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La Presse et les émeutes anglaises

Jeudi, 25-Mar-2021

 

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http://www.20minutes.fr/monde/768500-tout-comprendre-emeutes-angleterre

CONTESTATION - Depuis trois nuits, Londres et d’autres villes anglaises sont secouées par des émeutes..

Tout est parti du quartier de Tottenham, dans le nord de Londres, samedi.Environ 200 personnes du quartier se sont réunies, pacifiquement au départ, devant un poste de police local. Ils venaient réclamer des comptes aux forces de l’ordre après la mort de Mark Duggan, un père de famille de 29 ans, qui a été abattu jeudi dernier dans des circonstances encore peu claires par des policiers. Il était soupçonné d’appartenir à un gang et de tremper dans un trafic de drogue. Une enquête est d’ailleurs en cours pour éclaircir ce décès. A l'issue du rassemblement, la foule a jeté des bouteilles et des projectiles en direction des policiers avant de saccager des véhicules, des bâtiments et des magasins du quartier. Les policiers, surpris, n’ont pas vraiment réussi à s’opposer à ces émeutes qui ont continué dans la nuit de dimanche et de lundi, en s’étendant à plusieurs quartiers de Londres et à d’autres villes.

Quels quartiers et quelles villes sont touchés?
Tout Londres, une ville dix fois plus étendue que Paris, n’est pas touchée par les émeutes. Seuls certains quartiers, les plus défavorisés, connaissent des nuits très agitées: au nord de la capitale, Tottenham donc, mais aussi Enfield, Walthamstow, Hackney et Islington. Au sud, dans le quartier de Brixton, Peckham et Croydon. Mais de jeunes émeutiers ont aussi fait de brèves incursions dans le Londres touristique: à Oxford Circus et Camden. En trois jours, les émeutes ont gagné d’autres villes anglaises: Bristol, à l’ouest de Londres, Birmingham, au nord de Londres et encore plus au nord, Liverpool.

ROYAUME-UNI - 09/08/2011 | 19:33 - 593 mots

Les émeutes en Angleterre épousent la carte du chômage des jeunes

http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20110809trib000641693/les-emeutes-en-angleterre-epousent-la-carte-du-chomage-des-jeunes.html

Les émeutes qui secouent Londres depuis samedi se propagent dans les zones multi-ethniques où le chômage des jeunes est très élevé, constate le chercheur Jonathan Wright du think tank Work Foundation. Le problème de "la génération perdue" des jeunes des quartiers défavorisés explique en grande partie ces violences.

La police londonienne est dépassée par les évènements : les violences, les pillages et les incendies qui secouent Londres depuis samedi soir se multiplient dans la capitale britannique et ont gagné d'autres villes comme Birmingham et Liverpool. Ce mardi, alors que le Premier Ministre, David Cameron, tenait une réunion de crise qui a écourté ses vacances, un homme de 26 ans, grièvement blessé lors des émeutes lundi soir, a succombé à ses blessures.

Si la mort de Mark Duggan jeudi soir lors d'une opération de police contre la criminalité a été l'élément déclencheur de la manifestation pacifique de samedi qui a mal tourné, "les actes de criminalité à travers Londres n'ont rien avoir avec cet incident", a déclaré le maire de Londres, Boris Johnson, dans un communiqué.

Il semblerait en effet que le problème dépasse un simple désir de justice pour Mark Duggan. Pour certains, il s'agirait d'une contestation des mesures d'austérité mises en place par le gouvernement.

Le vrai problème : le chômage des jeunes

"L'austérité est loin d'être le cœur du problème", estime Jonathan Wright, chercheur au Work Foundation, think tank spécialisé sur le travail au Royaume-Uni. Selon lui, le chômage de cette "génération perdue" de jeunes, qui concerne 19,6% des jeunes britanniques, est plus pertinent pour comprendre les émeutes.

En effet, les violences ont lieu principalement dans les quartiers et les villes où le chômage des jeunes de 16 à 24 ans est élevé. Par exemple, le quartier de Hackney, un des endroits les plus touchés par les émeutes, a un taux de chômage des jeunes de 35%, contre 13% dans le Kensington qui a été épargné par les violences. Autre exemple, les pillages ont gagné la ville de Liverpool, où le chômage touche 27% des jeunes.

"C'est très triste à voir. Mais les jeunes n'ont pas de travail, pas d'avenir et les mesures d'austérité ont aggravé la situation", témoigne un électricien de Hackney , Adrian Anthony Burns, à Reuters.

1,37 millions de jeunes chômeurs

Jonathan Wright nuance. "Le chômage des jeunes n'est pas nouveau et on ne peut pas tout mettre sur le dos de la crise financière", précise-t-il. "Si en cette période de récession, les jeunes diplômés sont au chômage, dès que la croissance reprendra, ils trouveront facilement du travail."
En revanche, le vrai problème concerne ces jeunes non diplômés qui même en période de croissance ne trouvent pas de travail. En 2003, ils étaient déjà 950.000 de jeunes n'étudiant pas et ne travaillant pas à temps complet. Aujourd'hui, ce chiffre s'élève à 1,37 millions de jeunes.

Les mesures d'austérité sont un facteur aggravant le chômage des jeunes mais la source du problème "provient principalement du système scolaire qui n'arrive pas à donner aux jeunes les compétences les plus basiques pour pouvoir travailler", analyse Jonathan Wright. Le rapport Wolf sur l'enseignement professionnel commandé par le gouvernement britannique semble confirmer ces propos. Moins de 50% des jeunes de 16 ans en enseignement professionnel ont obtenu la moyenne en Mathématiques et en Anglais à l'épreuve du GCSE, l'équivalent du Brevet français.

Que faire pour le chômage des jeunes ? Jonathan Wright juge qu'il est nécessaire de coordonner les politiques, d'investir davantage dans l'éducation secondaire voire tertiaire, et remettre en place les fonds qui visent à encourager l'éducation et l'emploi comme le "Education Maintenance Allowance" ou le "Future Jobs Funds". En d'autres termes, un "New Deal pour les jeunes" comme celui mis en place, avec succès, en 1998.

En attendant, David Cameron tente de contenir les émeutes en faisant appel à dix mille policiers supplémentaires à Londres. Mais à terme, il devra davantage s'intéresser au chômage des jeunes afin de résoudre durablement le problème.

 
 
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Pourquoi ces émeutes en Angleterre ? Réponses choc

http://yahoo.bondyblog.fr/201108220001/pourquoi-ces-emeutes-en-angleterre-reponses-choc/
Lundi 22 août 2011 | Posté par Sandrine Dionys

Un adolescent de 16 ans, d’origine somalienne, brillant élève ; une professeure de français issue d’un quartier défavorisé. Des Londoniens témoignent sur le rôle des caïds et des ados pris dans la tourmente.

Les quatre nuits de grande violence qu’a connues la Grande-Bretagne entre le 6 et le 10 août ont choqué et révolté la plupart des Britanniques. La question qui est sur toutes les lèvres : pourquoi ? Pourquoi ces émeutes ont-elles eu lieu ailleurs qu’à Tottenham, le quartier où Mark Duggan a été tué par la police ? Parfois les questions les plus simples sont aussi les plus compliquées. Des Londoniens apportent leurs témoignages pour tenter d’y voir un peu plus clair sur les raisons profondes de cette flambée de violence.

Si tous les jeunes Britanniques étaient comme Haroon Mohamoud, 16 ans, Boris Johnson, le maire de Londres, n’aurait pas eu à écourter ses vacances et rentrer en urgence pour remonter le moral des Londoniens dont les maisons ou échoppes ont brûlé pendant les émeutes. Haroon, d’origine somalienne, écrit un blog qui traite de politique, de culture et de la société dans laquelle il vit. Brillant élève, il s’oriente vers des études de droit pour devenir avocat et rêve d’université prestigieuse comme Oxford. Où il habite, dans une partie tranquille du Grand Londres, à 30 minutes de Tottenham, aucune dégradation n’a eu lieu à 20 miles à la ronde et il ne connaît aucun rioter (émeutier).

Les émeutiers ne respectent aucune autorité

Haroon (ci-contre) a lui-même été très surpris par la tournure des événements. Il en livre une analyse tranchée : « Je pense que ces jeunes aaroon(qui ont commis des atteintes aux personnes et pillé des magasins, ndlr) ne respectent aucune autorité et qu’ils ne comprennent pas ce qui arrive dans ce pays. Ils ne connaissent pas les problèmes auxquels est confronté le gouvernement.

Ils ne comprennent pas la situation économique

En plus, les restrictions dont parlent certains, les cut backs, n’entreront pas en vigueur avant deux ans… Beaucoup de gens croient que ces cut backs affectent déjà leur vie mais ce n’est pas le cas. Pour moi, il y a un manque total de compréhension de notre situation de la part de ces gens. Je pense aussi qu’ils sont frustrés, que ces gens ont la rage. Mais c’est vrai que la récession a pu les affecter. Certains ont perdu leur travail, il y a des gros problèmes sociaux dans leur quartier. Alors ils pensent que c’est de la faute de l’État et que ce dernier doit prendre des mesures. »

Alisha, une jeune professeure de français de 24 ans, qui a grandi dans l’équivalent d’« une banlieue difficile » en France, soit un quartier populaire au sud du Grand Londres, a une lecture des événements complètement différente. « Je ne suis pas surprise par ces émeutes mais je suis très en colère. Pourquoi ces jeunes s’en sont-ils pris aux boutiques de notre quartier, celles de nos voisins ? C’est n’importe quoi. »

Contre la police qui harcelle les "bronsés"

Pour les expliquer, elle avance des raisons très diverses : « C’est vrai que certains jeunes sont harcelés par la police et subissent constamment le Stop and search (arrestation et palpation, l’équivalent des contrôles policiers dont beaucoup de jeunes « issus de l’immigration » se plaignent également en France). Donc quand ils ont vu qu’il y avait des émeutes à Tottenham et que la police était complètement dépassée, ils ont trouvé le bon moyen de se venger du Stop and search en foutant le bazar dans leur propre quartier. »

Désoeuvrement en été

Pour Alisha, le mois d’août a aussi joué un rôle : « Plein de jeunes sont désœuvrés en été, ne partent pas en vacances donc pour certains ça a aussi été l’occasion de « s’amuser » un peu. Ma sœur comme de très nombreux jeunes de notre quartier a reçu sur son portable à 17 heures un message qui l’informait qu’à 19 heures, il y aurait des émeutes. Elle n’y est pas allée mais beaucoup s’y sont rendus, même des jeunes sans problèmes familiaux ou d’argent. Une maman qu’on connait pensait que ses garçons étaient à la gym. Ils étaient au rendez-vous pour casser des vitrines… »

Pour Alisha, il y avait certes des membres de gangs ou des délinquants notoires parmi les émeutiers mais pas seulement : « Il existe bien sûr des gangs qui prennent part à ce qu’on appelle des postcode wars, des guerres de quartiers qui parfois se soldent par des bagarres au couteau voir même parfois avec des armes à feu. Mais selon moi, la majorité des émeutiers n’appartenait pas à ces gangs. Mon copain est prof aussi. Lui ne décolérait pas non plus quand il voyait certains de ses élèves recherchés à la télévision pour avoir participé aux pillages. Ceux-là provenaient de familles « normales ». Sans problèmes sociaux ou familiaux particuliers. »

Ne pas passer pour un "moist", un dégonflé

Alors pourquoi ? Si les gangs, le harcèlement policier ou le désœuvrement de longues soirées d’été n’expliquent pas tout, pourquoi ces jeunes ont-ils pris part à ces émeutes ? « Je pense que c’est un problème de mentalité. Pour eux, la réputation prime avant tout. C’est tellement important d’avoir une réputation de dur dans les rues de ton quartier, qu’on puisse te craindre quand tu passes dans le quartier voisin. Moi je suis emeutierscontente d’être une jeune fille car pour les garçons, la pression de la rue est énorme. Sortir du quartier est très difficile aussi. Si tu vas à l’université ou si tu tentes ta chance ailleurs pour t’en sortir, on peut te reprocher d’avoir trahi tes racines, d’avoir trahi le quartier d’où tu viens, et d’être devenu un moist, un terme d’argot qui signifie mouillé. Un « mou » qui a trahi en somme. Je pense que beaucoup ont participé aux émeutes pour suivre le mouvement. En suivant la foule des casseurs, certains ont voulu prouver aux autres qu’ils n’étaient pas des moist. »

Il faudrait permettre aux parents de corriger leurs enfants.

Alisha qui connaît bien tous ces gamins pour les côtoyer au quotidien dans son travail et pour venir d’un quartier semblable aux leurs, a quelques idées pour prévenir d’autres émeutes. « Déjà, il faudrait permettre aux parents d’exercer leur autorité parentale sans qu’ils soient immédiatement soupçonnés d’être des parents abusers, trop sévères. Ensuite il faudrait dans ces quartiers des programmes sociaux et des ateliers où ces jeunes pourraient s’impliquer, pour leur faire comprendre que cette communauté est aussi la leur et qu’ils y ont leur place. Enfin, je suis en faveur d’un service civique où chaque jeune servirait pendant un an pour le bien de la communauté nationale. Rien que de partir de chez eux pour voir autre chose, les couper de leur environnement leur ferait un bien fou. Certains ne sont jamais sortis de leur quartier. »

Le monde politique ne donne pas l'exemple

Dans les débats qui agitent le pays depuis ces émeutes, il est souvent question de role model, du fait que ces looters (pilleurs) n’auraient pas de modèles adultes à admirer et sur qui prendre exemple. « Mais bien sûr que si qu’ils ont des role models, contredit Alisha. Mais le problème c’est que ces role models, ce sont les grands de leur quartier, les durs qui ont réussi à se faire un nom dans la rue ! »

Adam Papaphilippopoulos, un jeune avocat à la City qui poursuit des études de philosophie s’amuse aussi de ce débat autour du manque de figures de référence : « Avec toutes les affaires qui ont agité la classe politique ces dernières années, entre les notes de frais falsifiées des députés travaillistes et le scandale des écoutes téléphoniques qui secoue l’entourage de David Cameron, ce n’est sûrement pas auprès des politiciens que ces jeunes vont pouvoir trouver des role models ! Ni auprès des traders immoraux de la City d’ailleurs. »

Pourtant on peut s'en sortir quand on vient d'un quartier pourri

Pourtant, Alisha, très loin des débats médiatiques, est bien un modèle à suivre pour ses élèves : « Je suis un exemple concret qu’on peut avoir grandi dans un quartier pauvre et violent, avoir assisté à des règlements de comptes à coups d’armes à feu, avoir vu et vécu ce qu’ils vivent au quotidien et pouvoir s’en sortir. Mais selon moi, ça passe par sortir « physiquement » du quartier. J’ai eu l’opportunité d’aller à l’Université grâce à une bourse, d’aller étudier à l’étranger, et c’est ce qui a changé ma vie. Montrer à ces gamins qu’il y a l’espoir d’une autre vie malgré l’environnement de violence du quartier dans lequel ils évoluent : c’est pour ça que j’ai voulu devenir professeur. »

Sandrine Dionys (de retour de Londres)

 

Angleterre : émeutes shopping ou émeutes sociales ?

http://www.marianne2.fr/Angleterre-emeutes-shopping-ou-emeutes-sociales_a209210.html
Régis Soubrouillard - Marianne | Mercredi 10 Août 2011 à 16:00 | Lu 21144 fois

Rentré de vacances, le Premier Ministre britannique David Cameron, tente de ramener le calme dans le pays. Si le déploiement massif de policiers a ramené un calme relatif à Londres, les émeutes se sont propagées dans de nombreuses villes moyennes du pays. Le Royaume-Uni, qui n'a pas vu venir les signes précurseurs, s'interroge sur les raisons d'un tel déchaînement de violences.

Alors que la capitale retrouvait cette nuit un calme très relatif, grâce au déploiement de 16.000 policiers, le feu se propageait à différentes villes du Royaume-Uni. « Lors de ces dernières heures, la police du Grand Manchester a dû faire face à des actes d'une très grande violence commis par des groupes de criminels » a déclaré un membre des forces de police. Même chose à Liverpool et Nottingham.
Des troubles ont également été signalés à West Bromwich et à Wolverhampton, au nord-ouest de Birmingham, dans le centre du pays. Un effet de contagion rapide qui surprend le pays tout entier.
Alors que tous les matchs de football ont été suspendus jusqu’à nouvel ordre et que des membres du CIO étaient en visite au moment du déclenchement des émeutes, la Grande Bretagne n’en finit pas de s’interroger sur les raisons de cette explosion de violence survenue en pleine torpeur estival. Manifestement, la mort, dans des circonstances non élucidées de Mark Duggan ne suffit pas à expliquer ces débordements. «La vague de violence gratuite n’a absolument rien à voir avec la mort de Mark Duggan » a affirmé le vice-premier Ministre Nick Clegg.

Certes les émeutiers n’ont rien revendiqué de précis, on « entend » que la violence. Justement selon l’anthropologue Alain Bertho, « quand il n’y a pas de slogans politiques exprimés ce sont les actes qu’il faut lire. La violence est parfois illisible, elle est rarement dépourvue de sens. De ce point de vue, la mise à sac des magasins, les incendies, les pillages, sont aussi un message, une façon de s’exprimer. En France, en 2005, il n’y a pas eu de pillages, j’ai vu des centres commerciaux être détruits, il ne manquait pas une chaussette… » explique l’auteur du Temps des émeutes et qui tient un blog sur le sujet. « Il y a toujours des effets d’aubaine mais on ne peut pas lire ce genre de phénomènes que par le truchement des effets d’aubaines. Il y a là quelque chose d’assez clair, on prend dans les magasins ce que l’on ne peut pas prendre autrement parce qu’il n’y a pas assez d’argent. Ce n’est pas tout à fait nouveau dans l’histoire longue des révoltes sociales. C’est un message qu’il faut prendre au sérieux. Cela croise d’autres pratiques que l’on connaît aux Etats-Unis ».

J'achète donc je suis
Alors, on se rassure comme on peut en invoquant les émeutes shopping ? Une explication bien confortable pour la classe politique britannique.
Les questions qui fâchent, multiculturalisme, chômage, les coupes budgétaires draconiennes mises en place par le gouvernement Cameron seront ainsi évitées.

Difficile pourtant selon Alain Bertho de nier « l’exaspération devant un système qui en Angleterre a ramené les inégalités sociales au niveau où elles étaient il y a un siècle, un affichage immodéré de l’aisance et de la consommation par les plus riches et un discours politique qui n’arrête pas de dire que tout le monde devra payer l’endettement des Etats. Cela se traduit par des coupes sombres dans les budgets sociaux, l’augmentation des droits d’inscription dans les universités. Il y avait déjà eu des signaux forts qui prouvaient que le gouvernement britannique n’a plus les moyens d’engager un dialogue avec sa société : les manifestations étudiantes de fin 2010 et la mise à sac du Parti conservateur, la façon dont s’est terminée la manifestation contre le plan d’austérité et les émeutes aujourd’hui ».

Figure majeure de la sociologie, Zygmunt Bauman s’est fendu d’un texte disponible en anglais sur le site Social Europe à l’occasion des émeutes. L’intellectuel qui possède la double nationalité anglaise et polonaise fait le lien du shopping au social. Pas vraiment au sens où l’entendent les politiciens britanniques. Dans les instituts de sondage, l’optimisme est assimilé à la capacité à consommer dans les grandes surfaces. Erigé en valeur absolue de nos sociétés, le consumérisme se retourne désormais contre nos politiques: « ce ne sont pas des émeutes de la faim, ce sont des émeutes de consommateurs disqualifiés. Aujourd’hui, nous sommes tous des consommateurs. Des consommateurs d’abord et avant tout. Le lendemain du 11 septembre, pour calmer le traumatisme et l’indignation des américains, George W Bush, n’avait rien trouvé de mieux à faire que d’appeler les américains à retourner dans les magasins. Le niveau de notre activité commerciale et la facilité avec laquelle nous disposons d'un objet de consommation qui sert d'indicateur de notre statut social. J'achète, donc je suis. To shop or not to shop, this is the question. Les boutiques sont ainsi devenues des « pharmacies du social » remplies de médicaments censées pouvoir guérir les maladies de nos vies en commun » écrit l’auteur du Coût humain de la mondialisation.

En attendant qu'un jour peut-être un marabout de la mondialisation n'administre à tout ce petit monde une pilule miracle...faute de remède politique.

 
bondyblog
Blog de Sandrine Dyonis







































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Emeutes shopping ?
 
  • Le sentiment de communauté a protégé turcs et pakistanais , Les Turcs qui habitent le quartier se sont, en effet, équipés de barres de fer et de couteaux pour organiser des patrouilles et protéger leurs biens. Mais si cela peut servir, ponctuellement, de dissuadant, sur le long terme, les conséquences de ce communautarisme-là peuvent aussi sembler plutôt inquiétantes.
  • *** Strauss-Kahn se résignait à ce que nos démocraties modernes contiennent une frange permanente de leur société composée d’exclus, et que le prix à payer pour la paix sociale était l’octroi d’allocations diverses et variées à ces marginaux. « On paye, vous vous taisez, on s’en va ».
    Suffit-il de payer pour avoir la paix sociale ?   

    Le site de la Ména : www.menapress.org

    Le forum de la Ména : http://www.menapress.org/forum.html


    Ici Londres (info # 011208/11) [Analyse]

    Par Jean Ebren à Londres © Metula News Agency
    http://www.menapress.org/ici-londres-info-011208-11.html

    Je suis abonné à la "Metula News Agency", mais cette agence fait payer très cher le droit de reproduction même partiel de ses articles, aussi, je vais vous résumer l'article de Jean Ebren qui ne manque pas d'intérêt.

    Parralèle avec les émeutes parisiennes de 2005
    Les commentateurs ne parlent pas du multiculturalisme (ou, à l’inverse, de racisme) afin d’expliquer les événements, mais David Cameron, a choisi un policier de couleur pour être à ses côtés au moment de sa déclaration télévisée, cet aspect est bien présent dans les esprits. Le parallèle avec les émeutes françaises de 2005 est évident, même origine, un voyou tué par la police, violence contre des habitants et des biens, répliques de quartier en quartier en croyant à l'impunité.

    Différences avec Paris

    Une différence fondamentale cependant est liée à l’urbanisme et à la politique de logements sociaux de Londres. Les quartiers « chauds » sont interconnectés avec des quartiers où résident, des classes moyennes. On a un mélange racial comprenant un tiers de blancs, un tiers d’Africains ou Antillais, et un tiers d’Asiatiques. beaucoup de Londoniens sont confrontés à la violence directement en sortant de chez eux. Conséquence : un soutien massif de la part de non-émeutiers à la police, dont les voitures sont applaudies spontanément, et aussi, un sentiment collectif de peur et de fureur, en égale mesure, à l’encontre des émeutiers, qui détruisent et vandalisent leur quartiers.

    Explications des troubles :

    • Le phénomène de gentrification, c’est-à-dire de l’implantation de classes moyennes dans les quartiers dit populaires, sous la pression de l’augmentation des loyers ou du prix de l’immobilier dans les quartiers plus huppés, est d’ailleurs avancé par certains soutiens des émeutiers comme une des raisons de leurs actes.

    • les récentes coupures budgétaires ont été également avancées comme explication, sinon comme excuse pour le comportement barbare des vandales. Mais cette explication, semble-t-il, est un peu courte pour deux raisons essentielles ; l’une, parce qu’elle considère les pauvres comme étant des criminels en puissance, ce qui est la fois insultant et faux, et l’autre, parce que les personnes qui ont été arrêtées et jugées depuis lundi soir présentent un profil social plus varié : un professeur d’école primaire, un travailleur social. Même quelqu’un qui allait s’engager dans l’armée.

    • Absence de sens de la responsabilité individuelle chez les émeutiers
      Toute responsabilité individuelle est diluée. En réalité, ces émeutiers appartiennent à des groupes qui pensent n’avoir que des droits, parce qu’on les présente en permanence comme des victimes. Ces personnes ne se demandent pas ce qu’elles peuvent faire pour elles-mêmes, mais ce que les autres auraient dû faire pour eux.
    • Effondrement de la famille, ou réticence à en former une, qui ont pour conséquence que des adolescents se retrouvent sans père ou adultes males comme modèles.
      Les bien pensants refusent de lier ce phénomène aux traditions ethniques en particulier africaines et antillaises. Le dire entraine un risque d'accusation de racisme.

    • Il est difficile d’enquêter dans certaines communautés, avec la culture de représailles qui visent les témoins potentiels de meurtres (appelés « snitchs » ou balances), et où les policiers eux-mêmes sont surnommés « feds », comme dans un épisode de « The Wire ».

    Comprendre les émeutes au Royaume-Uni

    Par Marie Simon, publié le 09/08/2011 L' express à 13:14, mis à jour le 11/08/2011 à 12:40

    Après quatre nuits successives de violences et de pillages, la situation semble se calmer à Londres. Mais d'autres villes britanniques sont touchées et quatre personnes sont mortes.


    Qui est Mark Duggan?

    Les premiers incidents ont éclaté dans la nuit de samedi à dimanche dans le nord de Londres, après une manifestation pacifique contre la mort de Mark Duggan. Ce père de famille de 29 ans a été tué jeudi dernier, lors d'une opération des forces de l'ordre contre la criminalité au sein de la communauté noire du quartier multiethnique et déshérité de Tottenham.
    Certaines informations de presse laissent entendre que les forces de l'ordre auraient ouvert le feu sans avoir été attaquées. Une balle reçue par un policier aurait ainsi été tirée par un autre policier, et pas par le jeune homme, sur lequel on a retrouvé une arme...

    Les circonstances de ce décès sont suffisamment troubles pour que la police et une commission de contrôle indépendante ouvrent une enquête. Et présentent leurs excuses pour le manque d'informations, aux proches de Mark Duggan.
    Ce dernier fait l'objet d'un portrait contrasté dans le Guardian. Présenté comme un homme aimant et tranquille, qui éviterait toute confrontation, il n'avait "rien d'un gangster", selon sa fiancée. Pour elle, la presse ment quand elle le présente comme un trafiquant d'armes et de drogues. Il aurait pourtant des liens avec l'un des groupes criminels du nord de Londres, Star Gang, en conflit perpétuel avec des bandes rivales, comme Broadwater Farm Posse ou Tottenham Mandem. Il était en possession de munitions modifiées pour maximiser les dégâts causés, ajoute l'Independent.

    Quelles sont les villes touchées?

    Des jeunes ont incendié des voitures de police,vols un bus et des bâtiments dans la nuit de samedi à dimanche à Tottenham. Ces émeutes et les pillages ont ensuite débordé dans d'autres quartiers de Londres, comme le montre cette carte complète du Telegraph, dans la nuit de dimanche à lundi. Les rues d'Hackney à l'est, à Clapham dans le sud, à Camden dans le nord et Ealing à l'ouest, ont aussi passé une nuit mouvementée. Les images des incendies de bâtiments entiers à Croydon, dans le sud de la capitale, sont impressionnantes.

    Vitrines brisées, scènes de pillage, voitures incendiées... Les images de Londres, où plus de 500 personnes ont été interpellées, se répètent dans d'autres villes, dans la nuit de lundi à mardi: Birmingham, Liverpool, Bristol. Le Guardian liste les événements, magasin pillé par magasin pillé, dans une carte interactive. Voici l'essentiel des villes touchées.

    Que répondent les autorités?

    Face au mouvement et aux critiques de la population, le pouvoir britannique se mobilise: le vice-Premier ministre Nick Clegg s'est rendu à Tottenham. Le maire conservateur de Londres, Boris Johnson, est également rentré de congés pour se rendre dans un quartier touché, Clapham Junction, et promettre de "punir" les émeutiers "qui regretteront amèrement ce qu'ils ont fait". "Vous êtes là trois jours trop tard!", lui rétorque un habitant mécontent.

    Scotland Yard dans la tourmente

    Des responsables communautaires de Tottenham estiment que la police a une responsabilité dans l'envenimement de la situation, car elle aurait négligé des mises en garde dès samedi. Il faut dire que ces nuits d'émeutes interviennent à un moment difficile pour Scotland Yard, décapitée dans le cadre de l'affaire News of the World, soupçonnée de corruption et alors que se profile le procès d'un policier accusé d'homocide involontaire pour avoir violemment poussé un vendeur de journaux, mort peu après d'une hémorragie abdominale, lors du G20 à Londres en 2009.

    Le Premier ministre David Cameron

    Il a, lui aussi, écourté ses vacances italiennes pour rentrer d'urgence dans la capitale et convoquer une session extraordinaire du Parlement ce jeudi. "La riposte est en cours", selon lui. Après une réunion du gouvernement, il a lancé un message de fermeté mardi. "La population ne doit avoir aucun doute sur le fait que nous ferons tout ce qui est nécessaire pour rétablir l'ordre. (...) Si vous êtes assez vieux pour commettre de tels crimes, vous êtes également assez vieux pour être punis", a-t-il affirmé à l'adresse des jeunes émeutiers.

    Le Premier ministre a aussi annoncé un renfort de 10 000 policiers à Londres dès mardi soir. La ministre de l'Intérieur, Theresa May, sous pression, a annoncé que les autorités ne feraient pas usage de canons à eau pour disperser les rassemblements, alors que les commerçants excédés commencent à descendre dans la rue, prêts à défendre leurs biens en cas de nouvelle émeute, ce mardi après-midi.

    Le mouvement va-t-il se poursuivre?

    La nuit de mercredi à jeudi a été calme: l'important dispositif policier et la pluie dans plusieurs villes semblent avoir dissuadé les émeutiers de faire régner la terreur une cinquième nuit de suite. "Une nuit pluvieuse n'est jamais bonne pour une émeute", notait l'Independent au début des émeutes...
    Mais un homme de 26 ans a succombé à ses blessures, après avoir été touché par balle lundi dans le quartier de Croydon, à Londres. Et trois personnes ont été tuées à Birmingham, renversées par une voiture alors qu'elles tentaient de "protéger leurs maisons des pilleurs", selon le Telegraph. Les esprits pourraient ne pas se calmer si vite.

    DIAPORAMA(S)
    Nuits d'émeutes à Londres
    Cliquez sur l'image pour découvrir notre diaporama.
    REUTERS/Stefan Wermuth

    Imitation ou embrasement social?

    La mort de Mark Duggan aura été "l'étincelle" qui a allumé les violences britanniques, mais certains habitants estiment que la crise économique et les coupes budgétaires qui affectent les quartiers défavorisés sont le terreau de ce mouvement. En octobre 2010, le maire conservateur de Londres, Boris Johnson, s'inquiétait d'ailleurs de voir les populations les plus pauvres chassées du centre-ville vers les banlieues par un phénomène d' "épuration sociale".

    Sport et musique, les victimes collatérales

    Le match amical Angleterre - Pays-Bas n'aura pas lieu ce mercredi à Wembley. Plusieurs matches de Coupe de la Ligue, prévus ce mardi soir, ont déjà été reportés, selon la liste dressée par L'Equipe. Et déjà, Londres s'inquiète pour ses Jeux Olympiques, qui commencent dans un tout petit peu moins d'un an...
    Côté musique, les émeutes ont touché un entrepôt Sony qui stockait des CD, DVD et Blu Ray de nombreux labels de musique indépendants britanniques.
    Colère, frustration, rébellion... Tout cela couvait, selon des experts cités dans la presse, pour qui les jeunes frappés par l'exclusion sociale n'ont "rien à perdre". L'analyse fait débat, cependant. "Ce sont des opportunistes", décrète Kit Malthouse, le maire-adjoint de Londres, sur la BBC. "Ce n'est en rien de la protestation, c'est purement et simplement criminel. Les politiques et les médias doivent veiller à ne pas trouver d'excuse pour ce qui s'est passé." balais
    De fait, l'embrasement de Tottenham a pu inspirer des "imitateurs" dans d'autres quartiers de Londres et d'autres villes, suggère dans l'Independent un psychologue spécialiste des émeutes. Le fait que les émeutiers pillent des biens électroniques, des bijoux ou des vêtements n'est pas innocent pour lui : "Ce sont des biens difficiles à obtenir en temps d'austérité". "Il ne s'agit pas d'excuser mais de comprendre ces actes, ajoute-t-il, pour mieux les prévenir plus tard."

    Y a-t-il eu des précédents?

    Après les émeutes des banlieues françaises en 2005, Tottenham était présenté comme un modèle, rappelle Rue 89. Un modèle d'intégration retrouvée après des années de troubles, notamment dans les années 1980. 1981, Brixton (voir la vidéo) et Liverpool sont touchés. 1985, Birmingham et Tottenham grondent... Deux épisodes dont l'ampleur n'a pas encore été égalée en 2011, loin de là.

    S'agit-il du même phénomène? Oui et non. Le détonateur a presque toujours été le même: une altercation entre la police et la communauté noire, souligne l'Independent. Le paysage économique et social est similaire, teinté de chômage chez les jeunes et de coupes budgétaires.

    Les émeutes en musique, une tradition britannique!

    Des Clash au poète reggae LKJ, les vagues d'émeutes des quarante dernières années ont toujours inspiré les artistes, prêts à souffler sur les braises. Tôt ou tard, les événements de 2011 seront à leur tour racontés en musique.
    Mais depuis les années 1980, la police a aussi procédé à une introspection et enquêté sur ses failles, souligne le quotidien, ainsi qu'un émeutier de Brixton en 1981 dans les colonnes du Guardian. La préparation des manifestants était bien plus poussée, ne se résumait pas à un simple tweet. Et surtout, en 2011, les émeutiers ne portent pas de "message politique", ajoute l'ancien de Brixton. Ils ne parlent pas du "ghetto", ajoute l'Independent, pour qui le mouvement est plus "décadent que désespéré".


    Quel rôle pour les réseaux sociaux?

    Autre différence: Internet. Facebook et Twitter ont bruissé ces derniers jours, Scotland Yard promet d'ailleurs de poursuivre les auteurs de messages "incendiaires" postés sur ces sites. Mais les utilisateurs y ont surtout renvoyé vers la messagerie instantanée de Blackberry, BBM. Gratuit, rapide... et crypté, ce système ne facilite pas la tache des forces de l'ordre. Les autorités canadiennes s'étaient déjà plaintes de manifestations "orchestrées" via BBM en 2009, note au passage El Pais en Espagne.
    Ce mardi, un élu de Tottenham demande la suspension de la messagerie de Blackberry, annonce Sky News. D'après le Guardian, un groupe de pirates baptisé "TeamPoison" s'en prend au site du fabriquant des BlackBerry, Research in motion (RIM), afin de l'empêcher de donner toute information sur les émeutiers aux autorités.


    Face aux émeutes, la population se mobilise

    Après les émeutiers, ce sont les balais qui défilent à Londres! DIAPORAMA(S)

    Qu'en pensent les Britanniques?

    Seuls 8% des Britanniques pensent que c'est la politique d'austérité qui a entraîné les émeutes. La majorité accuse la criminalité (42%) et la culture des gangs (26%). 5% désignent le chômage, et la même proportion les tensions raciales.
    Les Britanniques utilisent aussi les réseaux sociaux pour une autre mobilisation: le nettoyage des quartiers troublés. Le Telegraph met en avant un groupe Facebook et un site créé pour l'occasion, tandis que sur Twitter, le hashtag #londonriots est concurrencé par l'autre mot-clé #riotcleanup, notamment utilisé par le candidat travailliste à la mairie de Londres, Ken Livingstone!
    Quartier par quartier, ils balaient, nettoient, rangent... et ils se mobilisent aussi pour défendre leurs biens, sous forme de milices civiles.

    Y a-t-il un parallèle entre Londres en 2011 et Clichy-sous-Bois en 2005?

    Les images et le facteur déclencheur sont assez similaires. Mais la comparaison ne tient pas longtemps: non, Londres n'est pas Clichy-sous-Bois.
    Et si plutôt que de regarder en arrière, il fallait davantage anticiper... Qui peut être sûr que de nouvelles émeutes ne pourraient arriver en France, après Londres? Les ingrédients susceptibles de les nourrir sont encore là, rappelle Christophe Barbier dans son édito vidéo.

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    Les émeutes vues par l'Express