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  • Un socialiste à l'assaut de la Maison Blanche (Bernie Sanders)   Le Monde diplomatique  (Bhaskar Sunkara)
  • Présidentielle américaine: qui est Ted Cruz, le rival de Donald Trump?   BFM TV
  • Le Pen et Trump: «Des phénomènes identiques» Conférence de Presse d'Anne Hidalgo
  • Cinq raisons pour les quelles Trump va gagner    Michael Moore
  • Climat, Clinton, torture... Donald Trump, l'homme qui change (beaucoup) d'avis  France Info
 

 

Un socialiste à l'assaut de la Maison Blanche

Les primaires pour l'élection présidentielle américaine de novembre 2016 débuteront le 1er février. Côté démocrate, Mme Hillary Clinton est donnée favorite, mais son adversaire socialiste Bernie Sanders a réalisé une percée remarquée au cours des derniers mois. S'il suscite l'opposition des médias et de l'establishment de Washington, ses idées ont su catalyser une part du mécontentement populaire.

par Bhaskar Sunkara  Jack Balas. – « Updraft » (Courant d'air ascendant), 2013

Pour les électeurs de gauche aux Etats-Unis, le parcours de M. Bernie Sanders est éminemment familier. Le sénateur du Vermont et candidat aux primaires du Parti démocrate — dont il n'est pas membre — pour l'élection présidentielle de novembre 2016 a surgi dans la sphère publique de la même façon que la plupart des progressistes de son pays : par l'intermédiaire d'organisations moribondes, vivotant en marge de la vie politique américaine.

Né à Brooklyn en 1941 de parents juifs immigrés de Pologne, M. Sanders est à l'université lorsqu'il rejoint la Ligue des jeunes socialistes (Young People's Socialist League, YPSL), la section estudiantine du Parti socialiste d'Amérique. Au cours des années suivantes, tandis que la YPSL s'effondre sous le poids de ses divisions, il se jette à corps perdu dans les combats de son époque : lutte pour les droits civiques, contre la guerre du Vietnam, etc. Puis il s'investit dans le Parti de l'union et de la liberté, une petite formation implantée dans l'Etat montagneux du Vermont, où il brigue à plusieurs reprises, sans succès, les postes de sénateur et de gouverneur.

A la fin des années 1970, il se met en congé de la politique et s'engage dans des projets d'éducation populaire. Puis, en 1979, il enregistre pour le compte du label Folkway Records les discours de celui qui fut cinq fois candidat du Parti socialiste d'Amérique à l'élection présidentielle, Eugene V. Debs. Il donne ainsi une seconde jeunesse à des déclarations telles que « Je ne suis pas un soldat capitaliste, je suis un révolutionnaire prolétarien » ou « Je suis opposé à toutes les guerres à l'exception d'une seule ». Des professions de foi à contre-courant dans un pays qui se prépare à embrasser la contre-révolution reaganienne.

Deux ans plus tard, pourtant, à la surprise générale, M. Sanders parvient à se faire élire maire de Burlington, la plus grande ville du Vermont ; un coup d'éclat salué par The Vermont Vanguard Press,l'hebdomadaire local, qui proclame dans une édition spéciale la « république populaire de Burlington ». Le nouveau maire accroche au mur de son bureau un portrait de Debs. Réélu à trois reprises à la tête de la commune, il s'enhardit et réussit en 1990 à s'imposer comme élu indépendant à la Chambre des représentants. Il conservera son siège jusqu'en 2006, année de son élection comme sénateur du Vermont. Le portrait de Debs orne à présent son bureau du Capitole, à Washington.

Fédérer des forces dispersées

En tant qu'indépendant, M. Sanders n'a pas hésité à se porter candidat contre le Parti démocrate. Sa vision du socialisme évoque toutefois davantage l'ancien premier ministre suédois (1969-1976 puis 1982-1986) Olof Palme que son mentor, le pro-bolchevique Debs. Il aime à mettre en regard les réussites de l'Etat-providence suédois avec les inégalités qui divisent la société américaine, en insistant toujours sur la pauvreté infantile et l'absence de couverture santé performante et abordable.

Dans sa bouche, le terme « socialisme » permet surtout de transmettre la longue et riche histoire du camp progressiste aux Etats-Unis, largement passée sous silence par les discours officiels. Dans les faits, sa ligne politique en tant que sénateur du Vermont suit de près celle de l'aile gauche du Parti démocrate. Comme le clamait le 22 mai 2005 M. Howard Dean, alors chef du comité national du Parti démocrate, dans l'émission « Meet the Press », « c'est simplement un démocrate progressiste. La réalité, c'est que Bernie Sanders vote 98 % du temps avec les démocrates ».

Le seul membre indépendant du Congrès n'est donc pas un partisan de la révolution, ni même un radical de la trempe de M. Jeremy Corbyn au Royaume-Uni (1). Son combat porte sur la redistribution des richesses, non sur leur propriété ou leur contrôle. Dans un discours récent, il a ainsi rappelé qu'il ne croyait pas à la « propriété publique des moyens de production (2) ». Il n'en demeure pas moins que son engagement progressiste se démarque clairement de la position propatronale de son adversaire Hillary Clinton.

Tout oppose la chef de file démocrate et son rival socialiste. Ce n'est pas seulement une affaire de style, même si le langage précautionneux de l'une, dont chaque mot paraît avoir été soupesé par ses conseillers en communication, contraste avec le verbe sans fioritures de l'autre. Ce n'est pas davantage une question de parcours, même si, à l'époque où M. Sanders militait pour les droits civiques — c'était en 1964 —, Mme Clinton soutenait le candidat républicain ultraconservateur Barry Goldwater. La différence fondamentale tient à la substance même de leurs visions politiques. Mme Clinton, qui en 2003 a voté « oui » à la guerre en Irak, signale parfois à son public qu'elle « représentait Wall Street » lorsqu'elle était sénatrice de New York. Son concurrent, farouche militant pacifiste, appelle de ses vœux une « révolution politique » ; par quoi il entend non la construction d'une société socialiste, mais l'implication du peuple dans la vie démocratique du pays, un peu à la manière de la « révolution citoyenne » invoquée en France par M. Jean-Luc Mélenchon.

Qu'un socialiste puisse être populaire dans l'Amérique du XXIe siècle stupéfie les observateurs. L'existence de personnalités politiques ancrées à gauche n'est pas une anomalie en Europe, mais c'en est une aux Etats-Unis, qui n'ont jamais abrité un parti populaire de masse susceptible d'arriver au pouvoir et d'instaurer un régime redistributif de grande ampleur. Durant la majeure partie du XXe siècle, nombre de militants démocrates ont pourtant continué à bâtir les prémices d'un tel système. Syndicats ouvriers, organisations pour les droits civiques, associations : les forces sociales qui se sont investies dans ce projet n'ont pas disparu. Cependant, comme elles n'exercent aucun contrôle sur un parti fondamentalement voué à la défense des intérêts du capital, elles se retrouvent écartées du débat public, bien souvent sans opposer de résistance. Alors que l'abîme qui les sépare des notables du parti se creuse chaque jour davantage, il n'est pas si étonnant que la parole d'un Bernie Sanders suscite un intérêt croissant.

Les positions idéologiques de Mme Clinton reposent largement sur la tradition de la « troisième voie » établie par les Nouveaux Démocrates. Ces derniers s'étaient formés à la fin des années 1980 sous les auspices du défunt Conseil de direction démocrate (Democratic Leadership Council, DLC). Leur plate-forme, conçue pour répondre au conservatisme triomphant de l'ère reaganienne, postulait que le déclin des mouvements sociaux avait sonné le glas d'une politique de justice fiscale et qu'il convenait de se rallier au principe d'un Etat allégé, centré sur l'aide aux entreprises plutôt que sur la protection des citoyens, auxquels on se bornerait à concéder quelques miettes symboliques.

Tout au long des années 1990, le couple formé par le président William Clinton et son épouse a puissamment contribué à l'accomplissement de cette mue idéologique. C'est M. Clinton, et non Ronald Reagan, qui a proclamé la « fin de l'Etat-providence tel que nous le connaissons ». Celle qui était alors première dame — et avocate — n'a pas mégoté son appui aux réformes inspirées par les Nouveaux Démocrates, comme la loi de 1996 qui a amputé les aides sociales des plus pauvres (3). M. Barack Obama a eu beau promettre le changement lorsqu'il l'a affrontée lors des primaires du parti, en 2008, sa politique à la Maison Blanche a assez peu dérogé au programme de l'ancien DLC — si l'on excepte la réforme, inaboutie, de l'assurance-maladie. Sa volonté permanente de compromis avec les milieux d'affaires a déçu une partie de la base démocrate.

Plusieurs mouvements de gauche ont tenté ces dernières années de subvertir la ligne présidentielle, surtout au lendemain de la crise de 2008. Surgissement d'Occupy Wall Street, grève des enseignants de Chicago, mobilisation des travailleurs de la restauration rapide, protestations de rue contre les violences policières, débats publics sur les inégalités de revenus : moins remarquées par les médias que les rodomontades du Tea Party ou les délires de M. Donald Trump, toutes ces éruptions sociales suggèrent que la gauche américaine, réputée à l'agonie, pourrait être en voie de réémergence.

M. Sanders a lui-même décrit sa candidature comme une tentative de consolider et d'organiser cette gauche dispersée qui peine à se faire entendre : « Si je me présente, c'est pour contribuer à former une coalition qui peut l'emporter, qui peut transformer la politique (4). »Nul ne saurait prédire les effets à long terme de sa campagne ; mais, six mois après son entrée en lice, il semble bien avoir touché une corde sensible dans le pays. Certains de ses meetings attirent plusieurs dizaines de milliers de personnes. Distancé d'une dizaine de points dans l'Iowa, il ferait la course en tête dans le New Hampshire, où doit se dérouler la deuxième primaire démocrate. Plus surprenant encore, le candidat socialiste a réussi sa levée de fonds — une condition sine qua non pour surnager dans la vie politique américaine : il avait réuni, à la mi-décembre, 41,5 millions de dollars auprès de 681 000 donateurs. Sa progression a poussé Mme Clinton à infléchir certaines de ses positions : en octobre, elle a par exemple annoncé son opposition au projet de grand marché transatlantique, qu'elle soutenait auparavant.

Les obstacles qui se dressent devant M. Sanders n'en restent pas moins considérables, pour ne pas dire infranchissables. Dans la plupart des Etats traditionnellement favorables aux démocrates, les électeurs considèrent que ses chances de l'emporter ne valent pas celles de Mme Clinton — même si certains sondages l'ont donné gagnant face à un candidat républicain. En outre, il ne peut compter sur le soutien d'aucun des « super-délégués », ces notables et élus ou anciens élus qui représentent à eux seuls un cinquième des délégués d'une convention démocrate. Même les figures les plus progressistes du parti, comme Mme Elizabeth Warren, M. Jesse Jackson ou M. Bill de Blasio, se sont abstenues de lui accorder publiquement leur onction.

Pour corser encore le tableau, et fournir un indice de l'état actuel du mouvement syndical aux Etats-Unis, les organisations de travailleurs ne se bousculent pas non plus pour appuyer M. Sanders. En novembre, le puissant Syndicat international des employés des services (SEIU), qui représente deux millions de salariés, a pris fait et cause pour Mme Clinton, malgré de vifs débats internes. Deux mois plus tôt, la Fédération américaine des enseignants (AFT) avait fait de même. Mme Clinton peut d'ores et déjà se prévaloir du soutien d'organisations comptant 9,5 millions de syndiqués, soit les deux tiers de leur nombre total (5).

L'épouvantail Donald Trump

Certes, il y a des exceptions notables : National Nurses United, principal syndicat d'infirmières et infirmiers avec 180 000 adhérents, le Syndicat américain des postiers (APWU), qui en compte 200 000, ou celui des Travailleurs de la communication (CWA, 700 000 membres) se sont tous trois rangés derrière M. Sanders. Mais les grandes centrales jugent plus prudent de miser sur la favorite. Il en va de même pour une bonne partie des réseaux associatifs et communautaires — en particulier les pasteurs noirs, très écoutés dans leurs paroisses, peu enclins à prendre des risques.

Mme Clinton n'a donc pas trop de souci à se faire. Outre sa forte notoriété, elle profite des succès tonitruants de M. Trump, qui incitent de nombreux Américains à se porter sur la candidate apparemment la plus sérieuse et la plus rassurante. Les Nouveaux Démocrates ont toujours su maintenir leur domination en se présentant comme le moindre mal...

La campagne de M. Sanders ne vise ni à transformer le Parti démocrate de l'intérieur, comme espéraient le faire Eugene Mc Carthy en 1968 ou George Mc Govern en 1972, ni à construire une force de gauche comparable à la « coalition arc-en-ciel » qui avait émergé dans les années 1980 autour de la candidature de M. Jesse Jackson. Mais elle offre à des millions de laissés-pour-compte une occasion d'élever la voix et d'exiger autre chose qu'une politique de collusion avec Wall Street. Voilà pourquoi le candidat socialiste titille l'oreille des électeurs : il réhabilite l'idée selon laquelle l'Etat peut venir en aide aux défavorisés, pour peu qu'il s'appuie sur des mouvements sociaux capables d'instaurer un rapport de forces avec le pouvoir de l'argent.

Bien qu'il n'ait cessé d'augmenter au cours des derniers mois, le nombre de militants investis dans la campagne du candidat socialiste ne dépasse pas quelques milliers. Sur une population de 325 millions de personnes, c'est peu. Mais peut-être n'en faut-il pas plus pour instiller des idées de gauche dans le débat public et donner des arguments à ceux qui sentent confusément que la « classe des milliardaires », comme l'appelle M. Sanders, n'est pas étrangère à leurs malheurs.

Etant donné la nature et l'histoire du Parti démocrate, participer à ses primaires est une stratégie assurément osée. Mais le sénateur indépendant du Vermont n'a pas grand-chose à perdre et beaucoup à gagner ; à commencer par la naissance d'un nouveau public que n'effarouche plus le redoutable mot « socialisme ».

(1) Lire Alex Nunns, « Jeremy Corbyn, l'homme à abattre », Le Monde diplomatique,octobre 2015.
        (2) Discours à l'université Georgetown, Washington, DC, 19 novembre 2015.
       (3) Lire Loïc Wacquant, « Quand le président Clinton "réforme" la pauvreté », Le Monde diplomatique, septembre 1996.
      (4) « Bernie Sanders is thinking about running for president », The Nation, New York, 18 mars 2014.
       (5) Brian Mahoney et Marianne Levine, « SEIU endorses Clinton », Politico.com, 17 novembre 2015.

Bhaskar Sunkara  Fondateur et directeur de la publication de la revue Jacobin (New York).

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Présidentielle américaine: qui est Ted Cruz, le rival de Donald Trump?

 26/01/2016 à 17h28 Mis à jour le 26/02/2016 à 11h30
 
Ted Cruz, le rival de Donald Trump dans la course à l'investiture républicaine. - Scott Olson - Getty Images North America - AFP

Adrienne  SIGEL   Journaliste 
http://www.bfmtv.com/international/presidentielle-americaine-qui-est-ted-cruz-le-rival-de-donald-trump-946539.html

PORTRAIT – En deuxième position dans les sondages, il est désormais le principal challenger de Donald Trump dans la course à l'investiture républicaine en vue de la présidentielle américaine. Très conservateur, le sénateur du Texas pourrait bien faire de l'ombre au magnat de l'immobilier, alors que les primaires sont sur le point de commencer outre-Atlantique.

Peut-il faire vaciller l'inébranlable Donald Trump ? Candidat à l'investiture républicaine dans la course à la Maison Blanche, le sénateur du Texas Ted Cruz s'est hissé à la deuxième place des sondages ces dernières semaines, devenant un adversaire de poids pour le favori Donald Trump, alors que les menaces que pouvaient représenter Ben Carson et Marco Rubio se sont dissipées. Selon plusieurs sondages, Ted Cruz talonnerait le milliardaire dans l'Iowa, où le premier caucus des primaires doit se tenir le 1er février.

Cruz-Trump, même combat

Né au Canada d'un père cubain et d'une mère américaine, devenu Texan lorsqu'il avait 4 ans, Ted Cruz, aujourd'hui 45 ans, est diplômé de Princeton et Harvard, et avocat de formation. Elu au Sénat en 2012 après avoir reçu entre autres le soutien de l'ancienne gouverneur d'Alaska Sarah Palin - laquelle vient de rallier Trump pour la présidentielle, il se place du côté de l'aile très conservatrice du parti républicain, et est un défenseur convaincu des thèses du Tea Party.

En termes d'idées, Ted Cruz et son grand rival Donald Trump jouent sur le même terrain. Les causes que l'élu texan a pu défendre tout au long de sa carrière, comme la peine de mort, le droit au port d'armes ("Vous ne vous débarrassez pas des voyous en vous débarrassant de nos armes. Vous vous débarrassez des voyous en utilisant nos armes", a-t-il déclaré en décembre), la lutte contre l'avortement, mais aussi son opposition à l'accord avec l'Iran et au mariage homosexuel, en font d'ailleurs le candidat le plus à droite de cette primaire républicaine. Et en matière d'immigration, Cruz est favorable à l'interdiction d'accès à la citoyenneté aux migrants sans papiers.

Sur ces mêmes thèmes, Donald Trump a viré à droite pour sa campagne. Mais si les deux leaders de la course apparaissent comme deux figures de l'anti-establishment, Ted Cruz part avec un avantage de taille: à la différence du milliardaire, qui n'a jamais exercé de mandat politique, il témoigne d'une vraie expérience, qui pourrait faire basculer la donne en sa faveur lors des primaires.

Envolée dans les sondages

Ted Cruz a été le premier républicain à officialiser sa candidature, en mars 2015. Mais il n'a véritablement émergé dans les sondages qu'en décembre, jusqu'à devenir aujourd'hui le principal challenger de Donald Trump. Le dernier sondage CNN réalisé auprès des républicains ayant l'intention de participer au vote de l'Iowa, où le premier caucus des primaires doit se tenir le 1er février, donne 37% des voix au milliardaire contre 26% à Ted Cruz, suivi de Marco Rubio à 14%, avec une marge d'erreur de 6 points. Et selon une autre étude, publiée par CBS News le 24 janvier, Ted Cruz talonnerait le magnat de l'immobilier dans l'Iowa, avec 34% des voix contre 39 pour Trump.

Pour plusieurs observateurs, Ted Cruz pourrait marquer des points auprès de l'électorat religieux, et notamment évangélique, une frange de la population que Donald Trump ne parvient pas à séduire, et qui s'était révélée cruciale lors des scrutins de 2012 et 2008 dans l'Iowa. Lors d'un long meeting à Waterloo, dans l'Iowa, le 23 janvier, devant des milliers de personnes dont de nombreux conservateurs religieux, le sénateur du Texas a d'ailleurs reçu le soutien de l'animateur de télévision conservateur Glenn Beck, qui a livré une vision apocalyptique de l'avenir de l'Amérique en cas d'élection d'un républicain trop modéré ou d'un faux conservateur.

La nouvelle cible de Trump

Les deux hommes entretenaient depuis le début de la campagne une rivalité cordiale. De tous les candidats républicains, Ted Cruz est celui qui a le plus ménagé Donald Trump, alors même que tout le parti tombait sur l'homme d'affaires pour ses sorties anti-musulmans et ses autres outrances. En retour, le milliardaire avait dit, lors d'un débat en décembre, que le sénateur texan avait "un tempérament merveilleux".

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Mais ce temps est bel et bien révolu. Agacé par son ascension fulgurante dans les sondages, l'homme d'affaires new-yorkais est récemment entré dans une guerre ouverte contre le sénateur du Texas. Après l'avoir traité de "fou"en décembre, Donald Trump a ressorti un vieux dossier des tiroirs, début janvier: la naissance de Ted Cruz au Canada, et son éventuelle inéligibilité à la présidence des Etats-Unis. Ted Cruz, dont la mère est née aux Etats-Unis, et qui a abandonné sa nationalité canadienne en 2014, a choisi de répondre à cette pique avec ironie, en moquant l'état de panique de son adversaire à l'approche des primaires, qui le pousserait à faire n'importe quoi.

Il en fallait plus pour décourager Donald Trump. Alors que la campagne bat son plein dans l'Iowa, celui-ci vient de livrer une nouvelle attaque, à travers un spot télévisé qui vise directement son rival, et dans lequel il l'accuse d'être pro-immigration.

Ted Cruz, qui jusqu'ici se gardait de toute critique trop virulente à l'encontre du milliardaire dans l'espoir de récupérer ses voix, vient lui aussi de sortir sa première publicité anti-Trump, où il évoque une affaire d'expropriation datant des années 1990 à Atlantic City. Affaire dans laquelle le New-Yorkais, qui avait voulu construire un parking à limousines près de son casino, était responsable. "Trump ne changera pas le système. Il incarne ce qui ne va pas dans le système", conclut le spot. Un avant-goût de la bataille de l'Iowa, qui se jouera le 1er février. 

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Etats-Unis/France

18 novembre 2016 22:11; Act: 19.11.2016 12:46 

Le Pen et Trump: «Des phénomènes identiques»

La maire de Paris Anne Hidalgo trouve des analogies inquiétantes entre l'élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis et Marine Le Pen, qui domine les sondages en France.


Le président élu des Etats-Unis Donald Trump et la présidente du Front national, Marine Le Pen, sont portés par des «phénomènes identiques», a estimé vendredi la maire de Paris Anne Hidalgo en visite à Washington, qualifiant de «mauvaise nouvelle» l'élection du populiste.

L'édile a reçu la veille dans la capitale américaine le prix de la «diplomate verte de l'année», décerné par le magazine Foreign Policy, récompensant son action écologique et climatique.

Se poser des questions

«Le fait que (Marine Le Pen) soit déjà si bien placée dans les sondages, c'est qu'il y a des phénomènes identiques qui sont à l'oeuvre», a confié Anne Hidalgo à une poignée de journalistes, en référence à l'élection surprise du républicain Donald Trump.

«On doit se poser des questions sur nos démocraties, sur comment se font les opinions. Je vois ces populismes monter, c'est si facile d'actionner l'angoisse, la peur (...), c'est très très inquiétant», a-t-elle ajouté, insistant sur la nécessité de «porter un message qui soit audible par ceux qui ont besoin de protection» pour faire barrage à l'extrême droite française.

Une mauvaise nouvelle

A la différence des Etats-Unis, a toutefois jugé la maire de Paris, le système électoral français, notamment avec le scrutin à deux tours, apporte «des éléments de protection».

L'élection du milliardaire «est une mauvaise nouvelle car on n'a pas besoin de se remettre dans des discussions du siècle dernier», juge Anne Hidalgo, en référence au scepticisme affiché de Donald Trump sur le changement climatique, question qu'elle a érigée en priorité de son mandat.

Une présidence Trump n'aura toutefois pas d'incidence décisive sur l'accord-climat approuvé en 2015 à Paris, pense-t-elle, principale crainte environnementale liée à son élection.

Déclarations inquiétantes

«Même si M. Trump se mettait à déclarer tous les matins son scepticisme (...), ça n'arrêtera pas la dynamique» car «les pays ne peuvent pas sortir de cet accord n'importe comment.»

Quand bien même ses déclarations sont «inquiétantes» car «les Etats-Unis sont un acteur crucial», le magnat de l'immobilier devra se montrer «pragmatique», considère Mme Hidalgo.

Un mur tout autour du pays?

«Le réalisme des marchés et du secteur privé l'emportera», d'autant que les acteurs qui doivent traduire l'accord dans les faits «ont déjà dépassé le discours de (Donald) Trump depuis longtemps».

Au-delà du climat, c'est sur le plan des valeurs qu'Anne Hidalgo déplore une présidence Trump: «Il veut faire quoi ? Un mur tout autour du pays?», demande-t-elle. «Ce n'est pas le destin des Etats-Unis de construire des murs.»

 

 

Cinq raisons pour lesquelles Trump va gagner

 

26/07/2016     par
Michael Moore
   Réalisateur de documentaires

Chers amis, chères amies,

Je suis désolé d'être le porteur de mauvaises nouvelles, mais je crois avoir été assez clair l'été dernier lorsque j'ai affirmé que Donald Trump serait le candidat républicain à la présidence des États-Unis. Cette fois, j'ai des nouvelles encore pires à vous annoncer: Donald J. Trump va remporter l'élection du mois de novembre.

Ce clown à temps partiel et sociopathe à temps plein va devenir notre prochain président. Le président Trump. Allez, dites-le tous en chœur, car il faudra bien vous y habituer au cours des quatre prochaines années: "PRÉSIDENT TRUMP!"

Jamais de toute ma vie n'ai-je autant voulu me tromper.

Je vous observe attentivement en ce moment. Vous agitez la tête en disant: "Non Mike, ça n'arrivera pas!". Malheureusement, vous vivez dans une bulle. Ou plutôt dans une grande caisse de résonance capable de vous convaincre, vous et vos amis, que les Américains n'éliront pas cet idiot de Trump. Vous alternez entre la consternation et la tentation de tourner au ridicule son plus récent commentaire, lorsque ce n'est pas son attitude narcissique.

Par la suite, vous écoutez Hillary et envisagez la possibilité que nous ayons pour la première fois une femme à la présidence. Une personne respectée à travers le monde, qui aime les enfants et poursuivra les politiques entreprises par Obama. Après tout, n'est-ce pas ce que nous voulons? La même chose pour quatre ans de plus?

Il est temps de sortir de votre bulle pour faire face à la réalité. Vous aurez beau vous consoler avec des statistiques (77 % de l'électorat est composé de femmes, de personnes de couleur et d'adultes de moins de 35 ans, et Trump ne remportera la majorité d'aucun de ces groupes), ou faire appel à la logique (les gens ne peuvent en aucun cas voter pour un bouffon qui va à l'encontre de leurs propres intérêts), ça ne restera qu'un moyen de vous protéger d'un traumatisme. C'est comme lorsque vous entendez un bruit d'arme à feu et pensez qu'un pneu a éclaté ou que quelqu'un joue avec des pétards. Ce comportement me rappelle aussi les premières manchettes publiées le 11 septembre, annonçant qu'un petit avion a heurté accidentellement le World Trade Center.

"Des millions de gens seront tentés de devenir marionnettistes et de choisir Trump dans le seul but de brouiller les cartes et voir ce qui arrivera."

Nous avons besoin de nouvelles encourageantes parce que le monde actuel est un tas de merde, parce qu'il est pénible de survivre d'un chèque de paie à l'autre, et parce que notre quota de mauvaises nouvelles est atteint. C'est la raison pour laquelle notre état mental passe au neutre lorsqu'une nouvelle menace fait son apparition.

C'est la raison pour laquelle les personnes renversées par un camion à Nice ont passé les dernières secondes de leur vie à tenter d'alerter son conducteur: "Attention, il y a des gens sur le trottoir!"

Eh bien, mes amis, la situation n'a rien d'un accident. Si vous croyez encore qu'Hillary Clinton va vaincre Trump avec des faits et des arguments logiques, c'est que vous avez complètement manqué la dernière année, durant laquelle 16 candidats républicains ont utilisé cette méthode (et plusieurs autres méthodes moins civilisées) dans 56 élections primaires sans réussir à arrêter le mastodonte. Le même scénario est en voie de se répéter l'automne prochain. La seule manière de trouver une solution à ce problème est d'admettre qu'il existe en premier lieu.

Comprenez-moi bien, j'entretiens de grands espoirs pour ce pays. Des choses ont changé pour le mieux. La gauche a remporté les grandes batailles culturelles. Les gay et lesbiennes peuvent se marier. La majorité des Américains expriment un point de vue libéral dans presque tous les sondages. Les femmes méritent l'égalité salariale? Positif. L'avortement doit être permis? Positif. Il faut des lois environnementales plus sévères? Positif. Un meilleur contrôle des armes à feu? Positif. Légaliser la marijuana? Positif. Le socialiste qui a remporté l'investiture démocrate dans 22 États cette année est une autre preuve que notre société s'est profondément transformée. À mon avis, il n'y a aucun doute qu'Hillary remporterait l'élection haut la main si les jeunes pouvaient voter avec leur console X-box ou Playstation.

Hélas, ce n'est pas comme ça que notre système fonctionne. Les gens doivent quitter leur domicile et faire la file pour voter. S'ils habitent dans un quartier pauvre à dominante noire ou hispanique, la file sera plus longue et tout sera fait pour les empêcher de déposer leur bulletin dans l'urne. Avec pour résultat que le taux de participation dépasse rarement 50 % dans la plupart des élections. Tout le problème est là. Au mois de novembre, qui pourra compter sur les électeurs les plus motivés et inspirés? Qui pourra compter sur des sympathisants en liesse, capables de se lever à 5 heures du matin pour s'assurer que tous les Tom, Dick et Harry (et Bob, et Joe, et Billy Bob et Billy Joe) ont bel et bien voté? Vous connaissez déjà la réponse. Ne vous méprenez pas: aucune campagne publicitaire en faveur d'Hillary, aucune phrase-choc dans un débat télévisé et aucune défection des électeurs libertariens ne pourra arrêter le train en marche.

Voici 5 raisons pour lesquelles Trump va gagner :

1. Le poids électoral du Midwest, ou le Brexit de la Ceinture de rouille

Je crois que Trump va porter une attention particulière aux États "bleus" de la région des Grands Lacs, c'est-à-dire le Michigan, l'Ohio, la Pennsylvanie et le Wisconsin. Ces quatre États traditionnellement démocrates ont chacun élu un gouverneur républicain depuis 2010, et seule la Pennsylvanie a opté pour un démocrate depuis ce temps. Lors de l'élection primaire du mois de mars, plus de résidents du Michigan se sont déplacés pour choisir un candidat républicain (1,32 million) qu'un candidat démocrate (1,19 million).

Dans les plus récents sondages, Trump devance Clinton en Pennsylvanie. Et comment se fait-il qu'il soit à égalité avec Clinton en Ohio, après tant d'extravagances et de déclarations à l'emporte-pièce? C'est sans doute parce qu'il a affirmé (avec raison) qu'Hillary a contribué à détruire la base industrielle de la région en appuyant l'ALÉNA. Trump ne manquera pas d'exploiter ce filon, puisque Clinton appuie également le PTP et de nombreuses autres mesures qui ont provoqué la ruine de ces quatre États.

Durant la primaire du Michigan, Trump a posé devant une usine de Ford et menacé d'imposer un tarif douanier de 35 % sur toutes les voitures fabriquées au Mexique dans le cas où Ford y déménagerait ses activités. Ce discours a plu aux électeurs de la classe ouvrière. Et lorsque Trump a menacé de contraindre Apple à fabriquer ses iPhone aux États-Unis plutôt qu'en Chine, leur cœur a basculé et Trump a remporté une victoire qui aurait dû échoir au gouverneur de l'Ohio John Kasich.

L'arc qui va de Green Bay à Pittsburgh est l'équivalent du centre de l'Angleterre. Ce paysage déprimant d'usines en décrépitude et de villes en sursis est peuplé de travailleurs et de chômeurs qui faisaient autrefois partie de la classe moyenne. Aigris et en colère, ces gens se sont fait duper par la théorie des effets de retombées de l'ère Reagan. Ils ont ensuite été abandonnés par les politiciens démocrates qui, malgré leurs beaux discours, fricotent avec des lobbyistes de Goldman Sachs prêts à leur écrire un beau gros chèque.

Voilà donc comment le scénario du Brexit est en train de se reproduire. Le charlatan Elmer Gantry se pose en Boris Johnson, faisant tout pour convaincre les masses que l'heure de la revanche a sonné. L'outsider va faire un grand ménage! Vous n'avez pas besoin de l'aimer ni d'être d'accord avec lui, car il sera le cocktail molotov que vous tirerez au beau milieu de tous ces bâtards qui vous ont escroqué! Vous devez envoyer un message clair, et Trump sera votre messager!

Passons maintenant aux calculs mathématiques. En 2012, Mitt Romney a perdu l'élection présidentielle par une marge de 64 voix du Collège électoral. Or, la personne qui remportera le scrutin populaire au Michigan, en Ohio, en Pennsylvanie et au Wisconsin récoltera exactement 64 voix. Outre les États traditionnellement républicains, qui s'étendent de l'Idaho à la Géorgie, tout ce dont Trump aura besoin pour se hisser au sommet ce sont les quatre États du Rust Belt. Oubliez la Floride, le Colorado ou la Virginie. Il n'en a même pas besoin.

"Cela dit, notre plus grand problème n'est pas Trump mais bien Hillary. Elle est très impopulaire. Près de 70 % des électeurs la considèrent comme malhonnête ou peu fiable."

2. Le dernier tour de piste des Hommes blancs en colère

Nos 240 ans de domination masculine risquent de se terminer. Une femme risque de prendre le pouvoir! Comment en est-on arrivés là, sous notre propre règne? Nous avons ignoré de trop nombreux avertissements. Ce traître féministe qu'était Richard Nixon nous a imposé le Titre IX, qui interdit toute discrimination sur la base du genre dans les programmes éducatifs publics. Les filles se sont mises à pratiquer des sports. Nous les avons laissées piloter des avions de ligne et puis, sans crier gare, Beyoncé a envahi le terrain du Super Bowl avec son armée de femmes noires afin de décréter la fin de notre règne!

Cette incursion dans l'esprit des mâles blancs en danger évoque leur crainte du changement. Ce monstre, cette "féminazie" qui - comme le disait si bien Trump - "saigne des yeux et de partout où elle peut saigner" a réussi à s'imposer. Après avoir passé huit ans à nous faire donner des ordres par un homme noir, il faudrait maintenant qu'une femme nous mène par le bout du nez? Et après? Il y aura un couple gay à la Maison-Blanche pour les huit années suivantes? Des transgenres? Vous voyez bien où tout cela mène. Bientôt, les animaux auront les mêmes droits que les humains et le pays sera dirigé par un hamster. Assez, c'est assez!

3. Hillary est un problème en elle-même

Pouvons-nous parler en toute franchise? En premier lieu, je dois avouer que j'aime bien Hillary Clinton. Je crois qu'elle est la cible de critiques non méritées. Mais après son vote en faveur de la guerre en Irak, j'ai promis de ne plus jamais voter pour elle. Je suis contraint de briser cette promesse aujourd'hui pour éviter qu'un proto-fasciste ne devienne notre commandant en chef. Je crois malheureusement qu'Hillary Clinton va nous entraîner dans d'autres aventures militaires, car elle est un "faucon" perché à droite d'Obama. Mais peut-on confier le bouton de nos bombes nucléaires à Trump le psychopathe? Poser la question, c'est y répondre.

Cela dit, notre plus grand problème n'est pas Trump mais bien Hillary. Elle est très impopulaire. Près de 70 % des électeurs la considèrent comme malhonnête ou peu fiable. Elle représente la vieille manière de faire de la politique, c'est-à-dire l'art de raconter n'importe quoi pour se faire élire, sans égard à quelque principe que ce soit. Elle a lutté contre le mariage gay à une certaine époque, pour maintenant célébrer elle-même de tels mariages. Ses plus farouches détractrices sont les jeunes femmes. C'est injuste, dans la mesure où Hillary et d'autres politiciennes de sa génération ont dû lutter pour que les filles d'aujourd'hui ne soient plus encouragées à se taire et rester à la maison par les Barbara Bush de ce monde. Mais que voulez-vous, les jeunes n'aiment pas Hillary.

Pas une journée ne passe sans que des milléniaux me disent qu'ils ne l'appuieront pas. Je conviens qu'aucun démocrate ou indépendant ne sera enthousiaste à l'idée de voter pour elle le 8 novembre. La vague suscitée par l'élection d'Obama et la candidature de Sanders ne reviendra pas. Mais au final, l'élection repose sur les gens qui sortent de chez eux pour aller voter, et Trump dispose d'un net avantage à cet effet.

"Les jeunes n'ont aucune tolérance pour les discours qui sonnent faux. Dans leur esprit, revenir aux années Bush-Clinton est un peu l'équivalent d'utiliser MySpace et d'avoir un téléphone cellulaire gros comme le bras."

4. Les partisans désabusés de Bernie Sanders

Ne vous inquiétez pas des partisans de Sanders qui ne voteront pas pour Hillary Clinton. Le fait est que nous serons nombreux à voter pour elle! Les sondages indiquent que les partisans de Sanders qui prévoient de voter pour Hillary sont déjà plus nombreux que les partisans d'Hillary ayant reporté leur vote sur Obama en 2008. Le problème n'est pas là. Si une alarme doit sonner, c'est à cause du "vote déprimé". En d'autres termes, le partisan moyen de Sanders qui fait l'effort d'aller voter ne fera pas l'effort de convaincre cinq autres personnes d'en faire de même. Il ne fera pas 10 heures de bénévolat chaque mois, et n'expliquera pas sur un ton enjoué pourquoi il votera pour Hillary.

Les jeunes n'ont aucune tolérance pour les discours qui sonnent faux. Dans leur esprit, revenir aux années Bush-Clinton est un peu l'équivalent d'utiliser MySpace et d'avoir un téléphone cellulaire gros comme le bras.

Les jeunes ne voteront pas davantage pour Trump. Certains voteront pour un candidat indépendant, mais la plupart choisiront tout simplement de rester à la maison. Hillary doit leur donner une bonne raison de bouger. Malheureusement, je ne crois pas que son choix de colistier soit de nature à convaincre les milléniaux. Un ticket de deux femmes aurait été beaucoup plus audacieux qu'un gars blanc, âgé, centriste et sans saveur. Mais Hillary a misé sur la prudence, et ce n'est qu'un exemple parmi d'autres de sa capacité à s'aliéner les jeunes.

5. L'effet Jesse Ventura

Pour conclure, ne sous-estimez pas la capacité des gens à se conduire comme des anarchistes malicieux lorsqu'ils se retrouvent seuls dans l'isoloir. Dans notre société, l'isoloir est l'un des derniers endroits dépourvus de caméras de sécurité, de micros, d'enfants, d'épouse, de patron et de policiers! Vous pouvez y rester aussi longtemps que vous le souhaitez, et personne ne peut vous obliger à y faire quoi que ce soit.

Vous pouvez choisir un parti politique, ou écrire Mickey Mouse et Donald Duck sur votre bulletin de vote. C'est pour cette raison que des millions d'Américains en colère seront tentés de voter pour Trump. Ils ne le feront pas parce qu'ils apprécient le personnage ou adhèrent à ses idées, mais tout simplement parce qu'ils le peuvent. Des millions de gens seront tentés de devenir marionnettistes et de choisir Trump dans le seul but de brouiller les cartes et voir ce qui arrivera.

Vous souvenez-vous de 1998, année où un lutteur professionnel est devenu gouverneur du Minnesota? Le Minnesota est l'un des États les plus intelligents du pays, et ses citoyens ont un sens de l'humour assez particulier. Ils n'ont pas élu Jesse Ventura parce qu'ils étaient stupides et croyaient que cet homme était un intellectuel destiné aux plus hautes fonctions politiques. Ils l'ont fait parce qu'ils le pouvaient. Élire Ventura a été leur manière de se moquer d'un système malade. La même chose risque de se produire avec Trump.

Un homme m'a interpellé la semaine dernière, lorsque je rentrais à l'hôtel après avoir participé à une émission spéciale de Bill Maher diffusée sur HBO à l'occasion de la convention républicaine: "Mike, nous devons voter pour Trump. Nous DEVONS faire bouger les choses!" C'était là l'essentiel de sa réflexion.

Faire bouger les choses. Le président Trump sera l'homme de la situation, et une grande partie de l'électorat souhaite être aux premières loges pour assister au spectacle.

La semaine prochaine, je vous parlerai du talon d'Achille de Donald Trump et des stratégies que nous pouvons employer pour lui faire perdre l'élection.

Cordialement,

Michael Moore

Ce billet de blog a initialement été publié sur The Huffington Post et traduit de l'anglais par Pierre-Etienne Paradis.

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Climat, Clinton, torture... Donald Trump, l'homme qui change (beaucoup) d'avis

source : France info
par Marie-Adélaïde Scigacz France Télévisions Mis à jour le 23/11/2016 | 20:47


Le président-élu des Etats-Unis, Donald Trump, dans le hall des locaux du "New York Times", mercredi 23 novembre 2016. (SPENCER PLATT / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

Les électeurs de Donald Trump risquent d'être déçus. Depuis son élection, le 8 novembre 2016, le président élu des Etats-Unis n'a eu de cesse de revenir sur quelques-unes de ses promesses de campagne. Mercredi 23 novembre, celui qui fut un candidat ouvertement climatosceptique (convaincu que l'homme ne joue pas un rôle majeur dans l'accélération du réchauffement de la planète) a notamment adouci sa position sur le sujet. 

Et ce n'est pas la première fois que Donald Trump président-élu s'éloigne du discours prôné par le Donald Trump candidat.  

Sur l'accord de Paris sur le climat : il garde l'esprit ouvert 

Ce qu'il disait : "Je vais annuler l'accord de Paris sur le climat. Cet accord donne à des bureaucrates étrangers le contrôle sur la façon et la quantité d'énergie que nous pouvons consommer dans notre pays. Pas question !" Le 26 mai 2016.

Ce qu'il dit aujourd'hui : "Je regarde ça de très près. Je reste ouvert sur cette question (...). Le 23 novembre 2016

Ce qu'il faut comprendre : Attention, Donald Trump ne s'est pas transformé en Nicolas Hulot. Il s'est d'ailleurs empressé de nommer un climatosceptique proche des milieux pétroliers, Myron Ebell, à la tête de l'Agence de protection de l'environnement. Toutefois, il n'est plus aussi catégorique sur sa volonté de sortir de l'accord de Paris, une démarche qui pourrait prendre jusqu'à quatre ans (soit une mise en œuvre à la fin de son mandat). En revanche, si, comme il l'a prévu, il veut  annuler les restrictions sur le charbon, le gaz et le pétrole de schiste, les Etats-Unis ne pourrait pas atteindre les objectifs prévus par ledit accord. 

Sur le rôle de l'homme dans le réchauffement climatique : "Il y a un lien"

Ce qu'il disait : "Le concept de réchauffement climatique a été inventé par et pour les Chinois afin de rendre l'industrie américaine non compétitive." Le 6 novembre 2012. 

Ce qu'il dit aujourd'hui : Il y a un lien [entre l'activité humaine et le changement climatique], il y a quelque chose, mais tout dépend dans quelle mesure." Le 23 novembre 2016.

Ce qu'il faut comprendre : C'est la première fois que Donald Trump concède un lien entre l'activité humaine et l'accélération du réchauffement climatique. Dès 2012, il avait déclaré qu'il s'agissait d'un "canular." En septembre 2015, alors qu'il courtisait les électeurs républicains dans le cadre des primaires, il avait répété : "Je ne crois pas au changement climatique. Ça a toujours été comme ça : le temps change, il y a des tempêtes, de la pluie et des belles journées."

Sur Hillary Clinton : "Je ne veux pas [lui] nuire"

Ce qu'il disait : "Si je gagne, je vais donner l'ordre à mon ministre de la Justice de nommer un procureur spécial pour faire la lumière sur votre situation, parce qu'il n'y a jamais eu autant de mensonges, autant de choses cachées." Le 10 octobre 2016.

Ce qu'il dit aujourd'hui : "Je ne veux pas nuire aux Clinton, vraiment pas. Cela a été dur pour elle, elle a beaucoup souffert, par bien des côtés. La campagne a été cruelle." "[Lancer une enquête n'est] pas quelque chose qui me tient à cœur (...)  [Et cela] diviserait énormément le pays."

Ce qu'il faut comprendre : C'est un vrai revirement de la part du président-élu qui avait fait campagne avec le slogan : "Enfermez-là !" Il estimait notamment qu'elle risquait la prison dans l'affaire des courriels. Hillary Clinton a d'ailleurs un temps fait l'objet d'une enquête dans ce dossier. Elle était accusée d'avoir partagé des informations secrètes via une boîte mail non sécurisée, et d'avoir donc mis en péril la sécurité nationale, selon Trump.  

Sur la torture : "Cela ne marche pas aussi bien que les gens le pensent" 

Ce qu'il disait : "Je pense que la simulation de noyade, c'est de la gnognotte par rapport à ce qu'ils nous font subir." Le 22 novembre 2015.

Ce qu'il dit aujourd'hui : Donald Trump rapporte les propos de James N. Mattis, ancien directeur d'Etat major américain : Il m'a dit : "[La torture] n'a jamais été utile. (...) Donnez-moi un paquet de cigarettes et quelques bières, et j'obtiendrai de meilleurs résultats.' Cette réponse m'a beaucoup impressionné. [La torture], cela ne marche pas aussi bien que les gens le pensent." Le 22 novembre 2016.

Ce qu'il faut comprendre : Depuis son élection, Donald Trump s'entretient avec nombre de personnalités politiques, mais aussi avec des conseillers militaires. Ainsi, il aurait pris conscience que son intention de rétablir la torture n'était pas pertinente en discutant avec un ancien directeur d'Etat major américain. Sans oublier qu'une telle mesure exposerait les Etats-Unis à des poursuites pour crimes de guerre, au regard du droit international, et notamment de la convention de Genève. 

Obamacare : "C'est quelque chose que nous allons tenter de garder"

Ce qu'il disait : "Nous allons abroger et remplacer l'Obamacare, qui tue des emplois. C'est un désastre complet." Le 23 juin 2016.

Ce qu'il dit aujourd'hui : "Obamacare sera soit amendée, soit abrogée, soit remplacée (...). "J'aime beaucoup [deux de ses dispositions]." Le 12 novembre 2016.

Ce qu'il faut comprendre : Le président américain élu Donald Trump gardera quelques éléments de la réforme de l'assurance-maladie Obamacare, mise en place par son prédécesseur. Il songe notamment à conserver deux aspects de l'Affordable Care Act, la réforme phare du président sortant Barack Obama : l'interdiction faite aux assureurs de refuser un patient en raison de son état de santé et la possibilité pour des parents de faire bénéficier plus longtemps leurs enfants de leur couverture santé. Lui qui avait pourtant tiré à boulets rouges sur cette réforme votée en 2010 a expliqué avoir infléchi sa position après sa rencontre à la Maison Blanche avec le président Obama, qui lui aurait suggéré de conserver ces dispositions.

Sur l'immigration : expulser "les criminels" 

Ce qu'il disait : "Nous avons au moins 11 millions de personnes dans ce pays qui sont arrivées illégalement. Elles vont partir." Le 26 février 2016.

Ce qu'il dit aujourd'hui : "Ce que nous allons faire, c'est prendre les gens qui sont des criminels et qui ont des casiers judiciaires, qui appartiennent à des gangs, qui sont des trafiquants de drogue. Nous avons beaucoup de ces gens, 2 millions, peut-être même 3. Eux vont partir ou être mis en prison (...) Une fois la frontière sécurisée, que la situation se sera normalisée, on prendra une décision en ce qui concerne le reste des clandestins qui sont des gens très bien."

Ce qu'il faut comprendre : Le candidat avait déjà revu à la baisse son engagement d'expulser la totalité des 11 millions d'immigrés sans papiers présents aux Etats-Unis. Fin août, il indiquait ne vouloir reconduire que les "mauvais". Autrement dit, les délinquants. A titre de comparaison, l'administration Obama a expulsé 2,5 millions de clandestins au cours de la période 2009-2015, dont 91% d'entre eux possédaient un casier judiciaire. 

Sur le mariage gay : "Ça ne me pose pas de problème"

Ce qu'il disait : "Si je suis élu, je vais nommer des juges à la Cour suprême qui pourraient bien changer ça. La Cour suprême n'aurait pas dû [légaliser le mariage entre couples de même sexe sur tout le territoire], mais laisser chaque Etat libre de l'autoriser ou non. Je serais très favorable à la nomination de juges pour abroger la loi." Le 31 janvier 2016.

Ce qu'il dit aujourd'hui : "Ça a été réglé, cette affaire s'est retrouvée devant la Cour suprême et maintenant, c'est la loi. Et ça ne me pose pas de problème." Le 13 novembre 2016.

Ce qu'il faut comprendre : Entouré de ses enfants et de sa femme, Melania, Donald Trump a soutenu, quelques jours après son élection, qu'il n'était plus de son ressort de légiférer sur le mariage entre homosexuels. En effet, même s'il nomme un juge conservateur à la Cour suprême, il est très improbable que la cour soit de nouveau appelé à trancher, explique la BBC. Ce qui n'empêche pas les associations LGBTQ de rester vigilantes. 

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Bibilographie

http://www.monde-diplomatique.fr/2016/01/SUNKARA/54471
Un socialiste à l'assaut de la maison blanche Bernie Sanders


Gérard Akoun sur JudaïqueFM
             Stupéfaits, comment ne pas l'être en apprenant, hier, au petit matin que le nouveau président des États-Unis s'appellerait Donald Trump alors que tous les sondages avaient donné Hillary Clinton gagnante, que la presse à de rares exceptions près, les milieux financiers, les milieux artistiques, les intellectuels la soutenaient .

Donald Trump président : un tremblement de terre géopolitique  Le Nouvel Observateur
            L'impensable – le cauchemar – devient donc réalité : le 20 janvier prochain, la première puissance militaire et économique de la planète sera dirigée par un président raciste, erratique et isolationniste. Un tremblement de terre géopolitique aux conséquences potentiellement dramatiques.

Entre Cruz et Tremp, lequel est le moins pire ? Franceinfo-géopolis
Ces jours-ci, la vie n'est pas facile pour un modéré républicain. Après avoir subi la chevauchée fantastique de Donald Trump, il faut tolérer l'alternative: Ted Cruz. Le sénateur ultraconservateur du Texas est tellement haï au Sénat que le sénateur Lindsey Graham, le porte-parole officieux de l'establishment, a déclaré: "Si vous assassiniez Ted Cruz au milieu du Sénat et que le procès avait lieu au Sénat, personne ne vous condamnerait."