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Textes liés au jugement de la cour d'appel


mercredi, 10-Jul-2013
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trefle
 

* Réaction de Philippe Karsenty

* Article de Luc Rosenzweig critiquant le jugement

* Réponse de Charles Enderlin

* Remarques personnelles

 

Affaire Al-Dura : Karsenty condamné
Trop de droit peut-il tuer le droit?



Publié le 27 juin 2013 à 15:00 dans Monde
Mots-clés : Charles Enderlin, France 2, Mohammed Al-Dura, Philippe Karsenty

par Luc Rosenzweig http://www.causeur.fr/karsenty-dura-enderlin,23195

Les juges de la 11ème chambre de la Cour d’appel de Paris ont condamné Philippe Karsenty à 7000 € de dommages-intérêts pour avoir diffamé France 2 et son correspondant à Jérusalem Charles Enderlin. Karsenty avait affirmé en novembre 2004 que le reportage diffusé au journal télévisé du 30 septembre 2000, montrant la mort d’un enfant palestinien, et les sévères blessures de son père, victime de tirs ciblés de soldats israéliens, était une manipulation. Il s’agit de la fameuse affaire Al-Dura, qui a connu de multiples rebondissements judiciaires et médiatiques au cours de ces douze dernières années.

Disons-le d’emblée : en termes de droit, la Cour avait à sa disposition tous les éléments permettant de valider le jugement de première instance condamnant Philippe Karsenty pour diffamation.
À l’époque où ce dernier mettait en cause France 2, il ne pouvait arguer d’une enquête approfondie, ni de la modération de son propos mettant en cause ce reportage et ses auteurs. C’est donc le Karsenty imprécateur de 2004 qui a été condamné, et non le Karsenty de 2013, qui est parvenu, à force d’opiniâtreté, à faire surgir une vérité maintenant reconnue aussi bien par les autorités israéliennes, que par tous ceux qui, en France et à l’étranger se sont penchés sérieusement sur cette affaire.

La justice française a également apporté sa pierre à cette entreprise de vérité, lorsque la Cour d’appel, présidée par la juge Trébucq, avait exigé de France 2 la mise à la disposition de la cour des « rushes », les images non diffusées des événements de Gaza, tournées par le cameraman palestinien de la chaîne française. C’est à partir de ces images que sont apparus dans toute leur évidence les mensonges et invraisemblances de la version défendue jusqu’à aujourd’hui par Charles Enderlin.

Ces documents sont accessibles sur la toile, et démontrent de manière éclatante que ce reportage relève du « bidonnage » pur et simple. Un florilège des déclarations successives de Charles Enderlin et de son caméraman Talal Abou Rahma, également disponibles sur internet, est très éclairant sur leur rapport pour le moins perturbé avec la vérité lorsqu’ils tentent de faire avaler au public leur version du meurtre délibéré de civils palestiniens par les soldats de Tsahal.

Aujourd’hui donc, et après le jugement de la Cour d’appel de Paris, je persiste à affirmer :
Que tous les éléments à notre disposition – images, témoignages, expertises balistiques et médicales – concourent à conforter la thèse d’une mise en scène orchestrée par le cameraman Talal Abou Rahma. Qu’en conséquence France 2 et Charles Enderlin se sont rendus coupables d’une faute professionnelle aux conséquences gravissimes.

Que Charles Enderlin, qui n’était pas présent sur place a, sans procéder à un minimum de vérification des affirmations de son caméraman, été le complice conscient ou inconscient de cette supercherie. De plus, il a menti en affirmant qu’il avait coupé au montage les scènes de l’agonie de l’enfant, au prétexte qu’elles auraient « été trop insupportables ». Qu’il a encore menti à la télévision israélienne en déclarant qu’il « n’avait jamais dit que l’enfant était mort sous les balles de Tsahal ». Je tiens à la disposition de la justice d’autres preuves des mensonges d’Enderlin et de Talal Abou Rahma dont je fais grâce aux lecteurs de cet article.

Que le refus, après un semblant d’acceptation, de Jamal Al-Dura, le père prétendument grièvement blessé dans cet incident, de se soumettre à une expertise médico-légale indépendante, laisse penser que les cicatrices présentes sur son corps ne relèvent pas de blessures par balles israéliennes. Elles sont, selon toute vraisemblance, la conséquence de blessures à l’arme blanche reçues au cours d’une rixe à Gaza en 1992, qui ont été soignées par un chirurgien israélien, Yehuda David.
Que France 2 et Enderlin ne sauraient tirer argument de l’arrêt Karsenty pour clamer haut et fort que la thèse défendue par le second est maintenant vérité historique. Cette dernière finira bien par s’imposer.

Enfin, on peut constater que l’adage romain, transmis par Cicéron dans son Traité des devoirs , summa jus, summa injuria (Trop de droit tue le droit) a encore de beaux jours devant lui…

Luc Rosenzweig

L’arrêt de la Cour de 2008, relaxant Philippe Karsenty, avait été cassé au motif que la jurisprudence en matière de diffamation interdisait aux juges d’apporter des éléments en faveur de la partie attaquée… ↩

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Les tenants de la théorie... (du complot)

 

Publié le 28 juin 2013 / 5 commentaires et 0 réaction
Par Charles Enderlin
http://geopolis.francetvinfo.fr/charles-enderlin/2013/06/28/2315.html

Les partisans de la théorie du complot n’allaient évidemment pas accepter le verdict de la cour d’appel de Paris, condamnant Philippe Karsenty pour diffamation. Un petit tour sur le web permet de découvrir quelques perles. C’est ainsi que Luc Rosenzweig s’exprime sur le site Causeur, où régulièrement, ces dernières années, il m’a pourfendu.
En l’occurrence Luc revient sur ses arguments habituels en faveur d’une mise en scène de la mort de Mohammed Al Dura.. Bon !. Jusqu’à présent j’avais, en général évité de lui répondre..
Mais, là, cet éminent confrère oublie, évidemment, quelques faits qui ne collent pas avec sa théorie.
Il affirme ainsi que « les prétendues blessures » de Jamal al Dura, le père de Mohammed, sont « selon toute vraisemblance la conséquence de blessures à l’arme blanche reçues à Gaza en 1992 et qui ont été soignées par un chirurgien israélien, Yehuda David »

Revenons donc aux faits. Le 30 septembre, quelques heures après l’échange de tirs à Netzarim, Jamal a été opéré à l’hôpital Shifa de Gaza. Devant la caméra le docteur Ahmed Ghandeel racontait : « Jamal Al-Dura est arrivé avec une hémorragie importante à l’aine droite. L’artère fémorale était lacérée. Nous l’avons sauvé sur le bloc opératoire. Nous avons clampé les vaisseaux pour arrêter l’hémorragie. […] Il a reçu à l’aine au moins deux balles. Il y avait deux entrées et deux sorties de balles. » Le docteur Miki Zemmo a décrit ainsi les blessures de Jamal : « Il a été atteint aux deux jambes par des entrées et des sorties de balles, à l’aine avec fracture de l’os iliaque et lacération de l’artére fémorale, au coude droit, l’extrémité de l’humérus a été fracassée en plusieurs morceaux.»

Le lendemain, le blessé a été transporté à l’hôpital militaire d’Amman par l’ambassadeur de Jordanie, à la demande du roi Abdallah. Là, selon le certificat établi par les médecins généraux jordaniens Mohammed al-Daher et Hakim al-Qadi, ainsi que par le chirurgien Issam al-Bishari, stipule que le père de Mohammed Al Dura admis le 1er octobre 2000 au Al Hussein Medical City souffrait de :

  • 1. Une anémie sérieuse résultant d’une hémorragie.
  • 2. Double fracture du bras droit inférieur.
  • 3. Une fracture du côté droit du pelvis (os iliaque).
  • 4. Déchirure des veines et des vaisseaux de la partie supérieure de la jambe droite qui avait été traitée chirurgicalement à Gaza.
  • 5. Plusieurs blessures dans la partie inférieure du corps résultant de la pénétration de balles. Le dossier médical jordanien est rédigé en anglais, il comporte une cinquantaine de pages, accompagnées de compte rendus d’opérations, de radios etc. Les cicatrices d’opérations antérieures sont dument notées.

Dans une interview au magazine Actualité juive, le 4 septembre 2008, le chirurgien israélien, Yehuda David, a affirmé que les cicatrices de Jamal al Dura existaient déjà en 1993 et que cela soutenait « la thèse de la mise en scène. » Cela a valu au médecin, et à clément Weill Raynal, le journaliste auteur de l’article, une condamnation pour diffamation par le tribunal correctionnel de Paris, Jamal ayant porté plainte.
En appel, Yehuda David a été relaxé.

Extraits de l’arrêt : « Les passages poursuivis sont diffamatoires en ce qu’ils « imputent, au moins par insinuation, à la partie civile, de s’être prêtée à une mise en scène en présentant comme consécutives à une fusillade s’étant déroulée le 30 septembre 2000, des blessures à la main droite et à la jambe gauche qui existaient déjà en 1992 pour la main et 1994 pour la jambe ». La cour rejette ensuite les offres de preuve de la vérité en considérant que les pièces médicales israéliennes « ne permettent pas d’établir de manière parfaite, complète et corrélative aux imputations, dans leur matérialité et leur portée, que les blessures que la partie civile affirme avoir subi le 30 septembre 2000 à Netzarim sont plus anciennes et qu’elle s’était prêtée à une mise en scène, alors qu’il résulte de la traduction des propos de Jamal AL DURA sur la vidéo d’octobre 2004 que celui-ci présente sa main droite comme « mon handicap » sans prétendre qu’il serait le résultat de la fusillade de Netzarim ».

Voici l’explication de sa relaxe. : « Considérant que le Dr. David qui n’est pas journaliste disposait d’une base factuelle suffisante compte tenu de l’intervention chirurgicale pratiquée par lui en 1994 sur la main droite et la jambe gauche de Jamal Al Dura et de l’impossibilité pour un militaire israélien de mener une enquête à Gaza, pour émettre des doutes sur le lien de causalité entre la fusillade de Netzarim et les blessures de la partie civile à la main droite et à la jambe gauche. » « Considérant que les propos poursuivis, relativement prudents : « je ne suis pas loin de penser » « Mais le fait d’avoir été blessé une première fois n’empêche pas forcément de subir de nouvelles blessures » n’excèdent pas les limites admissibles en matière de liberté d’expression, dans le cadre d’une polémique sur un sujet d’actualité, les images de la fusillade de Netzarim ayant connu un retentissement mondial. »

Yehuda David a été relaxé sur l’exception de bonne foi.. Cela ne l’a pas empêché de rentrer en Israël en clamant qu’il avait « démontré la mise en scène de la mort de Mohammed al Dura ». Pour cela, Benjamin Netanyahu l’a personnellement félicité ! Le Professeur Rafi Walden, directeur adjoint du grand hôpital Tel Hashomer, lui a répondu dans un article publié par Haaretz le 19 février 2012.
http://www.haaretz.com/print-edition/opinion/rubbing-salt-into-the-wound-1.413383
L’affaire est actuellement devant la cour de cassation à Paris qui rendra son arrêt en septembre.

Il faut noter également que tous les tenants de la théorie du complot évitent soigneusement d’évoquer la nécessité d’une enquête indépendante,. Nous avons toujours répondu aux autorités israéliennes que nous étions prêts à envisager une telle enquête réalisée selon les standards internationaux. Il s’agirait d’examiner, non seulement les images tournées par Talal mais les faits eux même, notamment tous les éléments que l’armée israélienne n’a jamais présentés.
Les enquêteurs iraient à Amman rencontrer les chirurgiens jordaniens qui ont soigné Jamal.
Ce dernier est prêt à exhumer le corps de son fils afin de procéder à des tests d’ADN.
Cela Luc Rosenzweig n’en parle pas..
Cela dit, un des grands soutiens de Philippe Karsenty à un gros problème.
Pamela Geller, l’activiste anti-islamique s’est vu interdire l’entrée au territoire britannique par le secrétaire à l’Intérieur. Elle voulait participer à une manifestation de la English Defense League, un mouvement d’extrême droite.
http://www.independent.co.uk/news/uk/crime/antiground-zero-mosque-campaigners-pamela-geller-and-robert-spencer-barred-from-entering-britain-to-speak-at-an-edl-rally-8675251.html
Sur Pamela et ses amis, voir mon blog : http://geopolis.francetvinfo.fr/charles-enderlin/2012/02/22/1729.html

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Remarques personnelles

 

 

Luc Rosenzweig prend entièrement fait et cause pour la thèse de la fiction, alors que le jugement d'appel contre Karsenty signale page 12 son point de vue prudent lors du jugement de 2004

Charles Enderlin prétend que Philippe Karsenty refuse une enquête, or c'est inexact, voir la démarche de Richard Prasquier ou la proposition toute simple de faire examiner Jamal Al Dura par un expert neutre et assermenté. Cet examen seul suffira pour savoir qui ment dans cette affaire. Après avoir fait semblant d'accepter, Jamal Al Dura n'a jamais donné suite à cette requête.

Charles Enderlin termine en parlant d'un soutient à Philippe Karsenty d'extrême droite, argument facile, on peut trouver des soutient à Charles Enderlin membres d'Al Qaïda, est-ce pour autant que le journaliste est un islamiste ?

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