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Proclamation d'indépendance d'Haïti
lundi, 25-Jan-2010
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PROCLAMATION À LA NATION

 
Le Général en chef au Peuple d'Haïti

   Citoyens,

   Ce n'est pas assez d'avoir expulsé de votre pays les barbares qui l'ont ensanglanté depuis deux siècles ; ce n'est pas assez d'avoir mis un frein aux factions toujours renaissantes qui se jouaient tour à tour du fantôme de liberté que la France exposait à vos yeux : il faut, par un dernier acte d'autorité nationale, assurer à jamais l'empire de la liberté dans le pays qui nous a vu naître ; il faut ravir au gouvernement inhumain qui tient depuis longtemps nos esprits dans la torpeur la plus humiliante, tout espoir de nous réasservir, il faut enfin vivre indépendants ou mourir.

   Indépendance ou la mort ... que ces mots sacrés nous rallient, et qu'ils soient le signal des combats et de notre réunion.

   Citoyens, mes compatriotes, j'ai rassemblé dans ce jour solennel ces militaires courageux qui, à la veille de recueillir les derniers soupirs de la liberté, ont prodigué leur sang pour la sauver ; ces généraux qui ont guidé vos efforts contre la tyrannie n'ont point encore assez fait pour votre bonheur ... le nom français lugubre encore nos contrées.

   Tout y retrace le souvenir des cruautés de ce peuple barbare : nos lois, nos mœurs, nos villes, tout encore porte l'empreinte française ; que dis-je ? il existe des Français dans notre île, et vous vous croyez libres et indépendants de cette République qui a combattu toutes les nations, il est vrai, mais qui n'a jamais vaincu celles qui ont voulu être libres.

   Eh quoi ! victimes pendant quatorze ans de notre crédulité et de notre indulgence, vaincus non par des armées françaises, mais par la piteuse éloquence des proclamations de leurs agents : quand nous lasserons-nous de respirer le même air qu'eux ? Qu'avons-nous de commun avec ce peuple bourreau ? Sa cruauté comparée à notre patiente modération, sa couleur à la nôtre, l'étendue des mers qui nous séparent, notre climat vengeur, nous disent assez qu'ils ne sont pas nos frères, qu'ils ne le deviendront jamais, et que s'ils trouvent un asile parmi nous, ils seront encore les machinateurs de nos troubles et de nos divisions.

   Citoyens indigènes, hommes, femmes, filles et enfants, portez vos regards sur toutes les parties de cette île : cherchez-y, vous, vos épouses ; vous, vos maris ; vous, vos frères ; vous, vos sœurs, que dis-je ? Cherchez-y vos enfants, vos enfants à la mamelle ; que sont-ils devenus ? ... je frémis de le dire ... la proie de ces vautours.

   Au lieu de ces victimes intéressantes, votre œil consterné n'aperçoit que leurs assassins ; que les tigres dégouttant encore de leur sang, et dont l'affreuse présence vous reproche votre insensibilité et votre coupable lenteur à les venger. Qu'attendez-vous pour apaiser leurs mânes ? Songez que vous avez voulu que vos restes reposassent auprès de ceux de vos pères, quand vous avez chassé la tyrannie ; descendrez-vous dans leurs tombes sans les avoir vengés ? Non ! leurs ossements repousseraient les vôtres.

   Et vous, hommes précieux, généraux intrépides, qui, insensibles à vos propres malheurs, avez ressuscité la liberté, en lui prodiguant tout votre sang, sachez que vous n'avez rien fait, si vous ne donnez aux nations un exemple terrible, mais juste, de la vengeance que doit exercer un peuple fier d'avoir recouvré sa liberté et jaloux de la maintenir ; effrayons tous ceux qui oseraient tenter de nous la ravir encore ; commençons par les Français ... Qu'ils frémissent en abordant nos côtes, sinon par le souvenir des cruautés qu'ils y ont exercées, au moins par la résolution terrible que nous allons prendre de dévouer à la mort quiconque né français souillerait de son pied sacrilège le territoire de la liberté.

   Nous avons osé être libres, osons l'être par nous-mêmes et pour nous-mêmes. Imitons l'enfant qui grandit : son propre poids brise la lisière qui lui devient inutile et l'entrave dans sa marche. Quel peuple a combattu pour nous ? quel peuple voudrait recueillir les fruits de nos travaux ? Et quelle déshonorante absurdité que de vaincre pour être esclaves. Esclaves ! ... laissons aux Français cette épithète qualificative : ils ont vaincu pour cesser d'être libres.

   Marchons sur d'autres traces ; imitons ces peuples qui, portant leurs sollicitudes jusques sur l'avenir, et appréhendant de laisser à la postérité l'exemple de la lâcheté, ont préféré être exterminés que rayés du nombre des peuples libres.

   Gardons-nous, cependant, que l'esprit de prosélytisme ne détruise notre ouvrage ; laissons en paix respirer nos voisins ; qu'ils vivent paisiblement sous l'égide des lois qu'ils se sont faites, et n'allons pas, boutefeux révolutionnaires, nous érigeant en législateurs des Antilles, faire consister notre gloire à troubler le repos des îles qui nous avoisinent ; elles n'ont point, comme celle que nous habitons, été arrosées du sang innocent de leurs habitants ; elles n'ont point de vengeance à exercer contre l'autorité qui les protège.

   Heureuses de n'avoir jamais connu les idéaux qui nous ont détruits, elles ne peuvent que faire des vœux pour notre prospérité.

   Paix à nos voisins ; mais anathème au nom français, haine éternelle à la France : voilà notre cri.

   Indigènes d'Haïti ! mon heureuse destinée me réservait à être un jour la sentinelle qui dût veiller à la garde de l'idole à laquelle vous sacrifiez ; j'ai veillé, combattu quelquefois seul, et si j'ai été assez heureux pour remettre en vos mains le dépôt sacré que vous m'avez confié, songez que c'est à vous maintenant à le conserver. En combattant pour votre liberté, j'ai travaillé à mon propre bonheur. Avant de la consolider par des lois qui assurent votre libre individualité, vos chefs, que j'assemble ici, et moi-même, nous vous devons la dernière preuve de notre dévouement.

   Généraux, et vous chefs, réunis ici près de moi pour le bonheur de notre pays, le jour est arrivé, ce jour qui doit éterniser notre gloire, notre indépendance.

   S'il pouvait exister parmi nous un cœur tiède, qu'il s'éloigne et tremble de prononcer le serment qui doit nous unir. Jurons à l'univers entier, à la postérité, à nous-mêmes, de renoncer à jamais à la France et de mourir plutôt que de vivre sous sa domination ; de combattre jusqu'au dernier soupir pour l'Indépendance de notre pays.

   Et toi, peuple trop longtemps infortuné, témoin du serment que nous prononçons, souviens-toi que c'est sur ta constance et ton courage que j'ai compté quand je me suis lancé dans la carrière de la liberté pour y combattre le despotisme et la tyrannie contre lesquels tu luttais depuis 14 ans. Rappelle-toi que j'ai tout sacrifié pour voler à ta défense : parents, enfants, fortune, et que maintenant je ne suis riche que de ta liberté ; que mon nom est devenu en horreur à tous les peuples qui veulent l'esclavage, et que les despotes et les tyrans ne le prononcent qu'en maudissant le jour qui m'a vu naître ; et si jamais tu refusais ou recevais en murmurant les lois que le génie qui veille à tes destins me dictera pour ton bonheur, tu mériterais le sort des peuples ingrats. Mais loin de moi cette affreuse idée ; tu seras le soutien de la liberté que tu chéris et l'appui du chef qui te commande. Prête donc entre mes mains le serment de vivre libre et indépendant, et de préférer la mort à tout ce qui tendrait à te remettre sous le joug. Jure enfin de poursuivre à jamais les traîtres et les ennemis de ton indépendance.

   Fait au quartier général des Gonaïves, le premier janvier mil-huit cent-quatre, l'an ler de l'Indépendance.

Signé : J.J. DESSALINES       
 

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ACTE DE L'INDÉPENDANCE

 
Armée indigène

 
   Aujourd'hui, ler janvier 1804, le Général en Chef de l'armée indigène, accompagné des généraux de l'armée, convoqués à l'effet de prendre les mesures qui doivent tendre au bonheur du pays ;

   Après avoir fait connaître aux généraux assemblés ses véritables intentions, d'assurer à jamais aux indigènes d'Haïti, un gouvernement stable, objet de sa plus vive sollicitude ; ce qu'il a fait par un discours qui tend à faire connaître aux puissances étrangères, la résolution de rendre le pays indépendant, et de jouir d'une liberté consacrée par le sang du peuple de cette île ; et après avoir recueilli les avis, a demandé que chacun des généraux assemblés prononçât le serment de renoncer à jamais à la France, de mourir plutôt que de vivre sous sa domination, et de combattre jusqu'au dernier soupir pour l'Indépendance.

   Les généraux, pénétrés de ces principes sacrés, après avoir donné d'une voix unanime leur adhésion au projet bien manifesté d'indépendance, ont tous juré à la postérité, à l'Univers, de renoncer à jamais à la France, et de mourir plutôt que de vivre sous sa domination.

   Fait aux Gonaïves, ce ler janvier 1804 et le l er de l'Indépendance d'Haïti.

   Signé : Dessalines, général en chef ; Christophe, Pétion, Clervaux, Geffrard, Vernet, Gabart, généraux de division ; P. Romain, E. Gérin, F. Capoix, Daut, J.L. François, Férou, Cangé, L. Bazelais, Magloire Ambroise, J.J. Herne, Toussaint Brave, Yayou, généraux de brigade ; Bonnet, F. Papalier, Morelly, Chevalier, Marion, adjudants-généraux ; Magny, Roux, chefs de brigade ; Charéron, B. Loret, Qenez, Makajoux, Dupui, Carbonne, Diaquoi aîné, Raphaël, Mallet, Derenoncourt, officiers de l'armée ; et Boisrond Tonnerre, secrétaire.
   

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PROCLAMATION DES GÉNÉRAUX

  
Au nom du Peuple d'Haïti

 
   Nous généraux et chefs des armées de l'île d'Hayti, pénétrés de reconnaissance des bienfaits que nous avons éprouvés du général en chef Jean-Jacques Dessalines, le protecteur de la liberté dont jouit le peuple ; au nom de la liberté, au nom de l'Indépendance, au nom du peuple qu'il a rendu heureux, nous le proclamons Gouverneur général à vie de l'île d'Hayti ; nous jurons d'obéir aveuglément aux lois émanées de son autorité, la seule que nous reconnaîtrons ; nous lui donnons le droit de faire la paix, la guerre, de nommer son successeur.

   Fait au quartier général des Gonaïves, le 1er janvier 1804, 1er jour de l'Indépendance.

   Signé : Gabart, P. Romain, J.J. Herne, Capoix, Christophe, Geffrard, E. Gérin, Vernet, Pétion, Clervaux, J.L François, Cangé, Férou, Yayou, Toussaint Brave, Magloire Ambroise, L. Bazelais.

 
COMMUNIQUÉ COMMUN DES GOUVERNEMENTS D'HAÏTI ET DES ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE

PORT-AU-PRINCE LE 16 JANVIER 2010
Le Président de la République d'Haïti, M. René Garcia Préval, et la Secrétaire d'État des États-Unis d'Amérique, Mme Hillary Rodham Clinton, se sont entretenus aujourd'hui à Port-au-Prince, à la suite du séisme catastrophique du 12 janvier 2010 et de ses conséquences tragiques, et ont rendu public le communiqué commun suivant:

Reconnaissant:

  • - la longue histoire d'amitié qui lie le peuple d'Haïti et le peuple des États-Unis et le respect mutuel qu'ils professent pour leur souveraineté respective;
  • - les graves souffrances du peuple d'Haïti, notamment la perte immense de vies, la quantité massive de blessés et les dommages étendus causés à l'infrastructure publique et à la propriété privée;
  • - la nécessité urgente d'une réponse immédiate aux demandes du Gouvernement d'Haïti et l'importance primordiale de l'exécution sûre, rapide et efficace des opérations de sauvetage, de secours, de rétablissement, de reconstruction ainsi que d'autres efforts;
  • - les défis actuels sans précédent auxquels doit faire face le Gouvernement d'Haïti; et
  • - l'entretien du 15 janvier entre le Président Obama et le Président Préval soulignant l'urgence des besoins de l'État et du peuple haïtiens, l'engagement du Président Obama relatif au soutien total du peuple des États-Unis en faveur du Gouvernement et du peuple d'Haïti en ce qui concerne aussi bien l'effort immédiat de rétablissement que l'effort à long terme de reconstruction, et l'engagement des deux Présidents à maximiser la coordination entre les diverses parties, notamment le Gouvernement d'Haïti, les Nations Unies, les États-Unis et les nombreux partenaires et organisations internationaux sur le terrain;

Le Président Préval, au nom du Gouvernement et du peuple d'Haïti, salue comme essentiels les efforts que déploient en Haïti le Gouvernement et le peuple des États-Unis en faveur du rétablissement immédiat, de la stabilité et de la reconstruction à long terme d'Haïti, et prie les États-Unis d'apporter leur assistance en vue d'accroître la sécurité, à l'appui du Gouvernement et du peuple d'Haïti ainsi que des Nations unies et des partenaires et des organisations internationaux sur le terrain;

La Secrétaire d'État Clinton, au nom du Gouvernement et du peuple des États-Unis, réaffirme l'intention des États-Unis, par leur assistance, de se tenir aux côtés du peuple haïtien en ce moment de grande tragédie; et Le Président Préval et la Secrétaire d'État Clinton réaffirment ensemble que les Gouvernements d'Haïti et des États-Unis continueront de coopérer en vertu du présent accord commun afin d'assurer les opérations les plus sûres et efficaces possibles de sauvetage, de secours, de rétablissement et de reconstruction.

Source: Ambassade des Etats-Unis en Haïti 

 
La réponse disproportionnée d'Israël


Date de publication : le 18 janvier 2010 (http://www.objectif-info.com/index.php?id=1353



Traduction : Danielle Elinor Guez

Rédaction d’Objectif-info :
Selon Tom Gross, les états arabes ont fait le choix de ne pas contribuer à l’aide à Haïti dévasté. Ils pourront éventuellement corriger cette attitude dans les jours et les semaines qui viennent. On doit cependant souligner qu’ils étaient restés totalement indifférents aux catastrophes du même ordre qui se sont abattues ces dernières années sur la Turquie et l’Iran, et qu’ils n’ont jamais levé le petit doigt devant les situations de famine en Afrique. A l’époque les équipes israéliennes s’étaient tout de suite portées au secours des Turcs, tandis que l’Iran des mollahs déclinait leur offre d’intervention.
S’il est opportun de rappeler aujourd’hui cette réalité, c’est parce que les états arabes, largement relayés par les Européens, ont déclenché depuis des décennies une guerre de délégitimation et de diffamation contre Israël, fondée sur son prétendu défaut de sens moral. Quand on voit Israël, ce pays minuscule, déployer instantanément ses moyens et ouvrir ce qui sera le seul hôpital opérationnel d’Haïti pendant plusieurs jours, la question du rapport entre Israël et la morale et l’humanité appelle d’autres conclusions que celles que suggèrent les campagnes de diffamation des états et des sinistres ONG des droits de l’homme. Quand on voit ses accusateurs vautrés dans l’indifférence face à l’un des pires drames humains de la décennie, on a aussi des informations précieuses sur leur sens moral et leur sincérité. C’est au pied du mur que l’on juge le maçon. Le drame d’Haïti montre de façon aveuglante qui est qui.

Au milieu de la tragédie et du chaos qui règnent dans la capitale haïtienne, des médecins israéliens appartenant à IsraAid-First (un forum israélien d’aide internationale) ont permis l'accouchement décent d’un petit garçon en bonne santé, dans un hôpital militaire de campagne de l'armée israélienne. Quand la mère du bébé, Gubilande Jean Michel, pleine de reconnaissance, a vu son bébé de sexe masculin vivant et en bonne santé, elle lui a donné le nom d'Israël en témoignage de sa gratitude pour les personnes et la nation qui lui ont apporté cette bénédiction.

Le petit Israël fait partie des centaines de personnes qui ont été sauvées par des équipes de secours ou des médecins israéliens. Une équipe de recherche et de sauvetage de l’organisation internationale israélienne ZAKA, a extrait huit étudiants haïtiens d'un bâtiment effondré de huit étages appartenant à l'Université. Israël, est un petit pays qui a pourtant envoyé un contingent important de spécialistes hautement professionnels pour aider les sinistrés d'Haïti. Deux avions gros porteurs transportant plus de 220 médecins, infirmières, ingénieurs civils et autres membres de l'armée israélienne dont une équipe de sauvetage, et un hôpital de campagne, ont été parmi les premières équipes de secours arrivées en Haïti. En fait, ils ont constitué la première équipe étrangère de secours capable de prodiguer des traitements médicaux à l'hôpital principal de Port-au-Prince, partiellement détruit. Ygal Palmor, le porte-parole du ministère israélien des Affaires Étrangères a déclaré : « c'est une délégation importante mais nous sommes prêts à envoyer davantage de personnel s’il le faut».

Les agences internationales qui condamnent Israël quand il est attaqué, pour «sa réponse disproportionnée », ne mentionnent pas la réponse disproportionnée d'Israël à la souffrance humaine. Les États-Unis ont promis 100 millions de dollars et envoyé des hommes et du matériel.

Le Royaume-Uni a promis 10 millions de dollars et envoyé 64 pompiers et 8 volontaires. La Chine avec ses 1325 millions d’habitants, à comparer à Israël et à ses 7,5 millions d'habitants, a envoyé 50 sauveteurs et 7 journalistes. Les 25 nations de la Ligue arabe n'ont rien envoyé.


La réponse « disproportionnée » d'Israël découle de la mémoire et de la tradition juive. Mati Goldstein, chef de l'Unité internationale de secours ZAKA décrit ce qu'il voit : «partout, l'odeur acre des corps flotte dans l'air. C'est exactement comme les récits sur l'holocauste que l'on nous a racontés, des milliers de corps répandus partout. Il faut comprendre que c’est une situation inimaginable, on voit chaque jour davantage de nouveaux cadavres dont il est impossible d’évaluer le nombre. C'est au-delà de tout ce que l’on peut imaginer». Au début de la réunion ordinaire du Conseil des ministres de dimanche, le Premier ministre Benjamin Netanyahou a annoncé que l'équipe israélienne avait déjà traité des centaines de patients. « Je pense que cela représente la meilleure tradition du Peuple juif, c'est cela la véritable alliance de l'État d'Israël et aussi du Peuple juif » dit-il. « C'est la continuation des opérations que nous avions menées au Kenya et en Turquie ; bien que nous soyons un petit pays, nous avons répondu avec un grand cœur. Je sais que c'est vraiment l'expression de notre héritage juif car l’éthique juive nous apprend à aider l'autre ».

Dans les décombres et les souffrances d'Haïti, les Israéliens, essayent sans relâche de sauver des vies. C'est cette réponse disproportionnée qui énerve le plus leurs ennemis car elle met en lumière leurs travers ordinaires.


La tradition israélienne de secours aux populations dans le monde

 
La compassion d’Israël pour Haïti ne peut pas cacher notre hideux visage à Gaza

mercredi 20 janvier 2010 - 05h:57

Akiva Eldar

Qui a dit que nous sommes enfermés dans notre bulle à Tel-Aviv ? Il y a combien de petites nations entourées d’ennemis qui montent des hôpitaux de campagne à l’autre bout du monde ? photo

Donnez-nous un tremblement de terre en Haïti, un tsunami en Thaïlande, ou une attaque terroriste au Kenya et le bureau du porte-parole des FID triomphera. On peut toujours trouver un avion-cargo pour transporter des journalistes militaires qui donneront les nouvelles des admirables jeunes gens du commandement militaire.

Tout le monde fait vraiment un travail admirable : les secouristes qui cherchent des survivants ; les médecins qui sauvent des vies et même les journalistes qui leur donnent à tous des tapes méritées dans le dos. Après que le vice ministre des affaires étrangères, Danny Ayalon, nous a représentés devant le monde, toute la communauté internationale peut maintenant voir le bon côté d’Israël.

Mais l’identification remarquable avec les victimes de la terrible tragédie frappant le Haïti lointain ne fait que ressortir davantage l’indifférence devant la souffrance actuellement endurée par le peuple de Gaza. À un peu plus d’une heure de voiture des bureaux des grands journaux israéliens, 1,5 million de personnes vivent sous siège, sur une île déserte, depuis deux ans et demi. Qui donc se soucie de savoir que 80 % des hommes, des femmes et des enfants vivant si près de nous sont tombés sous le seuil de pauvreté ? Combien d’Israéliens savent que la moitié de tous les Gazaouis sont tributaires de l’aide, que l’opération plomb durci a laissé des centaines de personnes handicapées, que les eaux usées se déversent directement dans la mer ?

Les lecteurs des journaux israéliens connaissent l’histoire du bébé tiré des débris à Port-au-Prince. Il en est peu qui ont entendu parler des enfants qui dorment dans les ruines de leur maison à Gaza. Comme les forces israéliennes de défense interdisent l’entrée dans la Bande de Gaza aux journalistes nous avons une excellente excuse pour nous enfouir la tête dans le sable des plages de Tel-Aviv ; c’est à la dernière page des journaux que l’on retrouve, les jours fastes, les rapports cliniques sur la situation à Gaza établis par des organisations de défense des droits humains tels que B’tselem, Gisha, le centre juridique pour la liberté de mouvement et les médecins pour les droits humains - Israël. Pour avoir une idée de la vie dans la plus grande prison du monde, il faut contourner « Big Brother » et passer à une des grandes agences de presse étrangères.

En Haïti le désastre est naturel ; celui qui a frappé Gaza est l’oeuvre honteuse de l’homme. C’est notre oeuvre. Les FID n’envoient pas d’avions-cargos remplis de médicaments et d’équipement médical à Gaza. Les missiles que les avions de combat israélien ont tirés il y a un an ont frappé près de 60 000 maisons et usines, réduisant 3500 d’entre eux à l’état de gravats. Depuis, 10 000 personnes vivent sans eau courante, 40 000 sans électricité. 97 % des usines gazaouies ne fonctionnent pas en raison des restrictions imposées par le gouvernement israélien à l’arrivée de matières premières pour l’industrie. Bientôt, cela fera un an que la communauté internationale a engagé, lors de la conférence d’urgence de Charm el cheikh, des sommes d’un montant de 4,5 milliards de dollars pour la reconstruction de Gaza. Comme Israël interdit l’arrivée de matériaux de construction, ces sommes sont sans valeur.

Quelques jours avant que les médecins israéliens ne se précipitent pour sauver les vies des Haïtiens blessés, les autorités du poste de contrôle d’Erez ont empêché 17 personnes de se rendre à l’hôpital de Ramallah afin d’y recevoir d’urgence une transplantation de cornée.

Peut-être ces gens avaient-ils voté pour le Hamas ? Alors que des psychologues israéliens soignent des orphelins haïtiens avec dévouement, des inspecteurs israéliens font en sorte que personne n’essaie de cacher une poupée, un cahier ou un bâton de chocolat dans un conteneur apportant des marchandises essentielles à Gaza. Et quoi si la commission Goldstone exigeait qu’Israël lève le blocus de la Bande et mette fin à la punition collective de ses habitants ? Seuls ceux qui haïssent Israël pourraient exiger que l’on fasse justice contre le premier pays qui a établi un hôpital de campagne en Haïti.

Il est vrai que les milices haïtiennes ne tiraient pas de roquettes sur Israël.(JPG) Mais le siège de Gaza n’a pas mis fin aux tirs de Qassams. L’interdiction frappant les arrivées de coriandre, de vinaigre et de gingembre dans la Bande depuis juin 2007 avait pour but d’accélérer la libération de Gilad Shalit et de faciliter la chute du régime du Hamas. Comme chacun sait, aucune de ces deux missions n’a été spécialement accomplie et malgré les critiques internationales, Israël continue à fermer les portes de Gaza. Même les images de nos excellents docteurs en Haïti ne peuvent pas dissimuler notre hideux visage dans la Bande.