Mivy décoiffe, car il est fait par un chauve

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Derière mise à jour 25-Fév-2024
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La fin de l'Artsakh

Le Haut Karabakh se vide de ses habitants de toujours, des montagnards chrétiens et arméniens. Des technocrates soviétiques les avaient en leur temps placés en Azerbaïdjan, pays tartare aux relations conflictuelles depuis plus de cent ans avec les Arméniens. Le droit des états les plus puissants domine celui des peuples, et les vaincus ont peur de vivre sous l'arbitraire et les brimades, et je les comprends, car personne ne voudra ni ne pourra les protéger.

Le monde ancien n'était pas composé d'états nations aux frontières reconnues séparant des peuples différents. Il y avait partout des empires réunissant sous une même domination des peuples différents qui cohabitaient plus ou moins pacificiquement.

En Europe par exemple l'Empire d'Autriche-Hongrie réunissait slaves, allemands, hongrois, roumains, juifs, tsiganes et bien d'autres encore. Le Saint Empire Romain Germanique, l'empire Napoléonien, l'Empire Russe l'empire Turc, l'empire Mongole étaient pareillement des espaces immenses, ou s'enchevètraient les peuples.

Les empires passaient, trépassaient, dominaient, et on était sous la domination byzantine, perse, russe, ottomane, mongole, arabe mais on restait ce qu'on était chrétien ou musulman, arménien ou azéri, et on était majoritaire ou minoritaire un peu partout dans l'empire.

Le peuple arménien a plusieurs milliers d'histoire derrière lui, il y a même eu sous Tigrane un empire arménien allant de la mer Méditerrranée à la mer Caspienne. Mais les territoires où habitaient les arméniens ont la plupart du temps été l'objet des rivalités impériales entre de puissants voisins méfiants, qui n'ont pas hésité à massacrer et à déporter les populations afin d'assurer leur domination. De tout temps, il y a eu une importante diaspora, et des communautés arméniennes souvent prospères se sont développées à travers les empires dominants.

L'Azerbaïdjan a une toute autre histoire, son histsoire ne remonte qu'au moyen âge, Conquis par les arabes, puis dominée par les mongoles, avant d'être dirigés par des princes turques, c'est au sein de l'empire perse que le peuple azéri s'est formé. Les Azéris sont turcophones et chiites, mais depuis la conquête russe et l'influence soviétiques, l'islam n'est plus la principale composante de leur culture.

Les conflits actuels :

Iran-Azerbaïdjan : Les deux tiers des Azéris habitent l'Iran, où certains ont des véléités d'autonomie, voir souhaitent le rattachement à l'Azerbaïdjan, ce qui fâche le gouvernement de Téhéran, et explique l'hositilité entre l'Iran et l'Azerbaïdjan. Logiquement, Israël s'est rapproché de l'Azerbaïdjan pour profiter de son pétrole, et comme allié contre l'Iran.

Nakhitchevan : Province azérie depuis Lénine, elle fut peuplée en grande partie d'Arméniens, massacrés en 1905, il en restait environ 50 % au début de l'ère soviétique, suite à des brimades, il n'en restait plus que 15 % en 1926, et aujourd'hui ils ne sont que 2 %. Or la république a autonome du Nakhitchevan ne possède pas de frontière avec l'Azerbaïdjan proprement dit, et les autorités de Bakou demandent un couloir traversant l'Arménie. Mais si ce couloir était sous contrôle Azéri, il empêcherait l'Arménie d'avoir une frontière libre avec l'Iran, ce qui serait inacceptable.
Les dirigeants du Nakhichevan effacent toutes les traces arméniennes, détruisent les églises, les cimetières, et les monuments arméniens. Ils ont proclamé l'indépendance, mais l'Azerbaïdjan ne reconnait qu'une province autonome.


En bas à gauche le Nakhichevan, en vert le Haut-Karabakh en hachuré les zones temporairement conquise par l'Arménie

Atsrakh ou au Haut-Karabakh : Ce sont des montagnes peuplées d'arméniens placées par les soviétiques en Azerbaïdjan. Les habitants réclament leur rattachement à l'Arménie, ce que l'Azerbaïdjan refusent. Ce territoire disputé, a provoqué tensions et guerre, avec à l'appui des «nettoyages ethniques» réciproque, quand les arméniens gagnent, ils chassent les azéris, quand les azéris dominent ils chassent les arméniens. Il y a eu de terribles "pogroms" à Bakou. Deux guerres récentes ont eu lieu dans la région, la première en 1993 a été gagnée par l'Arménie qui a occupé le tiers du territoire de l'Azerbaïdjan, entrainant une foule de réfugiés azéris. Mais en 2020 L'Azerbaïdjan se rebiffe.

La fin de l'Artsakh

En 2020 l'Azerbaïdjan lance une attaque contre l'Arménie, mais cette fois, son armée s'était préparée et surtout équipée. Les Azéris avaient conclu des accords très importants avec la Turquie et avec Israël pour obtenir une véritable flotte de drones, qui été redoutablement efficace. L'Arménie a été défaite, et un accord de cessez le feu ne laissait aux Arméniens que le Haut Karabakh en jaune sur la carte.

Les arméniens ont été choqué, d'une part par la puissance de l'armée Azérie, et d'autre part par l'attitude de la Russie. Les Russes ne sont pas intervenus pendant le conflit, alors que l'Arménie croyait en une solidarité "chrétienne", et ils espéraient qu'en tant que puissance régionale, la Russie serait un allié fiable. Les Russes se sont contentés de faciliter le cessez le feu, et d'éviter une débandade qui aurait pu se terminer en massacre.

Le discours du Kremlin a été claire, il a dit aux Arméniens, si vous voulez qu'on vous aide, demandez à rejoindre la Fédération de Russie ! !

L'Arménie a refusé, tenant à son indépendance, alors l'Azerbaïdjan fort de la neutralité russe, a entamé un blocus du Haut Karabakh. Les populations ont été affamées dans l'indifférence générales. Les Arméniens ont crié tant qu'ils ont pu, on proclamé qu'on voulait les assassiner, qu'un nouveau génocide était en cours, mais le monde se taisait.

Personne n'a levé le petit doigt, l'Iran timidement a menacé d'intervenir, l'Iran est le seul allié potentiel de l'Arménie, car son conflit avec l'Azerbaïjan fait de l'Arménie un allié. L'importante communauté arménienne en Iran n'est pas persécutée. Le Président Macron a tenté une initiative diplomatique, de même genre que celle qui avait échoué avec Poutine, mais les dictateurs n'ont que faire des bonnes manières et de la diplomatie, seule la force peut les faire reculer, et personne n'avait envie d'entrer en conflit avec l'Azerbaïdjan et son allié turc.

Début semptembre 2023, l'Armée Azérie a lancé une attaque sur le Haut Karabakh, qui n'a pas pu résister longtemps, les combattants arméniens ont été obligé de se rendre et de rendre leurs armes pour rester vivant, ils l'ont fait la mort dans l'âme. Alors l'Azerbaïdan a ouvert le passage de Latché, et un premier convoi humanitaire à pu pénétrer dans le haut Karabakh. L'Azerbaïdjan a annoncé que les arméniens pourraient rester et qu'ils seraient considérés comme des Azéris comme les autres. Mais la haine est féroce entre les populations, et les arméniens n'ont aucune confiance. Aussi par milliers ils prennent le chemin de l'exil en abandonnant tout, maison, cimetières, églises. L'Azerbaïdjan laisse les exilés partir, ne lève pas le petit doigt pour les retenir, proclame une amnistie pour les anciens combattants, mais proclame son intention de faire juger les criminels de guerre arménien.

Quel avenir maintenant ?

Lentement on arrive à constituer des états nations homogènes, dans ce qui fut l'empire Ottoman. Sur des lambeaux d'empires où cohabitaient depuis toujours des peuples différents les peuples se concentrent en nations homogènes. L'Autriche aujourd'hui est peuplée d'Autrichiens germanophones, la Tchéquie de tchèques, la Slovaquie de Slovaques, la Hongrie d'Hongrois, mais qui se souvient des exodes massifs des minorités qui peuplaient l'immense empire d'Autriche-Hongrie ?

Les arméniens étaient dispersés sur d'immenses territoires, les turcs ont tenté de les exterminer, les Azéris les ont chassé, par des massacres sanglants alors qu'ils étaient presque majoritaires à Bakou. Voyez cette carte qui date de la fin du XIX ème siècle, et voyez comment ce malheureux peuple a été réduit. L'Arménie actuelle est entourée de vert sur la carte. Toutes les traces du christianisme Arménien seront probablement effacées et détruites, dans les provinces Azéries conquises, ici on tue même les morts comme on l'a fait au Nakhitchevan.

L'Arménie devra se remettre de ce drame, intégrer les réfugiés, et ce ne sera pas facile dans ce pays pauvre perdu au milieu des montagnes. Le pays a été trahi par la Russie qui pourtant avait un prestige énorme. Elle n'a aucun allié fiable, et même si l'Iran, a menacé d'intervenir en cas d'agression contre le territoire souverain de l'Arménie, les arméniens ne peuvent pas avoir confiance en un régime islamiste et tyranique. Pour tout arranger le pays est instable politiquement, de tels revers ne sont pas facile à assumer, et beaucoup de dirigeants sont soupçonnés de corruption.

Le pays est déjà en crise, il perd des habitants, mais le taux de croissance du Produit intérieur brut s'élève à 8 %, et la pauvreté recule. L'Arménie a reçu des réfugiés fuyant le dictature de Poutine, qui pourront, s'ils s'intègrent au pays être un moteur pour le développement économique. De tous temps, les réfugiés politiques ont été une bénédiction pour ceux qui les ont accueilli.

La principale richesse de l'Arménie, ce sont ses hommes, qui sont riches d'une culture millénaire, il existe une importante diaspora arménienne partout dans le monde, y compris en France, qui s'est bien intégrée, et qui disposent des moyens nécessaires pour favoriser le développement du pays. Puisse l'Arménie réussir à nouer de bonnes relations avec la Grèce, la Georgie, et l'Europe des balkans car ces pays sont proches culturellement, ils ont besoin de s'unir pour faire face aux véléités impérialistes Turques, Azéries ou Russes. L'Arménie a besoin d'amis.

La France se propose en amie, elle craint, l'appétit venant en mangeant, qui si la communauté internationale reste indifférente, l'Azerbaïdjan continue son aggression et s'attaque au sud de l'Arménie afin de relier le Nakhitchevan à l'Azerbaïdjan.

Qui sera capable de dire à Ilham Aliev, le dictateur Azéri que cela suffit ? ?

Michel Lévy


Sur ce dessin on voit le président de l'Azerbaïdjan, Ilham Aliev, serrer la main à Ursula von der Leyen présidente de la commission européenne. On remarque au pied d'Aliev un vautour avec la tête de Recipe Erdogan, le président de la turquie. (source ici)