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Pétition parue sur jcall.fr et quelques articles d'opinion contre jcall.eu

Mardi, 23-Mar-2021

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Résumé :

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L’appel que vous lirez ci-dessous est une réponse à l’appel JCall.eu, déjà signé par de nombreux intellectuels et personnalités juives, identité dont on voit de prime abord mal en quoi elle est gage d’objectivité.

Sauf à penser que le fait d’être juif puisse, par une transsubstantiation d’un genre nouveau, transformer une ingérence aux relents néo-colonialistes du plus mauvais aloi en entreprise de sauvegarde de la moralité juive.
Ou de démenti aux antisémites de tous bords qui fantasment un lien charnel et essentialiste entre judaïsme et adhésion idiote à tous les faits et gestes d’Israël. Ce que nous ne croyons pas. Et qui nous parait suspect au plus haut point.

Cet appel, se drapant des soieries de la belle Raison ne laisse à la critique, fut-elle mesurée et argumentée, que les oripeaux peu enviables du soutien naïf, passionnel et inintelligent à l’État d’Israël et à son gouvernement. Nous récusons formellement cette partition manichéenne et mettons en question les présupposés politiques et idéologiques d’un tel appel.

Bien loin de taxer cet appel de traitrise ou autres inepties, ce qui par ailleurs ne manquerait pas de conforter les rédacteurs de l’appel dans leur idée que les juifs d’Europe sont de vulgaires moutons de Panurge que leur nationalisme prive de toute lucidité et du minimum vital d’esprit critique, nous nous contentons de signaler une distinction nécessaire :

Une chose est de critiquer le gouvernement israélien et ses choix pour le moins errants politiquement (y’a-t-il en politique de bon choix absolu ? surtout dans de telles complexités ?), une autre est de faire publiquement appel à l’Europe, dont la partialité dans ce conflit est si évidente qu’on ne la voit plus (paradoxe de l’aveuglante clarté), pour faire pression sur Israël.
Une chose encore est de mettre en balance une part de réalisme politique concernant l’épineuse question de Jérusalem, une autre est d’attribuer à la reconstruction d’une synagogue historique et aux implantations la responsabilité de la délégitimation de l’État d’Israël. Comme si Israël n’était pas le seul État dont on nie la légitimité en arguant d’une faute politique.

Nos amis et homonymes de JCall.eu, mus peut être par un esprit trop scientifique, lequel est peu adapté à un objet comme l’Histoire, nécessifient et essentialisent une configuration contingente. Certes, Israël est de fait délégitimé quotidiennement ; et oui, le gouvernement israélien commet de nombreuses erreurs quotidiennement. Toutefois, nous nions qu’il existe là une relation de cause à effet autre que celle qui existe dans la justification a posteriori que tout un chacun se donne pour renforcer et conforter un choix toujours-déjà-fait.

Notre objectif est de rendre publiques les positions de juifs du monde entier, trop longtemps silencieux, et de faire entendre une voix juive solidaire de l’État d’Israël et critique quant aux choix actuels de son gouvernement, et des gouvernements précédents.

Nous appelons toutes celles et tous ceux qui se reconnaissent en ce texte à le signer.

Nous ne présenterons pas cet appel à la Raison, lors d’une importante réunion au Parlement européen à Bruxelles le 3 mai 2010.

 

Appel au réalisme

Citoyens juifs de tous les pays du Monde, nous sommes impliqués dans la vie politique et sociale de nos pays respectifs. Quels que soient nos itinéraires personnels, le lien à l’État d’Israël fait partie de notre identité, de notre culture et/ou de notre foi. L’avenir et la sécurité de cet État auquel nous sommes indéfectiblement attachés nous préoccupent.

Or, nous voyons que l’existence d’Israël est à nouveau en danger. Nous sommes vigilants quant aux menaces qui pèsent sur la sécurité d’Israël et pensons que le problème des implantations juives appelle une solution réaliste qui aille au-delà de la nécessaire condamnation du dehors, qui présente tous les avantages de la facilité et de la bonne conscience sans être alliée à une efficacité.

Nous savons bien, en bons européens que nous sommes, que la colonisation, « c’est mal ». Mais nous savons aussi que derrière ces signifiants trop lourds se cachent des réalités plus complexes, ou s’imbriquent ultranationalisme religieux des uns, projet de destruction des autres, cynisme et double-discours des politiques, problèmes stratégiques et sociétaux concrets qui appellent des chantiers autrement plus difficiles et subtils que des belles déclarations angéliques ; considérations géostratégiques, politiques, économiques et sociales. La société israélienne est traversée de forces antagonistes et est passée tout près de la déchirure après le départ de Gaza. Vu de loin cela peut sembler négligeable, mais sur place, la société civile reste un enjeu important et délicat dans le dossier.

C’est pourquoi nous avons décidé de nous mobiliser autour des principes suivants :

1. L’avenir d’Israël passe nécessairement par l’établissement d’une paix avec le peuple palestinien selon le principe « deux Peuples, deux États ». Nous le savons tous, il y a urgence. Pourtant, il n’y a, sinon dans le discours, jamais d’alternative si bien délimitée et rassurante qu’elle indique à qui sait bien regarder LE bon chemin. Nous refusons de verser dans cette sophistique qui contraint le lecteur à choisir. Oui, Israël risque de devenir un pays à minorité juive et oui Israël arbitre et fait des mauvais choix politiques qui, comme tout choix politique, restent rétifs aux catégories morales de bien et de mal tout comme à une certaine idée de l’éthique juive, et s’accommodent mieux du « pis-aller », quand ce n’est pas du « Ein-Brera », « pas le choix ». Nous refusons de prêter à l’État d’Israël un « honneur » et une « dignité » que nous dénierions par ailleurs aux palestiniens. Nous préférons dire qu’Israël n’empêche pas certaines fautes qu’elle pourrait éviter.

2. Les États-Unis, pas plus que l’Union Européenne ne sont ni ne peuvent être impartiaux dans l’arbitrage de ce conflit. Les États-Unis d’Obama, en pleine crise cherchent les opportunités financières dans les pays arabes et peinent à faire face à la menace iranienne et à ses satellites, tandis que l’Europe complaisante, face à une tablighisation grandissante, doit assurer sa propre intégrité. Idéalement, l’Europe devrait jouer ce rôle. Historiquement, c’est-à dire de fait, elle ne le peut.

3. Nous voulons créer un mouvement mondial capable de faire entendre les multiples, et parfois dissonantes, voix de la raison à ceux qui acceptent de se déprendre de leurs certitudes, y compris les plus élaborées intellectuellement Ce mouvement se veut au-dessus des clivages partisans. Il a pour ambition d’œuvrer à la survie d’Israël en tant qu’État juif et démocratique, laquelle est conditionnée par la création d’un État palestinien souverain et viable. Nous acceptons et revendiquons cette perspective réaliste et en un sens, nationaliste (un État Palestinien est rendu nécessaire par la situation concrète. Il est grand temps de faire le deuil de certaines dangereuses nostalgies et solutions délétères).

Mais il est aussi grand temps que nous européens conscientisions que les Palestiniens réels ne sont pas les « Bons Sauvages » que le grand récit médiatique nous dépeint sous un jour hautement kitschisé, pas plus que les israéliens ne sont les « Méchants fascistes ». Les palestiniens ne sont ni meilleurs ni moins bons qu’un autre peuple, fut-il le peuple juif ; et le peuple israélien n’a pas à être diabolisé au nom d’un concept sécularisé d’ « élection ». Les fautes de ceux-là ne doivent pas être insidieusement effacées au nom d’un quelconque concept occidental, qui des « opprimés », qui des « colonisés » et des « résistants ». La paix passera par des jeux de forces, économiques, militaires et non par une désignation d’Israël comme bouc-émissaire au sein des Nations.

4. Nous déplorons, avec Jcall.eu, le manque de discernement politique des institutions communautaires ainsi que l’alliance insidieuse de l’identité juive avec le soutien indéfectible à tous les faits du gouvernement israélien. Ce mélange aussi malheureux que dangereux ne laisse aux critiques que le choix de la traitrise ou de la rebattue « haine juive de soi ». Cette précision pour distinguer cet appel d’autres réponses à Jcall.eu.

5. Nous appelons à des raisons pratiques, qui acceptent et se résignent à ce que l’action politique et historique comporte d’indécidable, d’ambigu et d’amoral. Que les nostalgiques du temps ou les juifs, parce que sans État, n’avaient pas à déchoir dans l’Histoire passent leur chemin.

C’est dans cet esprit que nous appelons tous ceux qui se reconnaissent dans ces principes à signer et à faire signer cet appel.

Suite aux accusations de plagiat, un autre texte, beaucoup plus court et beaucoup plus radical a été mis en ligne à l'adresse jcall.fr

Gardons nous de nos ennemis et de la trahison

Nous, citoyens du monde, quels que soient nos itinéraires personnels, nous soutenons l’État d’Israël. L’avenir et la sécurité de cet État auquel nous sommes indéfectiblement attachés nous préoccupent.
Or, nous voyons que l’existence d’Israël est en danger.
Loin de sous-estimer la menace de ses ennemis extérieurs, nous savons que ce danger se trouve aussi dans la trahison ininterrompue des élites européennes qui est une erreur politique et une faute morale.
C’est pourquoi nous avons décidé de nous mobiliser autour des principes suivants :
  1. L’avenir d’Israël passe nécessairement par le respect du choix de ses électeurs. Israël est confronté à une alternative désastreuse : soit être détruit par des ennemis redoutables extérieurs ; soit laisser ses ennemis de l’intérieur lui dicter ses choix déraisonnables.
  2. Il importe donc que l’Union Européenne et les États-Unis cessent de faire pression sur Israël et s’occupent de leurs problèmes internes liés à la pression que la poussée islamiste fait peser sur leurs politiques, tant internes qu’externes.
  3. En Israël, la décision ultime appartient au peuple souverain. La solidarité des Européens et des Américains leur impose de soutenir le gouvernement démocratiquement élu de l’Etat d’Israël. L’alignement systématique sur les positions des extrémistes musulmans est dangereux car il va à l’encontre des intérêts véritables du monde libre et de l’État d’Israël.
  4. Nous voulons créer un mouvement capable de faire entendre la voix de la raison à tous. Ce mouvement se veut au-dessus des clivages partisans. Il a pour ambition d’œuvrer à la survie du monde libre et de l’Etat d’Israël, lesquelles sont conditionnées par le respect des choix de ses peuples souverains.

C’est dans cet esprit que nous appelons tous ceux qui se reconnaissent dans ces principes à signer et à faire signer cet appel.

Nous appelons toutes celles et tous ceux qui se reconnaissent en ce texte à le signer.
Pour nous contacter, écrivez à contact@Jcall.fr

N’oubliez pas de signer cet appel si vous le soutenez.

 

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Peintures

Courriers

Humour

Du recyclage de l’idéologie communiste dans le “camp de la paix” juif

Par Pierre Itshak Lurçat

Il importe donc que l’Union européenne, comme les Etats-Unis, fasse pression sur les deux parties et les aide à parvenir à un règlement raisonnable et rapide du conflit israélo-palestinien. L’Europe, par son histoire, a des responsabilités dans cette région du monde…

L’alignement systématique sur la politique du gouvernement israélien est dangereux, car il va à l’encontre des intérêts véritables de l’État d’Israël” [extrait de l'appel du Jcall]

Bien de l’eau a coulé sous les ponts, depuis que les intellectuels juifs pétitionnaires acharnés de “La Paix Maintenant” ont signé leurs premiers appels à la “création d’un Etat palestinien”, seule condition pour l’établissement d’une “paix juste et durable” au Proche Orient, etc. etc. Certains de ces pétitionnaires ont les tempes blanchies, d’autres sont devenus – comme le rédacteur en chef d’un grand hebdomadaire qui confond Obama et le Messie – carrément séniles… Mais la paix n’est toujours pas au rendez-vous. “Paix, paix, et il n’y a point de paix !” s’exclamait déjà le prophète Jérémie… Nil novi sub sole.

Ce qu’il y a de plus désolant dans ce texte, qui fait porter au seul gouvernement israélien la responsabilité de la situation, selon la doctrine chère au Quai d’Orsay et au Département d’Etat – et désormais, aussi à la Maison blanche – c’est qu’il aurait pu être écrit et signé il y a dix ou quinze ans dans les mêmes termes, à la virgule près, tellement ses rédacteurs et ses signataires sont figés dans leur idéologie et éloignés des réalités d’une actualité mouvante et complexe, qu’ils ne décryptent qu’à travers le prisme déformant de la lecture du Monde, du Nouvel Obs et des autres organes de la désinformation en France, pour tout ce qui a trait à Israël et au Proche-Orient (sans parler du reste).

D’autres que moi ont déjà répondu avec brio à ce texte, et une excellente contre-pétition circule aussi sur Internet (http://www.dialexis.org). Je voudrais ajouter simplement deux remarques.

La première porte sur la forme, c’est-à-dire sur le procédé pétitionnaire. Les anciens militants communistes se souviennent bien de ces textes que le PCF faisait signer à ses adhérents, qui circulaient de cellule en cellule et sur lesquels on apposait sa signature sans même réfléchir, sans même le lire parfois, car un bon militant signe sans se poser de question… Il s’avère que ce même procédé est toujours à l’œuvre chez les pétitionnaires de “La Paix Maintenant”, recylée en “Iniative de Genève” et aujourd’hui en “JCALL”… (Seul l’emballage change, le produit est toujours le même. Le marketing politique n’est qu’un sous-produit du marketing agroalimentaire !)

Mais cette comparaison va en réalité bien plus loin qu’il n’y paraît à première vue. Car les solutions proposées par les signataires du “Jcall” au “problème palestinien” ne sont guère éloignées de celles que proposaient jadis l’URSS et ses satellites. “Deux Etats pour deux Peuples” : derrière ce slogan tellement familier qu’il est devenu anodin et presque sympathique, se cache en réalité un projet quasiment génocidaire, comme l’ont bien vu ceux qui prennent la peine d’ouvrir leurs yeux et d’entendre les intentions ouvertement proclamées du Fatah et du Hamas – qui ne diffèrent guère à ce sujet – au lieu de croire (ou de feindre de croire) que la paix arrivera, lorsqu’Israël aura fait de la Judée-Samarie et de la moitié de Jérusalem des régions judenrein, tout comme Gaza, depuis le désastreux retrait unilatéral ordonné par Ariel Sharon.

Le fameux “plan par étapes” de la Charte de l’OLP est en train de se réaliser sous nos yeux, avec le soutien complice des intellectuels Juifs du ‘camp de la paix’… Ironie cruelle de l’histoire : ces intellectuels – y compris les plus brillants d’entre eux, qui se réclament matin et soir de Vaclav Havel ou de Kundera – sont en train de participer au programme communiste et OLPiste de démembrement de l’Etat juif, qui sera remplacé, au choix, par un Etat palestinien “laïque et démocratique” [sic] ou par un Etat islamiste – ou encore par les deux, puisque l’Etat islamiste existe déjà à Gaza - selon le résultat des urnes palestiniennes…

Une des leçons amères du vingtième siècle est que les régimes politiques peuvent disparaître, mais que les idéologies qui les animent sont, elles, inaltérables. Le nazisme, que l’on croyait enseveli avec ses dirigeants sous les ruines de Berlin en 1945, a ainsi survécu depuis, notamment à travers la prose islamiste antijuive la plus radicale, au Moyen-Orient et ailleurs, comme l’a récemment montré Matthias Kuentzel dans un brillant essai *. Quant à son frère jumeau, le communisme, il survit à travers l’antisionisme sous ses formes les plus diverses, et à travers les pétitions antidémocratiques du “camp de la paix” juif, qui s’en fait le complice – parfois involontaire – tout comme son ancêtre, le “Mouvement de la paix” pro-soviétique, fut en son temps le complice des horreurs soviétiques, y compris contre les Juifs.

Par Pierre Itshak Lurçat

* Matthias Küntzel, Jihad et haine des Juifs, éditions L’Œuvre, Paris 2009.



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Lettre aux signataires de Jcall


par Méir Ben-Hayoun http://hmeir.blogspot.com/2010/04/lettre-aux-signataires-de-jcall.html

Comme vous tous, j'ai appris avec consternation l'existence de la pétition Jcall adressée à l'Union européenne pour faire pression sur l'Etat d'Israël d'accepter une "solution raisonnable au conflit". On nous fait part que des signatures aussi célèbres et prestigieuses que celles de Bernard-Henri Lévy, Alain Finkielkraut, Boris Cyrulnique, Georges Bensoussan, de personnalités réputées "sionistes", ont été apposées sur cet appel. Cela en a rajouté à notre indignation. Ci-après, la lettre que j'ai rédigée à leur attention.

Signataires de Jcall,

On ne peut pas vous demander de ne pas avoir l'approche que vous adoptez sur la situation en Israël, mais de quel droit vous, intellectuels juifs, vous vous adressez à l'Union européenne pour faire pression sur nous ?
Nous qui assumons la vie en Israël et ce tout qu'elle requiert et nous apporte aussi.
Aucun d'entre vous n'est prêt à payer le prix pour être Israélien, et vous demandez aux Nations d'Europe de nous faire le bras de fer pour nous imposer la solution que vous estimez la plus raisonnable, sous le prétexte que vous aimez Israël ?
Je ne remets pas en cause que vous croyez vouloir le bien d'Israël, mais quand vous dites aimer Israël, permettez-moi d'en douter.
Aimer Israël cela consiste aussi à respecter la population de ce pays dans toute sa diversité d'opinions et d'origines, et ses choix également. Aimer Israël, ce n'est pas enfermer ce pays dans ce qu'on souhaiterait qu'il fut tout en n'y participant pas d'autre part.

Vous allez me dire que beaucoup de gens en Israël pensent comme vous signataires de Jcall. C'est tout à fait vrai, mais le débat ne porte pas sur le bien fondé de la formule de solution au conflit que vous prônez dans cet appel. Alors oui, entre nous, Juifs de toute tendance, nous pouvons, nous devons dialoguer et discuter de ces choses. La question ne repose pas sur le débat ou non débat entre nous. Ce débat existe, il est houleux même, mais ce n'est pas cela qui est remis en cause ici.

La question est: comment "juivement" parlant, vous croyez-vous en position morale de vous adresser aux Nations pour nous faire pression, et pour annuler par là-même ce que le peuple de ce pays dans toutes ses composantes décide pour lui-même ?!
Si tant est que vous vous considérez comme faisant encore partie de ce peuple, le peuple juif.
En bon hébreu, dans une attitude de conscience juive, c'est pratiquement de la trahison de vous servir des goyim pour nous forcer la main. (goyim signifiant en hébreu "Nations" et non pas "non juifs").
Comme si les Nations n'attendaient que vous leur donniez le feu vert pour faire pression? Pratiquement toutes les solutions et mesures que nous adoptons ces dernières décennies nous sont imposées au forceps par les pressions étrangères.

Les implications de vos signatures sur cet appel sont très graves. Votre initiative signifie aux yeux du monde entier que les Juifs d'Israël sont incapables de décider par eux-mêmes et que leur système de délibération par débat public et par élection au sein de la société israélienne n'a aucune valeur en soi. En d'autres termes que l'Etat d'Israël est une fiction politique. Comment à des intellectuels aussi brillants, qui savent réfléchir aux implications de leurs prises de position, cela a-t-il pu échapper? J'aurai tendance à croire que cela ne pouvait pas ne pas vous échapper et que cela atteste de votre arrogance envers les Israéliens "mal fagotés" et "mal dégrossis" que nous sommes à vos yeux.

Mis à part le mépris et la condescendance indigeste d'une telle attitude, cela veut dire que le peuple juif n'est toujours pas mûr à être souverain de son destin sur sa Terre, et par conséquent, qu'il est toujours inapte à l'Indépendance nationale. Voilà ce en quoi induisent vos signatures sur l'appel Jcall.
Vous signataires, vous ramenez le peuple d'Israël à sa situation antérieure au 14 mai 1948, avant la Déclaration d'Indépendance de l'Etat d'Israël par David Ben-Gourion.
C'est-à-dire à une réalité dans laquelle le peuple juif doit être parrainé par les Nations du monde, par un mandat britannique ou "obamique" et où les décisions le concernant sont prises ailleurs, par d'autres, à l'ONU, par le "Machin".
Une conjoncture où le peuple juif est relégué au stade de lobbyiste de communauté juive. En d'autres termes, les concepts de souveraineté, de gouvernement, de nation, ne sont pas applicables pour le peuple juif en Israël. C'est d'ailleurs ce que prétend le monde arabo-musulman, mais c'est déjà un autre débat. La convergence d'attitudes cependant qui, a priori, n'ont rien à voir l'une avec l'autre, ne pouvait pas ne pas être relevée.

C'est cela le post sionisme qui n'est rien d'autre que de l'antisionisme recyclé!
Le peuple juif ne peut être qu'un agglomérat fragmenté d'individus organisés en communautés dispersées prêchant on ne sait quelles valeurs juives. Les mieux intentionnés seraient disposés à octroyer à la "Communauté juive de Palestine" une sorte d'autonomie administrative et de la laisser disposer d'une milice d'autodéfense, mais pour les grandes décisions, ce sont les autres qui doivent les prendre. Dans notre cas, vous les intellectuels juifs d'exil en concertation avec les dirigeants des nations qui échafaudez les modalités territoriales et géopolitiques d'existence aux indigènes hébreux que nous sommes.
C'est cela à quoi mène votre initiative. C'est ce que vous affirmez en clair à Obama, à Poutine, à Sarkozy, à Gordon Brown, à Angela Merkel et par onde de choc, aux nazislamistes comme Ahmanidjad, Assad, et autres postiches de tyrans arabo musulmans qui n'attendent que le moment propice pour nous exterminer. Dans les réunions d'évaluation stratégique aux ministères de la guerre syrien et iranien, vos diatribes ne peuvent que les encourager. Moi à leur place, je me frotterais les mains de satisfaction: "des Juifs de premier plan et réputés "solidaires d'Israël" font pression sur la Communauté internationale pour que l'Etat d'Israël se conforme au diktat étranger". Très fort votre initiative!

Est-ce que le fait que vous êtes tous encore empêtrés dans une réalité existentielle d'exil aurait à voir avec cette dérive? Je n'irai pas jusque là, mais c'est pire. Sans vouloir trop rentrer dans ce débat, je dirai que c'est surtout le fait que vous n'envisagez pas de lier votre destin, votre sort, votre existence à celui d'Israël, le peuple et son Etat, dans un avenir quelconque.

Cette initiative ne fait donc pas seulement l'objet d'un désaccord ou d'une simple controverse politique entre vous et nous. Si ce n'était que cela, soit. Pour nous, c'est dans le pire des cas un drame de plus, mais pour vous, c'est une tragédie. Pourquoi une tragédie? Parce que vous démontrez par là même que le destin d'Israël en dernier ressort doit se décider ailleurs, par d'autres, pas par les Juifs d'Israël. C'est la pire des fautes d'identité que l'on puisse commettre envers soi-même en tant que Juif. Cela implique ipso facto que vous vous mettez en dehors du peuple juif. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que cela arrive dans notre histoire. Ce n'est pas moi qui vous condamne à quoi que ce soit, c'est vous qui vous êtes vous-mêmes condamnés à vous mettre en dehors, à ce que votre destin bifurque de celui de l'ensemble de notre peuple, en Israël et en exil pour qui l'Etat hébreu est l'ancre et de son identité, pour qui la Terre d'Israel, c'est la maison et pas seulement une idée. Peut-être parce que vous n'avez pas suffisamment réfléchi aux implications de cette option de cosmopolitisme qui est grosso modo le choix identitaire commun à vous tous signataires?
Alors bien sûr, toutes les ouvertures de retour, de repentir dirait-on dans un langage religieux, sont peut-être possibles. Bien que ce ne soit pas de religion qu'il s'agit, c'est beaucoup plus grave et crucial que cela. Ce n'est donc pas en lisant les Psaumes, ou en adoptant des attitudes pieuses, de tartufferie dirait-on en français, que cela se répare.

Mais j'ai l'impression que ce message est inaudible pour vous, voir incompréhensible, parce que je parle juif même si je le dis en français, et vous, vous parlez français même quand vous voulez parler juif. C'est probablement ce fossé qui se creuse depuis longtemps et dont nous ne prenons acte que maintenant. Un fossé qui risque de devenir infranchissable, comme la semaine dernière lorsque les liaisons aériennes ne pouvaient plus se faire entre Israël et l'Europe justement pendant les festivités de Yom Haatsmaout, la Journée de l'Indépendance d'Israël - nous peuple d'Israël en Israël en tant que Nation liée à sa Terre d'un côté, et vous à concocter cet appel au sein et avec le reste des Nations. Ce n'est pas nouveau dans la très longue Histoire d'Israël. D'ailleurs, ces choses-là, ça se lit et ça s'étudie.

Méir Ben-Hayoun

 

Jcall Bruxelles : Une faute intellectuels

Dror Eidar Israel Hayom traduit par l'UPJF

Dans une pétition qui sera présentée aujourd'hui [N.d.T. le 3/5/10] au Parlement européen à Bruxelles, des intellectuels juifs demandent à sauver Israël de ses habitants juifs, et appellent à arrêter la construction au-delà de la ligne verte, y compris à Jérusalem. Autour de cet appel s'est constitué un groupe d'hommes de gauche juifs – équivalent européen de Jstreet. Le mensonge est que tous savent bien qu'il n'y a déjà plus de construction à  Jérusalem, de facto. Mais peu importe...

Cette pétition affirme que "le soutien systématique au gouvernement est dangereux et ne sert pas les intérêts authentiques d'Israël". Les Israéliens connaissent bien cet argument, qui apparaît chaque fois qu'un gouvernement est au pouvoir, qui a un ordre du jour national, conservateur, différent de ce qui est acceptable pour les 3 pour cent de membres de Meretz et leurs amis dans les médias...

Une des célébrités dont les initiateurs de la pétition s'enorgueillissent est le philosophe juif français Alain Finkielkraut, un des "plus grands défenseurs de l'Etat d'Israël". Et de fait, Finkielkraut a soutenu l'initiative de Genève, son camp politique. Il est vrai qu'après l'échec des discussions de Camp David et le déclenchement de l'Intifada sanglante, en septembre 2000, il était apparu chez lui – comme chez d'autres intellectuels de gauche honnêtes – une dissonance cognitive concernant sa volonté de paix, face à la "paix" sanglante palestinienne, mais cela lui a passé depuis...

A propos, Finkielkraut avait il y a quelques années lancé une attaque virulente contre la propagation de l'islam radical en France, à la suite des émeutes de jeunes musulmans à Paris et dans d'autres villes. A la suite de ses propos, il fut 'crucifié' par ses amis et contraint de s'excuser. Sa signature sur la pétition [de Jcall] montre que cette fois-ci, il a retenu la leçon !

 

Et pourtant, l'Europe devient de plus en plus arabe, et ses gouvernements ne savent pas comment faire face à l'islamisation rampante de leurs villes... Comme toujours dans l'histoire, l'espoir est qu'en sacrifiant les Juifs, le démon s'en contentera et se calmera. Dans notre cas, les choses sont encore plus terribles, car il s'agit de Juifs qui espèrent sauver leurs "marmites de viande" * en Europe, en sacrifiant leurs frères en Israël.

 Le titre de la pétition est "Appel à la raison" – appel qui s'adresse aux Juifs uniquement. Voici une chose qui a échappé aux signataires de cet appel ; la voix de la raison n'est pas partagée entre Israël et ses voisins. Alors que nous sanctifions la voix de la raison, partie intégrante de la tradition de pensée occidentale, qui croit que tout problème peut être résolu de manière rationnelle, nos voisins ont développé la voix du mythe, de la tradition, de la religion, et se sont adonnés aux forces chaotiques qui dirigent le monde... Nous parlons d'un conflit territorial, alors que nos voisins parlent de la terre, du sang et du sacré.

 Dans une telle situation, cette pétition tombe comme un fruit mûr aux pieds de nos ennemis. Au lieu de renforcer le gouvernement contre les pressions internationales, la gauche européenne rejoint nos assaillants. C'est un phénomène connu dans notre vie publique, une tendance répandue de la gauche israélienne. Chaque fois qu'elle désespère de convaincre les électeurs par des moyens démocratiques, elle appelle de ses voeux des pressions internationales sur le gouvernement, en effrayant les citoyens israéliens par le terrorisme intellectuel et la menace d'un isolement politique, etc.

Cette pétition s'ajoute à la liste des actes peu glorieux d'intellectuels qui ont soutenu les régimes autoritaires. Il n'est pas étonnant dans ces conditions que certains pensent que "les classes intellectuelles sont celles qui ont subi l'endoctrinement le plus intense, qui montrent l'ignorance la plus grande et qui constituent l'élément le plus stupide de la population". L'auteur de cette phrase est un des plus grands ennemis d'Israël dans la gauche américaine, l'intellectuel juif (évidemment !) Noam Chomski, qui récemment encore est allé en pélerinage chez les "combattants de la liberté" du Hezbollah.

* N.d.T. allusion au verset de l'Exode dans lequel les Bné Israël se plaignent de ne pas être morts en Egypte, "assis près des marmites de viande", plutôt que de mourir de faim dans le désert.

Article paru dans le quotidien IsraelHayom le 3/5/2010. Traduction : UPJF

EditRegion15
 

JCALL ou le judaïsme français qui cale

par Albert Soued lundi 26 avril 2010 http://www.nuitdorient.com/

JStreet est une organisation créée par l’administration Obama pour neutraliser le lobby juif pro-israélien AIPAC. Elle vient de débarquer en Europe et en France. Le dogme de JCall, nom donné à la JStreet européenne, est "la paix à tout prix".
Emule du Mérets israélien, en perte de vitesse dans son pays, et de diverses associations gauchistes dont la "La paix Maintenant" JStreet et Jcall ne tiennent aucunement compte des leçons de l’histoire et cherchent à répéter les erreurs commises à Oslo en 1993, erreurs qui ont entraîné plus de 2000 morts en 17 ans, l’installation au Moyen Orient de plusieurs entités terroristes et l’encerclement d’Israël.

Un seul exemple : en demandant un état palestinien viable, JCall rend Israël non viable. C’est l’un ou l’autre et ce n’est pas l’un et l’autre. Il suffit de regarder une carte pour le comprendre. Rendre viable un état palestinien c’est couper d’une manière ou d’une autre l’état d’Israël en différents endroits ; c’est compromettre sa sécurité à l’est, en lui enlevant la vallée du Jourdain ; c’est mettre l’aéroport Ben Gourion à la merci d’un missile etc. Nous avons longuement parlé de ces "expressions perfides", qui peuvent détruire un pays ou une nation à la longue. Un état palestinien ne peut pas être viable. Demander qu’il le soit, c’est détruire d’avance Israël.

Que des personnalités juives prestigieuses demandent un état Palestinien "viable" avec JCall, c’est que le Judaïsme en France vraiment cale.
Sans parler des autres exigences de JCall pour venir à bout de l’état israélien, comme si 1,5 milliard de musulmans, qui s’ajoutent à au moins autant d’antisionistes, ne suffisaient pas !
Et puis de quoi se mêlent-ils ces gens là, sont-ils des citoyens d’Israël ? Plutôt ses fossoyeurs.

Je dis non aux défaitistes, non aux collaborateurs, non aux utopistes de l’apocalypse qui veulent se substituer au gouvernement élu d’Israël !

Albert Soued.

http://upjf.org/actualitees-upjf/article-18209-145-7-appel-j-call

L'appel de J Call est un encouragement à la guerre pour les ennemis d'Israël
S. Trigano


Interview de Shmuel Trigano au site Upjf.org A la veille du lancement officiel de l'appel JCALL à Bruxelles, et alors que la contre-pétition recueille déjà plus de signatures que celle de Jcall, Shmuel Trigano a confié en exclusivité à l'UPJF les raisons de son engagement et de l'initiative de l'appel "Raison Garder" qu'il a prise avec d'autres intellectuels, Juifs et non-Juifs.

UPJF - Shmuel Trigano, vous êtes un des initiateurs de l'appel "Raison garder", qui est une contre-pétitionlancée en réaction à "l'appel à la raison" [sic] de l'organisation JCALL, qui appelait l'Union européenne à faire pression sur Israël.

Pouvez-vous nous expliquer pourquoi vous avez jugé bon de réagir à cet appel et en quoi celui-ci constitue une atteinte et un danger pour la démocratie et pour Israël ?

C’est une déclaration que nous avons initiée Raphaël Draï et moi même et dont les co-signataires sont quelques intellectuels et universitaires, Juifs et non Juifs, notamment Pierre André Taguieff et Michèle Tribalat. Elle est en passe de recueillir 4000 signatures (www.dialexis.org)
*. Objectivement, et quelle que soit l’intention des signataires de J Call, leur déclaration appelle à imposer à Israël - et Israël seul est présenté comme un obstacle à la paix – une « solution » qu’ils définissent comme « la paix ».
On ne ferait pas mieux pour court-circuiter les procédures du seul Etat démocratique de la région et le mettre sous tutelle internationale, c’est-à-dire saper les bases de sa souveraineté. Comment peut-on définir ainsi le « souci d’Israël » dont se recommandent les signataires ? Indexer une prise de position partisane à la « raison », à la « morale » et à « l’honneur » relève d’une forme de ce que l’on appelait au XVIII° siècle le « despotisme éclairé ».
La raison est d’ailleurs étrangement invoquée alors que la légitimité qu’invoquent les signataires s’abreuve à leurs origines identitaires.


UPJF – Comment expliquez-vous que des intellectuels réputés pro-Israéliens comme A. Finkielkraut ou Bernard Henri Lévy considèrent qu'il est nécessaire que l'UE fasse pression sur Israël et se rangent aux côtés d'un personnage comme Daniel Cohn Bendit, qui n'a rien d'un ami d'Israël ? S'agit-il de naïveté, d'ignorance, ou peut-être d'arrogance ?

C’est tout à fait regrettable car leur espoir est mis en Obama et dans l’Union Européenne dont on sait l’inimitié contenue qu’ils manifestent envers l’Etat d’Israël, des acteurs politiques dont l’engagement auprès de la cause arabe et palestinienne est absolument incontestable.
Il faut espérer que les signataires se sont suffisamment informés avant de prendre une position aussi pointue, de façon à en assumer pleinement les conséquences, dans une période où la déligitimation de l’Etat d’Israël – qui met en jeu son existence – va bon train dans tous les pays occidentaux, y compris aux Etats-Unis.
Il y a une grande naïveté dans une telle posture car aux yeux des ennemis d’Israël, c’est comme si on donnait le signal de l’hallali.
Il n’y a pas de meilleure façon d’encourager la guerre à l’époque de la menace nucléaire iranienne et des scuds que la Syrie vient de transférer au Hezbollah.
Il n’y a pas de meilleure façon d’accabler la moralité d’Israël auprès de l’opinion publique.
Je n’ai vu aussi aucun de ces signataires manifester son scandale face aux falsifications du Rapport Goldstone[1] - pourtant un document capital dans le courant antisémite contemporain - ni face au bellicisme palestinien fondamental qui s’exprime par tous les pores de la société civile et de la politique palestiniennes.
L’Autorité Palestinienne est le cerveau de la campagne mondiale du boycott d’Israël. C’est vrai, ce n’est pas chic de dire celà dans le politiquement correct contemporain et celà vous ferme les portes de la « bonne société ». C’est néanmoins la vérité. Qu’on me démontre le contraire !
En démocratie, il est légitime que les acteurs défendent leurs intérêts. Je crois que les Palestiniens et leurs alliés mondiaux suffisent à la tâche de défendre les leurs.
Il est temps de rétablir les choses dans leur juste mesure.

UPJF – Vous avez participé il y a longtemps à des réunions de La Paix Maintenant – dont JCALL est le dernier avatar – et connaissez ce mouvement de près. En quoi est-il dangereux pour Israël et comment expliquer qu'il s'accroche désespérement aux mêmes slogans depuis plusieurs décennies, alors que ceux-ci sont démentis par les faits ?

Il y a de cela fort longtemps... En 1979, j’avais participé à un des premiers colloques israélo-palestiniens à Washington organisé par la revue israélienne New Outlook, c’est dire le chemin parcouru au fil des expériences que j’ai pu faire des Palestiniens et aussi de la base psychologique et théorique de leurs soutiens. C’est très complexe. L’impératif du « Maintenant/Akhchav » témoigne depuis toujours d’un volontarisme intempestif qui est à l’opposé de la diplomatie et de la politique.
L’idée aussi de s’adresser à New York et à Londres plutôt qu’aux citoyens israéliens, à Dimona et à Tibériade, pour faire pression sur le gouvernement que ces derniers ont élu m’a toujours choqué et fait douter de l’identité de « gauche » de ce mouvement originellement israélien.
L’idée de la « Paix maintenant » est une idée messianique, pas moins que celle du « Bloc de la foi ». Elle n’a rien de « rationnel ».
Elle est un défi à une approche stratégique. De ce point de vue-là, elle ne peut conduire qu’à l’échec dans l’ordre du politique et, hélas, de l’existence.
Un Etat palestinien qui serait érigé sans que la paix soit absolument assurée deviendrait un tremplin pour la destruction violente ou douce de l’Etat d’Israël. Comment peut-on encore tenir une telle position après l’échec du retrait de Cisjordanie sous l’égide du processus d’Oslo, du retrait du Liban et de Gaza ?
Le retrait auquel appelle J Call ouvrira sur une catastrophe semblable, déjà 3 fois répétée. J’attendrais de J Call (ou d’un « P(alestinian) Call » à venir) qu’il appelle les Palestiniens à reconnaître en Israël un Etat juif légitime, tout comme l’Autorité Palestinienne a défini la future « Palestine » comme « arabe » et « islamique » et à renoncer officiellement au droit au retour des réfugiés en vertu de l’échange de populations qui s’est produite avec le monde arabe, à l’issue de la guerre d’extermination qu’ils avaient lancée avec les pays arabes contre le jeune Etat d’Israël.


UPJF – Face à l'appel de JCALL, les institutions communautaires juives françaises se sont montrées remarquablement unies dans leur soutien au gouvernement démocratiquement élu de l'Etat d'Israël. Comment faire entendre la voix majoritaire des Juifs de France, solidaires d'Israël, régulièrement étouffée dans les médias, qui préfèrent donner la parole aux intellectuels alterjuifs ou proches de l'extrême-gauche israélienne ?

Je tiens à souligner que notre déclaration est fondamentalement le fruit de l’initiative de personnalités indépendantes qui n’ont pour toutes ressources que la pensée et la conscience morale. Son succès auprès du public et des institutions juives est encourageant. Il y a là un vrai courant d’opinion qui n’embrasse pas seulement des cercles sélects mais toute la société civile dans ses moindres recoins.
Or, depuis la deuxième Intifada, cette opinion est refoulée, bafouée, caricaturée par ce qu’il faut bien appeler « l’idéologie dominante ». Vous voyez déjà de quels soutiens de presse bénéficie J Call, dont tous les communiqués ont été repris par presse et médias.
On voit de quels appuis il bénéficie au Parlement européen.
Le traitement que nous a réservé la dépêche de l’AFP (le 28/04/10 à 13h 14) est très symptomatique « Cet appel crée des remous dans la communauté juive française. Richard Prasquier, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a déploré à l'AFP des "formulations pas acceptables dans ce texte".
Sur internet, les réactions sont nombreuses et JSSNews.com, un webzine d'opinion israélien ayant pour langue principale le français, a lancé une campagne baptisée "Raison garder" pour "contrer J Call", relayée par l'Union des patrons et des professionnels juifs de France ».
En somme, notre déclaration ne peut venir que des institutions d’une communauté « communautariste » et ses auteurs ne peuvent être que des étrangers, de surcroît israéliens mais parlant pourtant bizarrement français.
Depuis la deuxième Intifada, tous les médias ont ouvert leur micro à des voix juives hostiles aux communautés juives et à Israël, dont la plus grave des responsabilités est d’avoir dénié la réalité de l’antisémitisme.
Elles ont accaparé la représentativité des Juifs tout en se prétendant en proie à la persécution d’une communauté juive accusée de « tribalisme », « communautarisme », « intégrisme »... alors que cette dernière et les intellectuels qui penaisent autrement ont été systématiquement exclus de la scène publique nationale ou caricaturés avec stridence.

UPJF – L'appel "Raison Garder" va-t-il être suivi d'autres initiatives ? Comment peut-on vous aider ?

C’est à voir. Nous ne sommes qu’au début des problèmes et des défis à venir. Ils vont se précipiter. Il est important que l’opinion que nous avons cristallisée continue à s’exprimer et à tracer son sillon dans le paysage français et européen. Nous avons surtout besoin de relais et de moyens qui nous permettent de continuer à manifester cette présence.

Propos recueillis pour le site Upjf.org ©

N.d.R L'appel "Raison Garder" vient de depasser les 4000 signatures.

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