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Meeting des partisans du boycott d'Israël,
à Paris VII

mercredi, 07-Mar-2012


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Indigne boycottage d'universitaires israéliens

24.02.12 par Pascal Binczak, président de l'université Paris-VIII

Les réactions suscitées par ma décision de retirer l'autorisation préalablement accordée à la tenue, à l'université Paris-VIII, d'une manifestation présentée comme un colloque universitaire intitulé : "Des nouvelles approches sociologiques, historiques et juridiques à l'appel au boycott international : Israël, un Etat d'apartheid ?" me conduisent à éclaircir certains points et à m'interroger sur le sens et les causes de la polémique en cours. Suite à un communiqué publié par le site Mediapart intitulé : "Le CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) ordonne la censure, Paris-VIII obéit" a succédé une pétition soutenant les organisateurs, au nom d'une liberté d'expression qui aurait été sacrifiée.

La rhétorique développée par les polémistes ne saurait masquer la réalité de faits qui ont été passés sous silence mais dont l'établissement montre que ma décision ne remet nullement en cause la liberté d'expression, bien au contraire. Passé sous silence le caractère conditionnel de l'autorisation accordée, les conditions émises tenant notamment au respect des principes énoncés par la loi rappelant que "le service public de l'enseignement supérieur est laïc et indépendant de toute emprise politique, économique, religieuse ou idéologique ; il tend à l'objectivité du savoir ; il respecte la diversité des opinions".

Passé sous silence l'emploi abusif du terme "colloque universitaire" sous la bannière duquel se présentait cette manifestation, celle-ci relevant davantage d'une action militante où le pluralisme des opinions, le caractère contradictoire des débats, la haute exigence intellectuelle caractérisant le travail universitaire importent moins que la finalité politique.

Passé sous silence moins le caractère polémique de l'objet du "colloque" que les dogmes auxquels il renvoie, comme en attestent les positions radicales d'intervenants appelant à rompre toute relation avec les universitaires israéliens, ce qui est inacceptable.

Passés sous silence les risques de troubles à l'ordre public, recouvrant aussi ce que le droit public nomme "les troubles de conscience" et impose le respect des valeurs et principes d'autrui. Si certains se sont émus d'une prétendue atteinte à la liberté d'expression, d'autres ont pu être, sinon émus, attentifs aux réactions suscitées par l'annonce de cette manifestation heurtant les consciences, choquant collègues ou étudiants, de quelque obédience qu'ils soient.

De quelle liberté d'expression disposent-ils face à une puissante action militante dont l'ouverture est symbolisée et en même temps contenue par le seul point d'interrogation ponctuant l'intitulé : "Israël, un Etat d'apartheid ?" et à qui fera-t-on croire que la réponse n'était pas dans la question ? Correspondant aux conditions indispensables pour garantir les libertés, l'ordre public commande que soient prévenus ces troubles de conscience qui affectent par nature la liberté d'expression. Passées sous silence mes propositions d'intervention afin qu'un autre lieu héberge ce "colloque" et que d'autres intervenants puissent être associés à un débat contradictoire.

Au regard de tous ces faits passés sous silence, la liberté d'expression est d'autant moins menacée qu'un autre lieu a été proposé dès mardi 21 février aux organisateurs. J'ai aussi recueilli l'accord de professeurs de Paris-VIII afin qu'ils participent à la manifestation et garantissent a minima le pluralisme des opinions. A ce jour, mes propositions sont restées sans réponse. A un exposé objectif de ces faits, les organisateurs ont préféré cette annonce choc : "Le CRIF ordonne la censure, Paris-VIII obéit". Propagande rodée, rappelant la théorie du complot, développée notamment dans cette citation de choix : "La complicité des Européens dans le maintien de l'occupation et de l'oppression israéliennes est obtenue par la menace, l'intimidation, la brutalité." Dans leur enthousiasme, ils ont aligné sous leur communiqué le soutien d'associations dont plusieurs ont ensuite précisé n'être pas solidaires de leur démarche, dont la Ligue des droits de l'homme.

les gens exigent la liberté d'expression pour compenser la liberté de pensée qu'ils préfèrent éviter

Qu'il me soit alors permis de réagir à de telles manoeuvres bien éloignées de la probité intellectuelle qui caractérise un colloque universitaire, en songeant au philosophe Kierkegaard écrivant que "les gens exigent la liberté d'expression pour compenser la liberté de pensée qu'ils préfèrent éviter". Le silence fait sur les principes républicains interroge. Des pétitionnaires ont pu être trompés dans leur appréciation des faits, tant il est vrai, dit Hannah Arendt, que "la liberté d'opinion est une farce si l'information sur les faits n'est pas garantie et si ce ne sont pas les faits eux-mêmes qui font l'objet du débat". Mais à aucun moment les pétitionnaires ne font allusion aux principes républicains. Dans cette polémique, ces principes passent à la trappe, alors qu'ils auraient été convoqués avec force dans d'autres cas. A quel moment ces principes républicains ont-ils été invoqués dans notre affaire, au cours de la polémique, si ce n'est à son origine, lorsqu'ils ont fondé ma décision ? Jamais.

La véritable menace que révèle cette affaire ne pèse pas sur la liberté d'expression, mais vise nos fondamentaux républicains

Ce constat doit nous alerter individuellement et collectivement, car la véritable menace que révèle cette affaire ne pèse pas sur la liberté d'expression, mais vise nos fondamentaux républicains et notre vouloir vivre ensemble. Cette "Université-monde" qu'est Paris-VIII, riche de ce vivre ensemble, forte des cent cinquante nationalités représentées parmi ses étudiants, est certes un lieu sensible. Récemment, j'ai dû ordonner la destruction d'une banderole sur laquelle l'étoile de David était associée à la croix gammée, ou faire repeindre des murs souillés par des graffitis antisémites. Qu'il me soit donné acte d'avoir pris aussi en considération des risques de dérapages indignes de nos valeurs républicaines.

Ce risque que la manifestation rencontre, selon la formule de Michel Wieviorka dans La Tentation antisémite (Robert Laffont, 2005), "une forme extrême et exceptionnelle de dérive" suffit en soi à justifier ma décision. Comme par le passé, j'oeuvrerai au développement de nos relations privilégiées avec des universités comme Al-Aqsa et Beit Berl. La mobilisation en faveur d'une issue politique pour la liberté du peuple palestinien, cause que j'ai soutenue et continuerai à soutenir, mérite mieux que cette polémique qui divise et oppose.

(Le colloque intitulé "Des nouvelles approches sociologiques, historiques et juridiques à l'appel au boycott international : Israël, un Etat d'apartheid ?" devait se tenir les 27 et 28 février sur le site de l'université Paris-VIII. Après l'avoir autorisé, est revenu sur sa décision et a préféré l'annuler.

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Un colloque sur l'apartheid en Israël à nouveau censuré

Point de vue | | 24.02.12 | 13h49 • Mis à jour le 24.02.12 | 13h53

par François Dubuisson, Ivar Ekeland, Julien Salingue et neuf autres intervenants au colloque

Le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) et le Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (BNVCA) sont coutumiers des attaques contre toute expression d'idées ne se conformant pas à leur position de soutien inconditionnel à Israël : campagnes contre France 2, son journaliste Charles Enderlin et l'émission "Un oeil sur la planète", protestation contre la diffusion par Canal+ de la série "Le Serment", pressions sur l'Ecole normale supérieure (ENS) pour interdire une conférence de Stéphane Hessel... Cette fois, le CRIF et le BNVCA ont appelé la présidence de l'université Paris-VIII à annuler un colloque intitulé "Des nouvelles approches sociologiques, historiques et juridiques à l'appel au boycott international : Israël, un Etat d'apartheid ?", que Paris-VIII avait préalablement autorisé et financé à hauteur de 2 500 euros.
Le CRIF se dit "heurté" que soit discutée la pertinence du concept d'apartheid pour Israël et considère que "le thème du boycott" d'Israël est illégal. Le colloque serait discriminatoire, illicite et pourrait provoquer des "troubles à l'ordre public". Le BNVCA va plus loin en dénonçant "un colloque (qui) procède de la pire propagande palestinienne qui, depuis onze ans, incite à la haine de l'Etat juif". Le site du CRIF a même mis en ligne des (pseudo)-biographies des intervenants, dans une logique maccarthyste.

Paris-VIII qui, en retirant son autorisation, a porté une lourde atteinte à la liberté d'expression

En notre qualité d'intervenants à ce colloque, et malgré nos opinions diverses quant aux thématiques abordées, nous nous insurgeons contre ces accusations graves, et contre le manque de courage de la présidence de c, établissant un dangereux précédent. Des chercheurs ne pourraient plus présenter leurs travaux dans une université, au motif que le thème de leurs recherches serait "sensible" ?

Selon la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), "la liberté d'expression vaut non seulement pour les "informations" ou "idées" accueillies avec faveur ou considérées comme inoffensives ou indifférentes, mais aussi pour celles qui heurtent, choquent ou inquiètent". La CEDH a de plus tracé la frontière séparant critique d'Israël et antisémitisme en établissant la distinction entre la "critique politique ou idéologique du sionisme et des agissements de l'Etat d'Israël", qui est protégée, et la "diffamation raciale" ou "l'incitation à la haine", qui sont condamnables. C'est cette distinction que le CRIF et le BNVCA veulent voir s'estomper afin de faire taire toute critique d'Israël. Les sujets abordés au colloque peuvent donner lieu à polémiques, mais il ne suffit pas que des associations partisanes les décrètent "choquantes" ou "illégales" pour les exclure du débat public.

La question de savoir si le terme "apartheid" est pertinent pour qualifier les pratiques d'Israël n'est pas nouvelle. En 2007, le rapporteur spécial de l'ONU pour les droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés, John Dugard, concluait que "les deux régimes ont beau avoir leurs différences, les lois et les pratiques israéliennes dans le territoire palestinien occupé rappellent certains aspects de l'apartheid". La question n'est pas davantage un tabou en Israël. Dès 2002, Avi Primor, ex-ambassadeur d'Israël auprès de l'Union européenne, condamnait la "stratégie "sud-africaine"" d'Ariel Sharon, tandis qu'un éditorial du quotidien Haaretz évoquait, en janvier, un "glissement sur la pente de l'apartheid". La problématique posée par le colloque s'inscrit donc dans un débat légitime, en cours sur le plan international.

INTIMIDATIONS

Devrait-on en outre s'abstenir de discuter de la campagne de boycottage, désinvestissement, sanctions visant Israël, lancée en 2005 par un ensemble d'ONG ? Selon le CRIF, cette campagne serait illégale, ce qui interdirait d'en parler dans un colloque. Si en France certaines décisions de justice ont condamné des actions de boycottage, le CRIF omet de préciser qu'un récent courant jurisprudentiel s'est prononcé en sens contraire : "Dès lors que l'appel au boycottage des produits israéliens est formulé par un citoyen pour des motifs politiques et qu'il s'inscrit dans le cadre d'un débat politique relatif au conflit israélo-palestinien, débat qui porte sur un sujet d'intérêt général de portée internationale, l'infraction de provocation à la discrimination fondée sur l'appartenance à une nation n'est pas constituée."

Il est dès lors difficile de concevoir en quoi la discussion de ces sujets serait de nature à "troubler l'ordre public". On est pour le moins surpris que la présidence de Paris-VIII ne se soit pas posée en garante de la liberté d'expression et donne du crédit aux accusations du CRIF et du BNVCA, qui font planer la menace de "troubles" qu'ils semblent appeler de leurs voeux. Pour la préservation d'un espace de débat démocratique, il serait déplorable qu'une institution universitaire cède aux intimidations d'associations s'érigeant en censeurs.

 

Le Crif ordonne la censure, l'université Paris 8 obéit

17 Février 2012

Par Julien Salingue, membre fondateur du Cercle des chercheurs sur le Moyen-Orient, réagit à la décision de l'université Paris 8 de retirer son autorisation au colloque «Israël, un État d'apartheid?» prévu les 27 et 28 février prochains et auquel il devait participer: «Comme l’an passé à l’ENS, la direction d’un établissement public d’enseignement supérieur a cédé aux injonctions» du Conseil représentatif des institutions juives de France.

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Dans un courrier daté du 17 février 2012, le président de l’université Paris 8 a informé les organisateurs du colloque «Des nouvelles approches sociologiques, historiques et juridiques à l'appel au boycott international: Israël, un État d'apartheid?», prévu les 27 et 28 février prochains, qu’il retirait l’autorisation qu’il avait accordée à cette initiative.

Prétextant de possibles «troubles à l’ordre public», la direction de l’université a donc décidé d’annuler deux journées de conférences-débats réunissant des spécialistes venus, entre autres, de France, d’Italie, de Belgique et de Grande-Bretagne. Universitaires, journalistes, membres du Tribunal Russel sur la Palestine… n’ont donc pas droit de cité à Paris 8, héritière de l’université de Vincennes. Les fondateurs de cette dernière apprécieront. Michel Foucault et Gilles Deleuze doivent se retourner dans leur tombe.

Cette décision a de quoi surprendre ceux qui, comme moi, ont suivi de près l’organisation du colloque. L’université avait en effet non seulement accordé son autorisation mais également soutenu l’initiative en lui attribuant un financement du Fonds de solidarité et de développement des initiatives étudiantes (FSDIE). Le programme et les intervenants du colloque étaient alors connus. Que s’est-il passé depuis?

Il y a 3 jours, le Crif publiait sur son site un «communiqué» dans lequel il dénonçait l’organisation du colloque. Invoquant la «provocation à la discrimination nationale, raciale ou religieuse», le Crif demandait la censure du colloque, diffamant au passage l’un des intervenants, Omar Barghouti, en affirmant que «les thèses prônées par ce dernier ont été jugées à plusieurs reprises comme constituant un délit de provocation à la discrimination précitée», alors que Barghouti n’a jamais été condamné.

Le CRIF ne se contentait pas d'appeler à la censure, mais menaçait: «De par sa nature, ce colloque pourrait être susceptible de provoquer des troubles manifestes à l'ordre public».

Comme l’an passé à l’ENS, certains «amis d’Israël» ont donc décidé d’exercer des pressions sur une institution universitaire, foulant au pied la liberté d’expression et les libertés académiques. De toute évidence, le débat n’est pas le point fort du Crif et de ses affidés, pour qui certaines questions ne méritent même pas d’être posées dans l’espace public.

Et comme l’an passé à l’ENS, la direction d’un établissement public d’enseignement supérieur a cédé aux injonctions et aux menaces d’un organe qui prétend représenter la communauté juive de France mais qui n’est en réalité qu’une représentation diplomatique bis de l’État d’Israël. La direction de l’université Paris 8 n’en sort pas grandie.

Espérons que la communauté universitaire et tous les défenseurs de la liberté d’expression et de la liberté académique réagiront à cette consternante décision. Et attendons aussi, sans trop d’espoir, la réaction des dirigeants politiques qui se sont récemment pressés au dîner du Crif.

Nul besoin de partager les points de vues des différents intervenants au colloque, qui sont en outre très loin d’être unanimes sur les questions qui seront discutées, pour comprendre ce qui est en jeu ici. Que le Crif refuse d’entendre tout propos critique au sujet d’Israël est une chose. Qu’une université s’incline face à des menaces de cet ordre en est une autre. Car ce sont bien des libertés démocratiques essentielles qui sont ici bafouées, et nul ne sait qui sera la prochaine victime de ces campagnes d’intimidation et de censure.

«Plus on prendra de soin pour ravir aux hommes la liberté de la parole, plus obstinément ils résisteront» (Spinoza).

Annexe

Pour information, le résumé de l'une des deux interventions que j’ai préparées pour le colloque. Chacun pourra ainsi juger sur pièces.

L’administration civile de l’apartheid

Les colons israéliens, bien que résidant eux aussi en Cisjordanie, ne sont pas sujets aux mêmes lois et réglementations. Divers mécanismes juridiques leurs permettent en effet d’échapper aux ordres et aux tribunaux militaires, et de ne répondre qu’aux lois et à la justice civile israéliennes, moins contraignantes et plus respectueuses des droits de la défense. Coexistent donc, au sein d’un même territoire, deux systèmes judiciaires qui traitent de manière différenciée les habitants de Cisjordanie en fonction de critères ethnico-religieux. Comment est organisé ce système discriminatoire? Comment se manifeste-t-il au quotidien?
Dans quelle mesure est-il l’expression de pratiques pouvant être assimilées à une politique d’apartheid?

UJFP : Lettre des 100 contre l’interdiction du colloque « Israël : un État d’apartheid ? »

Programme complet de la rencontre

27 Février : L'Apartheid, un concept pertinent pour l'analyse de la question palestinienne ?

09h00 | Introduction
09h10 | Le concept d’apartheid en droit international : questions pour une application au cas d’Israël

Le concept d’apartheid est de plus en plus utilisé pour viser la politique menée par Israël à l’égard de la Palestine. Ce concept peut être employé dans un sens assez général, comme synonyme de discrimination massive, mais il présente également un sens technique en tant que notion juridique
établissant une norme prohibitive et une incrimination en droit international.
La communication examinera les questions que soulèvent l’application du concept juridique d’apartheid à la politique d’occupation d’Israël.

Trois ordres de questions seront analysés.

Tout d’abord, la définition même du concept d’apartheid et son opposabilité à l’État d’Israël. Plusieurs problématiques se posent à cet égard.

  • Quelle définition retenir dans la mesure où deux définitions différentes existent, dans la Convention de 1973 relative au crime d’apartheid et dans le Statut de la Cour pénale internationale (CPI) et qu’Israël n’est partie à aucun de ces deux instruments ?

  • Quels sont les critères précis d’application du concept d’apartheid, compte tenu du fait qu’aucune application jurisprudentielle n’est disponible pour en éclairer l’interprétation ? En particulier, quel est le degré d’institutionnalisation de la ségrégation requis pour appliquer la notion
    d’apartheid, que faut-il entendre par « domination d’un groupe racial par un autre » ?

Ensuite se pose la question du cadre de l’analyse : l’ensemble de la Palestine mandataire ou le Territoire palestinien occupé (TPO), les Palestiniens des TPO uniquement ou également ceux d’Israël ?

Enfin, se pose la question de l’interaction entre la possible mise en oeuvre de la notion d’apartheid et celle d’autres régimes juridiques applicables :
le droit du peuple palestinien à l’autodétermination, le droit de l’occupation (Règlement de La Haye de 1907 et 4e Convention de Genève de 1949), et les Accords d’Oslo.

François Dubuisson
, professeur de Droit International à l’Université Libre de Bruxelles, expert entendu lors du Tribunal Russell sur la Palestine

 

1ere table ronde :
Etat des discriminations en Israel
09h30 | La situation des Palestiniens de 1948
09h50 | La situation des Bedouins en Israel

Depuis les annees cinquante, l''armee israelienne ecrase regulierement, a coups de bulldozers, des maisons, tentes et biens de Bedouins vivant dans les 45 villages non reconnus du Neguev.
Depuis 2005, le nombre de demolitions ne cesse d'augmenter.
En janvier 2012, Al-Araqib a ete detruit pour la 32eme fois.
Il n''en reste plus rien. Les habitants se sont retires dans le cimetiere, qui reste jusqu'a aujourd'hui un espace respecte par les autorites israeliennes.
Israel ne reconnait pas ces villages qui se voient ainsi depourvus des services de base comme l'eau et l'electricite. Ils ne beneficient que d''un tres petit nombre d''établissements scolaires et de services sanitaires.
Depuis 1950, l''Etat d''Israel s''approprie les territoires des Bedouins afin d''y établir des entreprises, des fermes pour des jeunes Juifs, des kibboutzim ou encore pour y faire planter des forets par le KKL-JNF (Keren Kayemet LeIsrael . Fonds National Juif), comme la Foret Yattir, pres de Beer-Sheeva.
Les lois israeliennes et les statuts du KKL-JNF se sont progressivement developpes afin de legaliser la judaisation du Naqab.
Les Bedouins reagissent par leur lutte continue pour la reconnaissance des titres de propriete de leurs terres, leurs biens et leurs moyens d'existence alors que ces lois font de ces citoyens israeliens non Juifs, qui luttent pour leurs droits, des criminels.
Irene Steinert, socio-psychologue et pedagogue, chercheuse en pedagogique multiculturelle, Membre du bureau national de l''Union Juive Francaise pour la Paix

2eme table ronde :
Discriminations dans les territoires palestiniens occupes

11h00 | L''apartheid spatial dans les Territoires palestiniens occupes : colonies, zonage, mur, routes et eau

La Cisjordanie est un territoire de taille reduite : 5650 km2, 130 km du nord au sud, 55 au plus, d''est en ouest. Ce petit territoire . la taille moyenne d''un departement francais . avait une reelle unite economique, administrative, humaine et culturelle jusqu''à son occupation par Israel en juin 1967. Depuis cette date, Israel a cherche en permanence a le destructurer, le morceler, le
fragmenter... a tel point qu'aujourd'hui, c''est pres d''une dizaine de statuts territoriaux differents . de fait . que l''on peut trouver en Cisjordanie dont une grande partie est inaccessible a la population palestinienne. Cette situation a conduit le sociologue palestinien Sari Hanafi a considerer ce ' charcutage 'du territoire palestinien comme un '« spatiocide '» qui rend de plus en plus difficile la creation d'un Etat palestinien a cote de l'Etat israelien. Le but de cette
communication est de montrer le deroulement de ce processus de 1967 à nos jours en evoquant les divers outils mis en place par Israel pour arriver a la situation actuelle : occupation et main-mise sur l'eau, colonies, routes et barrieres de controle, zonage par les accords d''Oslo, mur de separation...
Jacques Fontaine, maitre de conferences honoraire a l''Universite de Franche-Comte et chercheur au laboratoire TheMA


11h20 | Territoires palestiniens occupes : l''« administration civile '» de l'Apartheid

Juin 1967. Apres la guerre des 6 jours, Israel occupe l'ensemble de la Palestine.
Les habitants palestiniens de Cisjordanie et de Gaza se retrouvent, de facto, sous administration israelienne. Une administration militaire des territoires occupes est mise en place, qui va regir la vie quotidienne des Palestiniens au moyen d'ordres militaires. Officiellement nommé '« Administration civile '» en 1981, le gouvernement militaire n''a toujours pas, a l''heure actuelle, ete dissous. Il continue d''émettre des ordres qui ont force de loi et qui peuvent, le cas echeant, conduire les Palestiniens a etre juges et condamnes par des tribunaux militaires israeliens.
Pour la seule annee 2010, 9542 Palestiniens ont ete deferes devant ces tribunaux, avec un taux de condamnation de 99,74%.
Les colons israeliens, bien que residant eux aussi en Cisjordanie, ne sont pas sujets aux memes lois et reglementations. Divers mecanismes juridiques leurs permettent en effet d''échapper aux ordres et aux tribunaux militaires, et de ne répondre qu''aux lois et a la justice civile israeliennes, moins contraignantes et plus respectueuses des droits de la defense.
Coexistent donc, au sein d''un meme territoire, deux systemes judiciaires qui traitent de maniere
differenciee les habitants de Cisjordanie en fonction de criteres ethnico-religieux.
Comment est organise ce systeme discriminatoire ? Comment se manifeste-t-il au quotidien ? Dans quelle mesure est-il l''expression de pratiques pouvant etre assimilees a une politique d''apartheid ?

Julien Salingue, doctorant a Paris 8, enseignant a l''Universite d''Auvergne et membre fondateur du Cercle des Chercheurs sur le Moyen-Orient (CCMO)


11h40 | La normalisation de la colonisation a Jerusalem
A Jerusalem, le gouvernement israelien a reussi a rassembler des centaines de milliers de colons non-ideologiques dans les colonies de Jerusalem, qui vivent ainsi, souvent inconsciemment, dans ce qu''il est correct d''appeler une situation d''apartheid avec leurs voisins palestiniens. Cela participe d'un processus socio-historique plus profond de normalisation du nettoyage ethnique, caracteristique des societes basees sur le colonialisme de peuplement.
Dans le cas israelien, ce processus a des origines ideologiques dans le sionisme politique et des origines concretes dans les campagnes d''épuration ethnique de la guerre de 1948.
Dans ma presentation, je discuterai de la facon dont une ville toujours en expansion et exclusivement juive israelienne a Jerusalem est devenue la norme hegemonique, acceptee sans reserve par le courant principal de la societe israelienne juive.
Dans ma presentation, je reviendrai sur la facon dont Jerusalem est devenue dans la norme hegemonique, acceptee sans reserve par le courant principal de la societe israelienne juive, une ville toujours en expansion et exclusivement juive israelienne ; et de comment les recents developpements dans les colonies de la region de Jerusalem sont revelateurs de ce processus.
Ben Scribner, doctorant en Science de la Communication
a l''Universite de Rome La Sapienza

3eme table ronde :

Discriminations conjoncturelles ou structurelles ?

14h30 | Le sionisme, du colonialisme de peuplement a l'Apartheid ?
Celine Lebrun, etudiante en Master de Sciences Politiques a Paris 8

14h50 |« Democratique '», '« colonial '», '« ethnocratique '» : retour sur la categorisation du regime israelien

La question de la nature du regime israelien est l'"objet de vives controverses dans le champ militant. Dans le domaine des sciences sociales, cette problematique n''est interessante que dans la mesure ou elle permet d'ajouter a la connaissance et a la comprehension de ce regime. Les interrogations sur la nature coloniale de l''Etat d''Israel peuvent ainsi nous conduire a interroger
les caracteristiques sociales, politiques et economiques des rapports entre population indigene palestinienne et population immigrante juive.
D''un point de vue socio-politique, la grille de lecture ethnocratique developpee notamment par Oren Yiftachel peut offrir un premier cadre d'interpretation a meme de mettre en evidence l''existence d'une structure sociale ethnique.
Cependant, cette etude de la structure sociale de l''ensemble israelo-palestinien doit se doubler d''une analyse des interactions economiques entre Israeliens et Palestiniens et de leurs evolutions. Cette analyse permet en effet de mettre en evidence, sur plus d''un siecle, les logiques d'integration ou au contraire d''exclusion de la main d''oeuvre palestinienne.
Elle permet des lors de comprendre l''evolution, dans le temps et dans l''espace, du projet sioniste . un projet tiraille entre deux modeles, l''un fonde sur l''exploitation du travail indigene et l''autre base sur le recours a la seule main.d''oeuvre '« hebraique '».
Pierre Renno, docteur en Sciences Politiques a l''Universite Paris I Pantheon-Sorbonne

15h10 | Presentation des conclusions de la troisieme session sur l'Apartheid du Tribunal Russel sur la Palestine


Les critiques du traitement des Palestiniens par Israel utilisent souvent le terme d''apartheid . '« separation '» en afrikaans, «hafrada» en hebreu, terme couramment employe en Israel notamment pour nommer le mur.
Mais est il pertinent d''affirmer qu'Israel pratique une politique d'apartheid contre le peuple palestinien, ou le terme est-il sans fondement et purement provocateur ?
La troisieme session du Tribunal Russell sur la Palestine s'est recemment tenue au Cap, en Afrique du Sud pour examiner cette question.
Le Tribunal a conclu, par une decision serieusement etayee, dont il sera rendu compte, qu'Israel applique un systeme d'apartheid a l'ensemble du peuple palestinien, y compris a ses propres citoyens dits de nationalite «arabe».

Genevieve Coudrais, secretaire du Comite francais d'appui au Tribunal Russell sur la Palestine (TRP), experte entendue a la session 2 du TRP, deleguee de l'Association France Palestine Solidarite a la Session 3 du TRP sur l'Apartheid


16h00 | Conclusion de la premiere journee
18h00 | Vernissage de l'exposition « Palestine(s) : trajectoires »

2 8 FEV Le Boycott d'Israel, Une mise en perspective

09h00 | Introduction
4eme table ronde : La campagne Boycott Desinvestissment Sanctions
09h10 | Presentation de la Campagne internationale BDS, « Boycott, Desinvestissement, Sanctions »
Omar Barghouti, membre fondateur de la campagne Boycott Desinvestissement Sanctions palestinienne


09h30 | La resistance palestinienne : focus sur la resistance « populaire »
Depuis septembre 2000 et le debut de ce que l'on a nomme « deuxieme Intifada », l'approche dominante dans l'apprehension du conflit opposant l'Etat d'Israel au peuple palestinien est celle du « cycle de la violence » : les violences des uns succederaient aux violences des autres, l'enjeu majeur serait donc la rupture du « cycle operation armee israelienne/represailles palestiniennes » (ou l'inverse). Ainsi se succedent, de maniere cyclique egalement, les appels a « l'arret des violences », pose comme prealable au dialogue en vue d'hypothetiques negociations entre les deux parties.

La confusion entre « violence » et « action militaire ponctuelle» occulte l'essentiel de la violence infligee par Israel au peuple palestinien : celle de l'occupation militaire, continue depuis juin 1967.

Effet de miroir, la resistance palestinienne est apprehendee en etant amputee de l'essentiel : le combat quotidien contre l'arbitraire de l'administration coloniale. Cette invisibilisation de leur lutte a conduit les Palestiniens a envisager, au cours de leur histoire recente, des moyens d'action complementaires afin de rompre leur isolement et de renverser un rapport de forces largement defavorable.
Depuis quelques annees la thematique de la « resistance non-violente » occupe une place substantielle dans le champ politique palestinien et dans le mouvement international de solidarite. Dans quelle mesure la « resistance non-violente » est-elle en rupture avec les formes passees de la lutte palestinienne
? La « non-violence » revet-elle la meme signification pour les Palestiniens et pour ceux qui affirment les soutenir dans leur combat ? En derniere analyse, l'apparent developpement de la non-violence traduit-il une reorientation strategique de la lutte ou un changement tactique pour conquerir une legitimite ?
Julien Salingue, doctorant a Paris 8, enseignant a l'Universite d'Auvergne et membre fondateur du CCMO, Cercle des Chercheurs sur le Moyen-Orient


09h50 | Lecons d'Afrique du Sud : retour sur le boycott de l'Apartheid
L'isolement du regime d'apartheid a pris une dimension internationale parce qu'il reposait sur une volonte strategique du mouvement de liberation qui militait des les annees 1950 pour l'adoption de sanctions globales et obligatoires pour isoler et affaiblir son ennemi.
Un ennemi heritier des theories nazies de la suprematie de la race blanche qui se veut le champion du monde libre au moment de la guerre froide et de la decolonisation.
Les declarations et resolutions des Nations unies qui qualifient ce regime de «crime contre l'humanite » et l'adoption en 1973 de la Convention internationale pour l'elimination du regime d'apartheid vont donner un appui considerable aux mouvements anti-apartheid pour :

* demander a leurs gouvernements respectifs l'application des sanctions globales et obligatoires
* mener des actions de boycott dans les secteurs economiques, sportifs et culturels
* denoncer la collusion des pays occidentaux et d'Israel avec le regime d'apartheid pour le doter de l'arme nucleaire

Le regime affaibli economiquement, vaincu militairement a Cuito Canavale en Angola, devenu un etat « paria » envisagera serieusement de negocier.
La conference d'Harare en aout 1989 convoquee par l'ANC, l'OUA et le comite ad hoc sur l'Afrique australe ouvrent la voie aux negociations et la chute du mur de Berlin privera le regime d'apartheid de son atout ideologique de rempart contre le communisme. L'Afrique du Sud entame alors un autre chapitre de son histoire.
Jacqueline Derens, militante anti-apartheid, auteure de Nous avons combattu l'Apartheid

5eme table ronde :
BDS : Quelle legalite ? Quelle legitimite ?
11h20 | La legalite du boycott En France,

Plusieurs personnes ayant appele au boycott des produits israeliens ont fait l'objet ces dernieres annees de condamnations penales pour incitation a la discrimination nationale (Affaire Willem, affaire Sakina Arnaud,'c) et d'autres procedures sont toujours en cours. La problematique qui sera abordee consistera a determiner si l'appel au boycott des produits israeliens, et plus generalement la campagne BDS visant l'Etat d'Israel, sont conformes au droit francais, europeen et international et s'il sont proteges par le droit a la liberte d'expression.
La communication portera dans un premier temps son analyse sur les particularites du droit francais, dont la legislation anti-discrimination contient une disposition etablie dans les annees 70 pour viser de maniere specifique le boycott (articles 225-1 et 225-2 du Code penal).
On montrera que la loi telle qu'elle a ete concue a l'origine n'a jamais eu pour objectif de penaliser les actions menees par la societe civile et que l'application qui en a ete faite par les juridictions penales francaises s'avere excessivement stricte, sans que ces juridictions ne tiennent compte de la notion de «discrimination » telle qu'elle est entendue en droit europeen et international ni de la liberte d'expression.

Des lors, dans un second temps, l'application de la loi francaise sera confrontee au droit a la liberte d'expression, qui soumet a des conditions strictes toute limitation a son exercice. A cet egard, il sera etabli que les activites BDS beneficient pleinement de la protection de la liberte d'expression, en application des criteres enonces dans la jurisprudence de la Cour europeenne
des droits de l'homme : les associations jouissent d'une protection renforcee dans leurs activites militantes, le BDS offre une contribution a un debat d'interet general et, enfin, l'interpretation excessivement large faite par les juridictions francaises de la notion de 'á discrimination 'â rend la mesure de restriction a la liberte d'expression disproportionnee. C'est dans ce cadre que sera etudiee la portee de la decision rendue dans l'affaire « Willem » par la Cour europeenne des droits de l'homme et qu'il sera demontre que cette
decision ne peut etre transposee aux activites menees par des associations
ou des militants de la societe civile.
Francois Dubuisson, professeur de Droit International a l'Universite Libre de Bruxelles, expert entendu lors du Tribunal Russell sur la Palestine


11h40 | Les dispositifs de sanctions dans le Droit International et le cas israelien
Les droits fondamentaux sont connus depuis toujours. La grande evolution, depuis une dizaine d'annees, est que le droit international s'est dote de systemes de sanction. C'est l'une des grandes erreurs d'Israel : poursuivre les memes violations du droit, sans comprendre que les mecanismes du droit ont change.
Des recours efficaces existent desormais en droit interne, en droit europeen et devant la Cour Penale Internationale.
Le droit europeen est le plus prometteur. Israel et la Palestine, via l'Autorite Nationale Palestinienne, ont signe des accords de cooperation avec l'Europe, et toutes les relations economiques doivent respecter le droit europeen'c a commencer par la question de l'origine des produits.
De plus, ces accords incluent des clauses relatives au respect des droits fondamentaux. Aujourd'hui, les Palestiniens peuvent agir directement devant les tribunaux francais et europeens
pour faire sanctionner ici les violations du droit commises la bas.
Ainsi, il faut depasser le recours au droit limite a la denonciation de l'injustice, pour l'utiliser comme outil technique, a l'initiative de la societe civile. Cela veut dire aussi qu'il faut reinventer les relations entre le politique et le juridique.
Gilles Devers, avocat, l'un des conseils de la Campagne Boycott Desinvestissement Sanctions en France et en Europe


12H00 | Comment l'Europe aide l'Apartheid
Une serie de nouvelles histoires au cours des dernieres semaines et des derniers mois a donne l'impression que les dirigeants et les institutions de l'Union Europeenne ont perdu patience avec Israel. Nicolas Sarkozy est par exemple alle jusqu'a qualifier Benyamin Netanyahou de 'ámenteur'â.
Les militants de solidarite avec la Palestine et les autres defenseurs des droits humains ne devraient pas se laisser trompes par ces histoires.
Bien qu'il y ait indubitablement une certaine tension entre les deux parties, le fait demeure qu'Israel a des liens economiques et politiques avec l'UE plus forts que n'importe quel autre pays extra-communautaire.
Avant de demissionner de sa fonction de chef de la politique etrangere europeenne en 2009, Javier Solana avait indiquer qu'Israel etait de facto un Etat membre de l'Union Europeenne.
Ces liens sont susceptibles de devenir plus forts dans un avenir proche. Les fonctionnaires de Bruxelles disent en prive qu'Israel a le type d'economie technologiquement avance qu'ils veulent que l'Union developpe. Donc il y a le sentiment que l'Union a besoin d'etre en bons termes avec Israel si le secteur de l'UE technologies origine locale pour fleurir. Cela explique en partie
pourquoi Israel est le principal participant non-europeen aux activites de recherche scientifique de l'UE.
Les beneficiaires de ces activites comprend des fabricants d'armes qui ont ete «bataille teste» par l'armee israelienne en Cisjordanie et a Gaza.
L'Union europeenne a l'obligation, en vertu des traites, de respecter les droits de l'homme dans le commerce et les politiques etrangeres. En offrant un soutien a l'industrie de guerre d'Israel, l'UE est accusee d'avoir viole sa propre loi.
David Cronin, journaliste, auteur du livre Europe's Alliance With Israel : Aiding the Occupation


6eme table ronde :
un boycott academique d'Israel ?
14h30 | Les universites peuvent-elles etre neutres ? Le boycott academique
Je m'attacherai a montrer comment les universites israeliennes soutiennent l'occupation et la colonisation des territoires occupes en 1967, et discriminent les citoyens d'origine palestinienne. Cette situation contrevient, non seulement au droit naturel, mais aux engagements internationaux conclus par Israel et notre propre gouvernement.
Devant la carence de celui-ci, l'inefficacite de la diplomatie et l'aggravation constante de la situation sur le terrain, les simples citoyens sont conduits a se tourner vers des moyens d'action
non violents, a l'instar de ceux qui avaient ete employes contre l'Afrique du Sud, dont le boycott des institutions israeliennes.
Ivar Ekeland, president honoraire du Conseil Scientifique de l'Ecole Normale Superieure
et de l'Universite Paris-Dauphine


14h50 | Table ronde d'universitaires francais ayant pris position pour le boycott academique
Olivier Le Cour Grandmaison historien et d'autres intervenants

16h00 | Conclusions de la seconde journee

Du 27 fevrier au 12 mars 2012, l'exposition « Palestine(s) : trajectoires '» accueillera les oeuvres photographiques, cinematographiques et plastiques de 3 etudiantes de Paris 8, anciennes et actuelle, realisees lors de leur voyage respectif en Palestine. Trajectoires donc. De trois individualites : Alice Bourgeois, Helene Aury, et Alessandra Centeleghe.

Trajectoires, a travers le temps et l'espace : parties a des epoques differentes et a des endroits differents, les trois artistes nous donnent a voir les changements et la continuite dans les territoires palestiniens sous occupation. Enfin, trajectoires des genres puisque l'exposition reunit a la fois dessins, photographies et films.
L'exposition « Palestine(s) : trajectoires », a travers plusieurs univers artistiques, offre donc une vision plurielle et originale des situations palestiniennes, de la vie en Palestine(s).

EXPOSITION - PALESTINE(S) : TRAJECTOIRES LA 4EME.. ET LA SEMAINE ANTICOLONIALE

Cree il y a 4 ans, le Collectif Palestine Paris 8 a pour objectif d'informer et de mobiliser la communaute universitaire autour de la question palestinienne.

En organisant ce colloque, nous souhaitons abolir les frontieres (en grande partie artificielles) qui subsistent trop souvent entre le milieu academique et le milieu militant.

 


Voir sur Médiapart l'original dans le texte
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L'Union juive pour la paix est une organisation antisioniste de personnes souvent d'origine juive.