facebook

 

Mivy décoiffe,
car il a été conçu par un chauve !

m'écrire : a   adresse : https://www.mivy.fr/


La circoncision
Revue de Presse


Samedi, 18-Mar-2017
Pour réagir, ou s'abonner à la liste de diffusion :


Pour naviguer, cliquez sur le nez
historique => journal 2003, 2004, 2005, 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020, 2021 2022 2023
trefle

Circoncision : Brith mila, l'alliance en « vis à vis »

 

 

 

29 mars 2014 Didier Long    Spiritualité sans frontière

Le 1er octobre 2013, l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE), qui heureusement n'est pas le Conseil de l'Europe, a adopté une résolution 1952 (2013) pour inviter les Etat membres « à prévenir les violations de l'intégrité physique des enfants », il s'agirait de « définir clairement les conditions médicales, sanitaires et autres à respecter s'agissant des pratiques qui sont aujourd'hui largement répandues dans certaines communautés religieuses, telles que la circoncision médicalement non justifiée des jeunes garçons ». Un texte un peu ridicule qui assimilait la circoncision à une mutilation sexuelle à l'heure où la plupart des américains sont circoncis, sans parler de tous les musulmans à l'âge de 13 ans. Pourquoi les chrétiens ne pratiquent pas la circoncision ? Mystère. Jésus a bien été circoncis, Paul aussi qui a circoncis celui qu'il appelle son « vrai fils dans la foi », « son enfant bien-aimé et fidèle dans le Seigneur », Timothée né d'une mère juive, Eunice.

La sidra Tazria lue ce shabbat dit : « Au huitième jour, on circoncira la chair de l'enfant. ». Que signifie l'alliance par la circoncision (brith mila) juive ?

Le rite

Celui qui a assiste aujourd'hui à une circoncision, une brith milah, vit un rite étrange venu du fond des âges qui a peu varié depuis plusieurs millénaires. Dieu ordonne à Abraham : 'Seront circoncis à l'âge de huit jours tous vos mâles de chaque génération' (Gn 17,12) et la prescription a été rappelée à Moïse : 'le huitième jour, on circoncit le prépuce de l'enfant' (Lv 12,3). Le rite a lieu le huitième jour après  la naissance de l'enfant avant le crépuscule. On est au cœur de la liturgie familiale juive.

Assis sur une sorte de trône de bois, le sandaq (du grec syndic !) souvent le grand-père, ou oncle, porte l'enfant sur ses genoux et tient fermement ses jambes écartées. Le père mais le plus souvent le mohel (ciconciseur qui est un médecin dans le civil) chante des prières en hébreu et les hommes répondent. L'émotion est à son comble lors de l'ablation du prépuce. La circoncision est une affaire d'hommes. La mère est bouleversée et les femmes qui se tiennent en retrait l'encouragent. La joie éclate lorsque le mohel, pose le pansement antihémorragique ; alors l'on passe une coupe de vin aux invités qui la partagent avant un repas festif. On offre des clous de girofle des amandes et des boutons de rose. Rituel étrange que cette ablation du prépuce (orla en hébreu) … Que signifie-t-il ?

La Orla du corps et du coeur

Pour la Tradition juive seul le corps de la femme a été créé parfait. L'homme est imparfait. Par la circoncision l'homme retrouve le féminin originel.

L'âme est séparée de de D.ieu par de multiples obstacles. La Tradition juive a remarqué que, chaque fois que le terme orla est employé dans la Torah, il désigne une barrière faisant obstacle à un résultat favorable.

Ainsi, le fruit de l'arbre fruitier qui vient d'être planté « est incirconcis (orla) pendant trois ans… on n'en mangera pas » selon le code Lévitique (Lv 19, 23) avant que tout son fruit ne soit donné à Dieu la quatrième année et qu'il ne donne du fruit à profusion consommable la cinquième année.

La résistance de quelqu'un au repentir est appelé la orla du cœur : « Supprimez donc la 'orla de votre cœur  » (Dt 10, 16). Une action symbolique de rétablissement de la relation avec Dieu qui engage l'action de Dieu lui-même : « Et le Seigneur, ton Dieu, circoncira ton cœur et celui de ta postérité. » (Dt 30,6).

La orla sépare l'homme de la vie donnée gratuitement à profusion, elle est le péché de l'homme, son égoïsme qui le sépare de la grâce de Dieu, de sa Sainteté (séparation). Enlever le prépuce c'est s'approcher de D.ieu, entrer en alliance, en dialogue avec lui.

D'Adam à Abraham, l'alliance en « vis-à-vis »

L'objectif de la circoncision n'est pas médical, ce geste vise à marquer dans la chair l'acceptation de et la volonté de se mettre sous  la Torah, de vivre face à Dieu, le mot Mila vient de la racine moul («vis-à-vis»). La Brith Mila représente donc une «alliance en vis-à-vis» avec Dieu.

Le rite de la circoncision est donc d'abord l'entrée dans l'alliance de D., l'enfant devient fils d'Abraham. Il renoue avec une humanité accomplie ; celle d'Adam, qui fut créé à l'image de Dieu.

« Pendant les vingt générations qui séparent Adam d'Abraham, l'humanité ne réussit pas à émerger des ténèbres. Il y eut bien quelques justes comme Hénoch, Mathusalem et Noé, mais ce n'était que des exceptions qui confirmaient la règle. L'humanité était tombée, elle attendait quelqu'un d'assez grand, non seulement pour se relever lui-même, mais aussi pour relever tout le genre humain » (Maharal de Prague, 'Hidoushey Agadot). Ce sera Abraham qui le premier reconnaitra la sainteté de l'Eternel et recevra l'alliance par la circoncision à l'âge de quatre-vingt-dix-neuf ans et l'ordre de la pratiquer sur sa descendance. De la circoncision dépend clairement le don d'une descendance et d'un pays selon la promesse faite à Abraham (Av 'aam : le père des peuples).

Maïmonide, notre maître, remarque que « Avraham ne fut appelé  » intègre  » qu'après avoir été circoncis, comme il est dit  » marche devant Moi et sois intègre, et Je mettrai Mon Alliance entre toi et Moi « . » (Livre de l'Adoration : Lois concernant la Brit Milah. Chapitre 3)

Le Talmud ironise :

« Un jour l'infâme Turnus Rufus demanda à Rabbi 'Akiva : 'Quelles sont les œuvres les plus belles, celles de Dieu ou celles de l'homme ?' Rabbi 'Akiva lui répondit : 'ce que fait l'homme est plus beau' … Rabbi 'Akiva lui apporta des épis de blé et des petits pains : 'Ceux-ci [les petits pains] ne sont-ils pas plus beau que ceux-là [les épis] ?'

« Turnus Rufus lui dit : 'Si Dieu demande la circoncision, pourquoi le bébé ne sort-il pas du sein maternel déjà circoncis ?' Rabbi 'Akiva lui dit : '… Dieu n'a donné les commandements à Israël que pour le purifier grâce à eux'. [Tan'houma, Tazria' 5] »

L'homme par son travail peut retrouver sa stature spirituelle originelle, il n'est jamais définitivement perdu, entre les deux il a transformé l'épi en pain. Il peut enlever la Orla de son cœur qui le sépare de l'Eternel. Par la mila il parfait l'action divine. Car si la Torah dit à l'homme : « Supprimez donc la 'orla de votre cœur  » (Dt 10, 16), elle dit aussi : « Et le Seigneur, ton Dieu, circoncira ton cœur et celui de ta postérité. » (Dt 30,6). Comme si la mitsva de l'homme obligeait l'Eternel à son tour

Ceux qui ont peur pour la santé de l'enfant devraient relire Maimonide : « On ne doit circoncire qu'un enfant sain, car un risque vital repousse tout. On pourra toujours circoncire plus tard, mais on ne pourra jamais ramener à la vie … » (Rambam, Séfer Ahavah : Hilkhot Milah (Rambam) Livre de l'Adoration : Lois concernant la Brit Milah, chapitre 1)

 La présence d'Elie

Elie, le prophète du Mont Carmel qui après avoir tué les prophètes du dieu Baal se retrouve seul au désert fuyant la reine Jézabel est évoqué dans la brit. Quand D. demanda à Elie, pourquoi il se trouvait loin du peuple d'Israël, le prophète zélé répondit : « J'ai montré une passion jalouse pour l'Eternel, le Dieu des Armées, car les enfants d'Israël ont abandonné Ton alliance, ils ont rasé tes autels, ils ont tué tes prophètes par l'épée ; moi, je suis resté, seul, et ils cherchent à me prendre la vie ! (I Rois 19, 14).

C'est pourquoi le trône du Sandaq est celui du prophète Elie (kissé éliahou hanavi zakhor létov) et les chants sa présence et sa mission ainsi que s'en amuse le midrash dans un dialogue entre D. et Elie :

– Tu as accusé Mon peuple d'avoir abandonné l'alliance, tu seras désormais "l'ange de la brith" et tu assisteras à toutes les circoncisions pour constater, durant des millénaires, que Mon alliance reste vivace parmi Mes enfants !
– Mais Tu connais, Mon Dieu, mon zèle et mon dégoût pour les impies… Si le père du bébé est un pécheur, il me sera insupportable de me tenir à ses côtés !
– Qu'à cela ne tienne, Je pardonnerai toutes ses fautes et il sera considéré comme un juste !
– Mais si le mohel (circonciseur) est un pécheur ?
– Je lui pardonnerai également toutes ses fautes…
– Mais si les invités présents sont eux-mêmes éloignés de Ta sainte Torah ?
– Je pardonnerai leurs fautes à toutes les personnes présentes ! » (Béréshith Raba sur parashat Pinhas).

La bienveillance divine répond aux accusations du zélé prophète. « Ils ont abandonné Ton alliance ». Un midrash met dans la bouche de D. ces mots : « Tu as raison de rappeler que c'est Mon alliance et non la tienne ! En quoi cela te regarde-t-il donc ! » (Shir hashirim Raba, 1). Elie est donc là et on l'invoque.

De la nomination : « la parole de nos pères est Torah »

La circoncision est aussi un rite d'entrée dans le champ du langage et de la parole. L'enfant y reçoit son nom. Abram change de nom et devient Abraham.

Il y a là une profonde vérité de cette castration symbolique redécouvre par la psychanalyse. C'est seulement en acceptant de ne pas être tout puissant d'être une virilité limitée ainsi que Maimonide conçoit la circoncision très justement au chapiter 49 du Guide des égarés [2] que l'homme peut entrer dans le champ du langage.

Son nom est le phonème originel et original qui l'identifie comme un parmi d'autre et non pas comme le tout. Il y a dans cette nomination une réalité de sanctification c'est-à-dire de séparation de particularisation. En renonçant à être dieu, le grand Tout, l'homme devient lui-même, un parmi d'autres mais aussi unique au monde, et capable de donner la vie et d'être père à son tour. C'est seulement cette acceptation originaire signifiée par la nomination (nul ne se donne son propre nom) qui permet l'acceptation de la filiation dont la Tradition reçue (qabala) et transmise (messara) (Pirqé Avot 1,1) de maître à disciple au long de âges est la forme la plus haute.

Selon l'adage talmudique : « la parole de nos Maîtres est Torah »

***

[1] La circoncision est un commandement positif, pour lequel on est passible de la peine de retranchement, ainsi qu'il est dit :  » tout mâle incirconcis qui n'ôtera pas l'excroissance de sa chair, cette âme sera retranchée de son peuple « . Il incombe au père de circoncire son fils, et au maître de circoncire son serviteur, qu'il s'agisse d'un esclave né en son domaine ou d'une acquisition. Si le père ou le maître ont transgressé et n'ont pas pratiqué la circoncision, ils ont commis la faute d'annuler un commandement positif, mais ne sont pas passibles de retranchement, car cette peine ne concerne que l'incirconcis lui-même. Il incombe alors au tribunal rabbinique de faire circoncire l'enfant ou l'esclave en son temps, et de ne pas laisser un enfant d'Israël ou un de leurs esclaves incirconcis. […] On ne circoncit le fils qu'avec l'accord du père, sauf s'il a négligé et s'est abstenu de le faire circoncire, cas dans lequel le tribunal rabbinique le fait circoncire contre son gré. (Rambam, Séfer Ahavah : Hilkhot Milah (Rambam) Livre de l'Adoration : Lois concernant la Brit Milah Chapitre 1)

[2] « Les Docteurs ont dit expressément: « La femme qui s'est livrée à l'amour avec un incirconcis peut difficilement se séparer de lui » (Beréchit Rabba 80); c'est là, selon moi, le motif le plus important de la circoncision. Et qui donc a le 1er pratiqué cet acte? N'est-ce pas Abraham, si renommé pour sa chasteté? […] Cet organe doit donc être affaibli par la circoncision, mais non pas être entièrement déraciné; au contraire, ce qui est naturel doit être laissé dans sa nature, mais on doit se garder des excès.

On a prétendu que la circoncision avait pour but d'achever ce que la nature avait laissé imparfait, ce qui a donné lieu à critiquer ce précepte; car disait-on, comment les choses de la nature pourraient-elles être imparfaites, de manière à avoir besoin d'un achèvement venant du dehors, d'autant plus qu'on sait combien le prépuce est utile au membre en question? Mais ce précepte n'a point pour but de suppléer à une imperfection physique; il ne s'agit, au contraire, que de remédier à une imperfection morale. Le véritable but, c'est la douleur corporelle à infliger à ce membre et qui ne dérange en rien les fonctions nécessaires pour la conservation de l'individu, ni ne détruit la procréation, mais qui diminue la passion et la trop grande concupiscence.»

La circoncision et la Kabbale 

 

 

Albert Gozlan, kabbaliste.   17/03/2014   source : Youtube

Pourquoi les juifs devons nous faire une circoncision cachère ?

Il faut savoir que les lois par lesquelles nous sommes régis, celles de la torah sont en relation avec le monde spirituel, pas avec le monde physique. Le monde spirituel propose de grands plaisirs, mais aussi de grands dangers, comme le monde physique. On doit se protéger. Dans le monde physique, il y a des plaisirs, on peut aller à la plage, mais aussi des maladies et des souffrances mais on peut se protéger grâce aux vaccins par exemple. Dans le monde spirituel, comme on ne peut pas voir le danger, on ne peut se prémunir que par les lois de la torah, car la torah connaît les dangers du monde spirituel .

Là où l'homme est créateur, c'est là que vient s'adhérer les forces spirituelles négatives. Elles viennent là où se trouvent les plus grandes forces de l'homme.
Les forces négatives pour manipuler l'homme vont s'adhérer là où l'homme est le plus fort

Il est très fort dans sa parole, le mal va adhérer à sa bouche  : lois sur lachone Hara (mauvaise langue), sur la barbe et moustache qui entourent les lièvres pour protéger ce qui entre et ce qui en sort nourriture et médisance. D'où l'importance de manger cachère, et d'éviter le «lachone Hara» la mauvaise langue.

2) Les lois en relation avec les sentiments, les «midoth», on parle de la circoncision du coeur. Les premières émotions que nous recevons sont les émotions animales, et les secondes après viennent de l'âme.
Le premier jet des émotions est mauvais, parfois violent, il faut le circoncir, c'est à dire l'extirper. On va bloquer ses premières réactions, pour agir de façon plus évoluée. Si on est insulté, la premiere réaction est d'être violent, et le second est la conséquence de la réflexion, et permet de concilier son âme et sa conduite.

3) Le troisième volet est l'acte de pro création, c'est là que la mal va tenter de s'approprier l'énergie procréatrice. Il va s'adhérer exactement, là ou va sortir la semence, la peau qui entoure le prépuce. Elle va être extirpée.
       Tout ce que nous faisons n'aura de résultat que si l'associons à une pensée (Kavana). La  pensée doit être associée à l'acte et réciproquement sinon, il n'y aura pas d'effet. Les mondes physique et spirituel doivent être associés. Le Mohel, aura une pensée particulière pendant la circoncision juive, et c'est cette pensée qui la rendra efficace.

La Brit mila aura quatre étapes liées au niveau de l'âme.

On va couper, déchirer, retourner et aspirer  Ce sont les quatre étapes de la circoncision, en relation avec les quatre niveau de l'âme  Nefesh, Rouah, Neshama et racine de la Neshama.  (Voir  14_12_corps-ame.html )

Ce qui nous permettra d'ouvrir un canal pour percevoir les secrets de l'univers.  Celui qui n'a pas fait la mila aura une klipa, un voile qui s'appel klipat noga, les empêche de voir les secrets de l'univers. Il y a des gens qui étudient la torah mais qui ne se convertissent pas, pourquoi ? car ils sont un voile qui les empêche de voir outre l'oeil physique, ils ne peuvent pas voir le spirituel.

 Il faut faire la circoncision avec des règles de Kavanoth, de pensée. Le Mohel qui fait la circoncision est entraîné à savoir ce qu'il faut penser au moment de couper, de déchirer, de retourner et d'aspirer.

Un bébé a contracté un herpès après une forme de circoncision controversée à New York

Le Conseil de la Santé de New York a signalé l'hospitalisation d'un enfant victime d'une infection après que le mohel a aspiré le sang directement de la plaie

JTA 10 mars 2017, 16:20 Times Of Israel

Le Conseil de la Santé de New York City a signalé un nouveau cas d'herpès néo-natal, suite à un rituel de circoncision controversé, appelé metzitza bepé. מצצה בפה

Les responsables au département de la Santé ont alerté les médecins sur ce cas mercredi et les ont exhortés à signaler tous les autres cas de ce type, selon les médias.

Le nourrisson a été hospitalisé durant 14 jours et selon les médias et serait en voie de guérison.

La metzitza bepé est un rituel qui consiste à ce que celui qui réalise la circoncision, le mohel, aspire le sang de la plaie directement avec sa bouche immédiatement après la circoncision.

C'est une pratique répandue chez les juifs ultra-orthodoxes et a été associée à la transmission du virus de l'herpès. De nombreux juifs orthodoxes et ultra-orthodoxes ont demandé à ce que le mohel utilise une pipette stérile pour éviter le contact direct, ce qui réduirait considérablement le risque d'infection.

On recense environ 24 cas d'herpès, qui aurait été contracté suite à la metzitza bepé à New York depuis l'an 2000, selon le Conseil de la Santé.

Trois cas signalés en 2015, et 2 autres en 2016 n'ont été rendus publics qu'avant-hier, selon les responsables au Conseil.

En 2012, le maire Michael Bloomberg a promulgué une loi qui impose aux parents de signer un formulaire de consentement à la metzitzabapé. Entre 2004 et 2011, au moins onze garçons ont contracté le virus de l'herpès à cause de cette pratique. Deux en sont morts et deux ont subi des lésions cérébrales.

Cependant la loi n'est quasiment pas appliquée et les responsables municipaux se contentent de la sensibilité communautaire pour informer les parents sur les risques inhérents à ce rituel.

Le Conseil de la Santé a rejeté le formulaire de consentement en septembre 2015, sous le maire Bill de Blasio.

Aux urgences après une circoncision

Source : Jim.fr
Les raisons des circoncisions sont multiples médicales, religieuses, culturelles. Le taux des complications varie de 2 % à 10 %.

Des urgentistes de l'hôpital universitaire de Melbourne ont recensé les consultations aux urgences entre janvier 2012 à mai 2014, pour complications liées à une circoncision.
En Australie, les circoncisions non thérapeutiques ne sont plus faites dans les hôpitaux publics depuis 2007.

A partir des codes diagnostiques, 167 présentations aux urgences pour ce motif concernant 141 patients (26 ont consulté 2 fois) ont été identifiées sur cette période de 29 mois. L'âge moyen était de 3 ans avec un éventail large (± 4,3 ans).

La majorité des patients (54,5 %) avaient eu l'intervention pour des raisons religieuses ou culturelles. Les raisons médicales (29,9 %) étaient un phimosis (29 cas), un hypospadias (13), une balanite récurrente (7), une balanite oblitérante (6). Dans 15 % des cas, l'indication n'était pas documentée.

Lorsque le lieu de l'intervention était connu (n = 152), dans 60,5 % des cas, elle était communautaire, dont 47 % dans une seule clinique, et dans 39,5 % hospitalière. L'opérateur était un chirurgien dans 73 cas (43,7 %), un généraliste dans 65 cas (40,1 %) et inconnu dans 29 cas (17,4 %).

Le délai entre le geste et la consultation a varié d'une heure à 31 jours (médiane 24 h). Une évolution en fait normale dans près d'un tiers des cas

Les principales raisons de la consultation étaient une hémorragie (53,9 %), une douleur (38,3 %), un œdème (37,1 %), une rougeur (25,7 %), une oligurie (13,8 %), une fièvre (7,2 %), la formation de pus (6 %) : 50 fois (29,9 %) l'aspect postopératoire était habituel.

Aux urgences, 63 patients (37,7 %) ont reçu simplement du paracétamol ou de l'ibuprofène ; 21 ont eu un antibiotique oral, 13 en topique et 10 en IV. Au total 106 patients ont été revus aux urgences par un chirurgien.

Parmi les patients dont l'intervention était extrahospitalière, 39,1 % ont été admis contre 15 % de ceux opérés à l'hôpital et 18,5 % ont été réopérés contre 1,7 % (P = 0,001).

Les premiers étaient significativement plus jeunes (médiane 3,9 mois) que les seconds (4,3 ans).

En conclusion, une grande variété de motifs a été à l'origine des consultations. Des explications sur les suites de la circoncision devraient diminuer le recours aux urgences. Pr Jean­Jacques Baudon RÉFÉRENCES Gold G et coll. : Complications following circumcision: presentations to the emergency department. J Pediatr Child Health, 2015; 51: 1158­1163 Copyright © http://www.jim.fr

 

Le V.I.H. en Israël est six fois moins élevé qu'en France grâce à la circoncision

>
     Sources : IsraelValley

La plus faible incidence du VIH chez les hommes hétérosexuels dans les pays à faible prévalence comme Israël est due à la circoncision, selon une étude publiée par un expert du Ministère de la Santé.

Dr Daniel Chemtob, directeur du département du ministère de la tuberculose et du sida, et ses collègues ont publié l'étude dans le journal en libre-accés Israël Journal of Health Policy Research. Les chercheurs ont comparé Israël – dans laquelle presque tous les hommes hétérosexuels, à la fois juifs et musulmans – sont circoncis, avec les Pays-Bas et la France, où peu d'hommes sont circoncis.

« Nous avons montré que les taux annuels globaux de nouveaux diagnostics de VIH étaient beaucoup plus bas en Israël, à la fois chez les hommes et les femmes» écrivent-ils.

Alors que l'effet protecteur de la circoncision pour le VIH a été montré dans les pays à forte prévalence de la maladie, jusqu'à ce que cette étude soit réalisée, ces résultats n'ont pas été observés parmi la population hétérosexuelle dans un pays avec un taux relativement faible, selon Chemtob et ses collègues.

Comme d'autres facteurs qui influent sur la transmission du VIH sont similaires aux Pays-Bas, en France et en Israël, le plus bas niveau des taux de VIH chez les hétérosexuels israéliens par rapport à ces pays peut uniquement être expliquée par la circoncision, écrivent-ils.

Malgré le fait que la circoncision a été prouvée bénéfique dans la réduction de la propagation du VIH, d'autres études sont nécessaires pour décider de recommander la circoncision dans d'autres pays « compte tenu du risque de développer un faux sentiment de sécurité et de négliger l'utilisation du préservatif ».

Un commentaire sur l'étude par le Dr Brian Morris et Dr Jeffrey Klausner, tous deux à l'École des sciences médicales de l'Université de Sydney en Australie, a fait observer que dans les pays à forte incidence de VIH, comme la région sub-saharienne en Afrique, les experts israéliens en santé publique et d'autres ont recommandé la circoncision chez les hommes adultes.

La nouvelle étude « soutient les éléments de preuve et les récentes politiques aux États-Unis préconisant la circoncision pour réduire la propagation du VIH » dans les pays où la prévalence du virus est relativement faible. Sur le long terme, les auteurs ont écrit qu'effectuer la circoncision pour les garçons nouveau-nés « est l'option la plus souhaitable, car c'est plus simple, plus sûr, moins cher et plus pratique que la circoncision effectuée chez les hommes adultes ». Les examinateurs ont également noté que la circoncision confère «une protection immédiate des infections, une inflammation du pénis, des cancers génitaux et des problèmes physiques ».

L'incidence annuelle de l'infection du VIH chez les hommes israéliens est en moyenne six fois inférieure à celle des Pays-Bas ( 0,46 (intervalle 0,26-0,70) en Israël, et 2 cas annuels (fourchette 1,9 à 2,3) pour 100.000 habitants aux Pays bas, en France on a une moyenne de 3,3 (fourchette 2,7-3,5) ). La prévalence du VIH était également plus faible chez les femmes en Israël, où le nombre de cas par an était 10 fois moins important lors de cette période en comparaison avec le nombre annuel de cas chez les femmes aux Pays-Bas.

Source: Article IsraelValley basé sur une traduction-adaptation du JPost et autres sources.

ps : Les auteurs ont exclu les hommes qui ont des rapports sexuels avec d'autres hommes,et les consommateurs de drogues injectables,qui représentent chacun des groupes à haut risque.

Pas moinsde plaisir chez les hommes circoncis

Le Figaro santé Par Pauline Fréour - Le 21/04/2016

Contrairement aux idées reçues, la circoncision n'altère pas la sensibilité du pénis, concluent des chercheurs canadiens.

Il est fréquent d'associer à la circoncision une perte de la sensibilité du pénis, notamment parce que le prépuce est une partie du sexe qui comprend beaucoup de terminaisons nerveuses. Une croyance qu'une équipe de chercheurs canadiens a voulu vérifier. Le résultat, publié récemment dans le Journal of Urology, va plutôt à l'encontre de l'idée reçue. 

Les chercheurs canadiens de la Queen's University (Ontario) ont recruté 62 hommes en bonne santé, âgés de 18 à 37 ans. Trente d'entre eux avaient été circoncis quand ils étaient petits enfants. Les autres avaient encore leur prépuce.

Pour évaluer la sensibilité de l'organe circoncis, les scientifiques ont soumis les deux groupes de participants à une série de tests physiques. Ils ont d'abord noté leur sensibilité au toucher, à la douleur et à la chaleur à l'intérieur de l'avant-bras. Ensuite, les mêmes tests ont été répétés en plusieurs endroits sur le pénis: sur le gland, sur la veine dorsale superficielle et à proximité de celle-ci, et sur le prépuce chez les non-circoncis.

665 millions de circoncis dans le monde

Les recherches antérieures qui avaient été menées sur le sujet s'était concentrées sur la sensation au toucher. Mais les chercheurs canadiens expliquent avoir inclus un test de la douleur et de la chaleur car ces stimulus sont plus susceptibles d'activer les fibres nerveuses impliquées dans le ressenti du plaisir sexuel.
Au final, les deux groupes présentaient une sensibilité équivalente au niveau du pénis, et pour chacun, la verge était plus sensible que l'avant-bras (ce qu'on était en droit d'espérer).

Le prépuce était la partie du sexe qui répondait le mieux au toucher mais le gland et la veine dorsale étaient plus sensibles à la douleur. Des observations qui démentent l'hypothèse d'une «kératinisation» du gland (épaississement de la peau), souvent avancée pour justifier une perte de sensibilité après la circoncision. Les scientifiques admettent toutefois que le faible nombre de volontaires pour les tests de chaleur et de douleur a pu affaiblir la pertinence de leurs résultats.
Un dernier bilan avec ces messieurs sur leur satisfaction sexuelle au cours du mois précédent, en utilisant une liste de 15 questions validées par les sexologues, a permis de voir que la circoncision n'avait pas d'impact sur le désir, la fréquence des rapports ou l'atteinte de l'orgasme. Une bonne nouvelle pour les quelques 665 millions d'hommes concernés dans le monde (OMS, 2007

Circoncision : non, elle n'influence pas la vie sexuelle des hommes

Source : Le plus, nouvel observateur.com
Publié le 03-02-2015   LE PLUS. Le débat sur la circoncision a été récemment relancé aux États-Unis : selon le gouvernement, cette pratique protégerait de certaines infections sexuelles transmissibles. Mais qu'en est-il de ses conséquences sur la sexualité ? Réponse du sexologue Ronal Virag, qui assistait il y a quelques jours à un colloque sur ce sujet.

La circoncision, qui est sans doute la plus ancienne et la plus pratiquée (665 millions d'hommes sont circoncis) des interventions chirurgicales du monde fait toujours débat, sur le plan éthique (est-ce une mutilation quand elle est imposée pour des raisons religieuses à des enfants ?), sur le plan de la santé générale (protège-t-elle vraiment des MST et en particulier de la transmission du virus du Sida ?), enfin sur le plan sexuel (modifie-t-elle en quoi que ce soit la fonction ou le ressenti lors de l'acte sexuel ?).

La controverse a été relancée en Europe par une décision du tribunal de grande instance de Cologne en 2012, amendée par la suite et surtout une recommandation de l'association des parlementaires du Conseil de l'Europe invitant les États à prendre des mesures "contre les violations de l'intégrité physique des enfants".

Elle est entretenue outre-Atlantique, sur les réseaux sociaux par des groupes de pressions, certes très minoritaires mais très actifs. C'est dans ce contexte qu'était organisée, le lundi 26 janvier, dans les locaux de l'Académie nationale de chirurgie, par l'AMIF (Association des médecins israélites de France), un débat sur le sujet, au titre un tantinet provocateur :

"La circoncision un geste d'avenir !"

La circoncision impacte la sexualité des hommes

Après que les représentants des trois religions du livre, sous la houlette brillante du grand rabbin de France, eurent rappelé le symbole représenté par la circoncision bien "au-delà de l'ablation du prépuce", même chez les chrétiens puisque Jésus lui-même a été circoncis ; une exégèse scientifique et juridique très pertinente a été menée. Elle est bien résumée dans "Controverses actuelles sur la circoncision", de Bruno Halioua et Bernard Lobel.

La sexualité des individus est bien évidemment impactée par cette pratique, et ce à tous les niveaux évoqués ci-dessus. Le monde scientifique dans son ensemble s'accorde aujourd'hui à dire que les hommes circoncis transmettent moins facilement le virus HIV, le papillomavirus responsable du cancer du col de l'utérus ou certains cancers ORL, qu'ils sont à l'abri du rare cancer du pénis et qu'ils feraient deux fois moins de cancer de la prostate.

Mais font-ils aussi bien l'amour ?

Des conséquences émotionnelles négatives ?

Que disent les détracteurs ? Enlever le prépuce aurait des conséquences émotionnelles négatives durables en raison de la douleur mémorisée lors de l'intervention, chez le tout petit. Il y aurait également une baisse de l'estime de soi et/ou une notion de trahison parentale.

Les tenants de cette hypothèse n'apportent aucun chiffre significatif et pas d'études d'envergure. En trente ans de consultations pour des dysfonctionnements sexuels masculins et près de 17.000 hommes examinés, je n'ai enregistré aucune plainte de ce type et reçu qu'une seule demande de reconstruction d'un prépuce, pour des raisons esthétiques, et encore à la demande de la compagne !

Et puis, qu'on se rassure, qu'elle soit rituelle ou pratiquée pour des raisons d'hygiène, la circoncision à notre époque est ou doit être réalisée avec une anesthésie locale efficace.

Les sensations diminuées ? Tout dépend de l'âge

Le débat sur le plan sexuel se situe ailleurs. Certains affirment que, chez les circoncis, les sensations sont diminuées, qu'il y a des difficultés orgasmiques et même des difficultés d'érection. Une étude danoise portant sur 5.552 couples dont moins de 5% des hommes étaient circoncis fait état de ces difficultés chez 11% d'entre eux.

Outre le déséquilibre mathématique entre les deux populations, avec et sans prépuce, elle n'indique pas l'âge auquel le geste a été fait. Or, il convient de mettre à part les circoncisions faites tardivement après la quarantaine, pour des raisons médicales et qui voient souvent apparaître une gêne liée à l'hypersensibilité d'un gland peu habitué à être découvert.

Il est donc de bonne pratique d'être très prudent dans les indications de suppression du prépuce à l'âge mûr. J'en reviens encore à ma pratique personnelle pour dire qu'en règle générale, l'examen d'un pénis circoncis est beaucoup plus aisé et son propriétaire beaucoup moins craintif à se découvrir que celui qui est intact !

Aucun impact significatif sur la vie sexuelle

Mise à part l'étude citée plus haut, toute la littérature scientifique disponible plaide pour une absence de différence significative dans tous les aspects de la vie sexuelle des hommes circoncis.

La plus récente, qui a recensé 2.675 publications et comparé 19.542 hommes circoncis et 20.391 "entiers" conclut formellement à l'absence d'effet néfaste de la circoncision sur la fonction (érection et éjaculation), la sensibilité, la satisfaction.

Elle est corroborée par une étude allemande ayant été pratiquée sur la population d'une ville entière (Cottbus) ; plus de 10.000 hommes qui n'ont montré aucune différence quant aux érections et à la satisfaction sexuelle.

Un manque d'études sur la satisfaction des femmes

Et les dames qu'en pensent-elles ?

Curieusement, aucune étude de grande envergure ne fait état du ressenti différent des femmes vis-à-vis de l'acte sexuel avec des hommes privés où non de prépuce. Différence de perçu esthétique ou fonctionnel ? Sensations intimes ou simplement ludiques ? Le tabou sexuel toujours vivant l'empêcherait-il ?

Pour l'instant, contentons-nous d'une seule étude réalisée en Ouganda, où la circoncision est pratiquée de manière préventive pour limiter l'extension de l'épidémie de Sida. 455 femmes ont été interrogées sur leur satisfaction sexuelle avant et après la circoncision de leur mari : 97,1%  affirment que rien n'a été changé. Une bonne piste mais on attend la véritable étude comparative.

Pour reprendre le commentaire du grand rabbin Haïm Korsia, il faut sûrement différencier le symbole de l'ablation chirurgicale du prépuce. Dans le monde de permissivité et d'échanges sexuels multiples, cette dernière, compte tenu de ses indéniables avantages en terme de santé personnelle et publique est une pratique tout à fait recommandable à condition qu'elle soit exécutée avec toutes les précautions des bonnes pratiques médicales. 

Réactions à cet article :

* Mendelssohn Pierre a posté le 7 mars 2017 à 19h59

Des deux études citées par le Dr Virag pour démontrer que la circoncision n'a aucun impact significatif sur la vie sexuelle, la première a été menée par Brian J. Morris, un chercheur controversé en raison notamment de son souhait de rendre obligatoire et universelle la circoncision des garçons dès le plus jeune âge, une opération qui rappelons-le serait dans ce cadre illégale en France en ce qu'elle constituerait une atteinte à l'intégrité physique de la personne.
https://www.youtube.com/watch?v=gdGbXdEo93U

Quant à la deuxième, effectuée à Cottbus, le chiffre de "plus de 10 000 hommes" sur lesquels auraient porté l'étude est tout simplement grossièrement exagéré. Les résultats ont porté sur 2499 hommes. Sa conclusion reste par ailleurs très prudente :

"In conclusion, although no impact of circumcision on erectile function and sexual satisfaction has been found in a number of studies, available data remain conflicting. This requires careful counseling of patients prior to circumcision."

Source : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4104107/

Selon le Docteur Virag : "toute la littérature scientifique disponible plaide pour une absence de différence significative dans tous les aspects de la vie sexuelle des hommes circoncis"
Comment peut-on asséner une telle contre vérité ? Voir les publications scientifiques suivantes publiées dans des revues d'urologie, qui arrivent toutes à la conclusion inverse :
- Male circumcision decreases penile sensitivity as measured in a large cohort, 2013
- The effect of male circumcision on sexuality, 2007
- Fine-touch pressure thresholds in the adult penis, 2007
- The effect of male circumcision on sexuality, 2006,
- The prepuce: Specialized mucosa of the penis and its loss to circumcision, 1996
Le Docteur Virag n'a pas l'air très au courant de ce qui se publie dans son domaine...

*  Michel Hervé Bertaux-Navoiseau a posté le 7 mai 2016 à 16h31

Le docteur Virag devrait prendre connaissance des résultats des recherches modernes sur le prépuce, résumées dans l'article suivant :
"Lèvre érogène et protectrice d'érogénéité, le prépuce est un organe sexuel ; son ablation est une mutilation"
https://www.academia.edu/


Toutes les réactions à cet article sont négatives par rapport à l'article ci dessus. On peut donc en déduire qu'il ne fait pas l'unanimité   ! 

La circoncision est-elle risquée ?

Par Julie Martory  dans magic maman     

En juin dernier, un tribunal allemand jugeait illégale la circoncision, créant une vague de contestations parmi les communautés juives et musulmanes. Mais outre la question éthique, se pose celle de la santé du petit garçon. Médicalement parlant, la circoncision est-elle un acte risqué ? Y a-t-il un bénéfice sanitaire à la pratiquer ? Le point avec le Dr Christian Castagnola, chirurgien urologue et responsable du comité d'Ethique et de Déontologie de l'Association Française d'Urologie

La circoncision en France

La circoncision, acte consistant à enlever le prépuce (repli de peau qui couvre le gland), est pratiquée en France pour diverses raisons : thérapeutiques, notamment en cas de phimosis ou de malformation des voies urinaires, mais aussi culturelles et religieuses. Dans la religion juive, la Brit Milah (circoncision rituelle) est réalisée au huitième jour de vie du petit garçon par un mohel, une personne (souvent médecin) ayant une parfaite connaissance du rite et de la procédure technique. Dans la religion musulmane, bien que non mentionnée dans le Coran, la circoncision est fortement recommandée ; elle est alors pratiquée le plus souvent avant 6 ans, dans un établissement de santé.

« En 2008, il y a eu 87 500 circoncision. 14% de la population masculine est circoncise, ce qui place la France parmi les pays Europ&eeacute;ens où l'on pratique le plus la circoncision », observe le Dr Christian Castagnola. Toutefois, ces chiffres ne font pas le distinguo entre circoncisions à visée thérapeutique et celles rituelles, et n'incluent pas les circoncisions pratiquées dans la religion israélite, majoritairement réalisées hors d'un établissement de santé.

La circoncision : un acte chirurgical

Pratique ancestrale et religieuse, la circoncision n'en demeure pas moins un acte chirurgical. Comme tout geste chirurgical, sa réalisation doit se faire dans des conditions d'hygiène strictes et par une personne formée, idéalement bien sûr, dans un établissement médical. La douleur de l'enfant doit aussi être prise en compte, aussi bien pendant l'opération (avec une analgésie) qu'après (prise d'antalgiques), car même s'il ne peut l'exprimer, le nouveau-né ressent la douleur autant que l'adulte. Pis, son petit corps semble enregistrer cette douleur, comme l'explique le chirurgien : « des publications ont montré que les enfants ayant été circoncis bébé sans anesthésie avait une moins bonne tolérance à la douleur, notamment lors de la vaccination ». 
Forte de ce constat, la SFAR (Société Française d'Anesthésie et de Réanimation) concluait en 2011 dans un rapport que la circoncision était « un acte chirurgical à envisager après 3 mois (hors urgence), qui nécessite une bonne prise en charge analgésique pour éviter le risque de mémorisation de la douleur.» Des conditions que ne remplit pas la circoncision juive, pratiquée dans les meilleurs des cas avec l'application d'une crème anesthésique EMLA, mais le plus souvent, à vif…

Comme tout acte chirurgical enfin, des complications sont possibles : hémorragie, infections et parfois même nécrose du pénis ou choc sceptique pouvant conduire au décès. Une étude américaine publiée en 2010 dans la revue Thymos, estime ainsi à 117 le nombre de bébés garçons décédant chaque année des suites des complications d'une circoncision.

Circoncision : aucune justification médicale

Ces complications valent-t-elles la peine d'en prendre le risque ? En somme, quelle est la balance bénéfice-risque de la circoncision ? « La communauté médicale est claire : sauf en cas de phimosis avéré qui n'a pu être traité par crème corticoïde, il n'y a aucune justification médicale à la circoncision ». Concernant l'argument de l'hygiène, « dans nos sociétés actuelles où les conditions d'hygiène sont satisfaisantes, il n'y a aucun bénéfice à pratiquer la circoncision », estime notre expert. Aucune étude n'a démontré un effet préventif de la circoncision vis-à-vis des IST ou du cancer de la verge. Quant au VIH, « les études ont montré un effet préventif de la circoncision chez les populations hétérosexuelles mais uniquement dans les zones d'endémie comme certains pays du continent africain », explique le Dr Castagnola. En France donc, cet argument n'est pas valable, et le préservatif demeure la meilleure prévention contre le sida.

Si une récente étude canadienne suggérait un effet préventif de la circoncision contre les infections urinaires à répétition du petit garçon, il s'agit de cas tout à fait spécifiques tient à préciser notre expert : « Selon ces travaux, cette opération présente un intérêt en cas de malformation urinaire ou d'infections à répétition chez les petits garçons. Elle reste en revanche controversée comme mesure de prévention généralisée. »

Dernier point : la sexualité.

Si peu d'études se sont penchées sur la question, on peut toutefois faire ce constat physiologique : après une circoncision, la muqueuse du gland a tendance à se kératiniser, à devenir plus épaisse, ce qui pourrait diminuer la sensibilité sur cette zone.

Circoncision : la question éthique

Alors qu'elle ne présente aucun bénéfice sanitaire, la circoncision du petit garçon soulève donc de multiples questions éthiques. Si la liberté de culte et le respect de la religion sont bien évidemment des droits à protéger, que faire quand ils empiètent sur les droits de l'enfant ? « La circoncision rituelle pose de nombreuses problématiques. Celle de l'autonomie et donc du consentement de l'enfant, du respect de son intégrité physique et de la bienfaisance de cet acte sans visée thérapeutique.», estime le Dr Castagnola.

Dans la loi française, de nombreux articles du Code pénal considèrent comme illégale la circoncision dans la mesure où elle n'a pas de justification thérapeutique.

Dans les faits cependant, le Conseil de l'Etat exerce une tolérance. « C'est un sujet très sensible, mais auquel il est important d'apporter une vraie réponse, poursuit le chirurgien urologue. Soit l'Etat interdit la circoncision, soit il l'autorise (le plus probable) mais alors il faut l'encadrer de manière à ce que tous les enfants puissent bénéficier d'une prise en charge médicale afin de garantir une bonne qualité de l'acte chirurgical,  une bonne prise en charge  anesthésiologique, et une situation claire en regard de la loi pour les chirurgiens qui la pratiquent. Tout cela dans un souci de qualité de l'acte chirurgical et de respect des enfants pour diminuer le taux de complications, élevé en dehors de l'hôpital, et une clarification de la situation en regard de l'assurance maladie. »  

Le réponse est peut-être également du côté des religions elles-mêmes, qui savent parfois faire preuve de progressisme. En témoigne le mouvement américain « bris-Shalom », qui prône la non circoncision des nouveau-nés afin de laisser aux garçons le choix de se faire circoncire ou non, après leurs 18 ans.

 

kk
d

La circoncision néonatale


 

 

http://www.cps.ca/fr/documents/position/circoncision

Au Canada, la circoncision néonatale est moins fréquente depuis quelques décennies. Ce changement est considérablement influencé par les recommandations antérieures de la Société canadienne de pédiatrie et de l'American Academy of Pediatrics, qui ont toutes deux conclu que l'intervention n'était pas indiquée sur le plan médical. Selon des données probantes à jour, la circoncision préviendrait les infections urinaires et certaines infections transmises sexuellement, y compris le virus de l'immunodéficience humaine (VIH), ce qui a incité la Société canadienne de pédiatrie à analyser les publications scientifiques récentes sur le sujet. Bien qu'elle puisse constituer un avantage pour certains garçons de populations à haut risque et dans des situations où l'intervention pourrait atténuer ou traiter des maladies, la Société canadienne de pédiatrie ne recommande pas la circoncision systématique des nouveau-nés.

Lu aussi sur le web :

Retour à l'article de synthèse