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L'exilé


mercredi, 30-Oct-2013
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trefle
  Nourdine Amokrane, mon ami Facebook, m'a transmis des textes que j'ai beaucoup apprécié, sur l'Algérie, l'exil, et l'amour.
Je n'ai pas pu résister à l'envie de vous faire partager l'émotion que j'ai ressenti
 

A chacun son truc…et moi j’aime tant me souvenir.

C’était, ce que, instruit de classiques de littérature française, que je désirais, à mes sœurs, aux villageoises et à toutes les algériennes. On était si jeunes après 1962, l’Algérie entamait ses premiers pas de jeune République…..

Je les avais connu et tant apprécié leurs compagnies, les nuits aussi, dans les rues de la majestueuse cité.
J’étais d’Ailleurs, un peu perdu dans la ville.
Elles y habitaient ou venaient des villages et villes voisines.
Leur pays si riche depuis des lustres les avait faites reines libres.
Sans jamais les brimer vraiment, même si elles avaient tardé, à obtenir leur droit de vote. Ce dont ne se souciaient pas vraiment, mes copines, mes amours ;
la politique, elles agissent plutôt, dans leurs vies de tous les jours.

Et si cela, leurs libertés m’affolaient un peu, j’appréciais tant.
Car, féru de littérature française, et avide de justice, c’était au fond ce que souhaitais, à mes sœurs, aux villageoises, aux algériennes, que la guerre aussi avait interdites, du dehors et même pour certaines, leurs absences de l’école et de toutes apprentissages.

Et même après l’indépendance de 1962, longtemps, l’espace public leur était interdit, la plupart du temps, confinées aux cuisines, et généralement à la seule compagnie de leurs frères…
Je n’étais pas d’accord avec leurs cloisonnements, même si je vivais parfois tant de tiraillements !

Les livres, avaient certainement assez d’effets.
C’était au faite notre principal loisir, dans les douceurs de notre petit village, d’il y plus de 50 ans, où l’on se suffisait de vraiment si peu de choses, à sentir nos corps et l’air frais, à avoir les pieds sur terre.

On s’y connaissait tous.

Je me souviens des journées de nos étés.

A plonger dans les bassines d’eau, avant de se retirer, et plonger cette fois, à l’ombre de nos chambres, dans ces romans de Zola et d’autres, qui nous parlaient beaucoup.
On ne lisait pas encore en langue arabe.
C’était bien plus tard qu’on en avait appris quelques rudiments.
C’est idiot, j’aurai pu apprendre la magie de cette langue.
Mais il n’y avait pas de maître, pour nous la transmettre dans les bonheurs et les joies.

Je me souviens, à l’école primaire, de mon instituteur d’origine palestinienne.
Il nous faisait, assis à son bureau, la tête entre ses mains, tant de peines à toujours pleurer.
Parfois il venait avec un transistor, collé à son oreille, il écoutait certainement les infos, en provenance du moyen orient…
Je n’avais compris ses chagrins, que beaucoup d’années, plus tard, en lorgnant les textes des gens de gauche sur le conflit israélo –palestinien, dans le monde arabe à l’époque, ils en avaient tous fait leur unique problème, leur fonds de commerce.

On aimait bien les heures de cours, de celui que mes copains appelaient Msklit, je ne sais toujours pas la signification de ce surnom. On s’adonnait aux jeux et on évitait de le regarder, étaler toutes ses faiblesses. On n’était pas méchants mais juste des enfants. Je n’en reviens pas encore aujourd’hui.

Avec Ruth, Catherine, Carline, comme des sœurs chatoyantes dans la cité lausannoise. J’étais si heureux. Mais pourquoi, ne jamais à me satisfaire de leurs compagnies. Il y avait sûrement ces sacrées peurs, qu’elles partent un jour, et que je ne les revois plus. Les peurs de m’en éloigner un jour.

Ne fallait il pas vivre pleinement dans leurs complicités, qu’elles qu’en soient les dénouements pour nos relations intenses ?
Depuis assez de jours, je peinais dans des états dépressifs, c’est parfois ainsi lorsque je doute de tout. Et je ne sais, pourquoi hier, tard dans les nuits, elles étaient là. Et je m’accrochais à leurs visages, à ne pas cesser de les regarder. L’espoir revenait et me laissait si fort. Et le souvenir de les avoir tant connues et aimées, m’avait requinqué et réconcilié avec le monde entier.

Je pense, que les rencontres entre les gens de cultures différentes, peuvent venir à bout de ces machines de propagandes qui distillent les haines.

Notre pays, les nécessités de s’ouvrir au monde !

J’avais donc raison tout enfant tout adolescent, d’avoir souhaité aux algériennes toutes les libertés. Et loin du pays, mes récompenses à mes élans de solidarité, avec elles, c’étaient l’amitié, l’amour, les compagnies de Ruth, Catherine, carline et tant d’amies croisées ça et là, dans ces cités de mixité.

De Boghni le 27/10/2013 Amokrane nourdine

   
 

Je ne suis pas, je n’existe pas,

Je ne suis pas, je n’existe pas, Je n’ai nul poids, aucune maarifa (piston),
Je n’ai ni d’armes ni de poings, Qu’un pacifiste la fleur au bout du Fusil.

Vous les connaissez tous, Pour tant les évoquer dans vos écrits,
Vous connaissez leurs milieux, D’où ils viennent ? Et ce qu’ils font ?

Et moi du peuple l Les ignorants, De n’avoir jamais eu affaire à eux,
Ou à leurs privilèges.

Je vis dans un pays d’invisible Autorité à qui m ’adresser pour réclamer
Mes droits inexistants ou bafoués !

Parce que je n’y brille pas, Parce que je n’y suis pas de leur Fratrie…
Je n’existe pas dans mon pays.

Ne m’aurait il pas fallu plus d’efforts Et de sagesse, pour m’intégrer
Là où j’étais aimé et reconnu Citoyen du monde
Dans ces cités d’étrangers ?

De Boghni le 30 /10/2013 Amokrane Nourdine

 

L’exil intérieur…

Je ne sais si je suis de leur fratrie ou d’Ailleurs
Et Je ne sais si je suis d’ici ou meilleur,
J’aurais pu rester au milieu d’amis en cités de droits
En me délestant de mes préjugés, en restant coi,
Afin d’y goûter tous les bonheurs d’homme libre…

Je ne sais si je suis de leur fratrie ou un être d’Ailleurs
Je sais seulement ce drôle de malheur à avoir si peur
En ce pays qui ne semble plus être le mien…
Je suis quiet dans mon exil intérieur.

Boghni le 30 :10 :2013-10-30 Amokrane Nourdine