu le 25 mai avec l’élection du Général Michel Sleiman Président de la République, à l’ombre d’une unanimité officielle et populaire, ainsi qu’un accueil régional et international exceptionnels. C’est alors qu’un nouveau règne commença. Les Libanais furent alors comblés de joie et d’espoir surtout en entendant le discours d’investiture du Président de la République qui a choisi de commencer en saluant les âmes des martyrs: « j’aurais souhaité que cette échéance soit entamée dans la joie. Mais je suis certain que les âmes de nos martyrs se réjouiront de notre silence car cette échéance marque l’ouverture d’une période riche en promesses pour tous les enfants de la patrie. Notre pays se lève d’une léthargie momentanée, grâce aux prises de conscience de nos concitoyens qui ont refusé de se livrer au fratricide, ainsi qu’à l’aide des amis de notre pays ». Il a ajouté : « Le Liban, ce pays message, carrefour des civilisations et havre du pluralisme, nous appelle tous à lancer le chantier de la reforme politique, administrative, économique et sécuritaire, afin de rendre à notre patrie sa position exemplaire et son rayonnement habituel sur la scène internationale».

2- Le Général Kahwagi, à la tête du commandement

Après l’élection du Général Michel Sleiman Président de la République libanaise, le chef d’état-major le général de division Chawki el-Massri fut commandant en chef de l’armée par intérim pour une période qui s’est étendue pour trois mois. Et le 29/8/2008, le Conseil des ministres s’est réuni au Palais présidentiel, et la réunion fut présidée par son Excellence le Président de la République et décida que le commandant de la 2ème brigade, le général de brigade Jean Kahwagi sera promu Général et nommé commandant en chef de l’armée, à partir de cette date. Cette nomination exprima la confiance accordée par son Excellence le Président, et par le Conseil des ministres, au nouveau commandant en chef de l’armée, ainsi que l’appréciation vis-à-vis son trajet radieux dans son service au sein de l’institution où il a passé sa jeunesse et à laquelle il a offert ses années les plus chères.

a)- La cérémonie de passation des pouvoirs du commandement de l’armée – Ordre du jour no.1

Le 1er septembre constitua le point de départ de l’institution militaire vers une nouvelle phase. Et c’est en la présence du secrétaire général du conseil supérieur de la Défense et les membres du conseil militaire ainsi que les hauts gradés du commandement, les chefs des services du ministère de la Défense nationale et les commandants des grandes unités, qu’une cérémonie de passation des pouvoirs du commandement de l’armée a eu lieu à Yarzé entre le général de division Chawki el-Massri et le Général Jean Kahwagi. Après que la cérémonie a eu lieu selon les lois et les traditions militaires, le commandant en chef de l’armée a donné une allocution remerciant le général de division el-Massri pour avoir assumé ses missions avec une grande responsabilité, puis il a exposé certaines de ses idées concernant la phase prochaine, en disant: «je ne suis pas arrivé au commandement de l’armée pour changer les concepts et les principes fondamentaux sur lesquels repose l’institution. J’appartiens à la même école, et je suis le fils du même dogme et des mêmes constantes, je viens de l’équipe qui a accompagné le commandement et avec lequel j’ai œuvré. J’aspire à développer le mécanisme de travail, à renforcer les capacités de l’armée en tant que personnel et munitions et bénéficier le maximum du développement scientifique et technique de nos jours, ainsi que des expériences des armées avancées et de leurs expertises, tout en restant attaché à une performance autonome qui émane de l’intérêt suprême de la nation. En addition à cela, je vais œuvrer toujours à préserver les droits des militaires et améliorer les allocations financières et sociales».

Le Général Kahwagi a ajouté: «notre allégeance doit être uniquement pour le Liban. Nous devrons réaliser et croire que l’unité de l’armée constitue la soupape de sécurité de l’unité de la nation. Tenir à cette unité, est la meilleure expression de notre loyauté au serment et notre fidélité envers le sang des martyrs et les douleurs des blessés et des handicapés qui ont tout offert car ils ont une foi en le message et sont engagés au devoir. Il ne faut jamais oublier les sacrifices de ces héros quelles que soient les circonstances».

Dès qu’il fut commandant en chef de l’armée, le Général Jean Kahwagi a adressé aux militaires le 1er ordre du jour, en exprimant les traits principaux de sa vision pour activer la performance de l’institution militaire et enraciner son rôle national, en disant: «le regard des Libanais se lève vers vous lors de cette phase pleine de défis: un ennemi se trouve sur la frontière n’arrêtant de viser toute la nation, le terrorisme est présent dans plus d’une région, semant la terreur parmi les citoyens, c’est alors que nous ne devrons pas permettre à la perfidie et à la collaboration avec l’ennemi de porter atteinte à la patrie qui saigne toujours ; nous devrons renforcer nos efforts pour arrêter ce saignement. Le Général Kahwagi a ajouté: «Me voici aujourd’hui en train de renouveler le serment auquel nous nous sommes engagés dès le début du chemin, et je suis certain qu’être fidèle à ce serment et le rendre réel, ne se réalisera qu’en préservant le patrimoine de l’institution qui s’est forgé grâce au sang de vos camarades martyrs et grâce à vos sacrifices grandioses, tout en restant fidèle au dogme honnête préétabli par son Excellence le Président. C’est alors que nous devrons se baser sur ce qui a été accompli, en aspirant au futur avec tout espoir et détermination pour développer l’institution afin qu’elle restera l’exemple pionnier. De ma position aujourd’hui, je m’engage à n’épargner aucun effort pour renforcer les capacités de l’armée, en tant que soldats, munitions et entraînement, et investir les points forts du peuple libanais afin d’aboutir au niveau qui répond à vos ambitions, et qui vous rend capables d’assumer vos devoirs défensifs et sécuritaires». Le commandant en chef de l’armée a poursuivi: «Vous êtes le bras de la légitimité et le bouclier de ses institutions. Le ralliement des citoyens autour de vous n’est qu’une expression honnête de la confiance accordée à votre rôle émanant de la volonté nationale unie. Ne cédez pas aux difficultés quelles que soient difficiles, et ne laissez aucune division politique affecter votre institution. Attachez-vous à votre unité qui fut baptisée par le sang des martyrs, les martyrs de l’armée et du Liban».

b- Des pas prometteurs

Le Général Kahwagi fut commandant en chef de l’armée dans le moment où le pays connaissait des développements politiques importants ainsi que des incidents sécuritaires dans plus d’une région, sans oublier les menaces israéliennes répétées contre le Liban. Traiter la situation sécuritaire le plus tôt possible et renforcer la ténacité de l’armée sur les frontières au sud, constituèrent donc la question primordiale pour le commandant en chef de l’armée. C’est alors qu’il a conclu plusieurs réunions avec les membres du commandement et a effectué plusieurs tournées sur le terrain en inspectant les unités militaires et en leur donnant ses orientations consistant à prendre des mesures sécuritaires fermes et à renforcer les forces de l’armée, notamment au nord et dans la Bekaa, afin d’affronter les saboteurs, ce qui a contribué effectivement à instaurer les ambiances de réconciliation entre les partis politiques, et rendre la stabilité et le calme aux lieux de tension. Un des accomplissements qui s’est réalisée dans ce cadre, fut l’arrestation d’un certain nombre des membres du réseau terroriste impliqué dans l’attentat qui a visé le 29/9/2008 un bus militaire à el-Bohsas – Tripoli, et ce suite à des efforts mixtes avec les FSI. De même, les services de renseignement ont réussi à arrêter dans la région de la Bekaa deux membres faisant partie d’un réseau d’espionnage et de terrorisme impliqué de connivence avec l’ennemi israélien.

Quant au niveau intérieur de l’institution, le Général Kahwagi a pris plusieurs mesures administratives, notamment la permutation des officiers, touchant un nombre important de postes de commandement, et dont le but fut la diffusion de vitalité et d’activité au sein de l’institution et lancer un nouveau dynamisme dans son travail.

c- Tournées et rencontres

Ce ne furent que quelques jours après sa nomination commandant en chef de l’armée, que le Général Kahwagi est retourné de nouveau vers le terrain duquel il est venu, en effectuant des tournées auprès des unités militaires déployées, afin d’examiner leurs missions et leurs besoins et de semer l’esprit de ténacité et de sacrifice dans les âmes des militaires.

Dans sa première tournée effectuée sur les frontières au sud, le Général Kahwagi s’est adressé aux militaires en leur disant: «le but principal de l’armée était et restera de protéger la nation et libérer ce qui reste de son territoire occupé. Sachez que la menace de l’ennemi israélien nous incite à rester toujours prudent, vu les avidités historiques de cet ennemi en notre territoire et eaux, et vu sa nature raciste qui constitue le contraste clair de l’entité libanaise et de la formule de la coexistence entre ses fils».

Et lors de sa tournée dans la région du nord, le commandant en chef de l’armée a déclaré que: «la préservation de la sécurité et la stabilité dans la région du nord et la contribution efficace dans le processus de son développement constituent une partie de la fidélité envers cette région qui a constitué la source humanitaire de l’armée dès sa création. Cette région a offert ses fils sur l’autel de la souveraineté et de la dignité nationale. On ne pourra jamais oublier la position unie de ses fils aux côtés de l’armée dans son affrontement contre le terrorisme, eux qui ont dépassé les critères confessionnels et politiques étroits. Cette position constitue une phase rayonnante de son histoire à laquelle nous resterons fidèles pour toujours ».

D’autre part, et dans le cadre de la communication et de la coopération entre l’armée et la société libanaise, le Général Kahwagi a rencontré plusieurs comités civils, notamment sa rencontre avec le corps médiatique libanais, et qui a eu lieu à Yarzé en la présence des représentants des différents médias et lors de laquelle il a prononcé une allocution portant sur ce qui suit: «si le rôle de l’armée constitue la garantie directe et rapide pour la préservation de la stabilité générale dans le pays, cette stabilité restera exposée à des dangers, si elle ne se base pas sur un fondement solide qui sera assuré par le ralliement des Libanais sur les questions nationales principales et leur entente sur les critères de la transparence et de l’équité dans la gérance de leurs affaires et la réalisation de leurs ambitions. Cette stabilité devra aussi se baser sur un support important de la société civile, notamment le secteur médiatique, vu son rôle important et efficace, influant l’opinion publique ». Le commandant en chef de l’armée a ajouté: « Pour préserver le Liban face aux dangers le menaçant continuellement, nous avons besoin plus que jamais d’instruire les génération sur le principe de la loyauté nationale, instaurer une conviction dans l’esprit des libanais: cette nation ne pourra exister sans l’unité de ses fils et leur attachement à la formule de la coexistence, qui à son tour sera basée sur la règle des devoirs et des obligations et l’idée d’accepter autrui et respecter ses valeurs, ses croyances et ses libertés que la loi et la Constitution ont garantis».

3- Le trajet de l’Indépendance

L’acharnement des peuples pour la libération et l’indépendance est un phénomène ancien qui remonte au début de la formation des groupes humains dans des secteurs déterminés. Le motif est la tendance des membres et des groupes à refuser le cas de dépendance et de contrôle avec leurs outils militaires, politiques, économiques et culturels. Notre monde contemporain a témoigné un vaste mouvement d’indépendance à l’ombre de plusieurs facteurs favorables, notamment: le changement au niveau de la balance des forces, le développement de la conscience nationale, ainsi que d’autres circonstances favorables.

Les Libanais se sont influencés par les événements qui ont eu lieu au 19ème siècle et ont expérimenté le sens et les répercussions du mandat étranger où ils ont été utilisés comme outils pour réaliser les intérêts d’autrui. Tout cela a contribué à enraciner la vigilance et la conscience des Libanais pour gagner l’indépendance et la liberté de décider leur destin ; c’est alors qu’ils ont formé une entité intellectuelle diffusant l’esprit de la résistance contre toute autorité étrangère dans la région arabe.

Avec le déclenchement de la première guerre mondiale et les changements internationaux et régionaux, les circonstances deviennent de plus en plus favorables pour que les libanais réclament leur indépendance et l’établissement de leur état indépendant.

Les libanais ne s’attardèrent alors pas à traduire leur volonté : des groupes de jeunes libanais se sont enrôlés dans la «Légion d’Orient» fondée par les alliés dans la région arabe en 1916. Ils ont posé deux conditions à leur enrôlement militaire : la première condition fut qu’ils combattent seulement les troupes Ottomanes, la deuxième qu’ils ne s’engagent dans les forces alliées que pour libérer le Liban.

En 1918, la «Légion d’Orient» regroupait la première compagnie de l’armée libanaise: la compagnie 23 que les libanais accompagnèrent le fondement avec beaucoup de sympathie et d’enthousiasme. En septembre 1920, un développement positif a eu lieu concernant les demandes des Libanais: le général Gouraud annonça l’établissement du Grand Liban.

Depuis 1921, les compagnies des francs-tireurs contribuaient à faire répandre la construction dans toute la Patrie. Elles ont alors assumé des travaux de développement: construction, frayement de voies, construction de ponts, des postes de téléphones, fouilles archéologiques, lutte contre les sauterelles, aide, reboisement… C’était alors un règne plein d’amabilité, de respect et d’appréciation qui unissait les libanais et leur armée.

En 1939 la deuxième guerre mondiale se déclencha. La France, tombée entre les mains des allemands, ses troupes se sont divisées en deux camps : un camp avec le gouvernement Vichy et l’autre avec les forces de la France Libre. Des tentatives ont alors eu lieu afin de faire introduire les unités militaires libanaises dans le conflit français. Or, ces unités qui se sont enrôlées en premier lieu dans l’armée des Alliés pour libérer le Liban, n’étaient pas prêtes à abandonner leur but national.

C’est ainsi que le 26 juillet 1941, 40 officiers libanais se sont réunis à Zouk Mikaël et ont proclamé leur loyauté à la Patrie, tout en refusant d’être manipulé par l’étranger. Ils ont alors signé le document d’honneur dans lequel ils se sont engagés à ne servir que le Liban et à n’entreprendre aucune relation qu’avec leur gouvernement national. Les officiers conditionnèrent alors la reprise de leur mission militaire par une promesse claire de l’indépendance du Liban. Et c’est alors que le Général De Gaulle, chef de la France Libre, prononça un discours lors de sa visite à Beyrouth, dans lequel il a promis d’accorder au Liban son indépendance et sa souveraineté.

Le 29 août et le 5 septembre 1943, les élections législatives ont eu lieu au Liban. La nouvelle chambre des députés a élu alors Cheikh Béchara Al Khoury président de la République. Le Président Al Khoury a demandé à Riad Al Solh de former le Cabinet. C’est en ce temps-là que la bataille de l’indépendance a connu ses moments décisifs avec la fameuse déclaration ministérielle qui contenait la politique du gouvernement vis-à-vis de l’Indépendance. Suite à cela, la chambre des députés a amendé les articles de la Constitution portant sur le mandant et le Président de la République a signé cet amendement. La réponse des autorités françaises fut alors l’arrestation du Président de la République ainsi que le chef du gouvernement et un certain nombre de ministres et de députés dans la prison de la citadelle de Rachaya.

Suite à ces développements, les différentes régions libanaises ont connu des manifestations, et un gouvernement provisoire, appuyé par les officiers libanais, fut formé. Ce gouvernement, appelé gouvernement de la Révolution regroupait les deux ministres Habib Abou Chahla et Majid Arslane, qui se sont dirigés, accompagnés du Président de la chambre des députés Sabri Hamadé, vers Bchamoune. Là-bas un groupe de jeunes joignait le gouvernement et forma une garde nationale. Le commandement des forces mandataires donna alors l’ordre au commandant du premier régiment des francs-tireurs libanais, le lieutenant colonel Jamil Lahoud d’attaquer le gouvernement de la Révolution. Mais l’officier libanais refusa de se plier aux ordres et en contrepartie annonça son ralliement au gouvernement national et leva le drapeau libanais dans le poste de sa troupe militaire stationnée à Ain Al Soha à Falougha.

Face à cette réalité et aux manifestations populaires escaladées, les forces mandataires se trouvèrent obligées de céder à la volonté des libanais. Les hommes d’état furent alors libérés de la prison Rachaya le 22 Novembre 1943, et c’est alors que le Liban a obtenu son indépendance politique et qui fut accompli ultérieurement quand le Liban a géré lui-même les services administratifs et économiques, en addition à l’armée, et avec le retrait définitif des troupes mandataires.

 

 

 

 

4- L’armée et la nation

Défendre la Patrie contre toute agression extérieure, tel est le devoir principal de l'Armée; elle assurera alors la sécurité de la société qui jouira à son tour de la stabilité, la prospérité et le développement dans les différents domaines.

Dès son existence officielle qui a eu lieu le 1er Août 1945, l'Armée n'hésita pas à exécuter son rôle défensif, comme étant la traduction de son serment, tout en se basant sur une instruction nationale saine qui a pour fondement un groupe de valeurs nationales, humaines et militaires. L'Armée a tant fait face à de nombreux défis et difficultés, dont notamment fut l'établissement d'Israël et la guerre de 1948. Le 5 Juin de la même année, l'Armée libanaise s'est lancée dans sa première bataille héroïque à Malkieh qu’elle libéra de l’ennemi israélien. Les étapes glorieuses de l’Armée se succédèrent, notamment à souk el Khane en 1970, sur les fronts Beit Yahoune - Tebnine et Kafra – Yater en 1972, à Tyr en 1975, ainsi que d'autres agressions contre les villes et les villages libanais limitrophes aux territoires palestiniens occupés. L’armée a offert lors de ces agressions des centaines de martyrs et de blessés sur l’autel de la nation.

de quoi s'agit-il

En 1975 la discorde fut semée , et la guerre éclata au Liban pour durer jusqu’à 1990. Le rôle de l’Armée, en son aspect national global, fut paralysé, vu que l’Etat avait perdu la résolution politique unie.

Avec la fin de la guerre et la signature du pacte de l'accord national, la résolution du commandement fut rapide et dicta à déployer près de la moitié de l'effectif de l'Armée tout le long des lignes de confrontation avec l’ennemi israélien, au Sud et à la Békaa Ouest, et l’affronter avec tous les capacités et les moyens disponibles. Malgré l'incompétence existant au niveau de la balance des forces , l’occupant israélien, équipé par les armes les plus sophistiquées et par la technologie avancée et compliquée, n’a pas réussi à porter atteinte à la détermination de l’Armée et l’éloigner de la scène de confrontation. Au contraire, ces facteurs ont renforcé la confiance et le courage de l’Armée qui possède le territoire et défend la cause. Les centaines de martyrs et de blessés tombés en défendant l’indépendance du Liban, notamment en 1993 lors de l’opération « Tasfiat el Hissab », en 1996 lors de « Anakid el Ghadab », et en 1997 à Arabsalim et Ansarieh, furent le meilleur témoin de cette détermination.

Suite à la position nationale unie, la ténacité de l'Armée, et les frappes successives de la Résistance dans une guerre d'usure, l'armée israélienne se trouva obligée de quitter la plus grande partie du sud et de la Békaa Ouest ; ce fut alors la libération le 25 Mai 2000, et les fermes de Chébaa et les hameaux de Kfarchouba demeurèrent occupés en attendant leur libération.

par qui ?

 

• l’agression de Juillet 2006

Une nouvelle fois, l’ennemi israélien a usé de ses armes fatales et destructives, menant une guerre ouverte contre le Liban et qui a commencé dans le Sud le 12 Juillet. Cette guerre n’a pas tardé à toucher les différentes régions libanaises. La terre, la mer et l’air du Liban furent bombardés dans une opération de destruction systématique de son infrastructure, tout en visant intentionnellement les citoyens dans leurs foyers, leurs lieux de travail, ainsi qu’en se déplaçant. L’agression a visé ainsi les postes de l’Armée dans tout le pays ; plusieurs massacres barbares ont eu lieu, notamment au régiment indépendant des travaux à Jamhour, aux postes de Wajh el Hajar et El Abdeh, qui font partie des forces de mer dans le Nord ; 49 martyrs sont tombés et un grand nombre de blessés. C’est alors que le sang des martyrs, des enfants, des femmes, des vieux, des héros de la Résistance et des militaires courageux s’est écoulé pour constituer la base solide sur laquelle sera fondée le futur de la Patrie. Lors de cette guerre, l’Armée était dans la scène de confrontation en train de refléter l’image de la Patrie résistante : ses unités ont exécuté leur rôle défensif dans les lieux de leur déploiement, avec toutes les capacités disponibles : elles ont confronté les avions de l’ennemi et ont anéanti les tentatives de débarquement et d’infiltration, tout en poursuivant à exécuter leurs missions de sécurité et de développement, prêtes à réprimer toute discorde interne. L’Armée s’est tenue ferme avec tous ceux qui ont essayé de porter atteinte à la sécurité et à la stabilité, à l’ombre du déplacement des habitants et des nouvelles circonstances.

Après plus d’un mois tragique sur tous les niveaux, et une ténacité libanaise exceptionnelle, le conseil de sécurité adopta à l’aube du 11 Août et à l’unanimité, la résolution 1701 qui appelle à la cessation de toutes sortes d’hostilités militaires afin d’aboutir à un cessez-le-feu permanent.

• Le matin du 14 Août, à huit heures, l’agression israélienne cessa, pour que le retour des déplacés vers leurs villes et villages commence. L’Armée libanaise se dirigea tout de suite vers les frontières du Sud, après une absence de trente ans ; en réponse à la volonté nationale et en exécution de la résolution du gouvernement libanais, l’Armée s’est déployée dans le Sud, arrivant à la Ligne Bleue. L’autorité de l’Etat régna alors sur tout le territoire afin d’offrir le support aux citoyens et les aider à la reconstruction de leurs villages, tout en préservant leur sécurité. Cette mission fut accompagnée par le déploiement des unités de l’Armée tout au long des frontières terrestres et maritimes afin de contrôler les passages et d’empêcher toute sorte de contrebande.

 

 

b- Dans le domaine de la préservation de la sécurité

Suite à la résolution du Conseil des ministres, datant du 15/1/1991, l’Armée a procédé à l’exécution des missions de la préservation de la sécurité dans les différentes régions libanaises en se basant sur les principes suivants :

- L’Armée est une institution nationale s’engageant aux lois et règles en vigueur. Son dogme définissant l’ennemi ainsi que l’ami, est clair et enraciné. Parmi les ennemis, figure en premier lieu, Israël, puis le terrorisme, et toute personne essayant de porter atteinte à la sécurité et à la stabilité. Quant aux frères et amis, se ne sont autre que les pays arabes, et les états qui oeuvrent à aider le Liban pour qu’il jouisse de paix, de stabilité et de prospérité.

- S’éloigner du confessionnalisme qui n’a aucun lieu dans l’instruction nationale et militaire, reçue par chaque militaire.

- S’éloigner des tiraillements politiques ; l’armée exécute les résolutions de l’autorité exécutive dans le cadre de l’intérêt national suprême.

- Adopter l’objectivité absolue en réglant les affaires des citoyens, et appliquer les principes d’équité et d’égalité, afin de préserver la démocratie, les libertés publiques, et les droits de l’homme.

- Assurer une application continue des procédures et des mesures sécuritaires à travers un commandement, une gestion et une position transparents, tout en étant rapide et ferme avec tout attentat saboteur.

L’Armée a créé une ambiance de sécurité et de stabilité, ce qui a permis l’établissement de différentes activités et conférences internationales et régionales et a garanti aux citoyens d’exercer leurs droits et leurs devoirs lors des occasions nationales, sociales, culturelles et sportives.

Son rôle sécuritaire efficacé lors des dernières années témoignant des développements politiques et sécuritaires dangereux, était très important dans la préservation de l’unité de la nation en l’empêchant d’affronter le vide, en allant au devant des manifestations populaires qui ont eu lieu suite au crime du siècle qui a coûté la vie au Président Rafic Hariri et ses compagnons et ce le 14/2/2005, au vide militaire suite au retrait des forces arabes syriennes du Liban le 26/4/2005, surtout à Tripoli et Baalbek, en arrivant au sit-in populaire qui a eu lieu au centre-ville de Beyrouth à partir du 1er janvier 2006 et qui a duré plus qu’un an, puis les événements du 23 et 25 janvier 2007 en arrivant aux événements de mai 2008 et leurs répercussions. Lors de ces phases critiques, l’armée a consacré tous ses efforts pour empêcher le combat entre les fils de la nation et donner plusieurs chances aux différentes parties pour retourner à la table du dialogue et c’est ce qui a eu lieu effectivement à Doha, où les leaders politiques se sont mis d’accord pour trouver les solutions à la plupart des questions en cause, afin de lancer une nouvelle phase promettant la stabilité et la prospérité.

 

 

• Affronter le terrorisme

L’aube du 20 mai 2007, les postes de l’armée stationnés dans les alentours du camp de Nahr el-Bared et la ville de Tripoli, furent surpris par une attaque perfide exécutée par les terroristes de l’organisation de « Fateh el-Islam » et qui ont visé d’une façon barbare un certain nombre de militaires sans armes retournant à leurs domiciles ou se dirigeant à leurs postes de travail. Cet attentat avait pour but de porter atteinte à l’Etat et à ses institutions, ainsi qu’à l’Armée, à l’ombre des tiraillements politiques importants que témoignait le pays, et soumettre par la suite la ville de Tripoli et les camps de Beddaoui et Nahr el-Bared à l’influence de ces terroristes.

Mais ils avaient tort, les forces de l’Armée ont tenu de nouveau les leviers de commande et ont récupéré leurs postes, en tuant certains de ces terroristes et arrêtant d’autres, et en encerclant le camp de Nahr el-Bared.

Suite à l’opiniâtreté de cette organisation qui a refusé toutes les initiatives pour rendre les meurtriers auprès de la justice, et épargner les habitants du camp des combats, le commandement de l’Armée prit la décision de trancher militairement et graduellement en prenant en considération les points suivants :

- préserver les âmes des civiles, et leur donner le temps nécessaire pour quitter le camp.

- Lancer des appels continus aux combattants pour se rendre, en insistant qu’ils jouiront d’un procès juste.

- Limiter les pertes humaines parmi les rangs des militaires, vu les quantités énormes des mines et des pièges que les combattants ont implantés partout dans le camp, tout en limitant aussi les dégâts dans les propriétés des civils.

Le 2 septembre la promesse tenue par l’Armée au peuple libanais se réalisa ; l’Armée contrôla complètement le camp de Nahr el-Bared, en offrant 171 martyrs et des centaines de blessés qui se sont donnés pour défendre leur peuple.

Or, le terrorisme a visé encore une fois l’armée dans trois attentats, dont l’un a touché un poste militaire à el-Abdeh, le 31/5/2008, et les deux autres ont visé des militaires s’apprêtant à se diriger vers leur travail à el-Tall et el-Bohsas dans la ville de Tripoli, les 13/8/2008 et 29/9/2008.

La réponse de l’armée fut ferme et rapide vu ces événements dangereux ; c’est alors que la direction des renseignements et avec la coopération de la section des informations aux FSI, qu’a procédé à une campagne d’enquête qui a abouti le 12/10/2008 et ultérieurement, à l’arrestation de la plupart des membres du réseau terroriste impliqué dans les attentats cités. La promesse lancée par le commandant en chef de l’armée en inspectant le lieu de l’attentat à el-Bohsas, se réalisa, quand il a assuré que les criminels n’échapperont pas à la justice et que toute personne portera atteinte à l’armée ou aux citoyens sera punie.

• Les missions de développement

Dès son existence, l’Armée s’est étroitement liée avec la société, non seulement à travers les missions défensive et sécuritaire, mais aussi en offrant les services au niveau social. Cette implication émane de la conviction de l’Armée que la sécurité, le développement et le redressement économique sont inséparables.

Après la fin des événements sanglants qu’a connus le Liban, le commandement prit la décision de participer à la reconstruction de ce qui a été détruit. Les militaires et les citoyens s’entraidèrent alors et les activités de l’Armée à ce niveau touchèrent les domaines suivants : la contribution à la réhabilitation des infrastructures, comme l’adduction d’eau, installations électriques et téléphoniques, frayement des routes dans les régions où les déplacés sont retournés, restauration des sites touristiques et archéologiques, nettoyer les côtes, reboiser les forêts, éteindre les incendies, affilier à certains services de l’administration publique des expertises humaines, offrir l’aide nécessaire aux institutions de la société civile, aux comités artistiques, culturels et sociaux, exécuter des opérations d’évacuation et de sauvetage, et former des comités pour l’évaluation des dégâts dus aux catastrophes naturelles et des accidents d’urgence.

D’autre part, l'Armée a accordé une grande importance au problème des mines, lié étroitement à la sécurité et au développement, vu ses effets directs sur la vie des citoyens et leurs travaux quotidiens. Le fléau des mines a commencé à la fin de la guerre civile en 1990 et a pris l'ampleur à la suite de la défaite des israéliens en Mai 2000, qui sont partis en laissant derrière eux 550 000 mines au Sud et dans la Békaa Ouest. Ce problème atteint son apogée lors de l’agression de Juillet, quand l’ennemi israélien a largué plus d’un million de bombes à fragmentation par-dessus le Sud. Cet ennemi s’abstient jusqu’à présent de donner des informations nécessaires concernant les lieux où il les a larguées. Ces bombes ont causé le martyre et la blessure des centaines des citoyens civils ainsi que des militaires. C'est avec la participation des spécialistes venus des pays frères et amis et des organisations mondiales non gouvernementales que l’Armée a réussi, jusqu’au 1/10/2008 à accomplir ce qui suit :

  • relever et neutraliser 125 000 mines anti-personne et anti-véhicule, déterrer et détruire 35 000 bombes et obus non explosés, 147 000 bombes à fragmentation, 500 bombes et missiles de l’air et 67 000 corps suspects.
  • - nettoyer une surface de 91 km2, sur un total de 150 km2, des mines et des bombes non explosées.
  • - nettoyer une surface de 38 km2 sur un total de 48 km2, de bombes à fragmentation.

D’autre côté, le centre libanais des travaux concernant le déminage et avec la coopération du comité national de sensibilisation au danger des mines, continue de lancer des campagnes d’orientation et de sensibilisation dans toutes les régions libanaises. Le bilan est encourageant. Grâce aux efforts fournis, le taux annuel des victimes a beaucoup diminué.

 

5- La poursuite du développement de l’institution militaire

Le développement de l’institution militaire est une opération permanente et continue qui ne pourra jamais s’arrêter, vu qu’elle vise à conserver le niveau requis de l’Armée afin que cette dernière puisse assumer son rôle national complet. Le commandement a accordé une grande importance aux questions du personnel, de l’entraînement et de l’équipement. C’est alors que l’Armée a prorogé les services de certains anciens recrutés, d’autres recrutés se sont enrôlés graduellement. Le commandement a également intensifié le nombre des sessions d’entraînement et de formation au Liban et à l’étranger et sur les différents niveaux. L’Armée a de même renforcé ses relations avec les armées sœurs et amies, et œuvre dans le but d’assurer les équipements et les munitions qui lui sont nécessaires.

Dans ce cadre, le commandement annonce qu’il est fier des relations d’amitié avec les pays dans le but de s’entraider et de profiter des expériences des uns et des autres. L’Armée libanaise, connue par son interactivité avec autrui, continue à accepter les aides militaires afin de renforcer ses capacités militaires. Or, ces aides ne pourront en aucun lieu définir la politique de l’Armée et n’affecteront jamais sa performance. L’Armée s’engage à la volonté nationale et à la résolution politique de l’autorité exécutive

• Conclusion

Entre la fête glorieuse et l’espoir prometteur, le drapeau se lève très haut, fier des couleurs du martyre, de l’immortalité et de la paix, et c’est sur le long chemin du sacrifice que l’armée continue à performer son message national, fière du patrimoine de ses générations, ferme grâce au sang de ses martyrs, forte par la confiance de son peuple et la foi de ses hommes, promettant Dieu et la Nation que l’Indépendance sera bien protégée et bien chérie…