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Vénézuela  Revue de Presse


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Nicolas Maduro à la recherche des pleins pouvoirs

L’Assemblée constituante qui doit être élue dimanche pour réformer la Constitution « serait un chèque en blanc pour l’exécutif », dénonce la procureure générale, Luisa Ortega.

Par Paulo A. Paranagua Publié le 28 juillet 2017 à 10h58 - Mis à jour le 05 août 2017 à 18h05 Le Monde

La confrontation politique au Venezuela atteint un palier dangereux, avec l’élection d’une Assemblée constituante, dimanche 30 juillet, selon un mode de scrutin controversé, destiné à conforter le président Nicolas Maduro au pouvoir.

Cette Assemblée, qui sera composée de 545 élus, sera chargée de modifier la Constitution promulguée par l’ancien président Hugo Chavez (1999-2013). Mercredi et jeudi, à l’appel de l’opposition et de plus de 350 syndicats, une grève générale a paralysé le pays.

La répression brutale des protestataires s’est soldée par sept morts, cinq jeunes hommes en province et deux adolescents dans des quartiers populaires de Caracas – Petare et El Paraiso –, tués par balles.

Venezuela : un candidat tué par balle

Un candidat à l’Assemblée constituante vénézuélienne, que les électeurs doivent désigner dimanche 30 juillet, a été assassiné par balle chez lui dans la nuit de samedi à dimanche, a annoncé le parquet.

« Un groupe a fait irruption » chez José Felix Pineda, un avocat de 39 ans et candidat chaviste à l’élection, à Ciudad Bolivar (sud-est), « et lui a tiré dessus à plusieurs reprises », a annoncé le ministère public vénézuélien, sans évoquer d’éventuels motifs.

Il s’agit du deuxième candidat assassiné. Le 10 juillet, José Luis Rivas a été abattu en pleine campagne électorale dans la ville de Maracay.

Mercredi, l’opposant Leopoldo Lopez, en résidence surveillée, a diffusé sa première déclaration publique, après avoir passé trois ans et demi dans une prison militaire. « Nous sommes face à une menace très claire représentée par Nicolas Maduro et ceux qui l’accompagnent sur le projet de Constituante, assure-t-il. Il vise le démantèlement de la République et de l’Etat démocratique, ainsi que l’assujettissement absolu du peuple vénézuélien. »

Scrutin boycotté par les opposants

Le rejet de l’Assemblée constituante n’est pas l’apanage des opposants. Des héritiers d’Hugo Chavez ont pris leurs distances avec son successeur, M. Maduro. « La Constituante serait un chèque en blanc pour que l’exécutif décide de tout » et puisse « se perpétuer au pouvoir », affirme la procureure générale de la République, Luisa Ortega, l’égérie des chavistes dissidents. L’Assemblée constituante remplacera ou purgera les institutions que le chef de l’Etat ne contrôle pas, comme le Parlement, où les opposants sont majoritaires, et le parquet.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi  Les Vénézuéliens s’exilent en masse vers la Colombie

A en croire Nicolas Maduro, la Constituante vise à « pacifier » le pays. Même s’il entretient le flou sur le contenu de la réforme, l’Assemblée aura les pleins pouvoirs pour refaire les institutions et la loi.

Le mode de scrutin lui assure un contrôle absolu. Il y a un vote par circonscription et un vote par catégorie socioprofessionnelle. Le nombre d’élus par municipalité favorise les petites localités, au détriment des villes, où les mécontents s’expriment davantage. Un même électeur a le droit de voter deux fois, sur son lieu de résidence et auprès de la corporation à laquelle il est rattaché. Ce dispositif est contraire au principe du suffrage universel, « une personne, une voix ». Les machines électroniques ne prévoient pas le vote blanc.

Le scrutin étant boycotté par les opposants, les quelque 6 000 candidats sont donc des inconditionnels du pouvoir. Ainsi, ­Valentin Santana, dirigeant du collectif La Piedrita, propose d’inscrire dans la nouvelle Constitution la « loyauté absolue à la révolution bolivarienne ».

« Le Parlement est séquestré »

Depuis début avril, les manifestations d’opposants et de mécontents se succèdent quasiment tous les jours, à Caracas et en province. On déplore déjà la mort de plus de 110 manifestants, la plupart par balles tirées par les gendarmes ou par les groupes ­paramilitaires du régime, les « collectifs ». Le Parlement a été, lui aussi, attaqué par un collectif, le 5 juillet.

« Le Parlement est séquestré, assure le député Rosmit Mantilla, de passage à Paris, après deux ans et demi en prison. Nous avons été privés de budget, de salaires, du droit de prendre l’avion pour rejoindre nos circonscriptions, nous n’avons ni lumière ni ­téléphone. Des élus ont eu leur passeport ­confisqué. Chaque fois que nous rejoignons le palais législatif, nous sommes menacés par les collectifs. Diosdado Cabello, l’ancien président chaviste du Parlement, a promis la prison à tous les députés après l’élection de la Constituante. » La Cour suprême, soumise à l’exécutif, déclare nulles et non avenues toutes les décisions des parlementaires.

Cependant, l’opposition a remporté une manche, le 16 juillet, en parvenant à organiser un référendum en deux semaines, sans moyens et sans l’appui des autorités électorales. Plus de 7,5 millions de Vénézuéliens ont participé au vote et exprimé leur rejet de la Constituante et du pouvoir. Cette participation massive met la barre très haut pour M. Maduro, qui peine à mobiliser ses partisans.

Recours aux tribunaux militaires

Le président oblige donc les employés des ministères, des administrations et des entreprises de l’Etat à battre le rappel, dimanche, sous peine de licenciement. Il utilise aussi le « carnet de la patrie », qui recense les bénéficiaires de programmes sociaux, pour les obliger à se rendre au bureau de vote.

Des diplomates occidentaux à Caracas estiment que le gouvernement peut compter sur 3 à 4 millions d’électeurs. La comparaison avec le référendum de l’opposition sera inévitable.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi  Au Venezuela : « C’est une ruine, c’est censé être un hôpital de l’Etat ? »

Le régime a recours aux tribunaux militaires pour les civils appréhendés pendant les manifestations, accusés de « trahison à la patrie ». Le même sort a été réservé à trois juges de la Cour suprême nommés par le Parlement le 21 juillet, conformément à ses attributions, pour remplacer les magistrats désignés à la va-vite à la fin de la législature précédente, qui n’avaient pas les compétences requises. M. Maduro a promis d’arrêter les trente-trois nouveaux juges nommés par les parlementaires. La Cour suprême a renchéri en menaçant de prison tous les avocats qui ne reconnaîtraient pas son autorité.

Les arguties juridiques alternent avec les rapports de force. Le vice-président du Parlement, l’opposant Freddy Guevara, justifie « l’escalade » de la rue, pour obliger le pouvoir à reculer. En même temps, ce député proche de Leopoldo Lopez espère que sera trouvée une « solution négociée » à la crise, mais il pose des conditions : la libération des prisonniers politiques, des élections libres sous surveillance internationale, le respect de la séparation des pouvoirs et des attributions du Parlement, de l’aide humanitaire.

« Décharges électriques »

La communauté internationale est à la manœuvre. A Caracas, l’ancien chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez ­Zapatero joue les intermédiaires entre les deux camps. De son côté, Washington a annoncé de nouvelles sanctions contre treize hauts fonctionnaires du régime vénézuélien.

Luis Almagro, secrétaire général de l’Organisation des Etats américains, a demandé à Luis Moreno Ocampo, ancien procureur de la Cour pénale internationale, d’examiner les violations des droits de l’homme commises au Venezuela, pour savoir si elles peuvent être caractérisées comme crimes contre l’humanité.

Parmi ces crimes imprescriptibles figure la torture. Le député Rosmit Mantilla raconte ce qu’il a subi, vu et entendu pendant son incarcération : « Les décharges électriques, les suspensions prolongées par les mains ou les pieds, les sodomies avec des bâtons, le chantage et les tortures psychologiques sont systématiques. Il s’agit d’une politique d’Etat. El Hélicoïde, le siège de la police politique à Caracas, est le plus grand centre de torture d’Amérique latine. »

Paulo A. Paranagua

  • L’opposition au régime de M. Maduro appelle à l’intensification des manifestations 

L’opposition vénézuélienne a appelé ses partisans à se mobiliser, dimanche 30 juillet, dans tout le pays contre l’élection d’une Assemblée constituante voulue par le président Nicolas Maduro, défiant ainsi l’interdiction de manifester décrétée par le gouvernement.

Les opposants au régime jugent ce scrutin « illégitime » ; ils accusent le chef de l’Etat de vouloir étendre ses pouvoirs et prolonger son mandat. ... « Ils ne seront pas tranquilles tant que le peuple n’aura pas la paix », a déclaré Freddy Guevara, le vice-président du Parlement, au cours d’une conférence de presse au nom de la Table de l’unité démocratique (MUD), la coalition de l’opposition.

Samedi, l’appel à la mobilisation a été faiblement suivi. La veille déjà, dans la foulée d’une grève générale de quarante-huit heures qui a conduit à de nouvelles violences faisant huit morts, peu de Vénézuéliens avaient osé défier les autorités.

Depuis Paris, la compagnie Air France a annoncé, samedi, la suspension de ses vols vers Caracas jusqu’à mardi 1er août en raison des tensions qui affecte le pays. « Des mesures commerciales exceptionnelles sont proposées à nos clients voyageant de et vers Caracas dans les prochains jours », a précisé Air France dans un communiqué. Plusieurs transporteurs aériens dont United, Air Canada et Lufthansa ont déjà suspendu leurs vols vers le Venezuela. Aux Etats-Unis, la compagnie Delta Airlines a indiqué qu’elle mettrait un terme mi-septembre à sa liaison hebdomadaire entre Atlanta et la capitale vénézuélienne.

Venezuela: un candidat à l'Assemblée constituante tué par balle

 30/07/2017 à 16h28 Mis à jour le 30/07/2017 à 16h30 Des activistes de l'opposition pendant une manifestation contre le président socialiste Nicolas Maduro, à Caracas au Venezuela le 28 juillet 2017. - Juan Barreto - AFP

L'homme a été tué par un groupe armé qui a fait irruption à son domicile. 

Un candidat à l'Assemblée constituante vénézuélienne a été assassiné par balle chez lui dans la nuit de samedi à dimanche, a annoncé le Parquet. Le vote pour cette Assemblée, projet contesté du président socialiste Nicolas Maduro, s'est ouvert ce matin. 

"Un groupe a fait irruption" chez José Felix Pineda, un avocat de 39 ans, à Ciudad Bolivar dans le sud-est du pays, "et lui a tiré dessus à plusieurs reprises", a indiqué le Ministère public vénézuélien sur Twitter, sans évoquer d'éventuels motifs.

Il s'agit du deuxième candidat assassiné. Le 10 juillet, José Luis Rivas a été abattu en pleine campagne électorale dans la ville de Maracay. 

Un scrutin boycotté par l'opposition

Le scrutin pour désigner les 545 membres de l'Assemblée constituante a débuté dimanche à 06h heure locale (12h à Paris) dans un climat tendu. Nicolas Maduro a été le premier à voter dans un bureau de l'ouest de Caracas, accompagné de son épouse Cilia Flores et de plusieurs dirigeants.

L'opposition, qui boycotte cette élection, a appelé à un rassemblement massif dimanche dans la capitale, ainsi qu'à dresser des barricades dans tout le pays bien que le gouvernement ait menacé de jusqu'à dix ans de prison ceux qui feraient obstacle au scrutin.

Nicolas Maduro et sa Constituante ont le soutien des pouvoirs judiciaire et militaire. Mais plus de 80% des Vénézuéliens désapprouvent sa gestion du pays et 72% son projet, selon l'institut de sondages Datanalisis.

 

 

 

Venezuela : la crise expliquée en 3 graphiques

Hyperinflation, effondrement de la production de pétrole, pénuries massives… le pays est en plein marasme économique.

Par Mathilde Damgé Publié le 28 janvier 2019 à 14h40 - Mis à jour le 28 janvier 2019 à 15h06. Le Monde

La crise s’intensifie au Venezuela : Juan Guaido, le président autoproclamé, a appelé, dimanche 27 janvier, à deux nouvelles manifestations, mercredi et samedi, pour faire basculer l’armée, principal soutien du président élu Nicolas Maduro. Une quinzaine d’Etats, au moins, ont déjà reconnu officiellement Juan Guaido, qui est à la tête du Parlement vénézuélien – dont quatorze sont membres du Groupe de Lima, une organisation créée en 2017 à l’initiative des Etats-Unis pour régler la crise vénézuélienne.

Cinq ans après l’arrivée de Nicolas Maduro, élu président en 2013 à la suite de la mort d’Hugo Chavez, la situation économique du pays est délétère. Trois graphiques permettent d’illustrer le marasme dans lequel est plongé l’ancien fleuron de l’Amérique latine, principale réserve pétrolière de la planète.

Flambée des prix

Concrètement, au Venezuela, une boîte d’œufs, un kilo de farine de maïs ou un rouleau de papier toilette coûtent près de la moitié du salaire minimum (soit environ 180 millions de bolivar). Ce revenu minimum, qui a été multiplié par 35 cet été pour tenter de compenser les hausses de prix, ne permet même pas de payer son déjeuner. Les Vénézuéliens ont des millions de bolivars dans les poches, mais ces millions ne valent rien.

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Il est hasardeux de convertir ces montants en euros ou en dollars dans un pays qui jongle entre trois taux de change différents, mais l’explosion de l’addition est instructive. L’agence financière Bloomberg a créé un indice spécifique s’appuyant sur le prix du café au lait servi à Caracas : ce dernier est témoin d’un taux d’inflation de plusieurs centaines de milliers de pourcents, ce chiffre pouvant doubler ou tripler d’un jour à l’autre.


Prix d'une tasse de café au lait à Caracas depuis un an (« Café Con Leche Index ») Bloomberg

Même les institutions internationales ont du mal à obtenir des chiffres fiables de la part du pays : le conseil exécutif du Fonds monétaire international (FMI) vient seulement d’obtenir les données économiques qu’il exigeait depuis des mois de Caracas et va se réunir prochainement pour tenter d’élaborer des solutions potentielles. Le taux d’inflation pour 2019 est attendu à 10 000 000 %.

Dépendance au pétrole

Malgré des réserves en pétrole les plus importantes de la planète, la production d’or noir s’est effondrée à son plus bas niveau depuis trente ans à cause du sous-investissement dans les infrastructures et de la corruption. Problème : le Venezuela est pieds et poings liés aux cours du baril, puisqu’il tire plus de 90 % de ses revenus du pétrole, dont les cours ont beaucoup baissé entre 2014 et 2016 sur les marchés financiers.

Autre problème, pour les observateurs : tout comme sur l’inflation, personne n’en sait beaucoup plus sur l’état de l’industrie pétrolière, dans la mesure où le pays communique des données à l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), mais très en retard et de façon parcellaire. Pour jauger les exportations d’or noir, les spécialistes ont pris l’habitude de comptabiliser les navires pétroliers quittant les eaux vénézuéliennes.

Par exemple, pour obtenir les données suivantes sur la production moyenne du pays, l’Agence d’information sur l’énergie (Energy Information Administration [EIA], qui dépend du gouvernement américain) se repose elle-même sur des données d’observateurs et des estimations.

Une production de pétrole presque divisée par deux en 20 ans   

Le premier décrochage de la production vénézuélienne, dans les années 2000, s'explique par les nouvelles mesures mises en place par Hugo Chavez dans l'industrie pétrolière et la grève qui s'ensuit. Le deuxième, plus récent, est lié aux sanctions du gouvernement américain et aux retraits successifs des opérateurs internationaux.

Pénuries massives et émigration

La situation d’hyperinflation, comparable aux épisodes vécus par l’Allemagne après la première guerre mondiale, ou par le Zimbabwe à la fin des années 2000, entraîne des pénuries massives en termes d’alimentation et de santé. Des produits de première nécessité sont devenus introuvables sur le territoire vénézuélien, comme le poulet, la viande, le riz, le sucre… mais aussi les médicaments.

En 2018, 88 % des médicaments et 79 % du matériel chirurgical étaient manquants, selon une étude publiée le 19 mars par le Parlement, contrôlé par l’opposition, et une ONG. Une forte hausse de cas de rougeole a été constatée (plus de 70 décès ont été déclarés l’an dernier) et accoucher est devenu un chemin de croix. En l’absence de matériel chirurgical ou d’anesthésiants, les femmes sont envoyées d’un établissement médical à un autre et un certain nombre d’entre elles finissent par accoucher dans la rue, selon des journalistes de l’AFP. Selon le ministère de la santé vénézuélien, la mortalité maternelle a augmenté de 65 % en 2016, et la mortalité infantile de 30 %.

Selon certaines estimations, 80 % des Vénézuéliens seraient dans le dénuement. Depuis trois ans, plusieurs millions de Vénézuéliens ont fui leur pays. En décembre 2018, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés a lancé son plan régional d’aide pour les réfugiés et les migrants, une première pour les Amériques.

 

 


 

 

Venezuela : choisir un camp, non merci !

Publié le 01/02/2019

Guy Konopnicki

Journaliste   chroniqueur à Marianne.

Né après, du côté de La Place de la Nation, sur la Ligne 9 du métro parisien, sensible Au chic ouvrier, ce qui n’interdit pas l’Eloge de la fourrure et moins encore celui de La France du Tiercé, Guy Konopnicki redoute Le silence de la ville, s’inquiète de La gauche en folie, assume La faute des juifs et avoue avoir un peu évolué depuis Le jour où De Gaulle est parti… Ces titres et quelques autres le définissent, romancier et journaliste, Konop dans la Série Noire et chroniqueur à Marianne

L'esprit de parti survit au parti.

Comme si le monde demeurait inchangé, depuis l'époque où l'on croyait, de part et d'autre, que la guerre froide opposait le camp du bien à celui du mal.

Ceux qui tenaient le communisme pour l'incarnation du bien devaient admettre le massacre de 4 000 insurgés à Budapest, l'écrasement du Printemps de Prague, la répression sanglante des grèves en Pologne, et pis encore.

De l'autre côté, au nom de la liberté protégée par les Etats-Unis, il était naturel de combattre le communisme en écrasant le Vietnam sous les bombes, en lâchant des escadrons de la mort dans toute l'Amérique latine, en soutenant au Chili le coup de force sanglant du général Pinochet, en appuyant les pires dictatures au Brésil, en Argentine, en Bolivie et ailleurs.

Nous avons pu croire, en 1989, que nous pouvions enfin nous libérer de cette hémiplégie morale. Il n'en est rien, nous voici, de nouveau, sommés de choisir un camp, expression d'autant plus malvenue que le mot renvoie à des établissements où nul n'a jamais séjourné par choix. Après des années d'un prétendu socialisme bolivarien, le Venezuela, ruiné, exsangue, voit s'affronter deux légitimités, celle du président Maduro et celle du président Guaido.

C'est peu dire que le régime fondé par Chavez et prolongé par Maduro est indéfendable !

Il est parvenu à ruiner l'industrie pétrolière, en licenciant les ingénieurs et les ouvriers qualifiés, pour les remplacer sur des critères politiques. Les raffineries ont fermé, comme les usines liées directement ou indirectement au pétrole. Comme cela ne suffisait pas, il fallait aussi détruire l'agriculture, en expropriant les paysans jugés trop riches. Les agriculteurs du Venezuela ont eu plus de chance que les koulaks exterminés par Staline, mais l'alimentation du pays dépend de ses importations. Avec une inflation qui dépasse celle de l'Allemagne des années 20, le Venezuela n'est pas loin de la catastrophe humanitaire. D'autant que la pénurie de médicaments vient s'ajouter à la malnutrition. Un cinquième de la population a choisi l'exil, des milliers de réfugiés tentent chaque jour d'atteindre la Colombie.

Le bilan de la « révolution bolivarienne » dépasse les hauteurs béantes du dissident soviétique Alexandre Zinoviev. Chavez et Maduro ont détruit les richesses, en prétendant les répartir. Cependant, le régime de Maduro s'appuie sur l'armée, dont il s'est assuré le contrôle par la corruption des officiers. Un ancien général dirige le ministère du Pétrole. Les forces de l'ordre tirent à balles réelles sur les manifestants de l'opposition. On comptait 150 morts pour l'année 2017, la reprise des manifestations à l'appel de Juan Guaido laisse craindre de nouveaux massacres. Il faut toute l'outrecuidance de Jean-Luc Mélenchon pour oser comparer les exactions des militaires du Venezuela avec la répression, certes préoccupante, des manifestations en France.

Les partisans de Maduro agitent le spectre du Chili, prédisant un bain de sang en cas de coup de force. Pour l'heure, c'est au nom du socialisme bolivarien que l'on envoie l'armée contre les foules. Dans le sud du pays, des soldats refusent de tirer sur les manifestants. Pareil refus, que Mélenchon devrait saluer si Gloire au 17e fait encore partie de sa culture, peut ouvrir la voie d'une solution pacifique.

Malheureusement, ce n'est pas la désobéissance que prône Juan Guaido quand il appelle l'armée à se rallier. Le pire peut venir du retournement des officiers corrompus, qui, lâchant Maduro pour porter la droite au pouvoir, se feraient une virginité en flinguant les partisans d'un gouvernement qu'ils servaient la veille. Un classique latino-américain, depuis Bolivar lui-même, qui livra aux Espagnols le général républicain Miranda, pour conduire la révolution à sa place.

Le peuple du Venezuela se trouve en grand péril, pour peu que la situation de double pouvoir se mue en guerre civile. Le voici entre marteau et enclume, entre l'ultimatum lancé par les Etats-Unis et leurs alliés et le soutien apporté à Maduro par la Russie, la Chine et la Turquie.

Malheur au peuple qui vit au-dessus d'une des plus grandes réserves pétrolières de la planète !

 
 

Le Hezbollah déclare son soutien au président vénézuélien Maduro


A gauche : emblème du Hezbollah ; à droite, Nicolas Maduro.

Après la reconnaissance par le président des Etats-Unis Donald Trump du dirigeant de l’opposition vénézuélienne Juan Guaido en tant que président légitime du pays, au lieu du président Nicolas Maduro, le Hezbollah a déclaré son soutien à ce dernier, condamnant la « tentative de putsch » orchestrée selon lui par les Etats-Unis. Le mouvement a envoyé une délégation officielle à l’ambassade du Venezuela à Beyrouth pour lui exprimer son soutien.

Ce n’est pas la première fois que le Hezbollah soutient Maduro. En août 2018, il avait dénoncé une tentative d’assassinat dirigée contre lui, accusant les Etats-Unis.[1] En outre, selon différentes informations, Maduro et son ancien vice-président Tareck Zaidan El Aissami [2]entretiennent des liens étroits avec le Hezbollah et l’Iran.[3] Selon un membre du parlement vénézuélien opposé à Maduro, le Hezbollah posséderait deux mines d’or dans le pays, qu’il utilise pour financer son activité terroriste.[4]

En outre, selon diverses informations, le Hezbollah avait des liens avec le gouvernement vénézuélien, avant même l’élection de Maduro. En 2008, le Trésor américain avait imposé des sanctions à deux ressortissants vénézuéliens, dont un diplomate, pour leurs liens avec le Hezbollah.[5] Des informations ont également fait état d’une implication du Hezbollah dans le trafic de drogue sous le patronage de hauts-membres du gouvernement vénézuélien.[6]

Communiqué du Hezbollah : Les Etats-Unis sont responsables de la tentative de renverser le gouvernement légitime du Venezuela

Le 24 janvier 2019, suite à la reconnaissance par le président américain Trump de Guaido comme président du Venezuela, au lieu de Maduro, le Hezbollah a déclaré son soutien officiel à ce dernier. Le mouvement a affirmé dans sa déclaration qu’il « condamne l’intervention américaine flagrante, visant à ébranler la stabilité du Venezuela, et condamne sévèrement la tentative de renverser le gouvernement légitime du pays, tentative orchestrée et soutenue par les Etats-Unis. Le Hezbollah affirme son soutien au président Nicolas Maduro et à son gouvernement élu… Le monde entier sait que l’objectif de cette intervention n’est pas de protéger la démocratie et la liberté, comme le prétend Washington, mais plutôt de contrôler les ressources naturelles du pays et de punir les pays patriotiques pour leurs choix politiques opposés à l’hégémonie américaine dans le monde. »[7]

Le président de la faction parlementaire du Hezbollah : L’intervention des Etats-Unis est une honte qui doit être rayée de l’histoire humaine

Le lendemain, le 25 janvier 2019, une délégation politique de haut rang du Hezbollah s’est rendue à l’ambassade du Venezuela à Beyrouth pour exprimer son soutien à Maduro. La délégation comprenait le chef de la faction le député Mohammed Raad, le responsable des Affaires étrangères, le député Ammar Al-Moussawi, et le membre du conseil politique, Mahmoud Qamati. A l’issue de la visite, Raad a déclaré : « Tous les frères du Hezbollah et le secrétaire général Hassan Nasrallah soutiennent le peuple vénézuélien et son leadership libre… L’intervention américaine porte atteinte aux intérêts du peuple et constitue une honte, qui doit être rayée de l’histoire humaine… La position du peuple vénézuélien contre l’intervention américaine est une position puissante et il serait impensable que nous ne la soutenions pas. » [8]

Le vice-président du conseil exécutif du Hezbollah : Les Etats-Unis veulent contrôler les ressources naturelles du Venezuela

Le vice-président du Conseil exécutif du Hezbollah, cheikh Ali Damush, haut-conseiller du secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah, a consacré une importante partie de son sermon du vendredi 25 janvier 2019 aux événements survenus au Venezuela. Extraits :

« Les Etats-Unis sont la raison de toutes les crises, problèmes et soucis dont souffrent les pays et les peuples du Moyen-Orient. Ils transfèrent les guerres et les crises d’un endroit à un autre, et d’un pays à un autre. Non contents de la destruction, de la dévastation et des crises qu’ils ont créées dans la région, ils sont passés au Venezuela pour intervenir dans ses affaires et renverser son gouvernement légitime [pour] déstabiliser le pays, et le contrôler ainsi que ses ressources naturelles»

 

Les Etats-Unis mentent aux peuples du monde… L’objectif de l’intervention américaine dans la région et au Venezuela n’est pas de défendre la démocratie, les libertés ou les droits de l’homme, mais de prendre le contrôle des pays opposés au plan américain, et des ressources naturelles de ces pays, et à les punir de leurs choix politiques [qui sont] hostiles à l’hégémonie américaine sur le monde… Les Etats-Unis, qui tentent une nouvelle fois, via leurs agents, de porter atteinte à la résistance et aux pays qui soutiennent la résistance, ainsi que la question palestinienne, échoueront, et cette fois, ce sera un échec retentissant, car [les Etats-Unis]  se sont affaiblis et ne peuvent mener à bien leurs plans au Liban, dans la région ou dans le monde. [9]

Lien vers le rapport en anglais [10]

Notes :

[1] Almanar.com.lb, 6 août 2018. 
[2] Tareck Zaidan El Aissami, fils d’un Syrien druze et d’une Libanaise, a dirigé la branche vénézuélienne du parti Baath irakien. Il a été sanctionné par les Etats-Unis en février 2017, après avoir été accusé d’avoir joué un rôle essentiel dans un trafic de drogue international, et est suspecté d’entretenir des liens avec l’Iran, la Syrie et le Hezbollah. Il est actuellement ministre de l’Industrie et de la Production nationale du Venezuela. Treasury.gov/press-center/press-releases/Pages/as0005.aspx, February 13, 2017 ; Businessinsider.com/new-Vénézuéla-vice-president-has-ties-to-iran-hezbollah-2017-1, 5 janvier 2017. 
[3] Businessinsider.com, 5 janvier 2017.
[4] Diariolasamericas.com, 12 janvier 2019.
[5] Treasury.gov, 18 juin 2008.
[6] Politico.com, 18 décembre 2017.
[7] Alahednews.com.lb, 24 janvier 2019.
[8] Alnour.com.lb, 25 janvier 2019.
[9] Almanar.com.lb, 25 janvier 2019.
[10] Special Dispatch No. 7866

 

DEUX FRANÇAIS ARRÊTÉS    source l'Express

Au Venezuela, l'éprouvant travail des journalistes

Par Audrey Kucinskas,publié le 31/01/2019 à 14:05 , mis à jour à 16:55

Alors que deux journalistes de "Quotidien" ont été arrêtés dans le pays, la situation de la presse y est très inquiétante.

Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Au classement de Reporters sans frontières sur la liberté de la presse en 2018, le Venezuela se place à la 143e place... sur 180. À titre de comparaison, la France est 33e. C'est dans un contexte on ne peut plus compliqué, donc, que deux journalistes français de l'émission Quotidien, Baptiste des Monstiers et Pierre Caillé, ont été arrêtés mercredi, pendant les manifestations de l'opposition à Nicolas Maduro. Ils approchaient du palais présidentiel de Miraflores, à Caracas, capitale vénézuélienne, caméra à la main, quand le contact a été perdu, a indiqué le Syndicat national des travailleurs de la presse (SNTP), principal syndicat de journalistes dans le pays. 

Neuf journalistes arrêtés

Les deux Français ne sont pas les seuls reporters à avoir récemment subi la répression des autorités. Mardi soir, deux journalistes chiliens, Rodrigo Pérez et Gonzalo Barahona, reporters pour la chaîne de télévision chilienne TVN, ont été arrêtés près du palais présidentiel avant d'être expulsés du pays dès le lendemain. 

Roberto Ampuero, ministre des relations extérieures du Chili s'est indigné d'un tel traitement sur Twitter. "Le régime de Nicolas Maduro a expulsé des journalistes de TVN après 14 heures de détention inexpliquées. C'est ce que font les dictatures : piétiner la liberté de la presse, étouffer la liberté avec la violence. Je souhaite seulement que nos compatriotes reviennent au Chili sains et saufs." 

Deux journalistes vénézuéliens, Maiker Yriarte et Ana Rodriguez, de la chaîne de télévision numérique VPI, ont eux aussi été arrêtés eux aussi mardi soir, puis relâchés mercredi matin après plus de 10 heures de détention. "Nous savons tous que le journalisme au Venezuela devient de plus en plus difficile", a déploré Ana Rodriguez devant les caméras, à sa sortie. 

Maiker Yriarte, lui, a démenti avoir voulu pénétrer dans une zone protégée, comme certains pro-Maduro le sous-entendent sur les réseaux sociaux. "Je suis un journaliste et, avec mes collègues chiliens, j'ai été détenu pendant 10 heures. [...] Personne n'a voulu entrer dans le palais de Miraflores." 

Mauren Barriga, journaliste colombienne, Gonzalo Domínguez, journaliste espagnol, ainsi que Leonardo Muñoz, photographe, tous les trois employés par l'agence de presse espagnole EFE à Caracas, ont eux aussi été arrêtés mercredi. Des journalistes "détenus par cinq fonctionnaires et [...] privés d'accompagnement juridique", a détaillé l'ONG défendant la liberté de la presse Espacio Publico.  

Pas la première crise avec des journalistes

"On fait face à des événements inquiétants, déplore auprès de L'Express Pauline Adès-Mével, responsable du bureau de RSF France et de l'Union européenne. Mais le climat n'a pas seulement commencé à se dégrader. Depuis 2013, on constate une dérive autoritaire du pouvoir maduriste, et le président s'évertue à museler la presse indépendante, à exercer un contrôle permanent de la presse, le tout en critiquant les médias, qu'ils soient nationaux ou internationaux, afin de les décrédibiliser." 

Passée en 2010, une loi vénézuélienne prévoit la prise de contrôle sur tout contenu pouvant "remettre en question l'autorité légitime constituée", permettant donc les poursuites en diffamation, et une certaine prise de contrôle sur les lignes éditoriales. "Ce qu'il s'est passé mardi et mercredi, avec des arrestations et des confiscations de matériel, n'est pas la première crise avec des journalistes internationaux, rappelle Pauline Adès-Mével. Il y a eu des expulsions et des arrestations arbitraires en 2017 aussi. Mais la situation se détériore." 

"Les répressions sont réelles, confirme le docteur en sciences politiques à l'université Paris-8, Thomas Posado, joint par L'Express. Vous pouvez vous retrouver dans des situations de violence et ne pas pouvoir exercer votre métier." Pour les reporters étrangers, les visas de journalistes, nécessaires pour exercer leurs métiers, sont également "délivrés au compte-gouttes...", même s'il reste possible d'obtenir le précieux sésame. En gros, le Venezuela se trouve "dans une zone grise", affirme Thomas Posado. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien si le Venezuela a perdu six places dans le classement de Reporters sans frontières entre 2017 et 2018... 

Pénuries de papier et coupures internet

Exercer le métier de journaliste est donc devenu une mission compliquée dans un pays où la justice est inféodée au gouvernement. La presse papier, nationale, disparaît d'ailleurs peu à peu, au gré des pénuries de papier que rencontre le pays depuis plusieurs années et la création, en 2013, d'une société ayant le monopole de l'importation et de la vente de papier. Des pénuries jugées "étranges" par Reporters sans frontières, ayant engendré la fermeture du quotidien historique El Nacional fin 2017. Depuis six ans, la moitié des 134 journaux circulant au Venezuela ont fini par cesser d'être imprimés, affirme l'ONG Espacio Publico... "Heureusement, le pluralisme s'exerce encore sur internet," rappelle Thomas Posado. "Il y a beaucoup d'écrits, de qualité -ou non d'ailleurs, comme c'est le cas partout- sur internet. Certains journalistes arrivent à faire leur travail dans un contexte politique particulier, dans un pays qui vit une crise économique dingue et où il y a des polarisations politiques extrêmes." 

Mais encore faut-il qu'internet ne coupe pas ! "Les coupures, surtout en ce moment, sont très nombreuses et concomitantes, rappelle Pauline Adès-Mével. Cela empêche la circulation de l'information. Il y a aussi d'autres phénomènes, comme le discours de l'opposant à Maduro, Juan Gaido, qui n'a pas été retransmis par les chaînes nationales, des interdictions pures et simples d'émettre, une censure des médias qui ne sont pas pro-gouvernementaux... "En clair, travailler en étant un journaliste indépendant du gouvernement donne lieu à une "répression féroce", affirme Pauline Adès-Mevel. Pour en revenir aux journalistes de Quotidien, ils ont été libérés, ce jeudi après-midi.  

 


 

António Guterres : L’ONU ne reconnaît que Maduro comme président légitime du Venezuela

01FÉV
L’appui de l’ONU au gouvernement légitime du Venezuela est un camouflet pour Trump et pour le parlement européen. Sur le terrain, il semble que la manifestation de l’opposition ait été un bide alors que celle en soutien à Maduro a été trés suivie. Pour le moment l’opération destinée à faire basculer les forces armées vénézuéliennes est en échec. Mais il faut rester vigilants parce que les USA et leurs alliés se sont trop engagés dans le soutien au putschistes pour reculer. Tout est possible y compris leur volonté de faire du venezuela une nouvelle Syrie et par là d’aboutir à un affrontement généralisé dans le continent latino-américain. Il faudrait de la part des forces progressistes un soutien réel, en particulier une manifestation de soutien devant l’ambassade du Venezuela s’impose. (note de Danielle Bleitrach)

1 Février 2019

http://mouvementcommuniste.over-blog.com/2019/02/antonio-guterres-l-onu-ne-reconnait-que-maduro-comme-president-legitime-du-venezuela.html

Écrit par jennifer matheus le 01/02/2019. Publié dans Actualités

L’ONU refuse de prendre position en faveur du putschiste Juan Guaidó et affirme qu’au Venezuela elle agit en coordination avec le gouvernement reconnu par les pays membres.

Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a confirmé jeudi que les Etats de l’Assemblée générale des Nations Unies (AGNU) et du Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU) reconnaissent Nicolás Maduro comme président constitutionnel et légitime du Venezuela.

Pour cette raison, le fonctionnaire a refusé de se positionner en faveur des intérêts du député de l’Assemblée nationale (AN) -en desacato-, Juan Guaidó, qui s’est proclamé le 23 janvier dernier « président en charge » de manière inconstitutionnelle.

Le chef de l’opposition a écrit à António Guterres samedi dernier, le 26 janvier, demandant la mise en place de « mécanismes de soutien » pour faire face à ce qu’il a appelé la « crise humanitaire » en République bolivarienne.

Dans sa réponse, M. Dujarric a déclaré jeudi que l’ONU est prête à continuer à coopérer aux activités de développement au Venezuela, en comptant sur l’approbation du gouvernement du président Nicolas Maduro, le seul gouvernement qui reconnaît.

Le porte-parole a souligné que la reconnaissance des gouvernements n’est pas une fonction du Secrétaire général de l’ONU, mais des États membres, et que dans ses relations avec les États membres, elle respecte « les décisions » de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité.

Quant à la détention au Venezuela de trois journalistes de l’agence de presse espagnole Efe, M. Dujarric a estimé qu’il était « crucial » que les journalistes « puissent reporter librement et que leurs droits soient pleinement respectés », au Venezuela comme dans tout autre pays.

Le ministre vénézuélien des Affaires étrangères, Jorge Arreaza, a blâmé jeudi les médias pour ces arrestations, les accusant d’avoir envoyé leurs employés sans se conformer à la loi et d’avoir « fait un scandale » contre le gouvernement. Le directeur de l’agence Efe a informé dans son compte Twitter de la libération des détenus.

Le porte-parole de l’ONU s’est également félicité de l’initiative du Mexique et de l’Uruguay d’organiser une réunion internationale dans le but de lancer un dialogue politique au Venezuela.

« De toute évidence, la communauté internationale peut jouer un rôle clé pour faciliter la conclusion d’accords inclusifs « , a déclaré le porte-parole, qui a déclaré qu’il s’attendait à recevoir des détails sur la réunion que António Guterres tiendra avec des représentants du Mexique et de l’Uruguay.

Le Venezuela connaît des jours de grande turbulence en raison de l’autoproclamation de Guaidó en tant que président par intérim, avec le soutien des États-Unis, malgré le fait que Maduro, légalement élu aux dernières élections présidentielles en 2018, a commencé son second mandat le 10 janvier.

Bien que certains pays occidentaux et latino-américains alliés à Washington aient reconnu Guaidó, d’autres comme la Bolivie, Cuba, le Mexique, la Russie, l’Iran, la Chine, la Turquie et la Syrie ont annoncé leur soutien total au gouvernement vénézuélien.

 

 

Au Venezuela, 20 ans après la révolution, la désillusion d'anciens chavistes

L'Orient le jour 

CONTESTATION

"Que ce soit via la négociation ou la guerre (...), il y aura une répartition du gâteau. Les Etats-Unis, la Russie et la Chine cherchent à avoir leur part", souligne un ancien ministre.

OLJ/Alexander MARTINEZ avec Rodrigo ALMONACID à Bogota/AFP 03/02/2019

A l'image de millions de Vénézuéliens, ils ont embrassé il y a 20 ans la révolution bolivarienne avec enthousiasme. Aujourd'hui, ils dénoncent le sabotage du projet du "comandante" Hugo Chavez par son successeur Nicolas Maduro. 
Ils sont dissidents du chavisme ou anciens hauts responsables et considèrent "illégitime" l'actuel chef de l'Etat mais tous ne soutiennent pas pour autant le leader de l'opposition Juan Guaido, qui s'est autoproclamé président du Venezuela par intérim. 
A l'occasion, samedi, du vingtième anniversaire de l'arrivée d'Hugo Chavez (1999-2013) au pouvoir, quatre d'entre eux témoignent.


"Répartition du gâteau" 

Ex-ministre du Commerce et ancien ambassadeur, Gustavo Marquez observe avec stupeur la situation actuelle: un Nicolas Maduro "accroché au pouvoir et à la légitimité compromise" et un Juan Guaido qui met en place un "Etat parallèle" avec le soutient des Etats-Unis. Ce sont les "deux faces d'une même médaille", estime-t-il. Guaido, d'un côté, est issu d'un "scénario" de Washington visant à contrôler les plus grandes réserves pétrolières de la planète. Maduro, de l'autre, est un président qui a le soutien de l'armée mais qui "tourne le dos à la réalité". L'opposition, prévient-il, met "en jeu la vie de millions" de personnes avec sa stratégie. 
"Que ce soit via la négociation ou la guerre (...), il y aura une répartition du gâteau. Les Etats-Unis, la Russie et la Chine cherchent à avoir leur part", a souligné l'ancien ministre de 72 ans. 
Gustavo Marquez regrette que le Venezuela s'en soit, durant toutes ces années, remis à la seule rente pétrolière (96% des revenus du pays), qui fait qu'il soit "moins cher d'importer que de produire". Il déplore aussi l'excès de contrôles qui ont dynamité l'économie. "On a repris le modèle étatiste cubain raté", juge-t-il. 

(Lire aussi : Des milliers d'opposants défient Maduro dans la rue pour les 20 ans de la révolution)

Maduro "dos au mur"

Luisa Ortega a payé cher sa rupture avec le camp Maduro. Elle a été démise de ses fonctions de procureure générale après avoir dénoncé une rupture démocratique et la répression des manifestions de 2017 qui ont fait 125 morts. Elle a dû fuir en Colombie. 
Elle qualifie Guaido de "courageux". "Je parie sur Juan Guaido (...), son succès est celui de tous les Vénézuéliens. Nous avons mis Maduro dos au mur", se réjouit-elle.  "Je ne regrette pas (d'avoir soutenu Chavez), mais j'ai demandé pardon pour les erreurs que j'ai commises (...), surtout de ne pas avoir dit certaines choses au moment opportun", confie-t-elle. 
Ortega, 61 ans, assure que le projet original de Chavez était "humaniste" mais il a été emporté par la corruption avant que Maduro "n'accélère" sa "destruction". L'héritage du chavisme est donc fait de "misère, répression, exil, tragédie", dénonce-t-elle.

"La révolution a échoué"

"Nous les Vénézuéliens, sommes à bord" de deux trains lancés à grande vitesse sur le point de rentrer en collision, met en garde Hector Navarro, qui a occupé quatre portefeuilles sous Chavez. S'il considère que le gouvernement de Maduro est à l'agonie, "la question est de savoir si (c'est une) phase terminale, au point de remettre le pays aux mains" d'intérêts étrangers ou si "la politique (triomphe) et c'est le peuple qui finit par décider". A 69 ans, il estime que "cette révolution a échoué", emportant avec lui la gauche latinoaméricaine. 

(Lire aussi : L'opposant vénézuélien Guaido dénonce les tentatives d'intimidation des forces de l'ordre)

"Elite" corrompue

"On se débat entre une sortie négociée et la guerre", assure l'ancienne ministre de l'Economie, Oly Millan. Cette professeur d'université de 52 ans est en faveur d'un référendum pour ou contre de nouvelles élections. Selon elle, le naufrage du projet de Chavez est dû à une vision du socialisme où l'Etat contrôle tout, une "opposition extrémiste" qui n'a jamais reconnu le "comandante" et la radicalisation (du pouvoir) après le coup d'Etat de 2002. Elle pense que le boom pétrolier (2004-2014) et "le manque d'autocritique" ont favorisé l'apparition d'une "élite au pouvoir qui entoure Maduro et fait partie de ce système de corruption".


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  https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/sanctions-contre-le-venezuela-les-204580