Mivy décoiffe, car il est fait par un chauve

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Derière mise à jour 25-Fév-2024
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Les USA abandonnent leur allié

En retirant ses troupes de Syrie, le président américain a donné un signal fort à la Turquie, les USA autorisent les turcs à conquérir le nord de la Syrie afin d'en chasser les milices Kurdes. Cette trahison de leur fidèle allié dans la région aura des conséquences particulièrement grave sur l'image des Etats Unis, et agrave les tensions militaires dans une région qui n'en avait pas besoin. Les Russes en sortent vainqueur mais l'histoire ne s'arrête pas là, certains des monstres aux pieds d'argile qui s'affrontent en Syrie peuvent s'effondrer et cela remettra tout en cause.

La Guerre de Syrie a tournée à l’avantage d’Assad, grâce à la puissance de l’aviation Russe.
Le régime en place est appuyé par les minorités religieuses, alaouites d’abord, puis chrétiennes, druzes, chiites. Par contre la majorité des sunnites lui est hostiles, et parmi les millions de personnes qui ont dû fuir la Syrie, on trouve une grande majorité de sunnites.

Les Réfugiés syriens


Source : Wikipedia

Les réfugiés syriens seraient entre cinq et six  millions, ils sont très nombreux officieusement en Allemagne qui en avoue beaucoup moins, et dans les pays voisins de la Syrie, en particulier au Liban et en Turquie où leur surnombre pose de grands problèmes  économiques, et donne lieu à un rejet des populations indigènes.

En Turquie, la majorité des réfugiés Syriens, les plus pauvres, s’entassent dans des camps en bordure de la frontière syrienne.

 

Les réfugiés sont arabes pour la plupart, les Kurdes s'étant réfugié dans un territoire autonome au Nord Est de la Syrie qu'ils appellent Rojava

Le rojava

Les Kurdes parlent une langue de la même famille que le Perse,  les Mèdes sont aux kurdes, ce que les gaulois sont aux français.  C’est un grand peuple de plus de quarante millions d’habitants, éclatés entre la Turquie, la Syrie, l’Irak et l’Iran pour leur plus grand malheur, car aucun de ces quatre pays ne veut être amputé d’une partie de son territoire pour permettre à un état Kurde de naître.
 
    Les Kurdes ont conquis sur l’état islamique un territoire important dans l’Est de la Syrie, regroupant six millions d’habitants, ils y mènent une politique tolérante sans discrimination. Cette zone comprend 60 % de Kurdes, et dans de nombreux secteurs, les arabes sont majoritaires. D’autres minorités y habitent. La région a servi de refuge à des opposants aux islamistes et à Assad, le dictateur régnant à Damas,  et parmi eux des  chrétiens. Ils ont crée une armée composée d’arabes et de kurdes, et malgré une certaine méfiance,  ils ont combattu ensemble et avec succès l’état Islamique, et ensemble ils tentent de faire front à la puissante armée turque.

La Turquie n’accepte pas le Rojava

La présence d’une autonomie Kurde déplait fortement aux turcs, car il existe une très importante  minorité Kurde en Turquie, forte de vingt millions d’habitants, qui réclament à cors et à cri leur autonomie.
  Le Kurdistan turc est en révolte larvée contre le gouvernement d’Ankara, le mouvement du PKK n’hésite pas à organiser des embuscades meurtrières contre l’armée, qui elle n’hésite pas à procéder à des arrestations et à des exécutions plus ou moins arbitraires.
    Il règne une chape de plomb sur ce qui se passe dans le kurdistan turque, et compte tenu du précédant arménien, et du caractère d’Erdoğan, les rumeurs sont alarmistes. 

Le président turc, Recep Tayyip Erdoğan occupe une partie de la Syrie du Nord, il a conquis avec l’aide de milices proches de l’état islamique, avec le secours de son aviation et de ses chars la région d’Afrin. Les États-Unis et l’Europe avaient mis en garde Erdoğan, de ne pas s’aventurer plus loin, et une réaction militaire rapide avait fait comprendre au chef turque qu’il prendrait des risques inconsidéré en allant plus loin.

Une ambition avouée d’Erdoğan, est d'éloigner les kurdes syriens de sa frontière, éventuellement d'annexer leur territoire à la Turquie, et de les remplacer par des arabes sunnites réfugiés de Syrie. Les deux millions de réfugiés sont de moins en moins bien acceptés par la population, et le président turc améliorerait ses finances et sa popularité s’il pouvait se débarrasser de ces hôtes de plus en plus mal supportés. L’Europe n’en veut pas, et il s’en sert comme moyen de chantage, Erdoğan dit aux européens, « laissez-moi faire, si non j’ouvre les frontières, et je vous expédie des millions de syriens chez vous ! » . L’Europe est hospitalière… mais pas trop !  et les monarchie du Golf, qui ont de l’argent en veux tu, en voilà, ne sont pas prête à ouvrir leurs frontières, la solidarité arabe existe, mais elle a aussi ses limites !

La trahison de Trump

Or sans crier gare, le président des États-Unis a annoncé qu’il retirait toutes ses troupes de Syrie. Il savait pertinament qu'avec une telle décision il donnait le feu vert à l'armée turque pour envahir le Rojava. Si les troupes US en place ne pouvaient résister à une offense générale de l'armée turque, elles étaient dissuasives. En effet attaquer des soldats Russes ou des Etats Unis serait prendre des risques inconsidérés. Ce sont ces risques qui avaient retenu les troupes ottomanes.

Le président Donald Trump a dit espérer que son homologue turc Recep Tayyip Erdoğan agisse de manière "rationnelle" et aussi "humaine" que possible en Syrie. "S'il le fait de manière injuste, il paiera un énorme prix économique", a-t-il mis en garde. "J'anéantirai leur économie si cela arrive". (l’Express du 10/10/19) 
 Qu’est-ce que ce texte sinon un bénédiction donnée à Erdogan de conquérir le Rojava  ?

Aussitôt Erdogan a lancé ses troupes à la conquête du Nord Syrien, et malgré une résistance acharnée, il a augmenté son emprise sur son voisin du sud, en  provoquant l’exile de dizaine de milliers de personnes.

La réaction aux États-Unis a été unanimement hostile, et le président Trump a répondu par des propos ahurissants comme celui-ci «  Les Kurdes ne nous ont pas aidé lors du débarquement en Normandie » !     il a aussi tweeté, que les Kurdes ne sont pas des anges, que le PKK, (mouvement nationaliste violent proche de la mouvance communiste kurde agissant en Turquie) était pire que l’Etat Islamique. Il a déclaré en voyant l’exode de myriades de personnes  fuyant en abandonnant tout ce qu’ils avaient, terres et maison « Turcs et Kurdes avaient besoin de "se bagarrer comme des gamins" »

Deux sénateurs démocrate et républicain ont d'ailleurs dévoilé mercredi une proposition visant à sanctionner très sévèrement la Turquie si elle ne retire pas son armée de Syrie

Conséquences de cette décision :

Les États-Unis ont perdu énormément d’influence dans le monde.

Cette décision a semé le désarroi chez les alliés des États-Unis, Résultat : ils sont amenés à des révisions déchirantes.

Les Russes sont donc maîtres du jeu, ils jouent le rôle de La grande puissance régionale, et semblent seuls capable de contenir l’impérialisme Turc. Il semble bien se réjouir de la déconfiture Kurde, pour faire rentrer la région autonome dans leur protectorat Syrien. D'ailleurs fin novembre 2019, ils ont bombardé massivement des milices islamistes proches d'Alep, milices armées et liées au régime turque.

Les iraniens sont dynamisés, ils peuvent se lancer dans des initiatives militaires, sans  risquer de riposte des États-Unis, le premier ballon d’essai a été l’attaque de la principale raffinerie de pétrole en Arabie, qui avait laissé de marbre le locataire de la maison blanche. Maintenant après que Trump ait  abandonné sans scrupule son plus fidèle allié en Syrie, les Ayatollahs se sentent pousser des ailes. Pourquoi pas tenter  une nouvelle aventure, par exemple, s’approprier les champs pétroliers du golf ou une guerre afin d’anéantir Israël ?

 

Tentatives de solution :

Des pressions sont faites pour que la Turquie rentre dans ses frontières. Dans ce but Assad fait le forcing, et aide les milices Kurdes à chasser les turques, avec il est vrai un succès mitigé.

 

Un cessez le feu a été imposé aux armées turques, mais les milices djihadistes, liées au gouvernement d'Ankara continuent à sévir, à semer la terreur et à comettre des exactions contre les turcs.

La Russie apparait comme la seule force capable sur place de contenir l'armée turque, qui n'a pas vraiment le terrain libre en Syrie.

La Turquie apparaît comme une puissance trouble, inamicale envers les États Unis et les Européens, mais sa place stratégique la protège, elle joue un jeu trouble et reste indispensable, tout le monde à peur qu'elle s'allie avec d'autres.

En même temps l'Iran est contestée en Irak, le consulat d'Iran à Najdaf, principal lieu de pélerinage chiite en Irak a été incendié par la foule, le Hezbolah vascille au Liban, les libanais veulent se débarrasser de tous les leaders "pouris" y compris Nasralah.

Le Kurdistan reste un abscès humanitaire, dans une zone ou des monstres aux pieds d'argile se combattent, il faudra attendre la chute des uns ou des autres pour espérer quelque chose de bon.

Michel Lévy