Mivy décoiffe, car il est fait par un chauve

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La maison de Nina

25 octobre 2005 
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La maison de Nina est un film émouvant, le début est un sans faute, qui m' évoque«Les choristes», la suite laisse apparaître des faiblesses et certains partis pris qui traduisent davantage les problèmes de nos contemporains que la réalité de l'époque.

Créées dans l'urgence de la Libération, les maisons d'enfants ont accueilli dès 1944 les gamins sans famille, cachés dans la France profonde; puis dès juin 1945, les enfants déportés, survivants des camps de concentration.  Des milliers d'enfants, parmi lesquels Élie Wiesel, s'y sont reconstruits.

    S’inspirant de la vie de Niny Cohen, qui a tenu une maison d’enfants et du livre de Kathy Hazan, Les Orphelins de la Shoah : les maisons de l’espoir (1994-1960), Richard Dembo a voulu reconstituer l’histoire d’une de ces maisons, entre septembre 1944 et janvier 1945, dans un film de fiction, où enfants cachés et enfants déportés sont regroupés.

     Le film tourne autour d'Agnès Jaoui, qui joue le rôle de Nina, d'après une discussion entendue fortuitement au Cercle Bernard Lazare entre deux contemporains, dont une dame qui a été dans cette maison, ce film est une fiction, et pourtant Gustav a réellement existé, même s'il elle était choqué par le rôle qu'on faisait jouer à ce fameux Gustav, très loin de la réalité, «il n'était pas si méchant que cela» dit-elle.

    En résumé, nous voyons Nina, qui se démène pour faire vivre une maison où des enfants rescapés de la guerre sont hébergés en vivant de ce que l'on pouvait trouver à l'époque. Ce film fait irrésistiblement penser aux Choristes, on voit les enfants de la guerre, gentils, méchants ou violents, et on est ému en devinant tout ce qui n'est pas dit. 

    Au début du film, deux enfants effrayés sont conduits dans la maison Nina, ils pensent fuir lorsqu'ils voient des prisonniers allemands, ils n'ont pas confiance et on les comprend, puis ils sont accueillis par des enfants sympas, qui espèrent tous revoir bientôt les leurs. Les enfants accueillent avec des chants un groupe de jeunes rescapés de l'enfer. Ils viennent droit de Buchenwald, ces enfants ne savent plus sourire, ils ont un comportement bestial et violent, les deux groupes ne se mélangent pas. 

    Ces jeunes ne sont pas crédibles, ils sont roses et bien portant, on nous explique que cela fait trois semaines qu'ils sont bien nourris, et qu'à cet âge, on reprend vite des forces, soit, mais alors, pourquoi se précipitent-ils comme des bêtes sur la nourriture ?  Par contre, lorsqu'un de ces jeunes, qui a perdu la parole suite au traumatisme du à l'enfer qu'il vient de vivre la retrouve grâce à une vache que l'on sauve miraculeusement de la gonflette, alors nous sentons la vérité nous étreindre. Beaucoup de détails sont vrais, et sont la traduction cinématographique d'événements vécus.

    Parmis les «gentils», une famille a recueilli un petit garçon, ils ne pouvaient pas avoir d'enfant, ils s'y sont attachés, on leur a dit qu'il valait mieux qu'ils se séparent du petit. La seule demande du père, est que l'enfant continue à porter le nom de son père adoptif, demande accordée d'autant plus facilement que personne ne connaissait le véritable nom du petit.

    L'enfant part chez Nina. Cette famille était vraiment pleine d'amour, elle s'est sacrifier dans l'intérêt des enfants, mais elle sera récompensée mais les relations avec l'enfant ne seront jamais rompu, et se développeront harmonieusement.  

     Malheureusement, dans la vie, il y a des divorces, et des mères indignes qui s'accaparent les enfants, les prive de père et de grand père. Ces jaloux, qu'ils soient maris, ou mère, s'aiment eux-même, et n'ont que mépris pour les gens dont ils font leur "chose". L'amour n'est pas la possession, c'est l'acceptation de la différence et de la liberté de l'être aimé.

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https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Maison_de_Nina

https://www.premiere.fr/film/La-Maison-De-Nina

Blog de l'ancien maire de Sèvre qui a été enthousiaste !

Il présente un extrait du dossier de presse, l'interwiew des producteurs Alain Rozanes et Pascal Verroust et celle de la comédienne Agnès Jaoui.

 

Parmi les méchants, il y a Gustave. Gustave sortait de Buchenwald . Il est descendu du camion avec les enfants du camp, ces enfants qui ne souriaient plus. D'emblé Gustave m'a mis mal à l'aise, il n'était plus un enfant, et n'avait aucun rôle officiel de responsable. Pourtant, il était craint, et obéit, comme une bande d'enfant obéit à un meneur. L'acteur le montre avec des caractéristique de Kapo, brutal et sans scrupule, avec une tête de nazi. Capable d'initiative, de vol, et de générosité : il «se débrouille» pour fournir les enfants alors que les responsables légaux qu'il méprise ne peuvent y arriver. Il n'hésite pas à voler.    
      Le vrai était bien différend, vous en saurez plus en lisant le dossier que vous trouverez en cliquant sur la tasse de café dans la marge. Il était communiste, et l'auteur du film déteste les communistes.

    Le réalisateur, Richard Dumbo est mort pendant le montage du film, le 14 novembre 2004, à l'âge de 56 ans, il était le réalisateur de La Diagonale du Fou, il avait découvert la religion sur le tard. Cette découverte a eu un rôle important dans ce film, car il a mis toute son âme pour montrer que la religion est l'âme du peuple juif.

   Les survivants de ce drames ne partageaient généralement pas cette sensibilité. La plu partétaient dans la révolte, où était D.ieu pendant que son peuple se faisait exterminer ?  Le cri d'Elie Wiesel «Du fond de l' abîme, je t'invoque, non pas du fond de l' abîme ou je suis, mais du fond de l' abîme où tu es ! » montre bien la déchirure de l'homme, qui est croyant, et qui insulte son créateur, comme Job pour le mal qu'il lui a fait.
      La religion était bien mal en point à l'époque, et les survivants cherchaient avant tout la normalité. Se fondre, être discret, ne plus souffrir était une évidence pour la plu part, ceux qui retrouvaient la foi la considérait comme une affaire personnelle. Tout le monde adhérait aux idéaux de laïcité aux antipodes des revendications identitaires fortes apparues avec l'arrivée des juifs d'Afrique du Nord au début des années soixante.
           Par contre ils étaient souvent communistes, et la caricature qui est faite des communistes de l'époque est vraiment choquante. En 1944, on ignorait à peu près tout des crimes Staliniens. Pour les juifs, les russes étaient d'abord les vainqueurs de Stalingrad, ceux qui comme les juifs étaient victimes des crimes nazis. Le communisme était une promesse d'égalité, de liberté, et de la fin du racisme et de l'antisémitisme. Les communistes était des idéalistes, qui rêvaient de fraternité.  Qu'ils se soient trompés, c'est évident, mais si on veut présenter l'après guerre, il faut présenter de gens de l'époque comme ils étaient.

     Je sais que cette critique irritera celles et ceux nombreux, qui ont été émus,  (comme moi) mais qui n'ont pas vu la supercherie. Le coeur et la raison ne vont pas dans le même sens, mais parfois, il faut savoir écouter coeur et voir une belle histoire. Il faut donc écouter aussi Nina, elle me semble plus réelle que Gustave, elle a l’intuition très forte que redonner ces gestes religieux aux enfants va peut-être les faire sortir de leur léthargie. Ce n’est pas un idéal pour elle. D’elle-même, elle ne l’aurait jamais fait. Mais ces mômes n’ont plus rien, ils sont détruits par l’horreur qu’ils ont vécue.

     Le 24 mai 2004, soit un mois avant de se lancer dans le tournage du film, Richard Dembo écrivait : "Raconter aujourd'hui l'histoire de cette maison et des enfants qui y vécurent répond à une nécessité profonde. Que tous ceux pour qui cette histoire est celle de leur survie veuillent bien me pardonner les libertés que j'ai prises pour la restituer. Cette fiction était sans doute le seul moyen de rendre compte de ma propre difficulté à être entièrement vivant aujourd'hui."  

     Michel Lévy

 Dossier très complet, avec interview de Katy Hazan aujourd'hui hors ligne.