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Lundi, 20-Avr-2015
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Sionistes et Anti sioniste
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  • Je suis sioniste par Yaïr Lapid (terredisrael.com)
  • Erdogan affirme qu'un 'Cerveau' complote contre la Turquie
  • Loi renseignement : on a vérifié le « vrai/faux » du gouvernement
 

Je suis sioniste

Yair Lapid écrit
…"Je crois au réveil (quelque peu tardif…) du peuple juif en Israël. S'il avait entendu la sonnerie plus tôt, il n'y aurait peut-être pas eu de shoah. Mon grand-père (dont je porte le nom) aurait eu le temps de danser une dernière valse avec ma grand-mère sur les rives du fleuve Hayarkon…


Je suis sioniste.

L'hébreu est ma langue naturelle, celle dans laquelle je prie D., celle aussi dans laquelle j'insulte ce chauffard imprudent au feu rouge. Le légumier, ou encore l'automobiliste cherchant son chemin m'interpellent "mon frère…". C'est vrai, je suis leur frère. La Bible, ce n'est pas seulement mon histoire, c'est aussi ma géographie: Le roi Saul a cherché les ânesses de son père sur la départementale 443. Jonas, le prophète, a pris la fuite par le port de Jaffa a quelque pas du restaurant de Margareth Tayar. C'est sur l'une des terrasses de Jérusalem (qui appartient à un oligarque russe) que le roi David espionnait Bat Sheva. 

Je suis sioniste.

La première fois que j'ai vu mon fils en uniforme de Tsahal, j'ai explosé en sanglots. Depuis au moins 20 ans, je ne rate plus les célébrations de l'Indépendance. Et si mon plasma est coréen, il a appris à vibrer pour la « nivheret » (la sélection israélienne de football). 

.Je suis sioniste.

En 1982, on m'a tiré dessus au Liban. Une roquette m'a raté de quelques mètres à Kyriat Shmone. Des Scuds sont tombés à coté de chez moi pendant la guerre du Golfe. J'étais à Sderot lorsque la sirène "Tseva Adom" a retenti. Des terroristes kamikazes ont explosés non loin de la maison de mes parents. Mes enfants ont connus l'abri avant même qu'ils ne puissent prononcer leur nom, blottis dans les bras de leur grand-mère venue de Pologne pour échapper à la mort. Et malgré tout, j'éprouve un profond sentiment de chance de vivre ici, je ne me sens vraiment bien dans aucun autre endroit.

Je suis sioniste.

Je crois au principe que tout citoyen vivant en Israël doit servir son pays, payer ses impôts, voter et connaitre au moins une chanson de Shalom Hanokh…

Je pense que l'Etat d'Israël n'est pas seulement un pays mais une idée, un concept. J'ai foi en trois nouveaux commandements gravés sur le mur du musée du mémorial de l'Holocauste à Washington: « …tu ne pacteras pas avec le mal, tu ne te défileras pas, tu ne te porteras plus en victime…".

Je suis sioniste.

J'ai contemplé la chapelle Sixtine au Vatican, j'ai même acheté des souvenirs devant Notre-Dame à Paris. J'ai contemplé en extase Bouddha au palais du roi à Bangkok. Mais Tel Aviv reste la ville la plus amusante, la Mer Rouge plus bleue, les tunnels derrière le Kotel plus émouvants. C'est vrai, je ne suis pas objectif. Mais je ne suis pas non plus objectif vis-à-vis de ma femme et mes enfants.


Je suis sioniste.

Je suis un homme moderne qui vit pleinement son passé. Je fais partie d'un peuple qui compte: Moise, Jésus, Maimonide, Freud, Marx, Einstein, Woody Allen, Bobby Fisher, Bob Dylan, Franz Kafka, Herzl et Ben Gurion. Je fais partie d'une toute petite minorité oppressée depuis la nuit des temps et qui a pourtant influencé l'humanité plus que n'importe quel autre peuple au monde. Pendant que les autres ont investis toute leur énergie dans le feu et le sang, nous avons eu l'intelligence d'investir dans l'intelligence.

Je suis sioniste.

Je regarde autour de moi et je suis fier. Je vis mieux qu'1 milliard d'indous, 1.3 milliard de chinois, que toute l'Afrique réunie, 250 millions d'indonésiens, que les thaïlandais, les philippins, les russes, que les ukrainiens, et que tout le monde musulman (sauf peut-être le Sultan de Brunei). Je vis dans un pays ou les frontières sont quasiment fermées, sans aucune ressource énergétique. Et pourtant, les feux aux intersections fonctionnent sans arrêt, les ordinateurs sont connectés à Internet à haut débit, et si je t'oublie, O Jérusalem, que ma main droite se dessèche…

Je suis sioniste.

Le sionisme m'est naturel comme il m'est naturel d'être fils, papa ou mari. Certains se disent représentants du vrai sionisme, ils me font bien rire. Le sionisme ne se mesure pas à la taille de ta kippa, du quartier dans lequel tu vis ou encore pour quel parti tu votes. Mon sionisme, il est né bien avant moi, quelque part au cœur des rues enneigées de Budapest. Il a pris racine la ou mon père était occupé à comprendre pourquoi le monde lui en voulait tellement.


Je suis sioniste.

Je compatis a la mort de chaque victime innocente car moi aussi je fus jadis une victime innocente. Je n'ai aucune envie ou volonté d'adopter les principes moraux de mes ennemis. Je ne veux pas leur ressembler. Je ne pointe jamais mon glaive, je le tiens tout simplement près de moi au cas où….

Je suis sioniste.

Je ne porte pas simplement l'héritage de mes pères, je suis responsable du devenir de mes enfants.
Nos pères ont créés ce pays dans des circonstances quasi impossibles pourtant ils ne se sont pas contentés de survivre. 
Ils ont fondés un pays basé sur des valeurs humaines et morales. Ils étaient prêts à mourir pour elles. Moi, je m'efforce de vivre pour celles-ci

 

Erdogan affirme qu'un 'Cerveau' complote contre la Turquie

Un  'documentaire' antisémite avance que les Juifs sont des 'cerveaux' depuis 3500 ans : Ssource : MEMRI

Depuis octobre 2014, le président turc Recep Tayyip Erdogan fait régulièrement référence au concept de 'Cerveau' (ust akil, « intellect supérieur » en turc) qui, selon lui, complote contre la Turquie. Ce concept a été repris avec enthousiasme par les médias turcs pro-AKP.

erdogan

Le discours d'Erdogan du 12 décembre 2014, qui s'est focalisé sur l'idée du « cerveau », a inspiré la production d'un 'documentaire' de deux heures par l'une des principales chaînes télévisées turques, la chaîne A Haber pro AKP.

Le film, intitulé 'Le cerveau', a été diffusé pour la première fois le 15 mars 2015 et a été rediffusé à de nombreuses reprises depuis lors ; en outre, les médias islamistes turcs pro-AKP le diffusent sur leurs sites Internet.

Selon ce film, la « domination du monde » par les Juifs a débuté il y a 3500 ans, à l'époque de Moïse. Le film présente les trois figures juives historiques qui auraient façonné la soif de pouvoir chez les Juifs :
le philosophe et sage de la Torah de l'Espagne médiévale Moïse Maïmonide, Charles Darwin (qui n'était en réalité pas juif) et le philosophe américain d'origine allemande Leo Strauss. Résumé du film :

Erdogan : Le cerveau – "Vous savez de qui il s'agit"

« Le Cerveau » débute par des images de l'Etoile de David et de répliques du Temple de Jérusalem, suivies d'un extrait du discours du président Erdogan, tenu le 12 décembre 2014, dans lequel il déclare : « Je souligne ceci : ne pensez pas qu'il s'agit d'opérations qui me visent personnellement. Ne pensez pas que ces opérations [1] sont dirigées contre notre gouvernement ou contre un parti politique. Mes amis, la cible de ces opérations et de ces initiatives est la Turquie, l'existence de la Turquie, son unité, sa paix et sa stabilité. Elles sont dirigées tout particulièrement contre l'économie et l'indépendance de la Turquie. Comme je l'ai dit auparavant, derrière tout cela se trouve un Cerveau, qui fait à présent partie de notre débat national. Certains me demandent : « Qui est ce cerveau?" ; je leur réponds : « A vous de le trouver. Et vous savez de qui il s'agit, vous savez qui c'est ».


« Nous devons chercher le Cerveau à Jérusalem, où vivent les Enfants d'Israël »

Le narrateur explique alors : « Le cerveau, dont les racines remontent à des milliers d'années, domine le monde, y met le feu, le détruit et l'affame, suscite des guerres, organise des révolutions et des coups d'État, crée des États au sein des États. Cet 'intellect' n'est pas seulement une malédiction pour la Turquie, mais pour le monde entier. Qui est ce cerveau ? La réponse est cachée à l'intérieur de vérités et de faits avérés, qui ne pourront jamais être qualifiés de théories de complots
Cette histoire commence en des temps très anciens, il y a 3500 ans, lorsque Moïse conduisait son peuple hors d'Egypte, vers Jérusalem. Le seul guide qu'il avait alors, c'était les Dix Commandements. Ceux-ci étaient abrités dans une Arche en bois, qui a été ensuite amenée au Temple de Salomon.
Il ne s'agit pas de mythes, mais de faits bien réels. Et nous devons chercher le cerveau à Jérusalem, où habitent les enfants d'Israël.
»

Lorsqu'ils détruisent le monde, les Juifs cherchent en fait l'Arche d'Alliance Le professeur d'histoire politique pro-AKP Ramazan Kurtoglu affirme dans ce film que, lorsqu'ils détruisent le monde entier, les Juifs sont à la recherche de l'Arche d'Alliance qu'ils ont perdue. Il relie la guerre en Irak aux aspirations juives de retrouver l'Arche, et soutient que la première chose que les Américains ont faite en entrant en Irak a été de se rendre à Abou Ghraib, qui était alors un musée et pas une prison, pour se saisir des anciennes tablettes en pierre et des papyrus antiques.

La foi juive est une philosophie politique, pas une religion. Maïmonide avait formulé un 'Nouvel ordre mondial… dominé par les Enfants d'Israël'

Le narrateur du film affirme que la foi juive est une philosophie politique plus qu'une religion, et il mentionne les trois figures que « les Juifs suivent », à savoir le Rabbin Ben-Maïmon (Maïmonide), considéré comme le plus grand commentateur de la Bible, qui vivait au Moyen-Age et qui, selon lui, pensait que « les Juifs sont les Maîtres, et tous les autres peuples doivent être leurs esclaves ». Le deuxième, Charles Darwin, est « un Juif [sic], un biologiste et un scientifique qui est l'architecte de la théorie de l'évolution. Le troisième est un Juif allemand, Leo Strauss, le père du néo-conservatisme américain ».

Le professeur Kurtoglu affirme que « Maïmonide avait entrevu un nouvel ordre mondial qui serait dominé par les Enfants d'Israël, le peuple élu par Dieu ».

Les Juifs utilisent la théorie de Darwin pour affirmer que Dieu les a créés – mais que les autres hommes descendent du singe

Un autre universitaire pro-AKP qui apparaît dans le film, Ebubekir Sofuoglu, affirme que les Juifs pensent être les descendants d'Isaac, se considèrent comme les maîtres, et pensent que « nous tous », descendants d'Ishmaël, avons été créés pour les servir. Sofuoglu affirme aussi que les Juifs ont utilisé la théorie du « Juif » Darwin pour répandre leur croyance religieuse, selon laquelle Dieu aurait créé les Juifs, alors que tous les autres hommes descendraient du singe.

Pour des journalistes islamistes et des représentants officiels de l'AKP, le « Cerveau » veut éliminer la Turquie et son gouvernement<

Toujours dans ce film, des journalistes et des écrivains des médias islamistes pro-AKP, parmi lesquels Yousouf Kaplan, Hasan Karakaya, Aydin Unal, Alper Tan, le professeur Hayrettin Karaman, Avni Ozgurel et d'autres, ainsi que des représentants du gouvernement (AKP), sont filmés s'exprimant sur le « Cerveau » – qu'ils identifient comme « les Juifs » ou « les États-Unis » (ces derniers étant, selon le film, dominés par les Juifs). Ils leur reprochent la destruction de l'Empire ottoman et les coups d'Etat en Turquie moderne, destinés à chasser les dirigeants et les partis islamistes.

Certains de ces journalistes et officiels dépeignent les États-Unis comme une entité sioniste, alors que d'autres présentent les États-Unis comme un pays contrôlé par le lobby du « cerveau ».

Le conseiller du Premier ministre Ahmet Davutoglu affirme dans le film que ce que fait Erdogan est de porter à l'attention du peuple toute l'histoire, pour lui permettre de voir les choses globalement. Erdogan, affirme-t-il, souhaite replacer les événements (les « opérations » mentionnées dans son discours de décembre 2014) dans leur contexte – et les envisage comme des tentatives du « Cerveau » pour éliminer la Turquie et son gouvernement.

Notes:
[1] Par « ces opérations », Erdogan fait référence à l'octroi d'une aide occidentale aux Kurdes de Kobani en Syrie, en octobre 2014, malgré les objections de la Turquie ; aux manifestations de masse de Gezi en 2013 ; aux accusations de corruption portées contre le gouvernement AKP en décembre 2013, et aux activités de son ancien allié et actuel ennemi, le mouvement islamique Fathullah Gulen.

Voir aussi


 

 

Loirenseignement : on a vérifié le « vrai/faux » du gouvernement

Le Monde.fr | 14.04.2015 à 15h38 • Mis à jour le 15.04.2015 à 09h43 | Par 
Logo du 'vrai/faux' du gouvernement

L'examen du projet de loi sur le renseignement a débuté lundi 13 avril à l'Assemblée. Rarement un texte n'aura été l'objet d'autant de critiques de la part de la société civile. A la tribune du Palais-Bourbon, le premier ministre, Manuel Valls, a eu l'air agacé par la récurrence de certaines critiques, « dont certaines confinent à la caricature », selon ses dires.

Prenant exemple sur les pratiques de vérification factuelle qui prennent de l'ampleur dans les médias, le service de communication du gouvernement a publié sur son site une liste d'arguments vrais et faux pour tenter de distinguer « l'info de l'intox ». Problème : il se prend parfois les pieds dans le tapis. Vérification de la vérification.

1. « Le projet de loi offre des moyens supplémentaires aux services de renseignement »

Le gouvernement dit « VRAI »

Nous disons PLUTÔT VRAI 

C'est un argument martelé par le gouvernement : ce texte permet d'adapter les techniques et le cadre légal au XXIe siècle. La dernière grande loi sur le renseignement datait de 1991, une époque où le Web, les téléphones portables et les réseaux sociaux n'existaient pas.

Ce que le gouvernement omet de dire (même s'il le reconnaît dans le point n°10), c'est que de l'aveu même de ses partisans, cette loi ne fait que légaliser des pratiques existantes à propos desquelles la loi était muette et qui étaient, pour une grande partie, illégales.

2. « Le gouvernement met en place une surveillance massive des données sur Internet » 

Le gouvernement dit « FAUX »

Nous disons VRAI

Le gouvernement n'a de cesse de le répéter : l'article du projet de loi qui prévoit la mise en place, sur les réseaux des fournisseurs d'accès à Internet, d'algorithmes destinés à analyser le trafic Internet des Français pour détecter des comportements terroristes, ne constitue pas de surveillance de masse.

Cinq arguments sont avancés :

1/ Le gouvernement explique que lorsque l'algorithme détectera un terroriste en puissance, les services seront avertis et toute surveillance plus poussée sera individualisée et soumise à autorisation.

C'est vrai, mais c'est oublier un peu vite que pour réaliser cela, toutes les données qui transitent par la boîte noire vont être analysées par un algorithme secret. L'argument selon lequel « la surveillance n'intervient pas tant qu'elle n'est effectuée que par des machines » rappelle la défense de la NSA américaine, dont la plupart des programmes de surveillance de masse fonctionnent ainsi.

2/ Le gouvernement insiste sur le fait que le contenu de la discussion ne pourra pas être intercepté – ce qui est rigoureusement exact, l'algorithme n'analysera que ce que l'on appelle les métadonnées (durée de la communication, lieu, interlocuteurs, etc.) – et semble penser que cela rend la surveillance moins intrusive. C'est faux : les chercheurs martèlent depuis des années que ces métadonnées permettent de dépeindre avec bien plus d'exactitude la vie d'un individu que de simples écoutes téléphoniques.

Les chercheurs ne sont pas les seuls à être conscients de la valeur des métadonnées. Le coordonnateur du renseignement, Alain Zabulon, expliquait lors d'une récente audition à l'Assemblée que « dans le monde d'aujourd'hui, il est aussi important de savoir qui parle avec qui, que ce qui s'est dit ».

3/ Même si le périmètre exact de ces « boîtes noires » est flou, difficile de ne pas qualifier de « massif » un dispositif analysant l'intégralité des données transitant sur les réseaux des fournisseurs d'accès à Internet en France.

4/ Le gouvernement assure dans son « Vrai/Faux » que l'anonymat des utilisateurs sera préservé. La CNIL a déjà eu l'occasion de noter le paradoxe de données anonymes permettant de découvrir l'identité d'une personne lorsqu'un risque de terrorisme est détecté.

5/ Enfin, le gouvernement explique que l'algorithme sera contrôlé par la CNCTR, la commission de contrôle créée par la loi. C'est aussi exact, mais à ce stade de l'examen de la loi, il n'est pas certain qu'elle dispose des moyens financiers et surtout techniques pour mener diligemment l'examen d'un algorithme informatique, par nature extrêmement technique.

3. « Le gouvernement met en place un dispositif massif d'interception des conversations privées »

Le gouvernement dit « FAUX »

Nous disons PLUTÔT FAUX

Le gouvernement explique qu'aucun programme d'écoutes massives des conversations n'est prévu par la loi. C'est exact. Il fait référence à l'IMSI-catcher, cet engin permettant de localiser des téléphones et, le cas échéant, d'écouter leurs conversations.

>> Lire : Que sont les IMSI-catchers, ces valises qui espionnent les téléphones portables ? 

L'utilisation par les services de cet appareil (et de tout autre permettant de faire peu ou prou la même chose) est prévue par la loi renseignement. En l'état actuel du texte, l'écoute des conversations ne pourra se faire qu'à des fins de prévention du terrorisme et sera individuellement autorisée par le premier ministre. Rien de massif donc.

En revanche tous les passants innocents dont le téléphone se situera à proximité de cette fausse antenne-relais verront automatiquement certaines de leurs données (numéro de téléphone, détail des appels) aspirées par l'IMSI-catcher. Les services auront l'obligation de détruire ces données inutiles à l'enquête.

4. « La commission de contrôle sera indépendante et disposera des moyens suffisants pour assurer sa mission »

Le gouvernement dit « VRAI »

Nous disons TROP TÔT POUR L'AFFIRMER

Le gouvernement se félicite de la composition, des moyens et du fonctionnement de la commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR), qui contrôlera les demandes de surveillance des services et que crée le projet de loi.

Le gouvernement oublie quelques éléments : s'il se félicite de la composition de la CNCTR (qui comportera magistrats, députés et un expert), il oublie que cette composition a de grandes chances d'être modifiée par les députés. Et pour le moment, se féliciter des moyens alloués à la CNCTR, qui lui seront alloués par une future loi de finance et au sujet desquels la loi sur le renseignement est muette, relève de l'incantation. Enfin, le gouvernement ne dit pas que le premier ministre, clé de voûte du dispositif, pourra passer outre les avis de cette commission dont les avis demeurent consultatifs.

5. « Le juge sera absent de la procédure de contrôle »

Le gouvernement dit « FAUX »

Nous disons PLUTÔT FAUX

Dans son « Vrai/Faux », le gouvernement explique que le juge a été introduit par le projet de loi. C'est exact : pour la première fois, tout citoyen pourra saisir le Conseil d'Etat, via la CNCTR, s'il estime faire l'objet d'une surveillance illégale.

Un droit de recours qui semble plutôt théorique à ce jour, puisque la surveillance est par nature secrète et que ni la commission ni le Conseil d'Etat ne pourront informer le citoyen s'il a fait ou non l'objet de surveillance.

 

 

6. Le champ des finalités justifiant le recours aux techniques de renseignement est trop large

 Le gouvernement dit « FAUX »

Nous disons PLUTÔT VRAI

Le gouvernement fait ici référence aux sept finalités, énumérées dans le premier article de la loi, qui limitent les raisons pour lesquelles les services de renseignement pourront réclamer une surveillance.

Certaines pourraient permettre de ratisser large comme « les intérêts majeurs de la politique étrangère », « les intérêts économiques industriels et scientifiques majeurs de la France » ou « la prévention des atteintes à la forme républicaine des institutions ». En séance, de nombreux députés ont essayé de restreindre ces finalités, craignant qu'elles ne permettent la surveillance de journalistes ou de manifestants. 

7.  « Les procédures d'urgence sont indispensables »

 Le gouvernement dit « VRAI »

Nous disons VRAI

Le gouvernement justifie dans son « Vrai/Faux » l'existence de procédure d'urgence, par exemple lors d'une menace imminente. Le texte de loi prévoit actuellement une seule forme d'urgence, mais le gouvernement estime qu'il est nécessaire d'en introduire deux, notamment lorsque la CNCTR ne peut pas être réunie à temps. 

8. Les services de renseignement pourront agir sans autorisation

 Le gouvernement dit « FAUX »

Nous disons PLUTÔT VRAI

Le gouvernement explique dans son « Vrai/Faux » que toute action des agents de renseignement sera soumise à la validation du pouvoir politique accompagnée d'un avis de la commission. C'est vrai, mais il oublie un point du projet de loi, les « mesures de surveillance internationale ». Ces dernières prévoient que la commission n'intervienne plus lorsqu'un des deux maillons d'une communication se situe à l'étranger.

Conçue sur mesure pour la DGSE, le service de renseignement extérieur français, afin qu'elle puisse mener une surveillance informatique depuis le sol français, cette mesure est censée cesser lorsque des Français sur le territoire national sont l'objet d'une surveillance. Problème : selon l'ARCEP, le gendarme des télécoms, il est très compliqué de savoir avec certitude si une connexion est « française » ou non. Par ailleurs comme le rappelle le site NextInpact, le gouvernement souligne lui-même que les agents pourront se défaire de l'autorisation en cas d'urgence. 

9. « Certaines professions bénéficieront d'un statut protecteur »

Le gouvernement dit « VRAI »

Nous disons PLUTÔT VRAI

Les journalistes, les avocats et les parlementaires devraient être protégés par le projet de loi. Pour le moment, les modalités de cette protection ne sont pas complètement définies.

En commission des lois, les députés ont interdit au service d'utiliser les procédures d'urgence pour surveiller ces professions. Le gouvernement a introduit un amendement en séance public pour que la surveillance de telles professions ne puisse intervenir que sur une décision motivée du premier ministre  – alors que les surveillances « classiques » peuvent se passer de motivation. 

10.  « La loi actuelle protège mieux les libertés individuelles »

Le gouvernement dit « FAUX »

Nous disons CE N'EST PAS LA QUESTION

Le gouvernement rappelle que les activités des services de renseignement sont principalement régulés par deux lois : celle de 1991 sur les écoutes et celle de 2013 sur les interceptions de métadonnées, sur Internet notamment. Toutes les mesures intrusives menées par les espions français et que légalise la loi sont aujourd'hui… interdites par loi.

La loi permettra effectivement de mettre un peu d'ordre dans ces mesures illégales devenues légales. Mais le gouvernement ne dit mot, ici, des dispositifs de surveillance massive des métadonnées ou sur les finalités élargies introduites par ce nouveau texte. En clair, dire « nous légalisons des pratiques illégales » ne fait pas « mieux » progresser les libertés.

 11. La procédure accélérée nuit à la transparence de l'examen du projet de loi

Le gouvernement dit « FAUX »

Nous disons CE N'EST PAS LA QUESTION

Le gouvernement assure que la procédure accélérée ne nuit pas à la transparence du débat, ce qui est tout à fait exact : certaines auditions en commission étaient ouvertes au public, la loi fait l'objet d'un débat public, d'une étude d'impact…

Ce n'est de toute façon pas ce que reprochent les opposants, notamment les députés. Ces derniers déplorent le calendrier (le texte a été déposé en pleine campagne électorale pour les départementales) et le temps de débat réduit, conséquence logique de la procédure accélérée qui limite la navette parlementaire.

De nombreux opposants ont également remarqué le paradoxe d'un texte que le gouvernement présente à la fois comme étant le fruit d'un travail de longue haleine et comme un texte urgent répondant à de nouvelles menaces récentes.


En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/04/14/loi-renseignement-on-a-verifie-le-vrai-faux-du-gouvernement_4615597_4355770.html#BsFJlEhKegO1fQaS.99